calembour

Français

Étymologie

(1768)[1] D’origine obscure[2].
  1. Le mot semble bâti sur bourde, et ayant donné naissance à calembourdaine qui a été raccourci en calembredaine[1].
  2. D'après Chasles (Études sur l'Allemagne, 1854), l'origine de ce mot est le nom de l'abbé de Calemberg[2], personnage plaisant de contes allemands de Philipp Frankfurter ; comparez espiègle pour une dérivation semblable[2].
  3. De l’arabe كلام بور, kalem bour (« discours confus, propos abusifs »)[3][4].

Nom commun

SingulierPluriel
calembour calembours
\ka.lɑ̃.buʁ\

calembour \ka.lɑ̃.buʁ\ masculin

  1. Jeu de mots fondé sur l’homonymie et la polysémie.
    • Et tous les jours, à la Bourse, on saluait d’un nouveau calembour le spéculateur jalousé.  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Le calembour est la fiente de l’esprit qui vole. Le lazzi tombe n’importe où ; et l’esprit, après la ponte d’une bêtise, s’enfonce dans l’azur. Une tache blanchâtre qui s’aplatit sur le rocher n’empêche pas le condor de planer. Loin de moi l’insulte au calembour !  (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
    • Té ! Boudiou ! s’écrie notre insupportable voisin qui n’a cessé de dire des insanités et de faire des calembours (et quels calembours, grands dieux !).  (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
    • Il y a bien quelques milliers de mots en français qui s’écrivent de la même façon et même qui sont le même mot et qui ont des sens extrêmement différents. […]. Vous y trompez-vous ? Cela sert à faire des calembours et à dire qu’une niche est une mauvaise plaisanterie que les maçons font aux saints ; […].  (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)
    • Il demandait pour Locke une formule qui fût pour cette philosophie ce qu'est le « Je pense, donc je suis » de Des­cartes. Je répondis par un horrible calembour. « Je penche, donc je suis ».  (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 167)
    • À-peu-près et calembour appartiennent tous les deux à la tribu Jeudemots, mais ils ne sont pas les seuls !  (Claude Gagnière, Le grand bêtisier des mots, Robert Laffont, Paris, 1996 (réimpr. 2009), page 16)
    • La phrase En voyant le lit vide, il le devint. est un calembour souvent attribué à Ponson du Terrail et basé sur l’homonymie de livide et lit vide.

Variantes orthographiques

Hyperonymes

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France (Muntzenheim) : écouter « calembour »

Homophones

Voir aussi

Références

  1. « calembour », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  2. « calembour », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
  3. L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, vol. 5, 5e année, Paris, 1869, p. 645
  4. Antoine-Paulin Pihan, Glossaire des mots français tirés de l’arabe, du persan et du turc, Paris, 1866, p. 88
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