Église Saint-Omer de Ledringhem

L'Église Saint-Omer est une église catholique située à Ledringhem, dans le département du Nord, en France.

Pour les articles homonymes, voir Église Saint-Omer.

Elle est dédiée à Saint-Omer (ou Audomar) qui vécut de 600 à 670 et fut nommé évêque de Thérouanne par le roi Dagobert Ier. Il est connu pour avoir fondé l’abbaye Saint-Bertin à Saint-Omer (maintenant dans le Pas-de-Calais).

L'église est située au centre du village. Elle est entourée par un chemin. Le cimetière, la mairie, la place et le parc sont à proximité immédiate.

Histoire

Selon Edmond-Louis Blomme, instituteur du village de 1849 à 1854, ayant écrit une monographie sur la commune de Ledringhem, présentée au concours de la Société Dunkerquoise en 1895[b 1], Ledringhem possédait une église autour de l'an mil.

L'édifice actuel a été remanié à de nombreuses occasions. La date la plus ancienne trouvée dans l'église est 1548[b 2].

Aux 15e et 16e siècle, les changements d'éthique et sociétaux dus à la Renaissance et la Réforme protestante influencèrent la construction d'églises. Le style commun ressemblait au gothique, mais en version simplifiée. La basilique n'était plus le type le plus populaire, mais des églises-halles furent construites à la place. Leurs caractéristiques étaient les colonnes et les chapiteaux classiques.

Aspect extérieur

L'église a une orientation grossièrement Nord-Est/Sud-Ouest, comme la route (D55) le long de laquelle elle est placée. Elle a son entrée principale tournée vers le sud-ouest.

Elle est de type église-halle (hallekerque en flamand), constituée d'une nef à 3 vaisseaux de dimensions identiques, sans transept.

Les murs extérieurs reposent sur un soubassement de grès ferrugineux de taille régulière à l'avant et sont en briques rouges et jaunes au-dessus. Les murs sont soutenus par des contreforts. Entre les contreforts, sur les ailes, se trouvent des fenêtres cintrées. Les vitraux représentent des formes géométriques colorées.

Les trois gables correspondant au trois vaisseaux sont visibles du côté de la façade. Les côtés des deux gables des vaisseaux latéraux sont crénelés (pignons à gradins). Le gable du vaisseau central comporte un oculus avec un vitrail en forme de rosace. Il se termine par une croix en pinacle.

Deux absides se trouvent à l'arrière de deux vaisseaux de la nef de l'église. Une sacristie se situe à l'arrière de l'abside de droite. Le dernier vaisseau, celui de gauche, n'a pas d'abside mais, à l'extérieur, le mur extérieur porte le calvaire.

La porte principale, au milieu de la façade, utilise l'arc en plein cintre. Elle est surmontée d'une croix.
Une porte de service se situe sur le côté au nord. Symétriquement, au sud, on voit une porte murée au niveau du mur en pierre de grès.

De nombreux signes de maçons, identifiés par certains comme des "runes"[1],[2], sont intégrés en briques jaunes (les "briques de sable") en contraste avec les briques rouges.
On distingue des nœuds en croix qui sont un signe typique de deuxième génération. C'est un signe ambigu: dans un décor païen, c'est un symbole protecteur formé par une ligne infiniment continue, qui occupera certainement l'esprit malin. Pour les catholiques, il s'agit d'une croix en diamant.
On voit aussi des formes en cœur, qui font référence au culte catholique du cœur sacré. La forme du cœur est donc comparable à la croix, symbole protecteur idéal.

Un cadran solaire se trouve sur l'un des contreforts du vaisseau du sud.

Blomme dans sa monographie de 1895[b 1] signale que l'église mesure 34 mètres de long hors chœurs, 18 mètres de large et 12 mètres de haut. Il pense que le vaisseau le plus au nord date d'une époque plus récente que les deux autres. Une pierre d'un de ses murs porte la date de 1762 et un contrefort à l'ouest la date de 1772. Le niveau de ses murs aurait été plus bas que les autres et la toiture du vaisseau central l'aurait recouvert. La hauteur du mur aurait été rectifiée ensuite et une toiture indépendante lui aurait été ajoutée.

Toiture

La toiture est faite d'ardoise. Chaque vaisseau de la nef possède sa toiture à deux pans indépendante. Elle comporte aussi beaucoup d'éléments en zinc ainsi que des gouttières.

Clocher

Le clocher n'est pas une tour mais il repose au-dessus du chœur au niveau du vaisseau central. Il est de section carrée. La base est en pierre apparente alors que la partie supérieure est couverte d'ardoise. Cette partie supérieure est munie d'abat-sons et porte, au-dessus, les cadrans de l'horloge dans des éléments de toit triangulaires. Cette partie du clocher avec les abat-sons est enfin surmontée d'une flèche à six pans, recouverte d'ardoise elle aussi. Cette dernière porte à son sommet une croix en ferronnerie, elle-même surmontée d'une girouette en forme de coq, elle-même surmontée d'un paratonnerre en forme de boule.

Selon Blomme, le clocher actuel n'est pas le premier que l'église ait porté. Il estime qu'un clocher de plus grande taille a existé. Cependant, la construction n'a pas tenue. Trop lourde, ou fragilisée lors des incendies de l'église, elle a été enlevée et remplacée par un clocheton de masse moins imposante.[b 1] Ce clocher repose sur une voute supportée par quatre piliers. Il comporte deux étages. Au niveau de l'entrée du premier étage, on trouve la date 1719. En 1892, un rehaussement de quatre mètres a été effectué pour permettre l'installation des abat-sons et de l'horloge à deux cadrans, fabriquée par M. Olyve, de Cassel.

Blomme signale aussi que les cloches s'appellent Louise, de 389 kilogrammes, ayant comme parrain Pierre Blanckaert et comme marraine Régine (Reine) Belle, et Constance, de 296,5 kg, ayant comme parrain Mathieu Delater et comme marraine Martine Vanhaecke. Les cloches portent les noms de Louis Hondermarck et de sa femme Constance Wynckel, qui firent face aux dépenses de ces nouvelles cloches en 1814.

Une rénovation du beffroi a été effectuée en 2019 avec le retour des deux cloches en 2020.

Intérieur

À l'intérieur de l'église, se trouve le mobilier liturgique.

En menuiserie et ébénisterie, on trouve une chaire du XVIIIe siècle (escalier[3] et cuve[4]). Au fond, il y a aussi un autel dédié à Saint-Omer, avec un tabernacle, un retable et 5 statues (saint Paul, saint Pierre, saint Nicolas, 2 évêques) datant des XVII et XVIIIe siècle[5].

Au-dessus de l'autel du chœur, on trouve une statue du Christ en croix du XVIIIe siècle en bois sculpté, peint (polychrome) et doré[6]. On trouve une statue Ecce homo en bois sculpté, peint (polychrome) sur socle[7]

En orfèvrerie, on trouve un encensoir et sa navette[8], un reliquaire de la Vraie Croix et trois autres reliquaires[9], un calice[10], un ostensoir de 1742[11], une croix, deux burettes[12] et un coffret aux saintes huiles[13].

En ferronnerie, on trouve un chandelier (porte-cierge)[14].

En marbrerie et fonderie, on trouve les fonts baptismaux [15].

Au-dessus de la porte principale, à l'arrière de la façade, en tribune, se situent les nouvelles orgues datant de 1886[16]. Elles sont formées d'éléments disparates dont certains peuvent provenir des orgues précédentes, datant de 1768.

On trouve aussi un chemin de croix et des tableaux qui ornent les murs. Selon Blomme[b 1], les tableaux du chemin de croix de l'église auraient été donnés par les Récollets de Cassel le . Il ajoute en note de bas de la page 137 que ces stations ont été peintes par Coucke, de Cassel, et se trouvaient auparavant dans l'église de cette ville.

Beaucoup de ces objets sont inscrits à l'Inventaire Départemental des Antiquités et Objets d'Arts non classés par l’état le (repris par l'arrêté d'inscription du ).

Culte

La paroisse se trouve sur le Doyenné des moulins de Flandre, lui-même faisant partie du Diocèse de Lille.

Le territoire de Ledringhem est intégré à la paroisse saint Winoc et saint Folquin de l'Houtland dont font également partie les communes de Bambecque, Esquelbecq, Herzeele, Wylder, Wormhout et Zegerscappel. Depuis 2020, le père Verlande en est le curé[17].

Voir aussi

Références

  1. Les runes ou signes des maçons sur le site de l'office du tourisme des Hauts-de-France
  2. Les signes des maçons sur le site yserhouck.org (pdf)
  3. Notice AP59W00964 "Chaire à prêcher" sur le site pop.culture.gouv.fr
  4. Notice AP59W00965 "Cuve de la chaire à prêcher" sur le site pop.culture.gouv.fr
  5. Notice AP59W00963 "Autel de Saint-Omer" sur le site pop.culture.gouv.fr
  6. Notice PM59008637 "Christ en croix" sur le site pop.culture.gouv.fr
  7. Notice PM59008636 "Statue Ecce homo" sur le site pop.culture.gouv.fr
  8. Notice PM59008641 "Encensoir et sa navette sur le site pop.culture.gouv.fr
  9. Notice PM59008642 "Reliquaire de la Vraie Croix et trois reliquaires" sur le site pop.culture.gouv.fr
  10. Notice PM59008644 "Calice" sur le sit pop.culture.gouv.fr
  11. Notice PM59008640 "Ostensoir" sur le site pop.culture.gouv.fr
  12. Notice PM59008647 "Deux burettes" sur le site pop.culture.gouv.fr
  13. Notice PM59008648 "Coffret aux saintes huiles" sur le site pop.culture.gouv.fr
  14. Notice PM59008639"Chandelier (porte-cierge)" sur le site pop.culture.gouv.fr
  15. Notice PM59008634 "Fonts baptismaux" sur le site pop.culture.gouv.fr
  16. Notice IM59001814 "Orgue" sur le site pop.culture.gouv.fr
  17. Nominations en 2020 sur le site lille.catholique.fr

Bibliographie

  1. Monographie de la commune de Ledringhem. par M. Blomme, présentée au concours de la Société Dunkerquoise en 1895 (Lien vers la page de titre (page 86) sur Gallica).
  2. Louis de Baecker, 1850. Les Flamands de France: Études sur leur langue, leur littérature et leurs Monuments (Google books), page 316.
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