Amr ibn al-As

Amr ibn al-As ou ʿAmrū ibn al-ʿĀṣ ibn Wāʾil ibn Hāšim ibn Saʿīd ibn Sahm (en arabe : عمرو بن العاص بن وائل بن هاشم بن سعيد بن سهم) est un compagnon de Mahomet et fut nommé général par celui-ci. Il mourut en 664.

Pour les articles homonymes, voir Amr.

Mosquée Ibn al-ʿAṣ au Caire. Construite en 641, mais reconstruite en 1845 par Mohammed Ali Pacha.

Biographie

Que de chemin avait été parcouru depuis les premières années de la Révélation, durant lesquelles ce jeune noble de Quraysh avait compté parmi les plus farouches ennemis de l’islam. Pendant la période de l'Hégire, ʿAmr faisait du commerce avec l'Abyssinie. Il faisait partie des opposants à Mahomet et chercha à inciter le Négus à soutenir le combat contre les musulmans. Le Négus l'aurait convaincu de se convertir à l'islam. Il rejoignit alors Médine et se convertit[1]. Durant son chemin à Médine, il rencontra Khalid ibn Al-Walid qui lui aussi était partie de la Mecque pour se convertir à l'islam. Ils sont donc partie ensemble se convertir à l'islam.

Il fut ensuite envoyé par Mahomet comme ambassadeur en Oman. Cette ambassade est un échec et à son retour à Médine, Mahomet le charge d'une expédition au puits de Dsât al-Salâsil. La tribu qui s'était réunie près de ce puits était celle de sa mère. Il les convainquit de se convertir et rentra à Médine sans avoir eu besoin de combattre[2].

Il participe à la bataille d'Adjnadaïn contre les Byzantins avec Yazid ben Abi Sufyan (). En 638, il conquiert la Palestine et Jérusalem. La conquête se prolonge en Cilicie, puis, en Irak. En 639, il entre en Égypte et s’empare de Péluse, puis de Babylone d'Égypte, non loin de l'antique Memphis, que les Grecs quittent précipitamment pour Alexandrie. Après la première prise d'Alexandrie (fin 641), il conquiert la Basse-Égypte, puis occupe la Nubie. S'ensuit la conquête du Caucase en 640, et de la Haute-Mésopotamie en 641. Ils attaquent l'Iran et l'assujettissent entièrement 10 ans après les débuts de la conquête. Ils s'étendent également vers des régions d'Afrique du Nord, comme la Libye et l'Ifriqiya en 647 et occupent ainsi toute la région.

En 643, Alexandrie, évacuée par la garnison grecque, est livrée par le patriarche Cyrus qui paye tribut[3] aux troupes arabes de ʿAmr qui prend la Cyrénaïque et fonde le camp de Fostat – qui deviendra Le Caire – au nord de Babylone. Cette prise est décrite par la Chronique de Jean de Nikiou. Amr imposa l'islamisation et l'arabisation progressives de l'Égypte copte, alors diocèse byzantin. La population est écrasée d'impôts, mais les villes ne sont pas totalement détruites et les églises sont épargnées. Les structures administratives ne sont pas changées car les Arabes n'ont ni le nombre d'hommes, ni le personnel qualifié pour accomplir une quelconque tâche bureaucratique. Le régime de la propriété du sol n'est pas modifié, et les Arabes reçoivent une solde surtout en nature, ainsi que des lotissements. Ils assurent une garde par rotation à Alexandrie face à la mer et à Khirbeta face au désert.

ʿAmr marche alors sur Tripoli en Libye. Le calife Omar lui refuse la conquête du reste du Maghreb et ʿAmr retourne en Égypte. En 643, ʿAmr est nommé gouverneur (wali) d'Égypte. Il fait restaurer le canal du Nil à la mer Rouge pour transporter en Arabie le blé d'Égypte. Il prend le nom de « canal de l'émir des croyants » en hommage au calife Umar.

ʿAmr administre l'Égypte avec « sagesse ». Avant son règne, de nombreuses antiquités et reliques d'Égypte avaient été détruites (Source ?). Le calife Omar aurait donné en 642 l'ordre de détruire la bibliothèque d'Alexandrie à son chef militaire ʿAmr Ibn al-ʿAs.

Le montant de l'impôt est fixé en fonction de la crue du Nil. ʿAmr fait construire des nilomètres à Assouan et Dendérah pour enregistrer la montée des eaux. L’État doit pourvoir à l’entretien des digues et des canaux, qui emploie 120 000 ouvriers et nécessite le tiers du montant de l’impôt.

Après la déposition de ʿAmr, le nouveau gouverneur Abd Allah ibn Saad parvient à lever un tribut de deux millions de dinars de plus, bien que l’Égypte souffre alors d’une terrible disette.

Il se range du côté de Muʿawîya. En 657, il participe à la bataille de Siffin contre ʿAlî. Il est ensuite désigné pour arbitrer la conciliation entre les deux adversaires. Cela lui vaudra la haine des kharidjites qui organisèrent un attentat dont il réchappa (661).

Notes et références

  1. Dans Tabari : La Chronique (Volume II, Mohammed le sceau des prophètes), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3), p. 268
  2. Tabari, La Chronique (Volume II, Mohammed le sceau des prophètes), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3), p.  267
  3. Jean de Nikiou, Chronique, p.  375 et suivantes, trad. de Hermann Zotenberg
  • Portail de l’islam
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail du haut Moyen Âge
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.