Audresselles

Audresselles est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France. C'est l'une des huit communes formant le Grand Site des Deux Caps, labellisé « Grand Site de France » depuis 2011.

Audresselles

Le front de mer vu de la plage.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Arrondissement Boulogne-sur-Mer
Intercommunalité Communauté de communes de la terre des deux caps
Maire
Mandat
Antoine Benoit
2020-2026
Code postal 62164
Code commune 62056
Démographie
Gentilé Audressellois
Population
municipale
636 hab. (2018 )
Densité 111 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 49′ 28″ nord, 1° 35′ 41″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 114 m
Superficie 5,72 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Boulogne-sur-Mer
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Desvres
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Audresselles
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Audresselles
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Audresselles
Géolocalisation sur la carte : France
Audresselles
Liens
Site web audresselles-mairie.com

    Géographie

    Situation

    Village côtier de la Côte d'Opale, Audresselles est située au bord de la Manche, à 11 km au nord de Boulogne-sur-Mer[1], 24 km au sud-ouest de Calais[2], 105 km à l'ouest de Lille[3] et à 225 km au nord de Paris[4] à vol d'oiseau. Il est également situé à proximité immédiate du cap Gris-Nez, point du littoral français le plus proche de l'Angleterre.

    Sa proximité avec trois des plus grandes capitales européennes (Paris, Londres et Bruxelles) a fait de cet ancien village de pêcheurs une station balnéaire attractive.

    Communes limitrophes

    Accès et transports

    L'autoroute A16, qui relie la région parisienne à Dunkerque, passe à proximité de la commune. On peut rejoindre Audresselles en prenant la sortie no 33 en venant du sud, ou la sortie no 36 en venant du nord.

    Elle est également desservie par une route départementale, la D 940, aussi appelée route du littoral.

    La gare ferroviaire la plus proche est celle de Wimille-Wimereux, desservie par des TER Nord-Pas-de-Calais (ligne Boulogne-Calais). La grande gare la plus proche est celle de Calais-Fréthun, située à environ 20 min en voiture d'Audresselles. Cette gare se trouve à 30 min de Lille et 1 h 30 min de Paris et Bruxelles par le TGV, ainsi qu'à 2 h de Londres par Eurostar.

    Plages et rochers

    Audresselles comporte deux plages principales séparées par un cap dit « la Côte de Fer » en raison de sa couleur, avec des lignes de rochers en grès : la plage du sud s'étendant jusqu'à Ambleteuse, c'est le principal lieu de baignade, et la plage nord, qui s'étend vers le cap Gris-Nez et longe une falaise restée sauvage.

    Oiseaux les plus courants sur la plage et dans les dunes

    Le goéland, la mouette rieuse, l'hirondelle de mer, le cormoran, la poule d'eau, le canard col-vert, le héron cendré, l'huîtrier-pie, le guillemot, le pingouin torda ou marblette, le courlis, la bernache, le fou de Bassan, la bécassine, le choucas des tours, l'aigrette blanche, le butor étoilé, le cygne tuberculé, le cygne trompette, le faucon pèlerin, l'émouchet, le faisan commun, et divers passereaux.

    Mammifères marins

    Plusieurs phoques gris (plusieurs femelles et un grand mâle à tête noire) installés dans une crique au nord du village depuis juillet 2006 ; l'un d'eux s'est approché d'un pêcheur sous-marin et lui a volé les poissons accrochés à sa ceinture. Le 10 et le 11 août 2006, deux nageuses sont raccompagnées par les phoques jusqu'à la plage. Observations quotidiennes de phoques à moins de cinquante mètres du rivage.

    Autres mammifères

    Marsouins, dauphins communs, et parfois passage d'orques (dernier passage en date du 10 avril 2007) ou de globicéphales, mégaptère (dernier passage en janvier 2008).

    Arbustes

    Lyciet ou alliure, qui produit le goji, fusain, troène, ronce, aubépines, et depuis les années 1980 : éléagne et véronique.

    Plantes annuelles

    Depuis 2003, on assiste à une invasion générale du haut estran par la betterave maritime (Beta maritima) aux dépens des autres végétaux y compris les plantes arborescentes. La betterave maritime provoque des modifications génétiques de la betterave sucrière cultivée au-dessus des falaises.

    Autres plantes annuelles : chou de mer, sedums jaune et blanc, tussilage, carottes et panais sauvages, armérie ou gazon d'Espagne, graminées diverses.

    Urbanisme

    Typologie

    Audresselles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Boulogne-sur-Mer, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 80 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].

    La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[10]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[11],[12].

    La commune comptait 594 logements en 2008, dont 301 logements secondaires ou occasionnels et sept vacants. Les résidences principales, au nombre de 286 à cette date, ne représentaient donc pas la majorité des logements[13]! Parmi elles, on comptait 20,5 % de logements sociaux en 2005[14] et 18,5 % en 2008[13](53 logements).

    Un SCOT paysager a été approuvé en 2010 à l'échelle de l'intercommunalité ; un PLU est en cours pour le même territoire.

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,8 %), prairies (16 %), zones urbanisées (7,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,7 %), forêts (1,8 %), zones humides côtières (1,1 %)[15].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[16].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Odersele (1150), Odressele (1208), Ordressele (1285), Audresel (1323), Odresselles (1506), Andresseilles ou Audreisseilles (1576), Audresseilles (XVIe siècle), Audrezelles (1739)[17],[18].

    Le premier élément Audre- est, comme dans la plupart de ces formations toponymiques en -sele, un anthroponyme d'origine germanique. Albert Dauzat suggère pour expliquer Audre-, le nom de personne germanique Other[19], alors qu'Ernest Nègre lui préfère un autre nom de personne germanique Audaherus[20].

    Le second élément - selles représente la francisation de l'ancien flamand sele « demeure » ou « maison ne comprenant qu'une pièce » (cf. moyen néerlandais sale, sael, vieil anglais sæl, sele, même sens). Cet élément se retrouve dans le nom du hameau voisin de Haringzelle. Dans le Westhoek, le terme apparaît sous forme de terminaison -zeele, comme dans Herzeele (Hersele en 1195) ou Lederzeele (Lidersele en 1139), alors qu'en Belgique, on trouve Herzele ou Elzele (Ellezelles en français). Sele est issu ultimement du vieux bas francique *sal-, tout comme le français salle. La forme directement issue du vieux bas francique est illustrée par le toponyme Guerquesalles (Gargasala, sans date) dans l'Orne.

    En picard, le nom de la commune est Auderselle et en néerlandais Oderzele.

    Histoire

    En 1150, Guy d'Odersele donne à l'abbaye Saint-Médard d'Andres la chapelle de la sainte Trinité et de sainte Marie d'Odersele ainsi que tous ses alleux. Milon, évêque des Morins (évêque de Thérouanne) confirme la donation la même année[21].

    Jusqu'à la fin du Premier Empire, et ainsi qu'il ressort des actes de baptême et de décès puis des actes d'état-civil des archives municipales et départementales, les familles de souche constituant Audresselles ont toujours porté les mêmes patronymes depuis la fin du treizième siècle, pour la plupart néerlandais puisque, jusqu'à la guerre de Cent Ans, les habitants d'Audresselles parlaient un dialecte flamand. Ce sont donc eux qui ont participé à la construction de l'église Saint-Jean-Baptiste d'Audresselles et inclus dans le dialecte picard du village des mots néerlandais non usités ailleurs sur la côte.

    Aujourd'hui encore, au moins quatre grandes familles d' Audressellois portent ces anciens patronymes flamands parfois francisés. Depuis la fin du XIXe siècle, des familles flamandes de Belgique ou de la région de Dunkerque sont venues s'installer aussi à Audresselles, mais il s'agit d'un apport moderne de population.

    Après le départ ou l'extermination des Anglais par les troupes d'Henri II, de nouvelles populations sont arrivées de Picardie et d’Île-de-France ainsi que le montrent les patronymes, notamment pour repeupler Ambleteuse. Ils se sont mêlés ensuite aux Audressellois.

    Entre 1558, fin de l'occupation anglaise, et le milieu du XVIIe siècle, la seigneurie d'Audresselles comportait aussi le hameau d'Haringzelle[22] où se trouve actuellement un bois cachant la batterie allemande Todt d'Audinghen. Elle appartenait à la famille Acary[22], qui a donné quelques amiraux à la France et dont descendent la plupart des vieilles familles de pêcheurs du bourg.

    Village de pêcheurs-naufrageurs millénaire implanté sur une dune, Audresselles a perdu plusieurs de ses rues et de ses chaumières ainsi que l'église du XIe siècle, qui ont été avalées par la mer jusqu'aux années 1880. À la fin du XIXe siècle, des plaisanciers, venus de Paris, de Lille et de Reims, ont acheté le rivage et construit des perrés (digues) individuels pour protéger leur chalet de vacances. De ce fait, depuis la fin du XIXe siècle, le rivage d'Audresselles a cessé de reculer et n'a presque plus changé, formant même un cap au lieu-dit la Côte de Fer. Depuis, Audresselles a conservé une architecture caractéristique, avec ses longères blanches à bande de couleur en bas des murs, au centre du village, et quelques villas de la Belle Époque face à la mer.

    Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, des puits dont certains remontent au Moyen Âge, assuraient l'approvisionnement en eau. C'est pendant la période allant de juin 1940 à septembre 1944, que les autorités allemandes ont installé le réseau urbain d'alimentation en eau courante. Elles l'ont aussi installé dans les villas que les militaires habitaient. Les canalisations collectives sont toujours utilisées aujourd'hui par Véolia en raison de l'excellente qualité des matériaux employés. Mais ceci a entraîné le comblement de nombreux puits depuis 1945 par les propriétaires des parcelles.

    Les cartes postales d'avant la Seconde Guerre mondiale indiquent aussi les premiers travaux de voirie importants réalisés par les autorités d'occupation. Toutefois, les pillages des résidences secondaires consécutifs à la Libération de septembre 1944 ont créé de nombreuses ruines, réhabilitées depuis par des plaisanciers.

    Audresselles est encore habitée par une famille d'artisans pêcheurs professionnels et le doris de l'un d'entre eux utilise la plage d'échouage du village.

    Les flobarts traditionnels, petits bateaux bordés à clin, sont encore utilisés par les plaisanciers.

    Politique et administration

    Audresselles dans son canton et dans l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1925 mars 1953 Gustave Danquin   instituteur
    mars 1953 mars 1971 Paul Forestier   agriculteur
    mars 1971 mars 1977 Daniel Leunens DVG instituteur
    mars 1977 mars 1983 Jean-Paul Averlant PS instituteur
    mars 1983 mars 1995 Roger Tourret DVD agriculteur
    mars 1995 mars 2001 Joël Lecouffe PS cadre
    mars 2001 mars 2020 Roger Tourret[23],[24],[25] DVD agriculteur
    mars 2020 En cours
    (au 6 juillet 2020)
    Antoine Benoit SE cadre

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[27].

    En 2018, la commune comptait 636 habitants[Note 3], en diminution de 7,02 % par rapport à 2013 (Pas-de-Calais : +0,1 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    660623605740746720708693660
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    608588575525513510522508468
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    452497454434425435410457430
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    424440489538587681706709712
    2013 2018 - - - - - - -
    684636-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (24,7 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,3 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 48,7 % d’hommes (0 à 14 ans = 22,2 %, 15 à 29 ans = 19 %, 30 à 44 ans = 19,9 %, 45 à 59 ans = 17,6 %, plus de 60 ans = 21,3 %) ;
    • 51,3 % de femmes (0 à 14 ans = 19,5 %, 15 à 29 ans = 15,1 %, 30 à 44 ans = 21,1 %, 45 à 59 ans = 16,4 %, plus de 60 ans = 27,9 %).
    Pyramide des âges à Audresselles en 2007 en pourcentage[30]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,0 
    90 ans ou +
    0,5 
    4,9 
    75 à 89 ans
    10,4 
    16,4 
    60 à 74 ans
    17,0 
    17,6 
    45 à 59 ans
    16,4 
    19,9 
    30 à 44 ans
    21,1 
    19,0 
    15 à 29 ans
    15,1 
    22,2 
    0 à 14 ans
    19,5 
    Pyramide des âges du département du Pas-de-Calais en 2007 en pourcentage[31]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,2 
    90 ans ou +
    0,8 
    5,1 
    75 à 89 ans
    9,1 
    11,1 
    60 à 74 ans
    12,9 
    21,0 
    45 à 59 ans
    20,1 
    20,9 
    30 à 44 ans
    19,6 
    20,4 
    15 à 29 ans
    18,5 
    21,3 
    0 à 14 ans
    18,9 

    Toutefois, à partir des feuilles de recensement ou d'imposition, il est difficile, dans un village comme Audresselles, de distinguer les habitants-électeurs résidant à l'année et les habitants-électeurs plaisanciers, résidant seulement une partie de l'année, parfois pour des raisons fiscales. Parmi ces derniers, ce sont essentiellement les plus âgés qui sont recensés, votent et payent les taxes locales car ce sont ceux qui ont acheté la résidence, alors que leurs enfants et petits-enfants ne sont pas recensés dans la commune même s'ils sont actionnaires des SCI propriétaires des résidences familiales. De plus, comme toutes les villas en front de mer sans exception sont achetées par des ressortissants d'autres pays européens, il est impossible d'établir leur décompte exact ainsi que celui de leurs descendants qui viennent s'installer pour des séjours de moyenne durée à Audresselles.

    Ceci aboutit à ce que la présence d'une grande partie des Européens non-français et des 0 à 29 ans ne soit pas recensée et fausse ainsi la pyramide des âges réelle. Néanmoins, les électeurs européens qui se sont inscrits (surtout néerlandophones et germanophones) représentent plus de 10 % de l'électorat.

    Enseignement

    Audresselles abrite une école maternelle et primaire publique, l'école Les Flobarts.[32]

    Les écoles privées les plus proches se trouvent à Marquise et Wimereux tandis que les collèges et lycées les plus proches se trouvent à Marquise et à Boulogne-sur-Mer[33].

    Les sites de Boulogne et de Calais de l'université du Littoral-Côte-d'Opale sont également situés à proximité d'Audresselles.

    Santé

    La commune est actuellement médicalisée avec sur place un médecin, une infirmière et une kinésithérapeute.

    Manifestations culturelles et festivités

    La fête de l'Assomption, le 15 août, est restée la fête du village. Elle attire chaque année à Audresselles des milliers de fidèles et de touristes à l'occasion de la messe suivie de la procession de l'église jusqu'à la plage d'où un prêtre part en doris pour bénir la mer.

    La fête du Crabe, week-end de la Pentecôte : place du Détroit, devant la halle où la famille de pêcheurs d'Audresselles vend crustacés, mollusques et poissons, viennent s'installer des stands des associations et des artisans locaux qui proposent leur production. Sur un podium, un conseiller municipal à la voix puissante annonce les différents spectacles qui s'y succèdent. C'est l'occasion pour les hommes politiques locaux, maires du village et des environs, conseillers généraux, candidats aux élections législatives, de venir rencontrer directement leurs électeurs à l'heure de la sortie de la messe dominicale.

    La fête culturelle des Européens, chaque année depuis 2002, en juillet ou en août, avec la participation de musiciens et d'artistes plasticiens venus de Belgique, d'Allemagne, de Croatie, d'Italie et de Russie.

    Presse

    Cultes

    Économie

    L'économie d'Audresselles repose principalement sur les PME (transport de marchandises périssables ou non périssables, industrie du bâtiment), la pêche et le tourisme. Par arrêté préfectoral no 626 du , la pêche des moules a été limitée aux professionnels et punie d'une forte amende pour les particuliers sans licence récoltant plus de cinq litres.

    L'activité liée au tourisme de courts séjours s'est particulièrement développée. Le bourg compte deux hôtels, cinq campings, une vingtaine de gîtes ruraux et onze restaurants dont la clientèle est belge à 80 %. Au cours de la dernière décennie, de nombreux Belges, des Allemands et des Britanniques ont acheté des maisons et se sont installés à Audresselles. Depuis 2006, un commerce d'alimentation générale s'est installé place du Détroit, et, depuis 2012, un cabinet d'infirmière y est adossé sous la halle[34].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Façade sud.
    • L'église Saint-Jean-Baptiste, fortifiée, du XIIe siècle avec trois grands tableaux du Second Empire (1858), dont l'un est signé des initiales du peintre victorien Arthur Gilbert, « peints aux ateliers catholiques de l'abbé Migne Montrouge » (Jacques-Paul Migne à Montrouge) et un petit retable du XVIIIe siècle représentant sainte Véronique Giuliani. Le porche est du XVIIIe siècle. Elle est l'église la plus ancienne des sept clochers de la nouvelle paroisse Notre-Dame-des-Flots. Ce sanctuaire surélevé, d'où l'on voit le soleil se coucher dans la mer, doit son origine au désir de l'Église de lutter contre le paganisme ravivé par le passage des Vikings. Il est implanté en plein milieu des anciens lieux de culte de dieux germaniques dont les villages entourant Audresselles portent toujours le nom : Audinghen (Odin, Wotan ou Wedne), Raventhun (le corbeau accompagnait Odin), Ambleteuse, auparavant Amel Thuys (dieu Thuys ou Tues), Tardinghen (dieu Thar, Thor ou Thurst), Loquinghen (dieu Loki), etc. Encore aujourd'hui, c'est à Saint-Jean-Baptiste d'Audresselles que se réunissent les catholiques de la région pour célébrer l'Assomption et commencer la procession qui s'achève par la bénédiction de la mer.
    • La ferme Saint-Jean (XVIIe siècle) ; avec un porche, un pigeonnier et une maison d'habitation sur la façade de laquelle se trouve un bas-relief en pierre représentant une croix grecque indiquant que le seigneur des lieux a participé aux Croisades entre le XIe et le XIIIe siècle.
    • Le relais de poste, rue Édouard-Quénu (XVIIIe siècle).
    • L'allée Maurice-Boitel, belvédère d'où l'on domine toute la plage.

    Sur la plage d'Audresselles, au nord et au sud, se trouvent encore les câbles téléphoniques sous-marins reliant la France et l'Angleterre. Ces câbles, encore intacts et sans oxydation, ont été installés par Siemens, en 1907 et en 1911, qui en assura la maintenance jusqu'à 1914. La légende voudrait qu'ils aient été utilisés pendant la dernière guerre mondiale entre les belligérants. Quoi qu'il en soit, ils constituent un indice selon lequel le gouvernement français, au moins jusqu'en 1911, n'envisageait pas de guerre prochaine avec l'Allemagne.

    Langues

    La langue principalement parlée à Audresselles est le français. L'anglais et le néerlandais servent aussi de moyen de communication. Une petite minorité de la population parle encore son patois, le picard maritime.

    Audresselles possède un dialecte avec un vocabulaire anglo-picard propre : parties du corps (la nèque), noms de poissons (la mallett, le rouget barbet). Il s'agit d'un picard maritime avec transformation des sifflantes en chuintantes sourdes comme dans les autres variantes du picard, mais aussi sonores (exemple : le hameau de Zutphen se prononce Juphen). Il serait plus proche du patois de Saint-Pierre, quartier nord de la ville de Boulogne-sur-Mer, notamment en raison des mariages d'Audressellois avec des épouses venues de Boulogne (on relèvera en particulier qu'à la troisième personne du pluriel, le « t » final est prononcé). Jusque dans les années 1950, Audresselles a constitué une société relativement fermée et endogamique, moins néanmoins que dans beaucoup d'autres régions de France, en raison de naufrages de navires dont certains passagers ont fait souche à Audresselles, et de la présence récurrente de militaires étrangers et de « baigneurs » qui se sont établis sur place.

    Les noms jetés ou sobriquets des habitants sont[35] : chés carcahutes d'Auderselle (les gens vivaient dans des cahutes faites avec des carcasses de bateaux retournées) et chés dos d'cayelles (en français, les dos de chaises). Un dicton populaire de la commune est : « vint d'amont va coutcher aveuc les files d'Auderselle » (« avec le vent du Nord, les bateaux ne sortent pas en mer et les pêcheurs peuvent aller voir les filles »).

    Audresselles dans les arts

    Bord de mer à marée basse à Audresselles
    Carolus-Duran, 1869
    palais des Beaux-Arts de Lille
    • Une partie du roman La Grande Nuit d'André-Marcel Adamek (2003) se déroule à Audresselles.
    • Dans le roman Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier[36], l'héroïne ainsi que son père ont vécu à Audresselles.
    • La série P'tit Quinquin (2014) est tournée à Audresselles.

    Gastronomie

    Un fromage, le Fleur d'Audresselles, porte le nom de la commune. C'est un fromage fabriqué à partir de lait cru de vache à la fromagerie Sainte Godeleine à Wierre-Effroy. Il est à pâte molle et à croûte mixte, salé au sel de Guérande[37].

    Historiques

    Actuelles[34]

    Héraldique

    Armes de la famille Acary.
    • Blason originel : celui de la famille Acary (ou Accary), seigneurs d'Audresselles et d'Haringzelle au XVIe siècle, enregistré dans le nobiliaire de Picardie de l'Armorial général de France en 1696 : « d'or à une aigle bicéphale de sable »[39].
    • Blason actuel d'Audresselles élaboré par un restaurateur d'Audresselles, fondateur de la fête du Crabe :
    Blason
    D'azur à un flobart d'or, naviguant sur trois ondes d'argent, au chef d'or chargé d'un crabe de gueules[40].
    Détails
    Le crabe et le flobart évoquent l'activité traditionnelle de la station balnéaire qu'est la pêche, mise à l'honneur tous les ans par la fête du Crabe.

    Adopté en 1976.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Olivier Lazzarotti, géographe, Rivages boulonnais, éd. Association Mémoire d'Audresselles, décembre 2006.
    • Jacques Mahieu-Bourgain, ed. Christian Navarro, Noms des lieux picards du Boulonnais, éd. 2004.
    • Jérôme Bignon (1658-1725), intendant du roi Louis XIV à Amiens, Nobiliaire de Picardie, 1699.
    • Daniel Leunens, historien, ancien maire, Audresselles, éléments d'une histoire, éd. Association Mémoire d'Audresselles.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

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    2. « Distance à vol d'oiseau entre Audreselles et Calais », sur www.lion1906.com (consulté le ).
    3. « Distance à vol d'oiseau entre Audreselles et Lille », sur www.lion1906.com (consulté le ).
    4. « Distance à vol d'oiseau entre Audreselles et Paris », sur www.lion1906.com (consulté le ).
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    6. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
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    38. Ces artistes ont peint des paysages d'Audresselles et, pour certains, des portraits des habitants.
    39. Charles d'Hozier, Armorial général de France, dressé en vertu de l'édit de 1696, vol. 26 : Picardie, généralité d'Amiens, , 741 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 28 et 213
    40. « 62056 Audresselles (Pas-de-Calais) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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