Airbus Helicopters H160

La gamme d’hélicoptères moyens (de 5 à 6 tonnes) permet à la fois des missions dans le secteur pétrolier et gazier, le transport privé de passagers (vols VIP), les missions de Recherche et sauvetage et les urgences médicales[8]^,[9].

Airbus Helicopters, leader mondial des hélicoptères civils, se devait de trouver un successeur au Dauphin qui commençait à dater, bien que l'appareil ait été modernisé au fil du temps. Quelque 1 100 appareils ont été livrés depuis sa mise en service en 1975. Au total, la famille Dauphin a cumulé plus de six millions d'heures de vol avec plus de 240 exploitants dans 72 pays[10].

Fin 2011, l’ancien PDG Lutz Bertling présente l’appareil comme « aussi révolutionnaire que l’A320 en son temps »[8]. Lorsque son successeur Guillaume Faury est nommé en 2013, celui-ci décide de limiter le nombre d’innovations technologiques intégrées à l’appareil, en supprimant les commandes de vol électriques, un projet de cockpit futuriste, ou des ailettes situées à l’avant de l’appareil[8]. Le programme est désigné X4[6].

Le mardi 3 mars 2015, lors du salon Heli-Expo d'Orlando, en Floride, Airbus Helicopters présente officiellement le X4, désormais baptisé H160[6].

La majeure partie de la conception et de la production est faite à Marignane, dans le département français des Bouches-du-Rhône, par une équipe de 600 personnes[9]^,[8].

Le fuselage du H160 est fabriqué, équipé et testé en Allemagne, à Donauwörth[9], la poutre de queue est développée et fabriquée en France dans l'usine Daher Tarbes par l'ECN (Elite Composite Nationale) et en Espagne, à Albacete, chez Daher, et les pales en France, d’abord à La Courneuve, puis, depuis le 1^er décembre 2017, dans une nouvelle usine plus automatisée, construite à Dugny, toujours en Seine-Saint-Denis[11]. Tous ces éléments rejoignent ensuite Marignane pour y être assemblés ; un processus qui dure huit semaines[12].

Durant le développement, des essais des ensembles mécaniques et des rotors, au sol, ont eu lieu sur un prototype nommé le "dynamic helicopter zero" dans un bâtiment construit à cet effet : une structure cylindrique de 3 000 m³ de béton et 2 000 tonnes d’acier située au siège du groupe, à Marignane[8].

L’avionneur Airbus Commercial Aircraft, autre filiale du groupe Airbus, a fourni des services de conseil pour le développement de l’appareil, suite aux problèmes rencontrés par le projet d’Eurocopter EC175, pour lequel cinq ans s’étaient écoulés entre le premier vol et l'entrée en service. Le développement du H160 est ainsi inspiré du programme A350 XWB, avec de nombreux appareils d’essais : deux au sol et quatre en vol, dont trois prototypes et un hélicoptère de présérie[8].

En mars 2015, le prix estimé pour le début des ventes en 2016 est de 15 millions de dollars[6].

Le premier vol du H160 a lieu le 13 juin 2015 à l'aéroport Marseille-Provence, temporairement fermé pour l’occasion. Ce vol a duré une cinquantaine de minutes[13].

Le premier vol du premier exemplaire de série a lieu le 14 décembre 2018. Cet exemplaire a subi divers tests destinés à valider les modifications effectuées par rapport aux prototypes, avant d’être livré en 2020 au client de lancement, Babcock International Group, qui l’utilisera pour des missions d’évacuation sanitaire[14].

En 2017, la version militaire du H160 est annoncée : ce sera le HIL, pour Hélicoptère Interarmées Léger, dont les premières livraisons sont attendues pour 2028[15]. En mai 2019, la ministre des armées, Florence Parly, annonce un avancement de deux ans du programme, pour des première livraisons en 2026[16]. Le nouveau nom de l'appareil version militaire est également annoncé : le Guépard. Au mois de Novembre la Gendarmerie Nationale commande une dizaine d’appareils pour débuter le remplacement de ses écureuils.

Les deux moteurs sont des Safran Arrano 1A, aussi désigné TM800. Ce moteur a été finalement préféré en février 2015 au moteur Pratt & Whitney Canada PW210 dont l'utilisation avait été également envisagée[17]. Le premier prototype est cependant équipé de moteurs PW210 durant la première phase de développement.

Les pales, dites Blue Edge, extrêmement profilées, présentent des extrémités en forme de boomerang. Grâce à l'angle de flèche qui en résulte, Airbus Helicopters revendique une réduction du bruit de 50 % par rapport aux appareils en service au même moment, et une augmentation de la charge utile de 100 kilos[18]^,[6]. Elles sont fabriquées à La Courneuve[9].

Le rotor arrière est de type fenestron, c'est-à-dire caréné, selon une invention de l’ancienne société Sud-Aviation. Le rotor est incliné de 12 degrés environ, ce qui lui permet de contribuer à la sustentation et améliore ainsi les performances en vol stationnaire[18].

L’appareil dispose également d'un empennage présentant la spécificité d’être biplan. Ce système, nommé biplane stabilizer en anglais, est protégé par un brevet. Il permet de diminuer le cabré lors des décélérations vers le stationnaire, et facilite ainsi le pilotage aux basses vitesses[18].

Le fuselage est constitué intégralement de matériaux composites[18]^,[6].

Le train d'atterrissage escamotable est à commande électrique, dans le but de réduire les circuits hydrauliques[18]^,[6]. Le système de freinage est également électrique et fourni par Safran Landing Systems.

Le cockpit et l'avionique sont de nouvelle génération[18]^[évasif].

Le rayon d'action annoncé est de 834 km avec une réserve de 20 minutes[19].

Grâce à son moteur Turbomeca Arrano, à la large utilisation des matériaux composites, et à ses pales « Blue Edge », Airbus Helicopters revendique une diminution de consommation de carburant de 15 à 20 % par rapport à ses concurrents[18].

• Liste d'hélicoptères civils et militaires

• (en) Présentation de l'appareil, sur le site officiel d'Airbus Helicopters.

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