École Lucien-de-Hirsch

L’École Lucien-de-Hirsch[1],[2] est la plus ancienne[3] école juive de France. Elle a été fondée à Paris en 1901, et accueille aujourd'hui 1200 élèves, de la maternelle à la terminale.

École Lucien de Hirsch
Généralités
Création 1901
Pays France
Académie Paris
Coordonnées 48° 52′ 47″ nord, 2° 22′ 35″ est
Adresse 68-70 avenue Secrétan
75019 Paris
Site internet luciendehirsch.fr
Cadre éducatif
Type Établissement privé
(sous contrat avec l'État)
Formation École primaire
Collège
Lycée général (S, ES)
Langues étudiées Anglais, hébreu, espagnol, chinois
Localisation
Géolocalisation sur la carte : 19e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris

Histoire de L'École Lucien-de-Hirsch

Les débuts (1901-1939)

En 1864, une école juive est ouverte dans le quartier de la Villette. La direction en est confiée à M. et Mme Halphen.

Du fait de l’accroissement de ses effectifs, dû à l’arrivée de jeunes Alsaciens-Lorrains venus en grand nombre à Paris après la guerre de 1870, l’école est transférée au boulevard de la Villette, puis au boulevard de la Chapelle et enfin rue La Fayette. Mais les nouveaux locaux s’avèrent rapidement trop petits, le nombre d'élèves augmentant en raison de l’émigration de Juifs de Russie qui fuyaient les persécutions de leur pays.

Devant les difficultés dans lesquelles se débattent l’École Halphen, la baronne Clara de Hirsch décide de faire construire une nouvelle école, plus vaste, qui s’installe avenue Secrétan. Elle en confie la construction à l'architecte Lucien Hesse et lui donne le nom de Lucien-de-Hirsch pour perpétuer la mémoire de son fils disparu prématurément. Le but de l’école est de permettre aux enfants juifs de s’adapter rapidement à la culture et à la langue de leur nouveau pays.

L’école est ouverte sous la direction de M. et Mme Benoit-Lévy qui occupent ce poste jusqu’en 1935, date à laquelle la direction de l’école est assurée conjointement par M. Schentowski et M. Charles Bloch. L'école est conçue pour abriter une centaine d’enfants et rien n'est épargné pour en faire un établissement spacieux et moderne ; le bâtiment central est réservé à la cantine, aux salles de dessin et à la bibliothèque, les deux ailes symétriques constituent l’école de garçons et l’école de filles. Sans discontinuité, des générations de jeunes juifs s’y succèdent jusqu’en 1944. L'orientation générale vise l'intégration à la société française de juifs venus d'horizons divers.

La Seconde Guerre mondiale et la Shoah

Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1940, sentant le danger arriver, M. Schentowski transfère temporairement les enfants en Normandie.

En 1944, le centre Lamarck ayant été bombardé, le bâtiment devient un centre d'accueil de l'Union générale des israélites de France (UGIF) pour les enfants orphelins. Quelques jours avant la Libération de Paris, 110 d'entre eux ainsi que leurs maîtres sont arrêtés dans la nuit du par Aloïs Brunner, et déportés le vers Auschwitz-Birkenau par le dernier convoi parti de Paris. Seuls quelques enfants en reviendront. M. Schentowski, à qui il est proposé d'avoir la vie sauve en raison de ses faits d'armes durant la Première Guerre mondiale, prend la décision de suivre les enfants[réf. nécessaire].

Après guerre

À la Libération, les bâtiments sont occupés par un service social qui rend en 1949 les locaux de l’avenue Secrétan à leur destination première. À cette date, Théo Dreyfus prend en charge l’école. Un long et coûteux travail doit être réalisé pour remettre en état tout ce qui a été saccagé. Au bout d’un mois, l’École Lucien-de-Hirsch est en mesure de recevoir une dizaine d’élèves et dès l’année suivante, avec le nouveau directeur Bernard Picard qui dirigera l’école pendant 15 ans, compte 90 élèves. L'expérience de la guerre et les leçons qu’en tirent ces jeunes directeurs les poussent à changer l’orientation de l’école. Leur but est de développer chez leurs jeunes élèves l’amour d’un judaïsme authentique, du peuple juif, et le sens de son histoire.

Depuis cette époque, l’école voit chaque année ses effectifs augmenter tant à l’externat qu’à l’internat qui est ouvert pour héberger principalement les enfants victimes des persécutions nazies puis les enfants réfugiés de Pologne, d’Égypte et d’Afrique du Nord.

En 1955, le baron Alain de Rothschild, président du conseil d’administration, fait construire de nouveaux bâtiments réservés à l’internat, comprenant des dortoirs confortables et deux vastes réfectoires. L’internat compte jusqu’à 115 pensionnaires en 1962, année de l’afflux des Juifs d’Algérie.

Le nombre de demandes d’inscriptions s’avère chaque année plus important et à chaque rentrée des centaines d’inscriptions sont refusées. Des mesures sont alors prises pour permettre la scolarisation de nouveaux élèves. De nombreux anciens élèves inscrivent leurs propres enfants à l’école. Pour des raisons pratiques de nombreuses familles viennent s'installer à proximité de l'établissement, faisant du 19e arrondissement de Paris un nouveau quartier à forte densité juive. Dans le même temps, les quartiers juifs traditionnels de Paris, comme les 9e et 10e arrondissements, et surtout Le Marais (le Pletzel), voient leur population juive décliner. Une première synagogue ashkénaze est créée dans les bâtiments mêmes de l'école (synagogue Michkenot Israël), suivie quelques années après, dans d'autres salles du bâtiment, d'un oratoire séfarade (Ohalé Yaakov). Aujourd'hui, compte tenu de l'importance de ces deux communautés, elles ont quitté l'école pour occuper des bâtiments bien plus vastes à proximité.

En 1976, les conditions de vie des réfugiés s’étant progressivement améliorées l’internat n'est plus indispensable et est donc fermé. En 1977, grâce à la participation financière du FIPE (Fonds d’investissement pour l’éducation), créé par le Fonds social juif unifié et l’Agence juive, des travaux permettent l’ouverture de nouvelles salles de classe, de dortoirs pour les jardins d’enfants, et donnent à l’école la possibilité d’accueillir 830 élèves. En 1991 une sur-élévation du bâtiment central sur 3 nouveaux étages permet d'améliorer encore les conditions de travail et d'accueil.

Sous la direction de Marianne Picard l'école va, la première, se doter d'un programme construit d'enseignement des matières religieuses, d'une formation des enseignants de matières juives, et d'un enseignement systématique de l'histoire juive qu'elle assurera elle-même, et qui donnera lieu à publication sous la forme d'un manuel en trois tomes[4]. Fortement influencée par les méthodes en vogue en Israël, elle introduira des méthodes innovantes, associant régulièrement les parents d'élèves lors de fêtes de fin d'année ou de la fin d'étude d'un chapitre de la Thora, et créant un concours biblique interne. S'inspirant des méthodes actives, Marianne Picard assure également la rédaction et la diffusion par les élèves d'un journal de l'école, Le cerf enchaîné (Allusion au terme « Hirsch » qui signifie « Cerf »).

L'école voit dans les années 1980 se créer une association de parents d’élèves : l'APELH.

En 1995 est créée, sous la direction de Benjamin Touati, une division de 4e, suivie chaque année d'une nouvelle ouverture de classe et d'un dédoublement des classes de collège existantes. Ce jusqu'à où l'école présente ses premiers élèves au baccalauréat. Depuis, un gymnase et un nouveau bâtiment spécifiquement dédié au lycée ont été inaugurés.

Classement du lycée

En 2015, le lycée se classe '56e sur 109 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 507e au niveau national[5]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[6].

Architecte

Directeurs

Anciens élèves

Bibliographie

  • Raphaël Elmaleh, Une histoire de l'éducation juive moderne en France: l'école Lucien de Hirsch, Paris, Biblieurope, 2006
  • Janine Modlinger, Bernard Picard: Le don d'une présence, Biblioeurope, 2000[11].
  • Michael Blum, Bernard et Marianne Picard : le combat pour l'éducation juive, préface du grand rabbin Gilles Bernheim.
  • Marianne Picard, Juifs et Judaïsme, (éd. Biblieurope), 3 tomes.

Notes et références

Articles connexes

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