pompier

Français

Étymologie

(Nom 1) (1517) Mot dérivé de pompe  instrument pour pomper ») avec le suffixe -ier.
Léonidas aux Thermopyles ou « les pompiers qui se couchent »
(Adjectif, nom 2) (1888) Avec le sens de « pompeux », probablement forgé par plaisanterie avec le substantif et dérivé de pompe  faste, somptuosité ») avec le suffixe -ier ; mais les casques portés par les personnages de l'Antiquité sur les tableaux de David et des peintres de son école auraient suggéré aux contemporains l'idée du « pompier qui se déshabille » ; dans le vaudeville de 1841, La Soeur de Jocrisse de Félix-Auguste Duvert et Antoine-François Varner : « [Jocrisse, regardant une gravure] Passage des Thermopyles ! Ah C'te bêtise ! ils se battent tout nus! […] Ah! non, non, ils ont des casques… c'est peut-être des pompiers qui se couchent » ; l’idée est reprise par les frères Goncourt : « Savez-vous la recette de Duvert et de Lausanne pour faire un vaudeville ? Ils prennent Andromaque. Oui, Andromaque ! Maintenant, voici comment ils l’arrangent. D’Andromaque, ils font un pompier. Puis, la jalousie, le nœud de la pièce, ils la transforment en le désir d’obtenir un bureau de tabac… »  (Journal, 1856) ; Théodore de Banville reprend le thème : « Les Romains bizarres du grand peintre David, qui du les faire ainsi nus et coiffés de casques, pour se raccrocher à quelque chose et retrouver l'antique […] éveillèrent tout de suite l'idée du "pompier qui se déshabille" »  (Contes féeriques, Paris, 1882, page 10).

Nom commun 1

SingulierPluriel
pompier pompiers
\pɔ̃.pje\

pompier \pɔ̃.pje\ masculin (pour une femme on dit : pompière)

  1. Professionnel ou volontaire chargé d’éteindre les incendies à l’aide des lances dont les camions sont équipés.
    • Les pompiers se sont rendus maîtres du feu. Le bal des pompiers a toujours du succès.
    • Ce dimanche-là, quelque animation devant l’église me retint dehors après vêpres. Un baptême, sous le porche, avait attroupé des gamins. Sur la place, plusieurs hommes du bourg avaient revêtu leurs vareuses de pompiers ; et, les faisceaux formés, transis et battant la semelle, ils écoutaient Boujardon, le brigadier, s’embrouiller dans la théorie…  (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
    • C’était le laboratoire du professeur Cyrus Beck qui venait de sauter. Les pompiers, arrivés presque instantanément, s’efforçaient de circonscrire l’incendie. Derrière, dans la cour d’honneur, s’entendait le bruit sourd et martelé des troupes de la garnison accourant au pas gymnastique. À une heure, on était maître du feu. À une heure et demie, on put commencer à retirer les premiers cadavres.  (Pierre Benoit, Kœnigsmark, 1918)
  2. (Par extension) (Figuré) Personnalité qui apporte son soutien à un responsable ou à une autre personnalité menacée, ou exposée médiatiquement.
    • Jouer les pompiers après une déclaration malencontreuse, pour sauver les élections.
  3. (Couture) Ouvrier tailleur travaillant en atelier, chargé des retouches. ou du montage des manches, et payé au temps travaillé, par opposition à l’apiéceur, travaillant à domicile et payé à la pièce.
    • Les ouvriers qui, chez tous les tailleurs, sont chargés de faire des poignards ou des retouches s’appellent des pompiers, et leur travail est dit à la pompe.  (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française)
  4. (Sexualité) Fellation, pipe.
    • Il y a mon lit et il y a le divan, dit Hélène. Débrouillez-vous, dit Mercier, moi je ne coucherai avec personne. Un gentil petit pompier, pas trop prolongé, dit Camier, je veux bien, mais pas plus.  (Samuel Beckett, Mercier et Camier, 1946)
    • Mon père ne pouvait obtenir d’avancement à la Boston and Northeastern exactement pour la même raison que Sally Maulsby ne pouvait s’abaisser à me faire un pompier.  (Philip Roth, Portnoy et son complexe, 1967, trad. Henri Robillot, in L'Humour juif, Omnibus, 2012, p. 639.)
  5. (Vieilli) Celui qui fabrique, qui vend des pompes.
    • (Vieilli) Ivrogne.

      Notes

      La féminisation des noms de métiers et de fonctions est un sujet débattu dans la francophonie :

      L’avis des grammairiens est parfois différent. Grevisse consacre un chapitre à la féminisation dans Maurice Grevisse, Cédrick Fairon, Anne-Catherine Simon, Le Petit Bon usage de la langue française, De Boeck Supérieur, 2018, p. 513.

      Synonymes

      Dérivés

      Apparentés étymologiques

      Vocabulaire apparenté par le sens

      Traductions

      Adjectif

      Singulier Pluriel
      Masculin pompier
      \pɔ̃.pje\
      pompiers
      \pɔ̃.pje\
      Féminin pompière
      \pɔ̃.pjɛʁ\
      pompières
      \pɔ̃.pjɛʁ\

      pompier \pɔ̃.pje\

      1. Qualifie un artiste, son art ou son style lorsqu’ils sont jugés trop académiques, démodés et pompeux.
        • L'artiste pompier n'est pas seulement celui qui coiffe ses héros de casques éclatants, c'est l'artiste prétentieux et vain qui use d'un style ampoulé, d'un style pompeux.  (J. Thuillier, Peut-on parler d'une peinture « pompier » ? 1984)
        • Dans la chambre où on la trouvait le plus souvent et dont elle disait : « Oui, je l’aime assez, je m’y tiens beaucoup ; je ne pourrais pas vivre au milieu de choses hostiles et pompier ; c’est ici que je travaille » (sans d’ailleurs préciser si c’était à un tableau, peut-être à un livre, le goût d’en écrire commençait à venir aux femmes qui aiment à faire quelque chose et à ne pas être inutiles), elle était entourée de Saxe.  (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919)
      2. Ridiculement emphatique.
        • Le curé de ceux-d'en-haut braille un discours pompier fait de tous les lieux communs patriotiques.  (Bloy, Journal, 1903)

      Synonymes

      Dérivés

      Nom commun 2

      SingulierPluriel
      pompier pompiers
      \pɔ̃.pje\

      pompier \pɔ̃.pje\ masculin (pour une femme on dit : pompière)

      1. Artiste conventionnel, académique.
        • Naguère l’artiste rebuté par la stupidité de la foule se repliait dans sa coquille, œuvrait silencieusement, en garde contre le pompiérisme odieux de son époque, attendant son heure qui sonnait toujours trop tard. Aujourd’hui tout est chahuté. Le pompier, c’est l’artiste probe, le créateur, l’amoureux des formes, l’amant de la lumière, l’homme qui travaillait.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, xxxx)

      Prononciation

      Homophones

      Anagrammes

      Voir aussi

      • pompier sur l’encyclopédie Wikipédia

      Références

      Néerlandais

      Étymologie

      Du français pompier.

      Nom commun

      pompier \Prononciation ?\

      1. Sapeur-pompier.

      Synonymes

      Vocabulaire apparenté par le sens

      Taux de reconnaissance

      En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
      • 95,1 % des Flamands,
      • 59,6 % des Néerlandais.

      Prononciation

      Références

      1. Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]
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