scrupule

Français

Étymologie

Du latin scrupulus qui signifie « petite pierre pointue » et au sens figuré « sentiment d'inquiétude, embarras, souci ».
Les légionnaires romains portaient des sandales. Lorsqu’une petite pierre entrait entre le cuir et la peau elle gênait la progression du soldat. D’où, aujourd’hui, ce sens du scrupule qui taraude l’esprit l’empêchant d’avancer Référence nécessaire.

Nom commun

SingulierPluriel
scrupule scrupules
\skʁy.pyl\

scrupule \skʁy.pyl\ masculin

  1. Doute ou hésitation que l'on éprouve à la peur de mal faire ou d'être importun.
    • Tous les crimes que la loi punit dans la vie privée, les peuples les commettent sans scrupule les uns sur les autres. On se vole, on se pille, se trahit, s’extermine en grand, sous couleur de patriotisme et de raison d’état !  (Chevalier Léopold de Sacher-Masoch; Le Legs de Caïn (Contes Galiciens), traduction anonyme de 1874)
    • Libre à d’autres de rire d’une lenteur apparente, d’une hésitation qui est scrupule, d’une méthode qu'on croit inhabile.  (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, p.86)
    • […], il lui représenta donc charitablement qu’il aurait grand tort de ne pas profiter de l’occasion qui lui était offerte pour faire marcher un salaud de richard qui jetait sans scrupules le déshonneur et la misère dans les familles pauvres, mais honorables.  (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  2. (Vieilli) Grande exactitude à observer la règle, à remplir ses devoirs.
    • Nous irons en Palestine, où est Conrad, marquis de Montferrat, mon ami, ami aussi dépourvu que moi de ces scrupules extravagants qui entravent l’indépendance de notre raison.  (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • L’Académie, depuis le XIXe siècle, est très timide, pour une raison bien simple : c’est que depuis le XIXe siècle l’orthographe est devenue une superstition ; on écrit d’après le Dictionnaire de l’Académie avec scrupule.  (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)
    • Mme de Courlidon s’appliquait extrêmement à penser communiste, à vivre communiste et même, tel était son scrupule, à rêver communiste quand le subconscient se mêlait de la chose ; toutefois elle éprouvait encore, par bouffées, des sentiments individuels.  (Maurice Bedel, La nouvelle Arcadie, 1934)
  3. (Vieilli) Grande délicatesse en matière de procédés ou de mœurs.
    • Dans les pays de protectorat, plus que partout ailleurs, il est rare que les représentants de l’État suzerain, après un séjour prolongé au milieu de la race subjuguée, ne s’affranchissent pas des scrupules de l’honnêteté vulgaire.  (Félicien Pascal, L’assassinat de Morès ; un crime d’État, Imprimerie Hardy & Bernard, Paris, 1902, page 35)
  4. (Vieilli) Grande sévérité d’un auteur, d’un artiste dans la correction d’un ouvrage.
    • Il corrige, il retouche ses ouvrages avec beaucoup de scrupule.
  5. (Vieilli) (Rare) Reste de difficulté ; nuage qui reste dans l’esprit après l’éclaircissement d’une question ou d’une affaire.
  6. (Anciennes mesures) Petit poids de 24 grains [2]. Ses symboles sont s et .
  7. (Anciennes mesures) (Rare) Fort petite partie de la minute [2].

Dérivés

Traductions

Voir aussi

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (scrupule)
  •  [2] Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827

Néerlandais

Étymologie

Emprunté au français.

Nom commun

scrupule

  1. Scrupule.

Synonymes

Prononciation

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