Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1750

Chronologie de l'économie

Années 1740 - Années 1750 - Années 1760
Années :
Décennies :
Siècles :
Millénaires :

Événements

  • 1750 :
    • On estime que la moitié du commerce des Amériques espagnole se fait par le « vaisseau de permission » britannique basé à Porto Belo (isthme de Panama).
    • Espagne : projet d’impôt direct sur la richesse foncière, ecclésiastique, industrielle et commerciale, qui n’aboutit pas. Les rentrées fiscales ont triplé depuis 1700.
    • L'impératrice-reine Marie-Thérèse fonde dans le port franc de Fiume la première raffinerie de sucre de canne de l'empire.
    • Le rendement des céréales atteint le seuil de 6,3 quintaux par hectare dans le Saint-Empire Romain Germanique (notamment en Prusse) et en Scandinavie.
    • Développement de la culture de la pomme de terre au Danemark.
    • École de la marine en Russie.
  • 1751-1756 : enquête de la Monarchie autrichienne pour dresser l’état de l’enseignement sur tout le territoire[1].
  • 1751 : Marie-Thérèse fait dresser un cadastre qui établit la propriété paysanne et la sépare clairement des possessions de la noblesse[2].
  • 1752 :
  • 1753 :
    • Manufacture de cotonnades de Schwechat fondée par le marchand alsacien Jan Fries à Vienne.
    • Tarif douanier unitaire dans les États des Habsbourg, qui permet de défendre le marché intérieur.
    • Russie : reconstitution de la ferme des tabacs, supprimée sous Pierre II de Russie. Création de deux banques (commerce et noblesse). En décembre, suppression de 17 taxes perçues par les douanes intérieures.
  • 1754 :
    • Le système des jurandes et maîtrises est renforcée dans les États habsbourgeois pour assurer un contrôle de qualité.
    • La manufacture de draperies de Linz passe sous contrôle d’état et ne cesse de se développer jusqu’en 1780. Jan Fries crée une fabrique de velours à Döbling, faubourg de Vienne.
    • Marie-Thérèse promulgue un nouveau tarif douanier pour obliger la Hongrie à vendre et à acheter à l’Autriche. Ce tarif établit la dépendance du pays, fournisseur de produits bruts, et en retarde son industrialisation[4].
    • Les douanes intérieures sont abolies dans tout l'Empire russe (Chouvalov)[5].
    • Projets de cadastres et d’un nouveau code en Russie.
    • Édit autorisant le commerce du blé entre la Russie et l’Ukraine.
  • 1755 :
    • Dominical : cadastration des réserves seigneuriales dans les possessions des Habsbourg.
    • Établissement d’une manufacture de toiles à Potstejn (Bohême).
    • Fondation d’une école des mines en Hongrie.
    • Interdiction d’exporter le chanvre, l’alcool et les cuirs en Russie.
    • Suppression des droits d’entrée sur les produits étrangers importés en Petite Russie, et prélevé par la Russie.
    • En Petite Russie, abolition d’un grand nombre de taxes intérieures qui grevaient l’industrie locale.
  • 1759 :
    • Russie : Pierre Chouvalov monopolise à son profit le commerce du bétail et de la viande, sextuplant les prix et réalisant d’énormes bénéfices.
    • 1er mai : le potier britannique Josiah Wedgwood (1730-1795) fonde la manufacture de vaisselle d’Etruria à Burslem (Staffordshire). Il vend dans le monde entier des céramiques à l’antique[6].
    • Les Jésuites sont expulsés du Brésil afin de casser leur puissance économique et leur influence politique.
  • Plusieurs des manufactures fondées par le comte Esterházy en Hongrie font faillite dans les années 1750.
  • La Hongrie compte au milieu du siècle quelque 20 000 diplômés, nobles ou roturiers, les honoracior.
  • 80 000 esclaves noirs sont déportés chaque année par les Européens vers l’Amérique de 1750 à 1800 (soit près de 1600 par an).

France

  • 1751-1752 : disette[7]
  • 1752 : jacqueries en Languedoc et en Provence.
  • 1755-1756 : équilibre relatif du budget de l’État.
  • 1756-1757 : prix élevés du grain.
  • 1757-1762 : printemps et étés sec et chaud. Vendanges précoces.
  • Au plus fort de la guerre de Sept Ans, les dépenses de l’État français montent à 1 800 tonnes d’équivalent argent par an. Les revenus nets à 700 tonnes. Il faut recourir à l’emprunt. Le pays, en bonne santé économique, se tire de l’épreuve, bien que le négoce colonial (Compagnie des Indes, Bordeaux) s’effondre. Les exportations se maintiennent à un plancher de 170 où 180 millions de livres par an (240 millions en 1748-1756), pour remonter avec vigueur dès le retour de la paix (1764). Le marché intérieur se défend, la production céréalière se porte bien, avec des prix relativement élevés, portés par les achats de l’intendance. La guerre maritime favorise le transport terrestre. L’industrie lainière plafonne mais ne s’effondre pas, pour repartir à la hausse après 1763.

Le prix constaté du blé stagne au cours de la décennie en France, malgré de forts écarts certaines années, et monte un peu si l'on prend en compte l'évolution parallèle du salaire horaire, qui lui diminue légèrement, selon l'économiste Jean Fourastié, qui a démontré l'importance de l'Histoire de la culture des céréales sur celle de l'économie, également pour cette décennie de détente sur l'offre de céréales[8]:

Années 1750 1751 1752 1753 1754 1755 1756 1757 1758 1759
Prix observé du quintal de blé (en livres) 15,2 15,5 17,6 15,7 14,8 11,3 12,7 15,8 15 15,6
Prix réel (ajusté du salaire horaire) 191 194 220 197 186 142 159 197 187 196

Grande-Bretagne

  • 1751 : Le Gin Act limite la production et la consommation d'alcool.
  • Les épidémies de typhus et de grippe épargnent la Grande-Bretagne à partir de 1750.
  • 15 000 personnes, venues de toute la Grande-Bretagne, s’installent chaque année à Londres vers 1750.
  • La production de charbon est de 5 millions de tonnes.
  • Le rendement céréalier britannique, estimé à 7 quintaux par hectare en 1700, serait passé à 10,6 quintaux par hectare.
  • Creusement de 4 800 km de canaux de 1750 à 1850, ajouté au réseau existant de 1 600 km de rivières navigables.
  • Les routes à péage constituent un réseau de 5 400 km rayonnant autour de Londres. Elles se multiplient au cours des deux décennies suivantes pour totaliser 24 000 km, soit le sixième du réseau britannique.
  • Le PNB augmente de 1 % par an entre 1749 et 1780.
  • À la Chambre des communes, 255 sièges sur 588 (43 %) sont sous contrôle direct de la noblesse en 1750.

Démographie

  • La France compte 25,3 millions d’habitants (frontières actuelles)[10].
  • Vingt millions d’habitants dans le Saint-Empire, dont 80 % de paysans.
  • Lors du recensement de 1754, les États des Habsbourg comprennent plus de 10 millions d’habitants. 2 millions d’habitants environ en Bohême.
  • La population combinée de l'Angleterre et du Pays de Galles est de 5,77 millions d’habitants. Près de la moitié de la population est illettrée, et une proportion équivalente vit dans l’indigence.
  • Deux millions d’habitants aux Provinces-Unies.
  • 15,4 millions d’habitants en Italie.
  • 641 000 habitants en Norvège.
  • 11,4 millions d’habitants en Pologne.
  • Nouvelle-Angleterre : 90 % de la population blanche masculine est alphabétisée. Seulement 40 % des femmes savent lire et écrire.
  • 500 000 Portugais ont émigré au Brésil entre 1700 et 1759.

Notes et références

  1. Antonia Bernard, Petite histoire de la Slovénie, Institut d'études slaves, (ISBN 978-2-7204-0316-3, lire en ligne)
  2. Georges Castellan, Histoire des peuples d'Europe centrale, Fayard, , 528 p. (ISBN 978-2-213-63910-9, présentation en ligne)
  3. Jean Bérenger, Joseph II : serviteur de l'état, Paris, Fayard, , 623 p. (ISBN 978-2-213-63458-6, présentation en ligne)
  4. Georges Castellan, Histoire des peuples d'Europe centrale, Fayard, , 528 p. (ISBN 978-2-213-63910-9, présentation en ligne)
  5. Jean des Cars, La saga des Romanov : De Pierre le Grand à Nicolas II, vol. Plon, , 339 p. (ISBN 978-2-259-21337-0, présentation en ligne)
  6. Richard Barrett, Glynis Frater et Paula Miles, Applied Business GCSE : OCR Teacher Support Pack, Nelson Thornes, (ISBN 978-0-7487-6833-2, présentation en ligne)
  7. Pierrick Pourchasse, Le commerce du Nord : Les échanges commerciaux entre la France et l’Europe septentrionale au XVIIIe siècle, Rennes, P.U. de Rennes, , 392 p. (ISBN 978-2-7535-3195-6, présentation en ligne), chap. 2 (« Une réserve de munitions navales pour l’Occident= »), p. 124.
  8. "Statistiques de prix – La baisse des prix du blé, fait capital de l’histoire économique" par Jacqueline Fourastié, 2013
  9. Jean-Noël Biraben, « Essai sur l'évolution du nombre des hommes », Population, vol. 34, no 1, , p. 13-25 (présentation en ligne)
  10. Emmanuel Le Roy Ladurie, Brève histoire de l'Ancien Régime, Fayard, , 424 p. (ISBN 978-2-213-68905-0, présentation en ligne)

  • Portail de l’histoire
  • Portail de l'époque moderne
  • Portail du XVIIIe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.