Alice Keppel

Alice Frederica Keppel, née Edmonstone (), est, en Grande-Bretagne, la plus connue des maîtresses d'Édouard VII. Son nom complet devient, après son mariage, The Hon. Mrs Keppel. Sa fille, Violet Trefusis, a été l'amante de la poétesse Vita Sackville-West. Elle est l'arrière-grand-mère maternelle de Camilla Parker Bowles.

Alice Frederica Keppel
Alice Keppel
Nom de naissance Alice Frederica Edmonstone
Alias
Freddie
Naissance
Strathblane (Royaume-Uni)
Décès
Près de Florence (Italie)
Nationalité Royaume-Uni
Pays de résidence Royaume-Uni
Profession
Hôtesse de la haute société
Activité principale
Maîtresse d'Edouard VII
Ascendants
Fille de William Edmonstone (en) et de Mary Elizabeth Edmonstone
Conjoint
George Keppel (en)
Descendants
Famille
Arrière-grand-mère maternelle de Camilla Parker Bowles

Jeunesse

Elle nait Alice Frederica Edmonstone, fille de sir William Edmonstone, 4e baronnet Edmonstone, amiral en retraite de la Royal Navy et de Mary Elizabeth Edmonstone, née Parsons, à Woolwich Dockyard. Son grand-père avait été gouverneur des îles Ioniennes. Elle avait un frère et sept sœurs, et était la plus jeune. Le elle épouse George Keppel, fils de William Keppel, 7e comte d'Albemarle et de quatre ans son aîné.

Liaisons

De bonne heure elle cultive l'adultère, on a prétendu que sa fille aînée n'était pas de son mari mais du lord Grimthorpe, un de ses amants. Jolie, et discrète, elle sait rapidement s'élever dans la société grâce à ses liaisons avec des hommes en vue. Elle avait la réputation d'être une femme fort attrayante et ses aventures extra-conjugales venaient généralement de son envie d'améliorer encore son statut social. Son succès devient tel que la carrière de son mari en souffre.

Des relations de ce genre étaient acceptées à l'époque, même dans la haute société, tant que cela se faisait dans la discrétion. Le pire scandale de la société victorienne, puis de la société édouardienne, était celui du divorce : il valait donc mieux, et cela n'était nullement inhabituel aussi bien pour le mari que pour la femme, prendre une maîtresse ou un amant, s'il y avait "mésentente". Du fait de l'absence d'autonomie financière des femmes et leur impossibilité d'accéder à des responsabilités politiques dans la société de leur époque, l'ambition de certaines femmes du monde prenaient le chemin des liaisons extra conjugales. Toutefois, les mœurs demeuraient assez rigides, à en juger par la faveur que le duel avait encore dans le grand monde.

Alice Keppel dans les années 1890

En 1898, elle rencontra le prince de Galles, futur Édouard VII, alors âgé de 56 ans et héritier du trône. Il ne fallut pas longtemps avant qu'elle devînt une de ses nombreuses maîtresses, bien que vingt-huit ans les séparassent. Leur relation devait durer jusqu'à la mort du Roi en 1910. Le mari d'Alice est parfaitement au courant, il a la discrétion de s'absenter, et Édouard VII peut rendre visite régulièrement à sa femme.

Édouard a eu d'autres liaisons, avec des actrices comme Lillie Langtry et semble-t-il Sarah Bernhardt, avec des femmes du monde comme Lady Spencer, née Jennie Jerome (mère de Winston Churchill) et Daisy Greville, comtesse de Warwick (Frances Brooke). Ses deux dernières maîtresses furent Alice Keppel et Agnes Keyser, fille d'un riche banquier. Miss Keyser était la mieux acceptée des deux dans l'entourage du roi, en raison de sa discrétion et du respect qu'elle portait à la monarchie, mais surtout parce qu'elle n'était pas mariée. Humanitariste, elle contribua avec l'aide de sa sœur à fonder un hôpital militaire pour officiers et reçut à cette occasion le soutien d'Édouard VII.

Toutefois, c'est Mrs Keppel qui fut la plus connue. « Alice Keppel a été d'une aide extraordinaire pour Édouard VII, plus que son épouse la reine Alexandra aurait pu faire », observe Christopher Wilson, qui a publié d'importants travaux sur l'arrière-petite-fille d'Alice Keppel, Camilla Parker Bowles. Mrs Keppel était une des rares personnes de son entourage qui fût capable de désamorcer les sautes d'humeur qui rendaient Édouard VII insupportable.

Les sentiments de la reine à son égard étaient bien évidemment mêlés. La souveraine, qui affectait publiquement l'ignorance, avait des rapports de politesse suffisants pour lui envoyer une lettre de condoléances, quand son mari fut frappé de la fièvre typhoïde, et elle lui permit d'être au chevet d'Édouard sur son lit de mort. Il semble qu'elle l'ait simplement tolérée, sans jamais éprouver la moindre amitié pour elle. Elle ne cessa au contraire d'apprécier la compagnie de Lady Spencer, ancienne maîtresse d'Édouard, lui trouvant du charme et de l'agrément. On dit également qu'elle aimait bien Miss Keyser qui fut la maîtresse d'Édouard jusqu'à sa mort. Alexandra avait un certain ressentiment envers Mrs Keppel, laquelle, malgré sa discrétion, apparaissait toujours dans les occasions où la reine accompagnait Édouard VII, ce qui irritait cette dernière.

Des aristocrates de haut rang, comme le duc de Norfolk, le duc de Portland et le marquis de Salisbury, se détournaient délibérément de la maîtresse du roi avec froideur.

Après la mort d'Édouard VII

À la mort d'Édouard, elle se retira discrètement à Ceylan pendant deux ans, avant de revenir en Angleterre.

Par la suite, après avoir entendu qu'Édouard VIII était sur point de renoncer au trône pour épouser Wallis Simpson, Alice Keppel fit remarquer que « de son temps les choses se passaient beaucoup mieux » (« Things were done much better in my day »)[1].

Dans son livre, intitulé Edward VII's Last Loves: Alice Keppel and Agnes Keyser, Raymond Lamont-Brown souligne qu'il ne faut pas sous-estimer l'influence qu'eurent à la fois Alice Keppel et Agnes Keyser à la cour royale sur la politique et la diplomatie de l'époque.

Un timbre-poste britannique représenta en 1995 Mrs Keppel accompagnée de sa fille Violet, alors enfant.

Sa fille Sonia épousa l'Honorable Roland Cubitt, fils d'Henry Cubitt, 2e baron Ashcombe. Roland devint 3e baron après la mort de son père en 1947.

Réputations sulfureuses dans la famille

  • Violet Trefusis, la fille de Mrs Keppel, devint écrivain et se rendit célèbre par la relation lesbienne mouvementée et haute en couleur qu'elle eut avec Vita Sackville-West. Alice Keppel s'opposa catégoriquement à une telle relation, et essaya désespérément d'écarter sa fille de Vita. La vie sentimentale de sa fille n'était pas le point le plus important, elle désirait d'abord que cette affaire demeurât ignorée de la bonne société et que sa fille fût plus en conformité avec les règles de conduite de l'époque, et surtout celle de ne pas perturber le statut d'époux ou d'épouse de la personne aimée. Sa fille devint plus tard sous les auspices de Sapho l'amie préférée de Winnaretta Singer, princesse de Polignac, héritière des machines à coudre Singer et mécène des grands musiciens de son temps. Mrs Keppel ne vit aucune objection à cette relation, d'une part en raison de la richesse immense de la princesse de Polignac qui, plus âgée, avait une influence maternelle sur sa fille et d'autre part parce que le prince de Polignac ne s'intéressait qu'à ses jardins et à la musique. La princesse, qui tenait un salon pour le grand monde féru de musique, savait garder son rang et recevait discrètement Violet Trefusis dans son hôtel particulier, toutes les deux semblaient avoir une relation amoureuse équilibrée, largement fondée sur des points de vue intellectuels et artistiques communs.
  • Par ailleurs, les Anglais soulignent le fait que l'arrière-petite-fille de Mrs Keppel, Camilla Parker-Bowles, aujourd'hui duchesse de Cornouailles, acquit elle aussi la célébrité comme maîtresse de l'actuel prince de Galles, et finit par l'épouser, après avoir divorcé de son mari, ce qui, à l'époque de son aïeule, eût été impensable.

Source et références

  1. Diana Souhami, Mrs Keppel and Her Daughter. Londres : HarperCollins. (1996) (ISBN 0-312-19517-6)

Bibliographie

  • Don't look Round by Violet Trefusis, Hutchinson, Londen, 1952.
  • Edwardian Daughter by Sonia Keppel, first edition Great Britain by Hamish Hamilton Ltd. 1958.
  • Violet Trefusis, a biography by Philippe Julian and John Phillips, A Harvest/HBI Book, 1976.
  • Violet Trefusis, a solitary woman by Henrietta Sharpe, Constable. Londen, 1981.
  • The last Edwardians by John Phillips & Peter Quenell & Lorna Sage, The Boston Atheneum, Boston, 1985.
  • Mrs. Keppel and her daughter by Diana Souhami, Flamingo, 1996.
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