Barbet Schroeder

Barbet Schroeder [baʁbɛt ʃʁødœʁ][1] est un réalisateur et producteur de cinéma suisse, né le à Téhéran (Iran). Il a aussi été acteur, il fera ses premiers pas dans le moyen métrage français La Boulangère de Monceau d'Éric Rohmer, sorti en France en 1963. C'est le premier volet du cycle des Six contes moraux. Plusieurs autres films suivront avec Barbet en tant qu'acteur.

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Biographie

Enfant, il suit son père le géologue Willy J. Schroeder en Colombie. Après un divorce, sa mère - fille d'Hans Prinzhorn - choisit la France pour lui faire mener ses études, jusqu'au baccalauréat au lycée Condorcet et au lycée Henri-IV, puis à la Sorbonne (où il s'inscrit en philosophie mais ne suit pas les cours). Il collabore alors à la revue Les Cahiers du cinéma, qui est en train de lancer la Nouvelle Vague.

Il réalise deux courts-métrages et Jean-Luc Godard le prend comme assistant stagiaire pour Les Carabiniers. Convaincu de sa voie, Barbet Schroeder fonde la société Les Films du Losange seul, à 22 ans, en faisant cadeau de la moitié des parts à des amis avec lesquels il a envie de travailler, Eric Rohmer en tête, suivi de Jean Douchet, Pierre Cottrell et d'autres. Il inscrit la société au registre du commerce le 16 avril 1964. Les quatre premières années, le siège de la société est sa chambre d'adolescent dans l'appartement où vit sa mère, rue de Bourgogne à Paris. Le capital de la société est celui d'une production de court-métrage.

Sa première « production-manifeste » est Paris vu par..., film à sketches en 16 mm composé de six courts-métrages de Jean-Luc Godard, Éric Rohmer, Claude ChabrolJean RouchJean-Daniel Pollet, Jean Douchet, qui devait être suivi de six longs-métrages tournés aussi en 16 mm par les mêmes réalisateurs. La projection directement en 16 mm se révélant impossible, la société est contrainte de gonfler Paris vu par... en 35 mm et d'abandonner les six longs-métrages pour en 1966 terminer le doublage et le gonflage en 35 mm  des deux premiers contes moraux de Éric Rohmer, La Boulangère de Monceau et La Carrière de Suzanne, qui financeront le démarrage de la production en 35 mm couleur avec La Collectionneuse, où Barbet Schroeder est à la fois directeur de production, électricien, comptable et premier assistant.

Il commence alors aussi à travailler en secret à son premier film, More. Son assistant Pierre Cottrell le remplace dorénavant a la tête de la société qui produira principalement des films d'Éric Rohmer. Margaret Menegoz lui succèdera en 1976. Barbet Schroeder coproduit également à cette époque des films de Jacques Rivette, Jean Eustache, Rainer W. Fassbinder et Wim Wenders.

Barbet Schroeder réalise alors More (1969) et La Vallée (1972), deux films emblématiques de la culture hippie, tous deux avec une bande sonore musicale composée et jouée par les Pink Floyd. En 1974, il réalise un documentaire sur le dictateur Idi Amin Dada. En 1976 il tourne Maîtresse avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu. Il fait ensuite partie des cinéastes français, tel Jacques Demy, payés par les studios de Hollywood pour écrire et réaliser des films aux États-Unis. Alors que la plupart repartiront sans rien réaliser, Barbet Schroeder s'accroche. Admirateur de Charles Bukowski, il commande à celui-ci le scénario de Barfly. Des années passent à tenter de convaincre les studios de réaliser le film, en vain. Bukowski écrira un livre, Hollywood, où il conte les sept années de lutte pour réaliser Barfly. L'amitié de Bukowski lui permet aussi de réaliser un documentaire de 4 heures composé de 50 monologues de 3 min chacun, intitulé The Charles Bukowski Tapes. Le film lui assure une reconnaissance qui lui permet de réaliser en 1990 Le Mystère von Bülow, sélectionné aux Oscars. Il réalise ensuite plusieurs autres films aux États-Unis dont le terrifiant J.F. partagerait appartement, avec Bridget Fonda et Jennifer Jason Leigh avant de revenir en France.

En 2003, le festival International du film Entrevues à Belfort lui consacre une rétrospective.

Il est l'époux de l'actrice Bulle Ogier.

Filmographie

Réalisateur

Producteur / coproducteur

Acteur

Distinctions

Notes et références

  1. Prononciation en Français de France standardisé retranscrite selon la norme API.
  2. « Ouverture du Festival de Venise », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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