Charles de Galles

Le prince Charles, prince de Galles, né le au palais de Buckingham dans le quartier de Westminster, à Londres, est un membre de la famille royale britannique, de la maison Windsor, et l'héritier du trône britannique.

« Prince Charles » redirige ici. Pour les homonymes, voir Prince Charles (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Charles de Gaulle.

Charles de Galles
Le prince de Galles en 2017.

Titre

Prince héritier du Royaume-Uni

Depuis le
(69 ans, 7 mois et 12 jours)

Prédécesseur Élisabeth, duchesse d'Édimbourg
Biographie
Titulature Prince de Galles
Duc de Cornouailles
Duc de Rothesay
Duc d'Édimbourg
Dynastie Maison Windsor
Nom de naissance Charles Philip Arthur George
Naissance
Palais de Buckingham,
Londres (Royaume-Uni)
Père Philip, duc d'Édimbourg
Mère Élisabeth II
Fratrie Anne, princesse royale
Andrew, duc d'York
Edward, comte de Wessex
Conjoints Diana Spencer (1981-1996)
Camilla Shand (depuis 2005)
Enfants William, duc de Cambridge
Henry, duc de Sussex
Résidence Clarence House (Londres)
Highgrove House (Tetbury)
Religion Anglicanisme

Signature

Fils aîné de la reine Élisabeth II et du prince Philip, duc d'Édimbourg, il occupe, depuis l'intronisation de sa mère en 1952, la première place dans l'ordre de succession au trône britannique et à celui des quinze autres royaumes du Commonwealth. Il est également l'héritier des titres de chef du Commonwealth, gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre, duc de Normandie et seigneur de Man.

En 1958, il est intronisé prince de Galles, titre traditionnellement accordé au fils aîné du monarque régnant ou à son petit-fils[alpha 1]. En tant que tel, il seconde la reine dans ses fonctions officielles. Il est le prince de Galles ayant exercé le plus longtemps cette charge. Toutefois, il utilise d'autres titres en fonction de l'endroit où il siège ; par exemple, celui de duc de Rothesay lorsqu'il se trouve en Écosse ou en Angleterre, par droit du duché de Cornouailles. Il devient duc d'Édimbourg le 9 avril 2021, à la mort de son père Philip Mountbatten, qui détenait le titre depuis novembre 1947.

Charles se marie en 1981 avec Lady Diana Spencer, dont il a deux fils : William (en 1982) et Henry, dit Harry (en 1984). Ce mariage aussi médiatisé que malheureux et tourmenté débouche sur leur séparation en 1992 et dégrade pour un temps l'image de Charles et de sa famille, alors que Diana devient une icône, statut renforcé par sa mort tragique en 1997. Charles épouse en 2005 son amour de jeunesse Camilla Shand en secondes noces.

Il est héritier du trône depuis l'avènement de sa mère il y a 69 ans, 7 mois et 12 jours  ce qui est un record , ainsi que le plus âgé dans l'histoire britannique. Avec son fils aîné William, lui-même père de George, il a permis d'assurer à la reine de son vivant qu'elle aurait une succession sur trois générations.

Jeunesse

Naissance et baptême

Charles Philip Arthur George[alpha 2],[1] naît le au palais de Buckingham[2]. Il est l'aîné de la princesse Élisabeth, duchesse d'Édimbourg, et de son époux le prince Philip, titré duc d'Édimbourg le matin de son mariage[3]. Charles est le premier petit-fils du roi George VI et de la reine Elizabeth.

Le , il est baptisé dans la salle de musique du palais de Buckingham par Geoffrey Fisher, archevêque de Cantorbéry, avec de l'eau du Jourdain. Ses parrains et marraines sont le roi George VI, la reine Mary, la princesse Margaret, le roi Haakon VII, le prince Georges de Grèce, Victoria de Hesse-Darmstadt (marquise de Milford Haven), Edwina Mountbatten (comtesse Mountbatten de Birmanie) et l'Honorable David Bowes-Lyon[4].

Enfance et éducation

Il a quatre ans lorsque son grand-père, le roi George VI, décède et que sa mère monte sur le trône sous le nom d'Élisabeth II. Par conséquent, il devient l'héritier apparent du trône et est immédiatement élevé à la dignité de duc de Cornouailles en Angleterre, ainsi que duc de Rothesay, baron Renfrew, prince et grand steward d'Écosse (par droit de la pairie écossaise). Il assiste au couronnement de sa mère à l’abbaye de Westminster en 1953, aux côtés de sa grand-mère, la reine mère Elizabeth, et de sa tante, la princesse Margaret.

Comme pour tous les enfants des rois avant lui, une gouvernante, Catherine Peebles, est nommée pour s'occuper du jeune prince. Elle a été responsable de son éducation de cinq à huit ans.

Études et scolarité

Le prince Charles avec sa sœur et ses parents en 1957.

En 1955, la reine annonce que le jeune prince ira à l’école, rompant ainsi avec la tradition. Après des séjours au Hill House School à Londres et Cheam Preparatory School à Berkshire, le prince est passé à Gordonstoun School, un lycée pensionnat du Nord-Est de l'Écosse, là même où son père, le duc d'Édimbourg, a étudié. Il gardera un très mauvais souvenir de son passage à Gordonstoun School, il qualifiera ses années passées là-bas de « peine de prison »[5].

À 11 ans, pendant les vacances d'été de 1959 du prince, il est accompagné d'un tuteur afin qu'il puisse parfaire son français. C'est un lieutenant de l'armée canadienne, Jean Lajeunesse, âgé de 27 ans et originaire de Montréal, qui obtient ce poste. Les médias britanniques et français de l'époque se questionnent à « savoir quel genre de français va être inculqué aux enfants royaux ». La Couronne tranche le débat en affirmant que le futur chef du Commonwealth puisse « parler le français “comme au Canada” serait pour le prince Charles d’une très grande importance »[6].

Le prince Charles a passé deux trimestres de 1966 à la Geelong Grammar School à Corio près de Geelong dans l'état du Victoria en Australie.

La vie universitaire du prince Charles s'est déroulée au Trinity College à Cambridge, où il fut nommé B.A. (Licencié ès arts) en anthropologie, archéologie et histoire. Le prince Charles est le premier membre de la famille royale britannique à obtenir un diplôme universitaire. Il a suivi un cours de langue galloise de l’université du pays de Galles à Aberystwyth.

Mariages

Mariage avec Diana Spencer

Le , Charles, 32 ans, épouse Lady Diana Spencer, 20 ans, qu'il a rencontrée pour la première fois en 1977[7]. Leur cérémonie de mariage est retransmise sur les télévisions du monde entier. Le couple a eu deux fils : William (né le ) et Henry, dit Harry (né le )[7].

Séparation et divorce

Le couple se sépare en 1992 et divorce le , peu après la révélation par Diana dans une biographie que le prince Charles a depuis longtemps une relation extra-conjugale avec Camilla Parker Bowles, ce que le prince confirme dans un documentaire censé le réhabiliter. Diana meurt à la suite d'un accident de la route le à Paris.

Remariage avec Camilla Shand

Le , Charles, 56 ans, épouse en secondes noces Camilla Parker Bowles, 57 ans[7].

Formation militaire

Services dans la marine

Lors de son affectation à la Royal Navy, le prince Charles accomplit son devoir militaire comme officier de marine de 1971 à 1976[8]. Conformément à la tradition royale, Charles a servi dans la marine et la force aérienne. Il a demandé et reçu la formation de la Royal Air Force au cours de sa deuxième année à Cambridge, puis il se lance dans une carrière navale, suivant un cours de six semaines au Royal Naval College de Dartmouth, puis en servant sur le destroyer lance-missiles HMS Norfolk (en) (1971-1972) et les frégates HMS Minerva (en) (1972-1973) et HMS Jupiter (1974).

Service dans l'Air Force

Il a également été breveté pilote d'hélicoptère à RNAS Yeovilton (en) en 1974, juste avant de se joindre à l'escadron Air Naval (845), opérant à partir du HMS Hermes. Le , il prend le commandement du chasseur de mines côtier HMS Bronington pour ses dix derniers mois au service actif dans la marine. Il a appris à voler sur un DHC-1 Chipmunk, avion d'entraînement, puis il a volé régulièrement sur Hawker Siddeley Andover, Westland Wessex et BAe 146, avions de vol de la Reine.

En 2012, il est élevé aux titres honorifiques d'amiral de la Royal Navy, de marshal of the Royal Air Force et de maréchal de l'Armée britannique[9].

Prince de Galles

Création et investiture officielle

Le prince de Galles par Allan Warren (1972).

Charles reçoit le titre de prince de Galles et comte de Chester le [10]. Son intronisation n’est cependant effective que le 1er juillet 1969, lorsque sa mère lui remet la couronne des princes de Galles au château de Caernarfon, lors d’une cérémonie retransmise à la télévision britannique[10]. Le prince prononce une partie de son discours en langue galloise.

Premiers engagements du prince

L’année suivante, il fait son entrée dans la Chambre des lords, devenant par la suite le premier membre de la famille royale à assister à une réunion du Cabinet depuis George Ier. Charles a en effet été invité par le Premier ministre James Callaghan afin qu'il puisse découvrir le travail du gouvernement. Il commence à assumer des fonctions officielles avec la création de la Prince’s Trust en 1976 et avec son voyage aux États-Unis en 1981.

Engagement caritatif et écologique

Le prince Charles est un passionné de botanique et de jardinage. Il a passé plus de vingt-six ans à transformer le domaine de Highgrove House pour en faire l'un des plus beaux jardins du monde[11].

Le prince est bien connu pour son travail caritatif et parraine le Prince’s Trust, le Prince's Regeneration Trust (en) et la Prince's Foundation pour l’environnement (en).

En 2007, il annonce qu'il va publier son « empreinte écologique annuelle », c'est-à-dire qu'il fera connaître tout ce qu'il a fait, où et combien de fois, pour tout ce qui a « un impact sur l'environnement ». En 2007, il lance le Prince's Rainforest Project, qui a pour but de sensibiliser les populations à la déforestation[12]. Il a proposé en février 2008 la création d'un fonds mondial pour lutter contre la destruction des forêts tropicales.

Le prince Charles mène un combat en faveur de l'agriculture biologique : il a créé en 1990 le label Duchy Originals, devenu Waitrose Duchy Organic (en)[13].

Le prince mène aussi un combat en faveur de l'urbanisme durable, par l'intermédiaire de la fondation The Prince's Foundation for Building Community (en). Il a fait construire le village de Poundbury en conformité avec sa conception de l'architecture à l'ancienne[14].

Il reçoit en 2014 le prix François Rabelais[15]. Il viendra récupérer son prix le 30 novembre 2015 et prononce un discours vantant les fromages français.[16]

Le prince Charles a été invité à prendre la parole à l'ouverture de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques[17].

Il est également le président du WWF Royaume-Uni[18].

Relations avec les dirigeants chinois

Ouverture officielle du Parlement gallois à Cardiff, au Pays de Galles ().

Proche du 14e dalaï-lama, le prince Charles n'a jamais visité la Chine, n'assista pas à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Pékin[19] et ne participa pas aux dîners officiels lors des visites de Jiang Zemin en 1999, de Hu Jintao en 2005 et de Xi Jinping en 2015[20],[21].

Ingérence dans les affaires politiques

En mai 2015, une série de lettres adressées par le prince Charles à différents membres du gouvernement Blair entre 2004 et 2005 sont rendues publiques par le Bureau du Cabinet au terme d'une longue bataille juridique engagée par un journaliste du Guardian. Dans ces vingt-sept lettres, surnommées « les courriers de l'araignée noire » (« black spider memos ») par le quotidien, l'héritier du trône fait preuve d'un intérêt insistant sur des sujets aussi divers que la guerre en Irak, la promotion des médecines alternatives ou la lutte contre la pêche illégale à la légine[22],[23].

En 2017, il est cité dans le scandale des Paradise Papers[24].

Rôle officiel dans la monarchie

En tant que prince de Galles, Charles assume des fonctions officielles au nom de la reine. Il officie lors des investitures et assiste aux funérailles de dignitaires étrangers[25]. Le prince Charles fait régulièrement des tournées au Pays de Galles, accomplissant une semaine d’engagements chaque été et assistant à des occasions nationales importantes, telles que l’ouverture du Senedd. Les six fiduciaires de la Royal Collection se réunissent trois fois par année sous sa présidence. Le prince Charles voyage à l’étranger pour le compte du Royaume-Uni. En 1983, Christopher John Lewis, qui avait tiré un coup de feu sur la reine lors du Trooping the Colour de 198, a tenté de s’échapper d’un hôpital psychiatrique afin d’assassiner Charles, qui était en visite en Nouvelle-Zélande avec son épouse Diana et leur fils William. Lors d’une visite en Australie en janvier 1994, David Kang lui a tiré dessus pour protester contre le traitement réservé à plusieurs centaines de demandeurs d’asile cambodgiens enfermés dans des camps de détention. En 1995, Charles devient le premier membre de la famille royale à visiter la République d'irlande à titre officiel[26].

Le prince Charles rencontre le président américain Richard Nixon à la Maison-Blanche, en 1970.

En 2000, le prince Charles a renoué avec la tradition du prince de Galles d’avoir un harpiste officiel, afin de favoriser le talent gallois à jouer de la harpe, l’instrument national du pays de Galles. Lui et la duchesse de Cornouailles passent également une semaine chaque année en Écosse, où il est le patron de plusieurs organisations écossaises. Son service dans les forces armées canadiennes lui permet d’être informé des activités des troupes et lui permet de rendre visite à ces troupes lorsqu’il est en déplacement au Canada ou à l’étranger, en prenant part à des cérémonies. Lors des funérailles du pape Jean-Paul II, en 2005, Charles a involontairement provoqué une controverse lorsqu’il a serré la main du Président de la République du Zimbabwe Robert Mugabe,qui était assis à côté de lui. Clarence House a ensuite publié une déclaration indiquant que : « Le prince de Galles a été pris par surprise et n’a pas été en mesure d’éviter de serrer la main de M. Mugabe ».

En 2010, le journaliste Rob Evans du journal The Guardian dépose une demande d'information sur les lettres et missives que le prince a envoyé en 2004 et 2005. Après différentes procédures judiciaires, l’Attorney General Dominic Grieve refuse d'accéder à la demande en octobre 2012. En mars 2015, la Cour suprême tranche cependant en appel contre la décision du gouvernement et autorise la publication des black spider memos. Avant le 13 mai 2015, seules des rumeurs ou des échanges informels ont mentionné les black spider memos, puis l’Information Tribunal a ordonné leur divulgation[27].

Le prince Charles, en compagnie de la reine, de Donald Trump et d'autres chefs d'États du monde, réunis pour commémorer les 75 ans du D-Day.

En octobre 2010, Charles représente la reine à la cérémonie d'ouverture des jeux du Commonwealth à Delhi, en Inde. Le prince assiste à des événements officiels au Royaume-Uni avec l’appui des pays du Commonwealth, comme le service commémoratif du tremblement de terre de Christchurch à l'abbaye de Westminster en 2011. Du 15 au 17 novembre 2013, il représente sa mère pour la première fois à une réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth qui se déroule à Colombo, au Sri Lanka.

Le prince de Galles effectue de fréquentes visites en Arabie saoudite afin de promouvoir les exportations d’armes pour des entreprises telles que BAE Systems. En 2013, 2014 et 2015, il rencontre le commandant de la garde nationale saoudienne, Mutaib bin Abdullah. En février 2014, il participe à une danse traditionnelle de l’épée avec des membres de la famille royale saoudienne au festival Janariyah à Riyad. Lors du même festival, la société d’armement britannique BAE Systems est honorée par le prince héritier Salmane ben Abdelaziz Al Saoud. Charles est critiqué par la députée écossaise Margaret Ferrier en 2016 pour son rôle dans la vente d’avions de combat Eurofighter Typhoon à l’Arabie saoudite. Selon la biographe de Charles, Catherine Mayer, une journaliste du magazine Time qui affirme avoir interviewé plusieurs sources du cercle intime du prince Charles, ce dernier « n’aime pas être utilisé pour commercialiser des armes » dans des accords avec l’Arabie saoudite et d’autres États arabes du Golfe. Selon Mayer, Charles n’a soulevé que ses objections à l’utilisation pour vendre des armes à l’étranger en privé.

En 2018, le prince Charles est annoncé comme le successeur désigné de la reine Élisabeth II à la tête du Commonwealth, à la mort de celle-ci[28]. Ce titre n'étant pas héréditaire, le prince Charles a dû obtenir le consensus des chefs d'État et de gouvernement des 53 États membres réunis en sommet[29].

Le 7 mars 2019, la reine Élisabeth organise une fête au Palais de Buckingham pour marquer le 50e anniversaire de l’investiture de Charles en tant que prince de Galles. Parmi les invités à l’événement figuraient la duchesse de Cornouailles, le duc et la duchesse Cambridge, le duc et la duchesse de Sussex, la Première ministre Theresa May et le Premier ministre gallois Mark Drakeford. Le même mois, à la demande du gouvernement britannique, le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles effectuent une tournée officielle pendant quelques jours à Cuba[30].

Le 9 avril 2021, le prince Philip, duc d'Édimbourg, meurt à l'âge de 99 ans[31]. Le lendemain, le prince Charles rend hommage à son père, déclarant : « Mon cher papa était une personne très spéciale qui, je pense, aurait été stupéfaite par les réactions et les choses touchantes qui ont été dites à son sujet »[32]. Le 17 avril 2021 ont lieu les funérailles de son père et au cours la procession qui conduit le cercueil de ce dernier des appartements d'État du château de Windsor vers la Chapelle Saint-Georges, des photographies du prince Charles en larmes, alors qu'il marche derrière le cortège et à plusieurs moments pendant la cérémonie, sont relayées par les médias du monde entier[33].

Dans les mois qui suivent la disparition du prince Philip, pour de nombreux médias internationaux et experts royaux, le prince Charles forme avec son fils, le duc de Cambridge et son petits-fils, George, en tant qu'héritiers directs du trône, le nouveau « noyau dur » de la famille alors que la reine serait, elle, entrée dans le « crépuscule de son règne »[34]. Le prince Charles serait désormais le « régent de facto », d'après les commentateurs royaux[35], même si la reine n'envisage pas la possibilité d'abdiquer en sa faveur,[36].

Héritier de la couronne

Charles en 2019.

Le prince Charles est héritier du trône depuis 69 ans, 7 mois et 12 jours, ce qui constitue le record absolu, dépassant le prince Albert-Édouard, fils de la reine Victoria et futur Édouard VII, qui fut prince de Galles durant 59 ans, 2 mois et 13 jours. En 2013, il devient l'héritier du trône le plus âgé, dépassant ainsi le roi Guillaume IV.

À la mort de la reine Élisabeth II, le prince Charles deviendra roi du Royaume-Uni. Il lui succédera aussi sur le trône des quinze autres royaumes du Commonwealth, sauf si certains de ces pays décident de devenir des républiques[37]. Un sondage paru en janvier 2019 indique que 46 % des Britanniques sondés souhaiteraient que Charles abdique en faveur de son fils aîné, William, deuxième dans l'ordre de succession. Cependant, une telle hypothèse est improbable selon les experts en royauté, l'abdication étant un sujet sensible depuis celle du roi Édouard VIII[38].

Le nom de règne Charles est considéré comme maudit dans l'histoire anglaise, eu égard au sort tragique de Charles Ier, décapité en 1649 après la première révolution anglaise, et celui de son fils le roi Charles II, exilé de son pays pendant plus de huit années (3 septembre 1651 – 25 mai 1660). Le prince Charles a déclaré, s'il vient à régner, désirer prendre un autre nom. Officiellement, son nom de règne[alpha 3] sera choisi au moment de son éventuelle accession au trône[39],[40],[41]. Cette situation n'est pas sans précédent : Alexandrina Victoria est devenue la reine Victoria ; Édouard VII (fils de Victoria et arrière-arrière-grand-père de Charles) est né Albert Edward et George VI (son grand-père) est né Albert Frederick Arthur George. S'il choisissait de régner sous son prénom de naissance, le prince Charles deviendrait le roi Charles III.

Ascendance

Descendance

Titulature

Blason du prince Charles depuis 1958.

Par lettres patentes de l'arrière-grand-père de Charles, le roi George V, les titres de prince ou princesse du Royaume-Uni (en), et le titre d'Altesse royale ne devaient être conférés qu'aux enfants et petits-enfants en ligne masculine du souverain, ainsi qu'au fils aîné du fils aîné du prince de Galles. Toutefois, le , George VI a publié, par de nouvelles lettres patentes, l'octroi de ces titres à tous les enfants de la princesse Élisabeth et du prince Philip. Sinon, Charles aurait simplement pris le titre de son père, et aurait été titré par courtoisie comte de Merioneth (en). De cette façon, les enfants de l'héritière présomptive avaient un statut royal et princier, ce qui n’a pas été jugé nécessaire pour les enfants de l'autre fille du roi, Margaret.

Titulature complète

Son Altesse Royale le prince Charles Philip Arthur George, prince de Galles et comte de Chester, duc de Cornouailles, duc de Rothesay, duc d'Édimbourg[42], prince et grand-steward d'Écosse, comte de Carrick, comte de Merioneth, baron Renfrew, baron Greenwich et seigneur des Îles, chevalier compagnon royal de l'ordre très noble de la Jarretière, chevalier extraordinaire du très ancien et noble ordre du Chardon, grand-croix du Bain, membre de l'ordre du Mérite, chevalier de l'ordre d'Australie.

Titres successifs

Ordre du Chardon

Durant sa vie, le prince Charles a porté plusieurs titres. À sa naissance, il porte le titre de son père puisque sa mère n'a pas encore accédé au trône. Lorsque sa mère devient reine, il devient automatiquement duc de Cornouailles (utilisé en Angleterre et ailleurs) et duc de Rothesay (utilisé en Écosse) en tant qu'héritier apparent au trône. En 1958, il est créé prince de Galles et n'est plus désigné par le titre de duc de Cornouailles que dans ce duché, dont il est toujours titulaire[10]. En 2021, il succède à son père comme duc d'Édimbourg et dans ses autres titres héréditaires (comte de Merioneth et baron Greenwich)[42].

Il est successivement connu sous les titres suivants :

  • 1948-1952 : Son Altesse Royale le prince Charles d'Édimbourg (naissance) ;
  • depuis 1952 : Son Altesse Royale le duc de Cornouailles ;
    • en Écosse : Son Altesse Royale le duc de Rothesay ;
  • depuis 1958 : Son Altesse Royale le prince de Galles[43].

Décorations étrangères

Étendard royal du Prince de Galles à utiliser en Angleterre et en Irlande du Nord.
Armoiries du Prince Charles en tant que chevalier de l'ordre du Séraphin.

Dans la culture populaire

Théâtre

  • La pièce de théâtre King Charles III du metteur en scène britannique Mike Bartlett met en scène le prince Charles, devenu roi, face à une grave crise politique[50].

Télévision

Publications

  • The Old Man of Lochnagar (Illustrated by Sir Hugh Maxwell Casson), Londres, Hamish Hamilton, 1980.
  • A Vision of Britain: A Personal View of Architecture, Londres, Doubleday, 1989.
  • Rain Forest Lecture, Londres, Royal Botanic Gardens, 1990.
  • HRH the Prince of Wales Watercolours, LMondres, Brown and Company, 1991.

Bibliographie

  • Bertrand Meyer-Stabley, Charles : portrait d’un prince, Paris, Hachette, , 274 p. (ISBN 2-01-018109-3).
  • Charles de Galles, Tony Junipe, Ian Skelly (trad. de l'anglais), Harmonie : une nouvelle façon de regarder le monde, Paris, Odile Jacob, , 329 p. (ISBN 978-2-7381-2449-4).
  • Isabelle Rivère, Charles et Camilla : une histoire anglaise, Fayard, , 304 p. (lire en ligne).

Notes et références

Notes

  1. Il est prince de Galles depuis le , soit 63 ans, 1 mois et 23 jours alors que le futur Édouard VII a porté le titre pendant 59 ans, 1 mois et 14 jours, de décembre 1841 à janvier 1901.
  2. Portant un titre royal, Charles n'a pas de nom de famille. Cependant, quand un nom de famille doit être utilisé, il s'agit de Mountbatten-Windsor, bien que, selon les lettres patentes de février 1960, le nom officiel de la famille royale soit Windsor Cf. Maison de Windsor
  3. En 2005, en réponse à un article du Times, son entourage nie que Charles ait indiqué vouloir adopter le nom de règne « George VII ».

Références

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  2. (en) « The Birth of HRH Prince Charles », sur BBC News (consulté le )
  3. (en) The London Gazette, no 38128, p. 5495, 21 novembre 1947.
  4. « Le prince Charles d'Édimbourg sera baptisé cet après-midi », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
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  11. Les jardins secrets et biologiques du prince Charles !
  12. (en-US) « Prince Charles making progress in effort to save rainforests, says leading British environmentalist », sur Mongabay Environmental News, (consulté le )
  13. Le Prince Charles ou la passion de l’écologie « so british »
  14. Grégoire Allix, « Le prince Charles veut exporter son modèle d'urbanisme « à l'ancienne », Le Monde, 25 octobre 2008, lire en ligne
  15. « Le Prix François Rabelais | IEHCA », sur iehca.eu (consulté le )
  16. Le Point magazine, « Le prince Charles fait l'éloge des fromages français en recevant le prix Rabelais », sur Le Point, (consulté le )
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  19. « JO de Pékin: le prince Charles ne sera pas à l'ouverture », 30 janvier 2008.
  20. « Le prince ami du Dalaï Lama. Charles absent du banquet officiel pour le président chinois », Paris Match, 15 octobre 2015.
  21. (en) Kate Holton, « "Dissident" Charles snubbed Chinese banquet: court », Reuters, 21 février 2006.
  22. (en) Philippe Bernard, « Des lettres révèlent le lobbying opéré par le prince Charles sur le gouvernement britannique », sur lemonde.fr, (consulté le ).
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Annexes

Articles connexes

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