Antoinette de Monaco

La princesse Antoinette de Monaco, baronne de Massy, née le dans le 16e arrondissement de Paris et morte dans la nuit du 17 au [1] à Monaco (au centre hospitalier Princesse-Grace) est un membre de la famille princière monégasque, fille du comte Pierre de Polignac, créé prince Pierre de Monaco, et de la princesse Charlotte, duchesse de Valentinois.

Antoinette de Monaco

Titre

Héritière présomptive du trône de Monaco


(7 ans, 8 mois et 14 jours)

Prédécesseur Rainier
Successeur Caroline, princesse de Hanovre
Biographie
Titulature Princesse de Monaco
Baronne de Massy
Nom de naissance Antoinette Louise Alberte Suzanne Grimaldi
Naissance
Paris (France)
Décès
Monaco (Monaco)
Père Comte Pierre de Polignac
Mère Princesse Charlotte de Monaco
Conjoints 1) Alexandre-Athenase Noghès
2) Jean-Charles Rey
3) John Brian Gilpin
Enfants Élizabeth-Ann de Massy
Christian, baron de Massy
Christine-Alix de Massy

Sœur du prince Rainier III, la princesse Antoinette était l’aînée, mais la succession s’effectue chez les Grimaldi « par ordre de primogéniture avec priorité masculine au même degré de parenté ».

Titulature et décorations

Titulature

Antoinette fut créée baronne de Massy à titre personnel et non transmissible[2] le (donc peu après son premier mariage) par le prince souverain Rainier III, son frère cadet. Ce titre de baron de Massy a été porté par les princes de Monaco et correspond au Massy situé dans l’Essonne. Par ordonnance du , Albert II autorise Christian de Massy à porter le titre de baron de Massy[3].

Décorations

Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (28 décembre 1938)[4],[5]
Médaille en vermeil de l'Éducation physique et des Sports[4]
Médaille en vermeil de la reconnaissance de la Croix-rouge monégasque[4]

Mariages et descendance

La princesse contracta trois alliances :

  • Le au consulat de Monaco à Gênes (Italie), elle épousa civilement l'avocat et champion de tennis Alexandre-Athanase Noghès (1916-1999, fils d'Antony Noghès), de nationalité monégasque, dont elle divorça en 1954. Ils eurent trois enfants nés avant leur mariage :
  1. Élizabeth-Ann Charlotte Mary Kathleen Dévote de Massy – née Grimaldi – (Monaco, - ), mariée à Monaco le à Bernard Alexandre Taubert-Natta (Genève, - Genève, ), divorcée le . Remariée à Londres le au chorégraphe Nicolai Vladimir Costello dit de Lusignan (né à Lees le ), divorcée le . Deux enfants :
    1. Jean-Léonard Taubert de Massy, baron Taubert[6] (né en 1974), marié à Monaco le avec Suzanne Chrimes.
      1. Melchior Taubert de Massy (né dans les années 2010)
    2. Mélanie-Antoinette Costello de Massy (née en 1985)
  2. Christian Louis Rainier Alexandre de Massy – né Grimaldi – baron de Massy[3], né le à Monaco, marié à Buenos Aires, le avec María Marta Quintana y del Carril (née à Londres le ), divorcé en 1978. Remarié à Ramatuelle le avec Anne Michelle Lütken ( - ), divorcé en 1987 Marié en troisièmes noces à Genève avec Julia Lakschin (née le ), divorcé en 1995. Remarié avec Cécile Irène Gelabale [7] (née en Guadeloupe en 1968). Trois enfants :
    1. Laetitia de Massy (née à Buenos Aires le ), mariée avec le jonkheer Thomas de Brouwer (né à Anvers le ), deux enfants :
      1. Jonkvrouw Rose de Brouwer (née en 2008)
      2. Jonkheer Sylvestre de Brouwer (né en 2008)
    2. Brice Souleyman Gelabale-de Massy (adopté) (né en 1987)
    3. Antoine de Massy (né le )
  3. Christine-Alix Mary Dévote de Massy – né Grimaldi – (Monaco, - Nice, ), mariée à Monaco le avec Charles Wayne Knecht,[8] (né à Philadelphie le ), divorcée en 1976, remariée le avec Léon Leroy. 1 enfant :
    1. Keith Sébastien Knecht de Massy (né à Philadelphie, 1972), marié en avec Donatella Dugaginy, quatre enfants :
      1. Christine Knecht de Massy (née en 2000)
      2. Alexia Knecht de Massy (née en 2001)
      3. Vittoria Knecht de Massy (née en 2007)
      4. Andrea Knecht de Massy (né en 2008)

La succession au trône

Le statut de dynastes (au moins de 2002 à 2005) ou de non-dynastes des enfants nés tous trois hors mariage dépend de leur qualité d'enfants légitimes : ils ont pu être légitimés par le mariage subséquent de leur mère, en application du droit monégasque. La difficulté vient de ce que les annuaires officiels de la Principauté ne fournissent pas la liste des dynastes.

Les ouvrages spécialisés ne donnent cependant pas le titre de prince ou de princesse à ces trois enfants ni à leur descendance, contrairement à Antoinette elle-même ; mais ces mêmes ouvrages ne donnent pas non plus ce titre de prince ou de princesse à aucun des enfants des princesses Caroline de Monaco et Stéphanie de Monaco, enfants qui ne portent pas non plus le patronyme Grimaldi.

Vie de la princesse

En septembre 1943, Antoinette, âgée de 23 ans, voulut épouser le lieutenant Winter qui faisait partie des troupes allemandes qui occupaient le Rocher. Il en résulta une crise grave pour l'avenir de la Principauté et Louis II de Monaco fit savoir le qu'il refusait son consentement « à tout mariage de la jeune fille pendant la durée des hostilités ». Les Allemands ne se montrèrent guère empressés car la faible instruction et les origines modestes de Winter, fils d'un employé des chemins de fer, faisaient douter qu'il puisse jouer un rôle politique.

Après la guerre, la princesse vécut une idylle partagée avec le champion de tennis monégasque Alexandre Noghès (1916-1999) qu'elle épousa civilement en 1951 au consulat monégasque de Gênes. À cette date, elle avait trois enfants naturels dont on peut penser qu'ils étaient de son futur mari mais que celui-ci ne reconnut pas officiellement. Le couple divorça en 1954.

Ce style de vie non conventionnel ne l'empêcha pas de tenir le rôle de « première dame de la Principauté » à l’accession au trône de son frère en 1949. Elle l’était déjà en fait dès 1944 à la renonciation de sa mère, et conjointement avec la princesse souveraine consort de 1946 à 1949) et le resta jusqu’au mariage de ce dernier en 1956 ; quant à la princesse douairière Ghislaine Dommanget, leur belle-mère, traînée en justice et accusée de dilapider l’héritage des Grimaldi, elle ne remplit aucun rôle de représentation après 1949.

Durant les années 1950, Antoinette intrigua pour pousser son fils Christian vers le trône[9] et des scandales qui éclatèrent dans la Principauté (krach de la Société de banque et des métaux précieux) favorisèrent initialement ses desseins.

Jusqu’à la naissance de la princesse Caroline en 1957, le décès du prince souverain Rainier III pouvait entraîner l’annexion de la Principauté par la France et Antoinette ne manquait jamais de mettre en avant sa progéniture. Elle faisait courir le bruit que la comédienne Gisèle Pascal, amie du prince Rainier III jusqu'en 1953, était stérile, ce qui se révéla inexact[10].

La princesse fut présidente de la Société protectrice des animaux en principauté et créa une association destinée au développement de la médecine douce.

La princesse Antoinette fut la deuxième dans l’ordre de succession au trône de Monaco à sa naissance, rang qui passa au troisième à la naissance de son frère cadet et qui redevint le deuxième à la renonciation de leur mère. Elle perdit tout rang successoral à l’avènement de son frère cadet Rainier III en 1949, à moins que ce ne fût du fait de la constitution de 1962 et de son article 10 (s’il a été conservé jusque-là, ce rang fut le premier à l’avènement de son frère et passa au deuxième, puis au troisième à la naissance des deux premiers enfants de son frère).

La princesse Antoinette acquit à nouveau un rang (le huitième) dans l’ordre de succession au trône de Monaco lors de la modification de la loi successorale de 2002. Elle perdit à nouveau tout rang successoral au décès de son frère le prince souverain Rainier III en 2005.

À partir du mariage de son frère cadet en 1956 et jusqu'à la fin de sa vie, la princesse Antoinette résida dans sa villa d'Èze-sur-Mer, commune d’Èze, en France.

La princesse Antoinette a été la doyenne de la famille après la mort de sa mère le , jusqu'à son propre décès le à l'âge de 90 ans. Les obsèques ont lieu le en la cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco, et elle est inhumée dans la chapelle de la Paix, proche de la place de la Visitation. Elle repose aux côtés de ses parents, le prince Pierre et la princesse Charlotte, de sa fille, Christine de Massy, et de son dernier époux, John Brian Gilpin.

Généalogie

Armoiries

Blasonnement :
Fuselé d'argent et de gueules.

Notes et références

  1. « Antoinette de Monaco : la mort d'une grande princesse », dontmiss.fr, 18 mars 2011.
  2. « La Princesse Antoinette a été titrée baronne de Massy à titre personnel (et non héréditaire) par Ordonnance souveraine du 15 novembre 1951. Il n'y a donc pas eu de dévolution héréditaire du titre. En revanche, les enfants de la princesse Antoinette, par ordonnances souveraines du même jour (15 novembre 1951), portent désormais le nom patronymique de Massy. »
  3. « Ordonnance souveraine n° 7.891 du 22 janvier 2020 autorisant le port d'un titre. / Journal 8496 / Année 2020 / Journaux / Accueil - Journal de Monaco », sur journaldemonaco.gouv.mc (consulté le )
  4. « Annuaire officiel de la principauté de Monaco », sur cloud.gouv.mc (consulté le )
  5. « Journal de Monaco », sur https://journaldemonaco.gouv.mc/, (consulté le )
  6. « Ordonnance Souveraine n° 8.199 du 21 juillet 2020 autorisant le port d'un titre. / Journal 8496 / Année 2020 / Journaux / Accueil - Journal de Monaco », sur journaldemonaco.gouv.mc (consulté le )
  7. Journal de Monaco
  8. Wayne Knecht était le cousin de Grace Kelly, princesse de Monaco, épouse de Rainier III.
  9. Anne Edwards, Les Grimaldi : histoire d’une dynastie 1297-1993, Belfond 1993, (ISBN 2-7144-3025-2), page 237.
  10. Pierre Perrone, « Giselle Pascal : Actress lover of Prince Rainier », The Independent, (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

Bibliographie

  • Philippe Delorme, Charlène et ces drôles de dames de Monaco, Ed. L'Express-Point de Vue, 2011 (ISBN 978-2843437526)
  • Jean-Fred Tourtchine, Le Royaume de Bavière volume III — La Principauté de Monaco, CEDRE, 2002, 289 pages (ISSN 0993-3964)
  • Pierre Abramovici, Un Rocher bien occupé, « Monaco pendant la guerre 1939-1945 », Paris, Le Seuil, 2001, 361 pages (ISBN 2-02037-211-8)
  • Anne Edwards, Les Grimaldi, « Histoire d'une dynastie 1297-1993 », Belfond, 1993 (ISBN 2-71443-025-2)
    • traduction de : Anne Edwards, The Grimaldis of Monaco, « Centuries of Scandal ~ Years of Grace », HarperCollins, 1992 (ISBN 0-00215-195-2)

Liens externes

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