André Pousse

André Pousse est un coureur cycliste français devenu acteur, né le dans le 5e arrondissement de Paris et mort le à Gassin (Var)[1],[2].

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André Pousse
André Pousse au Festival de Cannes 1994.
Nom de naissance André Joseph Pousse
Surnom "Dédé"
Naissance
Paris, France
Nationalité Française
Décès
Gassin, France
Profession Acteur
Films notables Le Pacha
Le Clan des Siciliens
Flic Story

Biographie

André Pousse est né à Paris le , d'un père employé à la préfecture de police de Paris[3], d'origine catalane, né à Rivesaltes, et d'une mère auvergnate, il conservera toujours la marque de ses doubles origines. Il évolue dans les années 1920-1930, dans le Paris populaire de l'entre-deux-guerres. Comme il dit de lui dans le documentaire André Pousse, l'homme aux 5 vies, « Je suis un parigot, mais pas un titi parisien, ça n'a rien à voir ». Sportif, il commence par la boxe.

Le sportif

Après une course à vélo entre Antony et Petit-Clamart avec des coureurs amateurs de l'Union vélocipédique du Ve arrondissement où il arrive largement premier sans s'être entraîné auparavant, André Pousse commence à dix-sept ans une carrière professionnelle de cycliste[4]. En 1939, « Junior », il gagne une course amateur avec le Club Sportif International[5].

Entre 1942 et 1949, il devient cycliste professionnel. Pistard avant tout, il se spécialise dans les courses de six jours, notamment celles au Vél' d'Hiv' de Paris, une forme de sport-spectacle qui est très populaire à cette époque. Le tout jeune Alain Delon, qui était alors son admirateur, se souvient avoir eu l'honneur de lui tenir son vélo lors de cette manifestation[6]. Son principal fait d'armes est d'être détenteur du record du tour du Vél' d'Hiv'. Avec humour, il dira à Raphaël Mezrahi : « Ils me battront plus puisqu’ils ont cassé le Vél' d'Hiv'. » Il participe aussi en 1948 à des épreuves aux États-Unis où il vit près d'un an[7]. Il arrête sa carrière sportive à l'âge de 30 ans. Le 28 octobre 1949, il devait accompagner Marcel Cerdan dans le Vol Air France 009, mais un problème de papiers l'en empêcha[8]. L'ensemble des passagers et de l'équipage mourut dans le crash de l'avion.

L'homme de spectacle

Après avoir arrêté sa carrière de sportif, il part vivre à Haïti pour y faire des affaires, mais échoue[9]. Rentré en France, il rencontre Louis Barrier, l'impresario d'Edith Piaf, qui l'incite à devenir agent artistique. Il travaille dans les années 1950 et 1960 comme agent pour des vedettes de la chanson telles que Joséphine Baker, Eddie Constantine, Henri Salvador, Petula Clark, Johnny Hallyday, Mouloudji et Édith Piaf[10] dont il deviendra le compagnon plusieurs mois, vivant avec elle dans son hôtel particulier de Boulogne[11]. Il est douze années durant, directeur artistique du Moulin-Rouge et s'impose comme un pilier du monde de la nuit parisienne. Il participe parfois aussi à la programmation d'autres établissements comme L'Olympia ou Bobino.

En 1960, il crée à côté du Moulin-Rouge, au 90 boulevard de Clichy, une petite discothèque-boîte de nuit appelée La Locomotive dont il assure la direction jusqu'en 1965. Ce lieu va vite devenir un des principaux rendez-vous de la génération yéyé à Paris.

L'acteur

Il démarre la carrière d'acteur à l'âge de 43 ans dans l'archétype du film dit « yéyé » (D'où viens-tu Johnny ? - 1963). Il y incarne un truand rogue et expéditif, personnage où sa gouaille naturelle et son physique d'ancien coureur font merveille. Au cours des vingt années qui suivent, il ne cesse d'interpréter des seconds rôles de gangster au cinéma comme à la télévision, et apparaît dans nombre de films réalisés ou dialogués par Michel Audiard, qu'il connaissait depuis les années 1940.

André Pousse était le propriétaire d'un restaurant appelé Le Napoléon Chaix, à l'angle de la rue Balard et de la rue Napoléon Chaix, dans le 15e arrondissement de Paris (un autre restaurant, appelé La Cantine, occupe les mêmes locaux).

Retiré à La Garde-Freinet, où il a acheté un vieux mas provençal qu'il appelle "La Renardière", il meurt à l'hôpital de Gassin des conséquences d'un accident de voiture qu'il a eu quatre jours plus tôt à la suite d'une attaque de guêpe pendant qu'il conduisait[12]. Il est incinéré et ses cendres sont dispersées dans sa propriété de La Garde-Freinet dans le Var. En 2001 et 2002, Frédéric Lievain[Qui ?] tourne un film documentaire de 52 minutes titré André Pousse, l'homme aux 5 vies.[réf. nécessaire]

Vie privée

André Pousse avait un frère aîné, Pierre.

Marié en 1970 à La Garde-Freinet avec Jocelyne Pieq, surnommée Joss, il a deux filles, Pénélope et Marfa.

Filmographie

Cinéma

Courts métrages

  • 1992 : Tout petit déjà de David carayon : le directeur sportif
  • 1994 : Requiem pour un con damné de Dominique Bachy
  • 1996 : Moi j'aime Albert de Frédéric Chaudier
  • 1996 : En panne de Olivier Soler
  • 1998 : Deux Bananes flambées et l'addition de Gilles Pujol : Monsieur Roger
  • 2004 : Le Plein des sens de Erick Chabot

Télévision

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Bibliographie

  • 1989 : Touchez pas aux souvenirs, Paris, Robert Laffont (ISBN 2221059352)
  • 2001 : Histoires sur le pouce, Monaco, éd. du Rocher (ISBN 2268040879)
  • 2005 : J'balance pas, j'raconte Autobiographie (avec Laurent Chollet), Paris, Pré-aux-clercs (ISBN 2842282353)

Notes et références

  1. « L'acteur fétiche de Michel Audiard, André Pousse, est mort »
  2. Fiche biographique Les Gens du Cinéma
  3. André Pousse, Touchez pas aux souvenirs, Robert Laffont, 1989, p.117 : "Mon père, lui, qui avait une belle situation à la préfecture de police, venait nous retrouver tous les week-ends."
  4. André Pousse, Touchez pas aux souvenirs, Robert Laffont, 1989, p.58 : "Je venais juste d'avoir dix-sept ans, je sentais que brusquement je faisais partie d'une élite. Je suis tout de suite tombé amoureux de cette piste, de cette piste blonde, j'ai eu un choc."
  5. « Paris-soir » du 5 mai 1939 sur Gallica
  6. Bernard Violet, Les Mystères Delon : La biographie non autorisée, (ISBN 978-2-08-068105-8)
  7. André Pousse, Touchez pas aux souvenirs, Robert Laffont, 1989, p.79 : "On est restés là-bas près d'un an avec Francis (Grauss), c'était le paradis pour nous. Les voitures, les fringues, les frigidaires, on connaissait par les films bien sûr, mais là on était sur place, on n'était pas au cinéma. Tout nous étonnait, d'autant plus qu'on sortait de la guerre."
  8. André Pousse, Touchez pas aux souvenirs, Robert Laffont, 1989, p.237 : "Il y a aussi l'avion que je devais prendre avec Marcel Cerdan en 1949. J'ai tout fait pour le prendre, cet avion, pour partir avec lui, c'était un copain, Marcel, et au dernier moment je me suis aperçu qu'il me manquait des papiers indispensables pour revenir. J'en ai pris un autre. Celui où était Marcel s'est écrasés aux Açores."
  9. André Pousse, Touchez pas aux souvenirs, Robert Laffont, 1989, p.21
  10. André Pousse, Touchez pas aux souvenirs, Robert Laffont, 1989, p.28
  11. André Pousse, Touchez pas aux souvenirs, Robert Laffont, 1989, p.95 : "Donc, je suis venu habiter avec Édith, dans son hôtel particulier à Boulogne, où, à part une salle de bains en marbre rose qui avait coûté dix briques et sa chambre, rien n'était vraiment fini
  12. Simon Gauthier, « André Pousse meurt des suites d’un accident de voiture », (consulté le )

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