Affaire Pronnier

L'Affaire Pronnier est une affaire criminelle française survenue dans la nuit du 18 au et dans laquelle sont mis en cause puis innocentés plusieurs célèbres résistants. Arrêté peu après le crime, Paul Pronnier, un mineur infiltré au Parti communiste, avoue rapidement.

À Grenay, petite ville minière du Pas-de-Calais tout proche de l'agglomération minière de Lens-Liévin et Bruay-en-Artois, il avait mis le feu à plusieurs granges les jours précédents. Deux paysans qui le surveillaient l'attaquant avec un bâton, il se défend d'un coup de feu puis tente de se faire passer pour le simple exécutant d'une mission terroriste commanditée par le PCF. Dix jours plus tôt, un coup de grisou avait tué onze mineurs dans un puits voisin, malgré des alertes sur la sécurité.

Au fil de l'enquête, pendant des semaines, les révélations font la « Une » de la presse nationale. L'accusé reconnaît avoir été depuis des années un informateur politique des Charbonnages de France à Lens et Liévin, via un intermédiaire dont le cousin est son avocat[1]. Puis, il reconnait aussi avoir, trois ans plus tôt, participé au meurtre d'un collaborateur. On découvre que son propre père avait été condamné dans une autre affaire de meurtre. L'accusé porte ensuite des accusations au sujet d'autres meurtres commis selon lui en 1944 par des résistants. La police annonce des saisies d'armes anciennes, lors de perquisitions, pour partie chez d'anciens résistants. Les leaders résistants démentent les rumeurs : alors que Pronnier se présente comme ex-capitaine des FTP, son ancien chef dans la Résistance, André Pierrard, directeur du quotidien communiste régional Liberté à la Libération, affirme ne plus l'avoir revu depuis 1943.

L'affaire est utilisée par la direction du PCF pour critiquer d'anciens grands noms communistes de la résistance, figures emblématiques de trois grands conflits sociaux très durs dans la région, en particulier la grève des 100 000 mineurs du Nord-Pas-de-Calais, déclenchée le , avant l'attaque de l'Union soviétique par l'Allemagne, mais aussi la grève des mineurs de novembre-décembre 1947 puis la grève des mineurs de 1948. Ils sont accusés d'avoir été imprudents en conservant Paul Pronnier dans les rangs du PCF, parti qui dans la région avait été soupçonné d'avoir une forme de responsabilité dans le déraillement du train postal Paris-Tourcoing le 3 décembre 1947 à Arras, bien qu'il s'en défende.

Le prestige de la fédération communiste du Pas-de-Calais, la troisième de France[2], selon les Renseignements généraux, avec 15 220 adhérents[2] dans 242 cellules, dont cent d’entreprises[2], né dans la grande grève de 1941[2], est affaibli, ce qui profite au Parti socialiste, dont le leader local Guy Mollet deviendra président du conseil en 1956, mais qui chutera à son tour dans les années 2010 face au vote Front national.

Contexte

La tactique d'élimination des résistants prestigieux, par Maurice Thorez et Staline

L'affaire Pronnier marque l'accélération des mises à l'écart de leaders de la Résistance française au sein du PCF, dans les semaines et années qui suivent. Dès le XIIe congrès du PCF, en avril 1950 à Gennevilliers, débute une première vague d'élimination de résistants. « Sans exception », tous les orateurs avaient vanté les mérites de l'action de Maurice Thorez, qui avait lui téléguidé les déclarations de plusieurs d'entre eux accusant la fédération du Pas-de-Calais de n'avoir « pas encore liquidé entièrement les positions sectaires » ou « sous-estimé l'importance de la lutte pour la paix »[3]. Le congrès coincide avec le 50e anniversaire du secrétaire général du PCF[4], Maurice Thorez, qui vient de rééditer l'autobiographie à sa propre gloire, quelques mois après le 70e de Staline[4], et voit culminer le culte de la personnalité au sein du PCF[4].

Selon le journaliste, écrivain et historien Pierre Daix, ce congrès a évincé 27 militants, « généralement des résistants comme Jean Chaintron ou des déportés comme Auguste Havez », sur la base d'une liste préparée avant par Maurice Thorez, ce qui avait entraîné « une scène dramatique » entre ce dernier Auguste Havez[5]. Quelques mois plus tard, Thorez, victime de crises d'hémiplégie, part se faire soigner en URSS, où il avait déjà passé la Seconde Guerre mondiale. L'intérim à la direction du PCF est à nouveau assuré par Jacques Duclos, leader du parti pendant la Résistance et qui se méfie d'un rival plus prestigieux, Auguste Lecœur, chef de file des grands résistants du Pas-de-Calais, d'autant que ce dernier a fait monter en 1950 au comité central l'un d'eux, Roger Pannequin[4].

Ce XIIe congrès du PCF, le premier depuis les grèves de 1947-1948[4], est marqué par « l'interventionisme soviétique ou par une volonté d'éliminer les résistants ou par l'esprit de clan de Thorez et Lecœur »[4] et un renouvellement d'un tiers des membres contre un sixième en moyenne d'habitude[4], surveillé de près par les soviétiques, comme le montrent leurs archives[4], qui se font envoyer des combinaisons de notices biographiques et questionnaires par la « section de montée des cadres » (SMC) du PCF[4], qu'ont supervisée Léon Mauvais et Auguste Lecœur. Ce dernier se voit contraint de participer à des mises à l'écart qui touchent principalement les nouveaux membres élus en 1945 dans le sillage de la Résistance, à la demande des soviétiques[4] ce qui le met en porte-à-faux avec ses amis résistants du Pas-de-Calais. Dans d'autres départements, Jean Chaintron et Mounette Dutilleul sont accusés d'avoir soutenu les partisans de Tito, au moment de leur violente mise en cause par Moscou, ulcérée par l'évolution en Yougoslavie[4]. Plus généralement, « sont relégués des cadres dont le prestige résistant constitue, ou peut constituer, un capital politique qui n'est pas entièrement soumis à l'institution », selon Paul Boulland, ingénieur de recherche CNRS et au Centre d'Histoire sociale du XXe siècle[4], pour qui leur mise à l'écart procède moins de leur passé résistant « que de sa mise en valeur entre 1944 et 1947 »[4], un processus qui fait de ceux du Pas-de-Calais la cible idéale, même s'il est difficile de l'atteindre trop vite. Le processus de sélection met en valeur les qualités qui ont pû ou auraient pû s'exprimer lors des grèves de 1947-1948[4], y compris la « capacité à convaincre, diriger et organiser »[4].

Ecartés dès 1950, Marcel Prenant et Jean Chaintron rejoindront après 1958, le groupe communiste oppositionnel « Unir pour le socialisme » puis en 1962 le mensuel Le Débat communiste, où s'expriment des communistes exclus du PCF, renommé Unir-Débat à partir de 1967[6]. En 1952 seront éliminés à leur tour le député André Marty, numéro trois du PCF et Charles Tillon, fondateur et commandant en chef des Francs-tireurs et partisans, et de Georges Guingouin, chef des maquis du Limousin, puis celles en 1954 des deux leaders de la résistance dans le Nord-Pas-de-Calais, Auguste Lecœur et René Camphin, un troisième, Roger Pannequin ayant été blâmé dès 1951 lors de l'Affaire Pronnier. L'historienne française Annie Kriegel, devenue éditorialiste au Figaro, y verra un désaccord entre dirigeants communistes à l'époque de la fin de vie puis de la mort de Staline en mars 1953, Auguste Lecœur[7] et Philippe Robrieux un réflexe de défense de l'entourage de Maurice Thorez[8], qui n'avait de son côté pas la même légitimité historique, n'ayant pas participé à la Résistance française[7].

Le coup de grisou dans la ville voisine les jours précédents

Dix jours plus tôt onze mineurs avaient été tués à la Fosse n° 5 - 5 bis fr Bruay-en-Artois, proche de 15 kilomètres[9],[10], réputée très grisouteuse. Dès le , Henri Grave, délégué mineur à l'hygiène et à la sécurité avait noté des fragilités[10] puis le 5 février signalé le danger causé par les poussières sur le même lieu[10]. Le 7 février, il note sur son carnet : « Trop de poussières. Grave danger », juste avant de périr, comme dix autres mineurs dans l'explosion[10]. La cérémonie religieuse se déroule sur la place, suivie d'une allocution prononcée par Mgr Perrin, évêque d'Arras[10].

Un après-guerre conflictuel dans la région

Dans la région du Nord-Pas-de-Calais, les années qui suivent la Libération sont marquées par des conflits très durs dans les mines et dans les ports, où les anciens leaders du PCF dans la Résistance sont très actifs. Ils accompagnent des antagonismes sociaux très marqués, exacerbés sous l'occupation allemande puis par le rationnement pendant et après la guerre. Pendant les grèves de 1947 en France des dizaines d'actes de rébellion, de sabotage ou de séquestrations de policiers et de cadres ont été répertoriés dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais[11]. Le département du Pas-de-Calais, où l'implantation du PCF est plus récente a été en pointe tandis que dans celui du Nord, déjà moins en pointe dans la Résistance, des opérations de répression particulièrement dures ont eu lieu dans le Valenciennois en 1947[11].

Dans la presse du Nord-Pas-de-Calais, l'épuration de 1944-1945, est apparue « rapide, voire brutale » car la presse d’information générale et politique, avait « pris une part primordiale dans la guerre psychologique menée en territoire occupé par les nazis »[12]. L'une des victimes politiques de l'Affaire Pronnier, était directeur du quotidien régional communiste Liberté. L'affaire est suivie par tous les grands quotidiens nationaux, notamment par Jean-Marc Théolleyre, qui fut résistant à Lyon puis à Toulouse en 1943, comme chroniqueur judiciaire dans Le Monde, et qui sera Prix Albert-Londres en 1959. Le Parisien y consacre aussi des articles en première page[13], tout comme L'Aurore[14] et L'Humanité.

Le crime

Dans la nuit du 18 au , l'incendie volontaire de trois hangars de paille autour de Grenay avait contraint les cultivateurs de la région à faire le guet[1]. Deux d'entre eux surprennent et frappent d'un coup de bâton un rôdeur qui répond d'un coup de revolver, tuant l'un d'eux[1]. Dix jours plus tard[1], sur dénonciation, la police arrête l'ex-capitaine Pronnier, qui avoue immédiatement pour mieux mettre en cause des « commanditaires » dont il n'aurait été que le simple exécutant, même si on a retrouvé chez lui le revolver Parabellum qui a servi au crime et un fusil-mitrailleur tchèque Škoda avec ses munitions[1].

Le suspect déclare en effet tout d'abord avoir agi sur ordre du Parti communiste, puis promet de faire de nouvelles « révélations », laissant soupçonner qu'il a joué un rôle d'agent double[1], même si le juge d'instruction n'a finalement rien retenu de ses allégations[1].

Il met tout d'abord en cause trois cadres du Parti communiste français, dont deux du comité central, les ex-résistants Roger Pannequin et Joseph Legrand, ainsi qu'Eugène Glorieux, trésorier des mineurs CGT[1]. Ce dernier l'aurait convoqué pour une « action immédiate » par un coup de téléphone du 15 février[1], dont la police ne retrouve aucune trace, à la suite d'une réunion à Sallaumines pour discuter d'actes de sabotage, mais dont aucune trace n'est retrouvée non plus[1]. Les expertises psychiatriques décrivent à son sujet une « intelligence vive, peu sensible, égoïste, volontiers opportuniste, doué d'un sens moral élastique et complaisant »[1].

L'enquête

Les armes trouvées lors des perquisitions

Malgré l'absence de preuves ou indices, la police perquisitionne, auditionne et confronte les personnes que Pronnier met en cause. L'affaire se scinde alors en deux[1]: d'un côté les incendies et le meurtre, dont Pronnier est le seul coupable, de l'autre des détentions d'armes, sans lien établi avec le meurtre. Le 5 mars, après deux semaines d'enquête, dix perquisitions de la police ont découvert en tout deux vieux fusils Mauser, un parabellum et 4 autres revolvers[1].

Trois inculpations seront prononcées le 13 mars pour détention ou transport d'armes et de munitions, celles de MM. Roussel, Dupuich et Laurent, cependant laissés en liberté. Le même jour, la presse annonce que Pannequin et Legrand, dirigeants du Parti communiste, seront entendus par la Justice[15].

L'accusé affirme que son fusil mitrailleur Skoda lui venait d'un militant communiste, M. Bacqueville, et ce dernier commence d'abord par démentir, puis, au cours d'une confrontation dans le cabinet de M. Boudes, juge d'instruction, reconnaît qu'il a donné l'arme à Pronnier afin « qu'elle fût mieux cachée »[16].

Le 18 mars, dans une interview donnée au quotidien communiste régional Liberté, Auguste Lecœur déclare que « Le comité fédéral a vérifié s'il est exact que des membres du parti avaient conservé des armes » et que « les membres du parti, s'il s'en trouve, qui en ont conservé, sont à chaque instant susceptibles de servir la provocation contre le parti (...) c'est pourquoi des mesures d'exclusion seront prises à leur égard »[17].

Les liens de l'accusé avec la direction des Houillères

Les 4 et 5 mars, la presse découvre Florent Guilluy, qui rencontrait Pronnier au moins deux fois par mois dans un estaminet et dans un tabac, à Liévin [1] . Guilluy confirme [1], mais assure d'abord que Pronnier était « un compagnon de la Résistance, sans plus »[1]. Pronnier finit par reconnaître qu'il est resté au PCF malgré ses désaccords de fond depuis les grèves de 1948[1], pour informer des milieux patronaux[1], Jean Michaux[18], directeur des Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais pour le secteur de Lens Liévin, qui deviendra l'année suivante le patron de fait du Racing Club de Lens[18], même si le président officiel est depuis 20 ans Louis Brossard.

Le crime est une « banale affaire de droit commun » mais qui s'est « développée dans un climat de tension politique dont on n'a sans doute pas perdu le souvenir », commente le quotidien Le Monde[1], l'accusé étant un ancien résistant[1]. L'Humanité dénonce Guilluy comme « l'homme de confiance » des houillères pour le groupe de Liévin, et le climat politique s'envenime[1].

Le quotidien communiste dénonce à la fois « un provocateur introduit sous le couvert de la Résistance dans la classe ouvrière par les services de police » [1], accusant le même Pronnier « d'avoir essayé d'entraîner d'anciens résistants dans une activité de provocation trotskiste », puis Giully d'être un militant du RPF, le parti politique fondé par Charles de Gaulle le , et d'avoir sû que Pronnier possédait un fusil-mitrailleur[1].

Les révélations sur l'assassinat de 1944

Militant de la cellule communiste de Liévin pendant l'occupation[19], Pronnier avait été mêlé sept ans plus tôt à une autre affaire d'assassinat, celui, par deux hommes armés de mitraillettes, de François Bigot, président de la caisse de secours mutuels des mines de Liévin et qui avait quitté le PCF depuis 1939, révèle Le Monde le 5 mars[19]. Ce dernier a été retrouvé mort à son domicile [19], mais une enquête n'avait été ouverte que deux ans après le meurtre, établissant que l'un des deux meurtriers était Paul Pronnier[19], alors âgé de vingt-deux ans. Selon le député communiste André Pierrard, le comité de résistance de Liévin avait reproché à François Bigot l'arrestation et la mort de plusieurs patriotes sous l'Occupation[19].

Les accusations de Pronnier sur d'autres meurtres remontant à 1944

Un peu plus tard, l'accusé continue à accuser à son tour, concernant des crimes vieux de sept ans, selon le journal Le Monde[20]. On apprend qu'il aurait accusé Jean Blin, ex-FTP, ouvrier électricien à Liévin, d'avoir abattu M. Degorgue, un débitant à Avion, en novembre 1944, et MM. Marlot, Manouvrier et Duchateau d'avoir exécuté, peu après la libération, M. Dumetier à Aix-Noulette (Pas-de-Calais)[20].

Les révélations sur le père de Pronnier

Le , on apprend que l'avocat Me Guilluy, à qui Pronnier avait fait appel pour le défendre, se récuse car il est le cousin de l'employé des Houillères mis en cause par L'Humanité-Dimanche. Quelques années, plus tôt, en tant que procureur à Saint-Omer, il avait requis contre le père de Paul Pronnier, dans une affaire de meurtre, ce qui avait abouti à une condamnation à cinq ans de travaux forcés pour le père de Paul Pronnier[20].

Les conséquences immédiates

Mises à l'écart au Parti communiste

Alors que l'enquête n'a encore rien donné, direction du PCF vote au début d'avril 1951 [1] une résolution spéciale condamnant sévèrement sa fédération du Pas-de-Calais [1] d'avoir oublié les « règles les plus élémentaires de la vigilance, et permis de ce fait l'infiltration dans le parti du policier et provocateur Pronnier » [1] . Le PCF créé une commission d'enquête[21],[22].

Léon Mauvais, chargé du contrôle des cadres et de la sécurité au PCF jusqu'à la fin des années 1940, poste auquel lui a succédé Auguste Lecœur, leader de la fédération PCF du Pas-de-Calais, est chargé de l'enquête [21]. Auguste Lecœur est le premier convoqué [21]. Il y collabore, car il ne souhaite pas être lui-même mis en cause[21]. Deux de ses principaux lieutenants, André Pierrard et Roger Pannequin, sont convoqués ensuite, car tous eux auraient connu Mosco. Pannequin dément que Pronnier ait été son garde du corps et Pierrard, le seul qui ait eu affaire à lui dans la Résistance, en tant que responsable « politique » du Pas-de-Calais à partir de juillet 1943, indique qu'il a un reçu des sommes remises à Pronnier pour un transfert[21]. Les membres du comité central apprennent à la fin d'une réunion qu'un blâme est donné à René Camphin [21]. Marcel Roger, fonctionnaire de l’Equipement ayant libéré Marquion, entré dès 1947 au bureau, lui succédera en 1948 à la tête de la section PCF d’Arras[23]. Ce sont ainsi les quatre principaux leaders de ce parti dans la Résistance qui sont dénoncés publiquement.

Joseph Legrand, secrétaire fédéral et leader emblématique des mineurs de la région à la Libération[24], est éliminé de tous les postes importants [1], tandis qu'une série de mutation désorganise la fédération communiste du Pas-de-Calais[1]. Le quotidien régionnal de centre-droit La Voix du Nord se fait l'écho de ce qui apparaît comme des "purges" politiques. Joseph Legrand redevient, cependant, numéro un des mieurs CGT dans le département dès 1953[24].

Conséquences sur les législatives de juin 1951

« Bien des secrétaires du parti n'ont pas "encaissé l'épuration" » du PCF dans le Pas-de-Calais après l'Affaire Pronnier et ils « se répandent en doléances. Ce n'est pas dire qu'ils offriront leurs suffrages à d'autres listes. Ils s'abstiendront sans doute, avec quelques amis », commente un envoyé spécial du quotidien Le Monde, chargé de couvrir les législatives de juin 1951 dans la région et qui parle aussi de « purges locales » [25].

À l'échelle nationale, ces législatives de juin 1951 voient un recul global de deux points du PCF, cependant toujours en tête en termes des suffrages avec près de 26 %, mais qui perd 79 sièges en France, tandis que le RPF devient le premier parti de l'Assemblée, en gagnant plus de huit points.

Ceux qui anticipent un recul communiste dans la région avant le scrutin « invoquent l'affaire Pronnier, les scandales des caisses de secours, le mouvement de Lemoine », indique le journal[25]. Lors des précédentes législatives, en 1946, tenues deux ans et demi après la Libération, le PCF avait au contraire gagné deux points et il craint de subir un reflux cinq ans après, alors que la grève des mineurs de 1948 s'est soldée par une répression très dure de la police et des centaines de sanctions pour les ouvriers.

Finalement, malgré le bond du RPF, absent en 1946, qui décroche 21,6% des voix et 120 députés en 1951, le PCF reste le premier parti avec 26%, perdant 2 points au niveau national mais restant au plus haut, à 29,7 % dans le Nord-Pas-de-Calais[26],[27], alors que la SFIO y perd 3,5 points pour revenir à 24,6 %[26] et même sept points par rapport aux législatives de 1945, où la SFIO dominait encore la région avec 31,8 % des voix[26].

Dans le département du Pas-de-Calais où travaillent deux-tiers des mineurs de la première région houillère, le PCF est surtout présent dans l'une des trois circonscription, celle des principaux cantons miniers[26]. Il y culmine à 36,4 % le , la liste PCF menée par René Camphin gagnant un point[28], la liste socialiste tombant à 25,5 % contre 28,5 % en 1946 et 38 % en 1945[28]. Pour tout le département, le PCF obtient cinq députés (René Camphin, Gaston Dassonville et Auguste Lecœur étant réélus, rejoints par André Mancey et Jeannette Prin), un de plus quen 1946.

La liste socialiste du Pas-de-Calais est pourtant menée par Guy Mollet, député-maire d'Arras, qui n'a abandonné la présidence du conseil général en 1946 qu'après son élection comme secrétaire général de la SFIO et qui deviendra président du conseil en janvier 1956.

Le verdict de la Cour d'assises et les réactions

Le 21 novembre 1951, la cour d'assises de Saint-Omer a suivi les réquisitions du Parquet et condamné Paul Pronnier à la peine de mort, après seulement 25 minutes de délibération [29]. Mais selon les journalistes présents, elle n'a pu établir le mobile du crime [29]. Roger Pannequin a dit à la fin de l'audience qu'il croyait « qu'ils le sauveraient » [29]. L'avocat général Gobert, dans son réquisitoire, a écarté l'hypothèse des ordres donnés par le Parti communiste [29], tout en estimant que rien non plus « ne permet de suspecter les Houillères » [29].

Le journal Le Libertaire, pourtant fermement opposé à la peine de mort, rédige au moment du procès un article souhaitant la condamnation de l'accusé, ce qui entraîne dans le numéro suivant, daté du 30 novembre 1951, la réaction indignée de Jean-Louis Bédouin et Jean-Schuster, s'insurgeant au contraire contre la décision du jury populaire d'assises[30]. De son côté, la revue Esprit, alors contrôlé par des militants communistes fidèles à la direction du PCF, relate cette condamnation par un court article de Jacques Richet dans son numéro de février, présentant Pronnier comme « informateur des Houillères, presque bénévole » mais aussi un ancien « résistant, héros en puissance », ayant combattu sous le pseudonyme de "capitaine homologué Guy" qui aurait ensuite déserté en 1945 « sans raisons » et de ce fait été privé son grade, ne devant qu'à son passé de résistant de n'être « pas passé en conseil de guerre »[31].

La cassation et le jugement définitif aux Assises de Caen en janvier 1952

Le jugement de la Cour d'assises de Saint-Omer est infirmé seulement quelques mois plus tard en Cassation, car l'un des témoins, le commissaire de police de Liévin[32], n'avait pas prêté serment. Il avait simplement été « entendu en vertu du pouvoir discrétionnaire » du président de la Cour d'assises[32], ce qui n'avait pas été mentionné au procès-verbal d'audience, en violation de l'article 269 du code d'instruction. La Cour de cassation estime donc qu'une autre Cour d'assises doit être appelée à juger Paul Pronnier[32].

Finalement, c'est la cour d'assises du Calvados[33] qui a le dernier mot le en condamnant cette fois Pronnier à la peine des travaux forcés à perpétuité[33]. Durant ce nouveau procès, les deux parties qui s'opposent conviennent que Pronnier n'avait pas ordre de tuer, mais de mettre le feu[34], mais attribuent chacune cet ordre à l'autre partie[34]. Florent Guilly, chef de service aux Houillères, et son informateur Pronnier accusent le PCF. Ce dernier accuse, lui, Florent Guilly[34]. Le médecin psychiatre confirme lui que l'accusé est responsable de ses actes[34].

Son avocat André Guilly, qui ne s'est finalement pas récusé, contrairement à ses déclarations du printemps 1951, bien qu'il soit cousin du dirigeant des Houillères, fait valoir que son client n'a été qu'un instrument[33], exposé ensuite à la vindicte[33], mais aussi « la victime d'une époque », commente le quotidien Le Monde[33]. Son autre avocat, Roger Desportes[33], réclame sa remise en liberté[33], et dénonce « les fautes de ceux qui armèrent son bras », observe encore Le Monde[33].

André Guilly axe sa plaidoire sur les tracts édités par le PCF de Bully-Grenay au lendemain du crime accusant les « groupes de choc du RPF »[34], estimant singulier qu'ils « aient pu paraître aussi vite »[34]. Deux témoins démontent cet argument : Roger Pannequin apporte des journaux communistes de l'époque comme preuve que ces tracts ne sont pas sortis le 19 février au matin, mais seulement le 21[34] observe que ce n'est finalement pas le RPF, mais la direction des houillères qui a commandé de mettre le feu, sans prévoir qu'un homme serait tué[34]. Joseph Legrand, évincé de la direction fédérale du PCF du Pas-de-Calais, qui a aussi depuis quitté le parti, l'appuie : sans ces journaux régionaux, « jamais on ne serait allé aussi loin » dans l'enquête[34], qui a selon lui établi la complicité des Houillères. Pronnier voulait quitter le PCF, car "écœuré"[34], mais les Houillères l'avaient prié d'y rester, reconnaît dans son témoignage Florent Guilly[34].

Le procureur de la République, Henri Guérin-Villeaubreil[35], déplore dans son réquisitoire que les jurés du Pas-de-Calais aient été exposés à une pression partisane[33] et affirme son intime conviction que Pronnier a reçu ses ordres du PCF, mais doit reconnaître qu'il n'en a pas la preuve formelle[33] et que les dirigeants des Houillères ont une certaine responsabilité morale[33].

Finalement, le jury le condamne à la perpétuité et accorde deux millions de francs de dommages-intérêts à la veuve de François Beaucamp, l'agriculteur tué par Pronnier en février 1951, un demi-million à son fils aîné et un million à chacun de leurs trois autres enfants[33].

Les conséquences politiques à long terme

Les conséquences possibles de l'affaire Pronnier » furent débattue au cours d'un Comité central du PCF dont les conclusions furent interprétées comme les historiens comme le « premier changement d'angle d'attaque » dans les efforts de Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, son bras droit Jacques Duclos, et leur entourage, pour écarter les résistants prestigieux qui pouvaient leur faire de l'ombre[36].

L'éviction de Tillon et Marty

Dans les mois qui suivent l'Affaire Pronnier, c'est toujours à Léon Mauvais qu'il est demandé de constituer les dossiers à charge contre d'anciens résistants, parmi lesquels André Marty, Charles Tillon[37], Georges Guingouin et Auguste Lecœur, son successeur au secrétariat à l'organisation du PCF, en vue de leur exclusion[38].

La charge contre Lecœur

Léon Mauvais est chargé de faire la chasse à d'éventuels « groupes incontrôlés et incontrôlables » et à des « minorités agissantes ». Sa prochaine cible, trois ans après, sera celui qui lui avait succédé au contrôle des cadres et de la sécurité au PCF, au début des années 1950, la figure historique du Pas-de-Calais Auguste Lecœur.

Ce dernier, visé indirectement par Jacques Duclos et l'épouse de Maurice Thorez dès l'affaire Pronnier, était de fait devenu le numéro un du PCF lors de l'arrestation de Jacques Duclos en 1952. Il sera tout particulièrement accusé de dérives, d'être « une sorte de guerillero gauchiste saboteur du Front unique avec la SFIO ». La « vieille garde stalinienne (Thorez, Duclos, Frachon) le tient pour un anti-stalinien susceptible de menacer ses positions ». Le « dauphin de Maurice Thorez » est attaqué dès le retour de ce dernier, en octobre 1953, après avoir pourtant collaboré avec la direction en 1951 dans l'enquête interne lors de l'Affaire Pronnier, au prix de son amitié avec Roger Pannequin et René Camphin. Sa chute se poursuit en décembre 1953[39], avec un article de Gaston Plissonnier dans les Cahiers du communisme, dénonçant vivement l'instauration des « instructeurs politiques de cellule » par Lecœur 3 ans plus tôt[39], avec à tous les échelons du parti, une « surveillance hiérarchique » permanente des cadres[39].

Une "curée" contre lui est organisée lors du congrès de mars 1954 à Gennevilliers et il doit quitter le parti en janvier 1955[40]. Cette éviction est "l'un des "éléments plus sombres de cette période", estime La Voix du Nord dans un article consacré à Jean Ooghe, son successeur dans le Pas-de-Calais[41]. Ce dernier est un cheminot devenu responsable départemental des Jeunes paysans patriotes en 1944, puis journaliste au quotidien communiste régional Liberté l'année suivante[42],[41]. René Camphin s'y refusant, Jean Ooghe a participé aux attaques contre Lecœur lors du comité central de mars 1954.

L'éviction de Legrand

Joseph Legrand quitte la direction fédérale. Les autres victimes de l'Affaire Pronnier ont eu des parcours contrasté. Lui aussi victime de cette affaire et accusé de « lourdes fautes politiques », Joseph Legrand sera réhabilité au début des années 1970[24] par le PCF et élu conseiller général de 1973 à 1979[24], maire de Carvin en 1977[24], mais aussi député de la 1re circonscription du Pas-de-Calais en 1973 et réélu en 1978[24], sur fond d'Union de la Gauche.

Le blâme contre René Camphin

Pour René Camphin, déjà affecté par l'affaire[36],[43] du sabotage la liaison ferroviaire Paris-Tourcoing dans la nuit du 2 au provoquant le déraillement d'un train, causant 20 morts et 50 blessés,[44], près d'Arras, arrondissement où il milite depuis 1933 et où il est secrétaire PCF depuis 1937[2], l'affaire Pronnier est une deuxième épreuve importante, car est à nouveau touchée la fédération du Pas-de-Calais dont il était le numéro un lors des grèves 1947-1948[21]. Il est décédé au cours du comité central de Gennevilliers en mars 1954, au cours duquel il s'absente en cours de séance en évoquant un malaise : Roger Roucaute, délégué par le secrétariat du parti, le retrouve mort asphyxié dans sa petite chambre[45] et les enquêteurs n'ont pas écarté la piste du suicide ni celle d'un coup de vent ayant éteint la flamme du gaz[46]. Avant son décès, il a écrit à sa femme et à Auguste Lecœur une lettre racontant sa colère[36], où il indique que sa « seule responsabilité » dans un sabotage mortel en 1947 à Arras, est de ne pas avoir été capable de l'empêcher[36], selon Auguste Lecœur qui s'était opposé à lui lors de l'Affaire Pronnier. Camphin venait d'apprendre que la direction du PCF menaçait de tenter de lui mettre sur le dos la responsabilité de ce déraillement s'il refusait de mettre en accusation Lecœur en vue de son exclusion, affirme Lecœur dans le film de Mosco[45]. « On lui a dit, si tu n'accuses pas Lecœur, on va te mettre sur le dos la responsabilité du train »[22],[21], qui a déraillé en décembre 1944 du fait d'un sabotage, raconte Auguste Lecœur, qui précise savoir qu'il s'est suicidé par une lettre que René Camphin lui a fait parvenir l'après-midi précédant la découverte de son corps[22],[21]. Dans cette lettre, Camphin lui écrit « Je quitte la réunion du comité central, des pressions inadmissibles sont exercées contre moi et je ne veux en aucun cas participer à la curée » contre Lecœur, a précisé Auguste Lecœur[22],[21]. La lettre, personnelle, n'a jamais été publiée.

Roger Pannequin, qui était lui resté ami avec René Camphin, affecté comme lui par les purges consécutives à l'Affaire Pronnier, pense tout d'abord, qu'il a été assassiné. Un autre ami proche de René Camphin, victime de ces purges au même moment, Charles Tillon, ex-numéro un des FTP, se souvient, lui, dans ses mémoires, que René Camphin est « ulcéré de savoir Auguste Lecœur mis en cause par Léon Mauvais pour une obscure affaire pendant les grèves de Grenay », village où s'est déroulé toute l'intrigue de l'Affaire Pronnier [46].

Roger Pannequin visé aussi

Son ami Roger Pannequin, qui était son bras droit à la direction des FTP dans la région pendant la Résistance, puis à la tête de la fédération communiste lors des grèves de 1947-1948, a comme lui écopé d'un blâme et quitté le PCF.

L'affaiblissement des années 1950

« Minée » par les procès internes découlant de l'affaire Pronnier, et ses conséquences pour le trio Pannequin-Camphin-Lecœur, mais aussi battue par les qualités tactiques du président SFIO du conseil Guy Mollet, la Fédération communiste du Pas-de-Calais dut ensuite céder du terrain au Parti socialiste[47], qui a fait du département à partir des années 1950 un de ses bastions, avant d'y reculer face au Front national au XXIe siècle.

En 1956, peu après ces purges au Parti communiste du Pas-de-Calais, Guy Mollet devient président du conseil et cède devant les ultras de l'Algérie française en poursuivant la guerre d'Algérie, à laquelle s'oppose le Parti communiste.

Filmographie

Bibliographie

Notes et références

Notes

    Références

    1. "Pronnier, accusé d'incendies volontaires et d'assassinat, va comparaître lundi devant les assises du Pas-de-Calais", par Jean-Marc Théolleyre dans Le Monde du 19 novembre 1951
    2. Biographie Maitron de René Camphin
    3. Le Monde du .
    4. Paul Boulland, Des vies en rouge: Militants, cadres et dirigeants du PCF (1944-1981), éditions de l'Atelier, .
    5. Biographie Le Maitron de Auguste Havez .
    6. Jeannine Verdès-Leroux, « Prenant Marcel [Prenant Eugène, Marcel] [version J. Verdès-Leroux] », sur Le Maitron.
    7. Croix de guerre pour une grève. 100 000 mineurs contre l'occupant 27 mai-10 juin 1941, Plon, Paris, 1971.
    8. Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste. De la libération à l'avènement de Georges Marchais, tome 2.
    9. Liste des catastrophes
    10. Récit de la catastrophe, Photos Daniel Poquet
    11. "Les grèves de 1947 et 1948 dans le Pas-de-Calais, déroulement, violence et maintien de l'ordre" par Philippe Roger, dans la Revue du Nord en 2011
    12. "Entre sévérité et clémence. L'épuration de la presse lilloise" par Jean-Paul Visse, aux Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, en 2017
    13. Le Parisien du 03/03/1951
    14. L'Aurore du 20/11/1951
    15. MM. Pannequin et Legrand, dirigeants du parti communiste, seront entendus aujourd'hui, Le Monde,14 mars 1951.
    16. L'incendiaire de grenay n'avait pas menti sur la provenance de son fusil mitrailleur, Le Monde, .
    17. M. Auguste Lecœur menace d'exclusion les militants communistes qui auraient conservé des armes, Le Monde, .
    18. Philippe Roger, Le Nord-Pas-de-Calais en 1958, éditions de l'Institut de recherches historiques du Septentrion, 2018.
    19. Perquisitions chez des dirigeants communistes du Pas-de-Calais, Le Monde,
    20. L'avocat de Pronnier se récuse, Le Monde, .
    21. "Mémoires d'Ex", série documentaire en trois parties réalisée par Mosco Boucault sur les anciens membres du PCF, de 1920 à 1989, diffusée en janvier 1991, par la Sept et FR3, puis éditée en livre, Troisième tome, «Suicide au Comité Central (1945-1955)»
    22. Vidéo du troisième tome du film de Mosco «Suicide au Comité Central (1945-1955)»
    23. Nécrologie de Marcel Roger
    24. Biographie Le Maitron de Joseph Legrand
    25. Pierre Drouin, Le R.P.F. est bien placé sur le littoral et M. Lecœur garde ses fidèles dans le bassin houiller, Le Monde, .
    26. "Le parti communiste français dans la région du Nord en 1958 , par Serge Curinier, aux Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion
    27. Philippe Roger, Le Nord-Pas-de-Calais en 1958, Institut de recherches historiques du Septentrion, 2018.
    28. Biographie Le Maitron de René Camphin par Daniel Hémery, octobre 2008
    29. Jean-Marc Théolière, « Paul Pronnier est condamné à mort », sur Le Monde,
    30. Article de Jean-Louis Bédouin et Jean-Schuster, dans Le Libertaire du 30 novembre 1951, reproduit et commenté par José Pierre, dans, Surréalisme et Anarchie : Les «Billets surréalistes» du «Libertaire»
    31. "L'Affaire Pronnier", dans la Esprit de février 1952
    32. "LA COUR DE CASSATION ANNULE LE VERDICT condamnant à mort Paul Pronnier" Le Monde du 17 janvier 1952
    33. Le Monde du 10 juillet 1952
    34. "Paul Pronnier a maintenu SES ACCUSATIONS contre les dirigeants du parti communiste" Le Monde du 9 juillet 1952
    35. Cour d'appel de Caen. Audience solennelle de rentrée du 16 septembre 1954.
    36. Jean-Louis Panné, « Quatre Grands Témoins Du Pcf », Communisme, L'Age d'Homme, nos 55-56, (présentation en ligne)
    37. Le "procès" intenté à Charles Tillon par Léon Mauvais a fait l'objet d'une relation dans Les Cahiers du communisme, octobre 1952.
    38. Michel Dreyfus, PCF crises et dissidences, éditions Complexe, 1990 p. 97-113.
    39. "Acteurs et pratiques de l’encadrement communiste à travers l’exemple des fédérations PCF de banlieue parisienne (1944-1974) Tome I", Thèse de doctorat d’Histoire de Paul Boulland, à l'Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne
    40. Nécrologie d'Auguste Lecoeur dans Le Monde 30 juillet 1992
    41. "Jean Ooghe, du gamin résistant de Billy-Montigny à l’élu communiste: son récit au cœur du XXe siècle" dans La Voix du Nord
    42. « Dans les drames et les rêves du XXe siècle » par Jean Ooghe, 2013, Geai bleu éditions
    43. Les résistants, par Rémi Kauffer et Roger Faligot, 1989, Editions Fayard
    44. « «Un sabotage»: en 1947, à Agny, l’attentat du train postal coûtait la vie à vingt personnes », sur lavoixdunord.fr, (consulté le )
    45. "LES CAMPAGNES ANTI-TERRORISTES SONT SUR LES RAILS", par Jean-Louis Roche, novembre 2008
    46. "On chantait rouge", par Charles Tillon, Robert Laffont, 1977
    47. Histoire du Pas-de-Calais: 1815-1945", par Yves Le Manner, pour la Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, en 1993, page 25

    Articles connexes

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