Aum Neko

Aum Neko, pseudonyme de Sarun Chuichai, est une militante politique thaïlandaise. Transgenre (kathoey), elle milite pour les droits des LGBTIQ+ et pour l'abolition du crime de lèse-majesté en Thaïlande. Elle est réfugiée politique en France à partir de 2014, après avoir fui la persécution de la junte militaire.

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Biographie

Elle nait à Bangkok le 29 décembre 1993 sous le nom de Sarun Chuichai, assignée garçon. Elle grandit à Bangkok et fait ses études à la faculté de l'éducation à l'université Chulalongkorn avant de partir pour celle de Thammasat car Chulalongkorn est très conservatrice et oblige les élèves à s'habiller selon leur assignation sexuelle[1], et non leur genre[2]. Toutefois, Thamasart impose également le port d'un uniforme - et oblige également que les photos d'identité se fassent dans cette tenue[3]. Aum Neko lance en septembre 2013 une campagne provocante à l'encontre de cette obligation : des posters représentant des étudiants en uniforme, simulant des relations sexuelles[1]. Elle attire l'attention sans pour autant choquer[2], ni convaincre[3].

Ce n'est pas sa première action : elle avait déjà critiqué l'article 112 de la constitution en 2012[1], et en décembre de la même année, participé à remplacer le drapeau de l'université par un étendard noir, pour selon elle critiquer les positions politiques ultraroyalistes du recteur. Elle est suspendue durant deux ans de la faculté à l'issue de ce dernier acte[2], tandis qu'une campagne est menée à l'intérieur de l'université pour la renvoyer définitivement[1].

Toujours en 2013, après avoir donné une interview à l'émission télévision Best of your life de la journaliste royaliste Fah Porntipa[réf. nécessaire], elle est accusée par l'animatrice de crime de lèse-majesté[3] : durant le tournage, elle critique l'opacité du système monarchique thaïlandais ; l'émission ne sera jamais diffusée. Elle continue ensuite son action militante, notamment en sexualisant la lutte politique[2].

En mai 2014, lorsque la junte militaire prend le pouvoir, Aum Neko, directement menacée de mort et de torture[4], fuit et parvient à obtenir l'asile politique en France. Le 13 juin, un mandat d'arrêt est lancé contre elle ; interceptée durant son transit à l'aéroport de Séoul, elle parvient à convaincre les autorités coréennes de la laisser continuer son voyage[1]. En France, suivant des études en sociologie, elle se rapproche de La France insoumise, dont elle déplore toutefois ce qu'elle qualifie de « culte de la personnalité » de Jean-Luc Mélenchon, tout comme la position abolitionniste du parti concernant la prostitution[réf. nécessaire]. En 2016, la militante républicaine est à nouveau menacée de mort[5] par les royalistes pour s'être réjoui de la mort du roi Rama IX[2].

Références

  1. (en) Thaweeporn Kummetha, « Life for a Thai in exile: Aum Neko in France », Prachatai (en), (lire en ligne)
  2. Adrien Le Gal, « Aum Neko, réfugiée libérée », Le Monde, (lire en ligne)
  3. (en-GB) News from Elsewhere, « Thailand: Student uniform protest 'ends in court' », BBC, (lire en ligne, consulté le )
  4. Carole Isoux, « Thaïlande : le crime de lèse-majesté pourchassé jusqu’au Laos », sur liberation.fr, Libération,
  5. Laurence Defranoux, « Aum Neko, Thaïlandaise menacée de mort en France pour «lèse-majesté» », sur liberation.fr, Libération,
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