< Recherche:Imagine un monde
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Résumé

Dans l'ombre du projet Wikipédia qui a fêté son vingtième anniversaire en début d'année 2021, s'est développé un mouvement social pratiquement inconnu du grand public que l'on nomme « Le mouvement Wikimédia ». Très peu médiatisé, tant par la presse que par la littérature scientifique, ce mouvement social regroupe pourtant des centaines de projets et organisations multiculturels et interculturels répartis sur le Web et dans plus de 70 nations.

Le mouvement Wikimédia est en effet de nature si vaste et si cosmopolite, mais aussi si révolutionnaire dans ses valeurs et ses pratiques, qu'il se devait d'être rendu visible et compréhensible aux yeux de tous. La réalisation de ce présent travail tente donc de répondre à ce besoin sur base des archives du mouvement et d'une observation participante de longue durée qui rendit propice l’émergence d'une nouvelle pratique ethnographique dite « récursive ».

Au cœur de sa mission, le Mouvement Wikimédia imagine un monde dans lequel chaque être humain peut partager librement la somme de toutes les connaissances. Cette vision du monde aura bien entendu inspiré le titre de cet ouvrage, mais pas uniquement, puisqu'au-delà de la connaissance humaine et dans le respect d'une tradition propre à l’anthropologie prospective, j'en suis venu à imaginer moi-même mon propre monde sur base de ce que ma participation au mouvement Wikimédia m'avait enseigné.

Le premier chapitre de ce travail est dédié à sa mise en contexte pratique et méthodologique. Il est suivi d'un autre chapitre consacré à la préhistoire de l'espace web sans laquelle il me semble difficile de comprendre les racines du mouvement, mais aussi ses enjeux et le fonctionnement de son espace numérique. Vient ensuite un chapitre décrivant l'ensemble de son organisation pour permettre cette fois de se situer dans un ensemble si vaste qu'il serait facile de s'y perdre si l'on ne bénéficie pas dès le départ d'une première vue d'ensemble.

Une fresque monographique chère aux anthropologues prolonge ensuite cette lecture dans le but de donner corps et vie à cette singulière aventure humaine, mondiale et numérique que représente le mouvement social Wikimédia. Chapitre par chapitre, on y découvre son histoire, sa communauté, sa culture et sa vie communautaire, son imaginaire, pour finalement conclure sur une réflexion portée sur l'ensemble de notre société humaine avenir dont le mouvement Wikimédia pourrait être un reflet avant-gardiste.

Sommaire

  1. Wikimédia n’est pas Wikipédia
  2. Une étude non exhaustive mais sans fin
  3. Un travail de recherche immersif et vérifiable
  4. Un traitement qualitatif du big data
  5. Une écriture dialogique
  6. Une pratique ethnographique récursive
  7. Un terrain d’étude peu homogène et propice à l'auto-ethnographie
  8. Une induction qualitative basée sur des faits plutôt que des dires
  9. Un questionnement progressif et une ignorance de départ
  1. Introduction à l'espace numérique du mouvement Wikimédia
  2. Les projets de partage de la connaissance
  3. Les projets d'aide et de coordination
  4. Les projets de gestion technique
  5. Les espaces d'informations publiques
  6. Le système OTRS
  7. Introduction à l'espace hors ligne du mouvement Wikimédia
  8. La fondation Wikimedia
  9. Le conseil d'administration
  10. Les comités
  11. Les associations nationales
  12. Les organisations thématiques
  13. Les groupes d'utilisateurs
  14. Les projets d'assistances
  15. Les wikimédiens en résidence
  16. Les cycles de conférences et autres rencontres
  17. Les partenaires du mouvement Wikimédia
  18. Une compréhension bien utile
  1. Les logiciels libres
  2. Le réseau Internet
  3. L'espace web
  4. Les navigateurs web
  5. Les licences libres
  6. Les Wikis
  7. L'encyclopédie libre et universelle
  8. Un héritage contre-culturelle
  1. Les origines du terme Wikimédia
  2. La naissance du mouvement
  3. Histoire(s) économique(s) du mouvement
  4. L'évolution technologique Wikimédia
  5. L'histoire singulière du projet Wikiversité
  6. La poursuite d'un héritage contre-culturel

Chapitre I. Mise en contexte et méthodologie

1. Wikimédia n'est pas Wikipédia

Ce présent travail porte sur le mouvement social Wikimédia qu'il ne faut en aucun cas confondre avec le projet encyclopédique Wikipédia. Il est vrai que l'encyclopédie libre représente jusqu'à ce jour le projet phare du mouvement Wikimédia auquel elle aura donné naissance. Mais il ne faut pas ignorer pour autant que par la suite ce sont plus d'une quinzaine de projets qui auront vu le jour dans l'espoir de connaitre un développement similaire. Aussi important qu'il soit, le projet Wikipédia ne représente donc qu'un seul type de projet au sein de cette organisation beaucoup plus vaste que représente le mouvement Wikimédia dans son ensemble. En guise de comparaison, alors que l'ethnographie de la communauté francophone de Wikipédia[B 1] m'aura demandé moins d'un an d'observation, ce sont dix ans qui m'auront été nécessaire à la réalisation de ce premier ouvrage de synthèse sur le mouvement Wikimédia[N 1]

Logo du mouvement Wikimédia entouré de 15 autres logos de projets actifs en son sein
Fig. 1.1. Logo du mouvement Wikimédia entouré de 15 autres logos de projets actifs en son sein (source:https://w.wiki/qbx)

Il faut savoir en effet qu'en fin 2020, observer le mouvement Wikimédia en ligne, c'est pontentiellement s'intéresser à environ 64 millions de modifications par mois[W 1], réalisées sur plus de 400 millions de pages Web, elles-mêmes publiées sur près de 900 sites web dont 300 seulement représentent les différentes versions linguistiques de Wikipédia[W 2]. Il faut savoir ensuite que toute cette quantité colosale d'informations fait l'objet d'un archivage presque complet, libre en consultation et statistiquement analysé par une centaine de sites web tout aussi libre d'accès.

À ces observations numériques, faut-il encore ajouter toutes celles nécessaires aux activités hors ligne produites au sein du mouvement. En 2020, Wikimédia comprenait en effet plus de 130 groupes d'utilisateurs[W 3] et près d'une quarantaine d'associations étatiques[W 4] ou thématiques[W 5] réparties dans le monde entier. Ajouté à ceci, la Wikimedia Foundation chargée de la gestion technique, juridique et administrative du mouvement au niveau international rassemblait à elle seule et en octobre 2020 plus de 450 salariés aux origines très diverses[W 6].

Distinguer Wikimédia de Wikipédia semble aussi par ailleurs quelque chose d'important pour la majorité des acteurs du mouvement. Un vote au sein de la communauté Wikimédia a en effet récolté 540 voix contre 46 pour s'opposer à la substitution du terme Wikimédia par celui de Wikipédia[W 7]. Cette idée avait germé au sein de la fondation Wikimédia pour apporter une plus « haute visibilité » au mouvement et « attirer les milliards de personnes » grâce au nom de marque « Wikipédia, l'un des plus connus au monde »[B 2]. Dans le premier paragraphe d'une lettre ouverte signée en date du 22 janvier 2021 par 73 organisations affiliées au mouvement et 984 membres, la communauté Wikimédia s'exprimait en ces termes:

Depuis 20 ans, les bénévoles ont bâti la réputation de Wikipédia en tant que ressource indépendante et communautaire. Les projets du mouvement Wikimedia, dont Wikipédia, se développent autour de la décentralisation et du consensus. Il est essentiel d’établir des distinctions claires entre la Wikimedia Foundation, les affiliés et les contributeurs individuels. Tout changement qui affecte cet équilibre exige le consentement éclairé et la collaboration des communautés. Il est donc très préoccupant de voir « Wikipédia » présenté pour le nom de l’organisation et du mouvement malgré le mécontentement général de la communauté.[W 8]

Ce présent travail de recherche répond donc quelque part à l'appel des signataires de cette lettre. Dès son prochain chapitre, une distinction claire sera en effet établie entre (1) la fondation Wikimédia et ses différentes instances organisationnelles, (2) les comités d'assistance à la fondation, (3) les associations étatiques affiliées au mouvement, (4) les associations thématiques affiliées au mouvement, (5) les groupes d'utilisateurs et (6) les projets en ligne de partage de la connaissance gérés par des communautés bénévoles, ainsi que leurs projets d'aide, de coordination et d'assistance technique. Mais avant cela, poursuivons la mise en contexte de cette recherche en abordant tout de suite ses limites au niveau investigation.

2. Une étude non exhaustive mais sans fin

L'espace numérique du mouvement Wikimédia rassemble ainsi une somme colossale d'informations accessibles en quelques clics, alors qu'a contrario et dans sa sphère hors ligne, l'information est extrêmement dispersée géographiquement et donc difficilement accessible dans sa globalité. Un tel contexte rend donc impossible d'établir une présentation exhaustive et détaillée du mouvement dans le simple cadre de ce travail solitaire que représente l'écriture d'une thèse de doctorat. Pour rester fidèle à mon vœu de présenter le mouvement dans son ensemble, m'est alors apparue l'alternative de produire une image du mouvement réduite et partielle, mais aussi fidèle et représentative que possible. Un tel défi doit faire face à des limites de temps au niveau de la recherche[N 2], de budget pour les déplacements[N 3] et de capacités linguistiques[N 4] dans le cadre des interactions humaines. Toutes ces contraintes m'ont ainsi amené à me concentrer principalement sur la sphère francophone du mouvement et sur les activités internationales dès lors que la francophonie y était concernée, ou que celles-ci apportaient une plus-value dans la perception globale du mouvement.

Dessin de L.L. de Mars pour Framasoft:un toi sans mur observé par deux pingoins
Fig. 1.2. Dessin de L.L. de Mars pour Framasoft (source:https://w.wiki/$eq)

Au niveau des sites Web, trois d'entre eux ont fait l'objet d'une observation et d'une participation assidue. Le premier est la version francophone du projet Wikipédia bien connu en tant que projet fondateur du mouvement. Le deuxième est le site francophone du projet Wikiversité, dernier-né des projets soutenus par la fondation Wikimédia et que je trouve important dans l'écosystème Wikimédia étant donné qu'il se dédie à la publication de matériaux pédagogiques et aux travaux de recherche. Le troisième enfin, est le projet Méta-Wiki qui représente le principal espace en ligne de coordination et de gouvernance du mouvement. Dans une moindre mesure cette fois, le site Wikimédia Commons constitua aussi un de mes lieux d'activités puisqu'il est l'endroit central et conseillé pour télécharger des fichiers (photos, vidéo, etc.) avant de les utiliser sur les autres projets Wikimédia[N 5].

En plus des limites de temps, de finances et de capacités linguistiques, je me suis vu aussi imposer des limites d'accès par manque d'autorisation. Au niveau numérique, le rejet de ma candidature aux élections du statut d'administrateur sur le site Meta-Wiki[W 9] et par la suite sur l'ensemble des projets Wikimédia[W 10] ne me permis pas par exemple, d'expérimenter cette fonction à ces endroits. J'aurai par contre été administrateur du projet Wikiversité francophone à partir d'octobre 2015[W 11] pour renouveler ensuite mon statut d'administrateur d'interface en novembre 2019[W 12]. Dans la version anglophone de ce projet, ma candidature aura aussi été retenue au sein du comité d'édition du WikiJournal of Humanities en juin 2019[W 13]. Dans un cadre un peu isolé des projets de production et de partage de savoir, j'aurai enfin participé à la première édition du Wikimedia & Education Greenhouse Project[W 14] un programme pilote destiné à former les membres des communautés locales à lancer de nouveaux projets éducatifs avec le soutien du mouvement.

Au niveau hors ligne cette fois, le rejet de ma candidature au conseil d'administration de Wikimédia France[W 15] ne m'aura pas permis de découvrir cette association aussi bien que l'association belge dont je fus l'un des membres fondateurs[W 16] et membre du conseil d'administration de janvier 2017[W 17] à août 2020[W 18]. Bien que j'aie pourtant fait preuve de beaucoup d'insistances, il ne m'aura pas non plus été possible de participer à l'une des Wikimedia Conference organisées chaque année à Berlin et dont la dernière fut annulée suite à la pandémie de Covid-19, [W 19]. En raison d'une demande trop tardive, je n'aurai malheureusement pas non plus réussi à rejoindre l'un des groupes de travail formé dans le cadre de l'élaboration de la stratégie du mouvement [W 20]. Ma candidature au conseil d'administration de la fondation Wikimédia n'aura enfin pu voir le jour en raison d'un report des élections d'avril 2020 en août, puis en juin 2021[W 21], toujours en raison de la pandémie de COVID-19.

En compensation, j'aurai par contre participé, en Angleterre[W 22], en Italie[W 23] et en Suède[W 24], à trois éditions de la plus importante rencontre annuelle internationale du mouvement intitulée Wikimania, ainsi qu'aux hackathons qui traditionnellement la précèdent. J'aurai aussi pris part à un sommet de recherche consacré au mouvement qui succéda à la rencontre en Suède[W 25] et aux conversations mondiales au sujet de la stratégie du mouvement[W 26]. Au niveau international toujours, j'ai aussi été présent l'une des conférences WikiIndaba, celle de Tunis[W 27] en 2018, qui rassemblent les communautés wikimédiennes situées en Afrique. Il m'aura de plus été possible de participer à une formation à Berlin destinée aux membres des conseils d'administration des associations locales[W 28]. Au niveau de la francophonie, j'ai participé activement à deux wikiconventions francophones, l'une à Strasbourg[W 29], l'autre à Bruxelles[W 30], ainsi qu'à de nombreux ateliers Wikipédia en Belgique et diverses rencontres informelles en Belgique et en France comme ce fut le cas lors d'un soupé à Paris spontanément organiser à l'initiative d'un éditeur de Wikipédia[W 31].

En dehors des instances et des rencontres Wikimédia, j'aurai enfin effectué quatre voyages d'exploration dans le but de mieux comprendre la perception du mouvement Wikimédia dans le monde. Le premier se déroula en Inde[B 3], le second au Cap Vert[B 4], le troisième en Tunisie[B 5] et le dernier au Ghana[B 6]. Un cinquième voyage vers le Québec prévu pour l'automne 2020 fut malheureusement avorté en raison d'une quarantaine imposée à Montréal cumulé à une absence de garantie quant à la possibilité de rencontrer la communauté autochtone attikamekw récemment porteuse d'un projet Wikipédia en langue locale[B 7].

Bien qu'elle fût parfois limitée, ma participation au mouvement aura en fin de compte permis de nourrir cette thèse de doctorat de manière suffisante. Pour paraphraser Pierre-Joseph Laurent, je dirais que mes dix ans de participation m'ont en effet permis d'atteindre une « familiarité informée » avec le mouvement qui succéda à une prise de conscience des méprises possibles. Au départ de cette situation, j'aurai donc pu « expérimenter la mise en résonance de composantes importantes (le réel, l'imaginaire, le symbolique, pour reprendre ces catégories) de deux sociétés »[B 8], la mienne et celle du mouvement Wikimédia. Malheureusement cette familiarité, qui me rend intarissable dès que l'on aborde le sujet Wikimédia, ne pourra pas dans le cadre de cette thèse de doctorat faire l'objet de descriptions denses[B 9] tel que l'aurait désiré Clifford Geertz. En compensation, je me suis donc efforcé de produire une description aussi complète qu'il m'a semblé possible, en laissant pour le futur ou pour d'autres personnes la tâche de la densifier.

Il faut savoir en effet qu'avant son impression pour être soumise à évaluation, cette thèse de doctorat fut publiée tout au long de son écriture sur l'espace recherche du projet Wikimédia intitulé Wikiversité[B 10]. En raison de la licence libre CC. BY. SA 3.0[W 32] appliquée sur l'ensemble des pages du site, la réutilisation de ce travail et sa transformation complète ou partielle et même commerciale est donc possible et autorisée. Contrairement à un ouvrage imprimé dans l'attente d'une éventuelle réédition, ce présent travail de recherche sera donc toujours susceptible d'être complété ou amélioré par la suite, par moi ou par d'autres, sur Wikiversité ou toute autre endroit imaginable. Au même titre qu'un article encyclopédique sur Wikipédia, le projet porté par cet ouvrage n'a donc aucune date de clôture présumée.

3. Un travail de recherche immersif et vérifiable

En plus d'en autoriser sa libre utilisation, rédiger ma thèse sur Wikiversité m'aura aussi permis de comprendre qu'il m'était possible d'offrir à ses lecteurs un accès direct à mon terrain d'observation numérique. Au départ d'un simple clic pour les versions numériques ou en recopiant une adresses URL dans un navigateur pour les versions imprimées, il est en effet possible aux lecteurs de découvrir mon terrain dans les mêmes conditions que je l'aurai fait moi-même. Si ce petit geste semble anodin pour le commun des internautes, il a cependant une conséquence épistémologique importante au niveau de la production d'un travail en science sociale.

Un accès direct du lecteur au terrain d'observation supprime en effet cette étape de « l'adéquation empirique »[B 11] que constitue la production et la présentation de « données d'enquête ». Un libre accès au terrain d'étude permet en effet au lecteur d'établir directement un rapport d'adéquation entre l'argumentation du chercheur et le « réel de référence » entendu comme « morceau d'espace social et de temps social dont le chercheur veut rendre compte et qu'il se donne pour tâche de comprendre »[B 12]

Dans de telles circonstances, une étude socio-anthropologique portant sur un espace numérique ouvert et accessible à tous, ne peut donc plus décemment se contenter d'être « plausible et valide »[B 13], mais doit à mon sens répondre à un critère de « vérifiabilité » par ailleurs déjà bien connu et argumenté au sein du projet Wikipédia. Sans être assimilable au principe de réfutabilité empirique et théorique introduite par Karl Popper[B 14] dans sa démarcation entre science et non-science, la règle de vérifiabilité Wikipédienne me semble toute fois en avoir certaines similitudes. En effet, alors que Karl Popper demande aux scientifiques d'offrir à leurs pairs un maximum d'informations utiles à la corroboration d'une théorie pour en déterminer sa scientificité au départ d'un ratio réfutabilité/falsifiabilité[B 15], le projet Wikipédia demande pour sa part à ses contributeurs de respecter cette règle selon laquelle « une information ne peut être mentionnée que si les lecteurs peuvent la vérifier » en sachant que « toutes les informations susceptibles d'être contestées, ainsi que toutes les théories, opinions, revendications ou arguments, soient attribués à une source identifiable et vérifiable »[W 33].

Similairement au projet Wikipédia, j'aurai donc choisi dans l'écriture de cette thèse de doctorat de « citer mes sources » en respectant cette seconde règle Wikipédienne selon laquelle « tout contenu, mis en doute ou susceptible d'être mis en doute, doit être étayé par une annotation menant à une ou plusieurs références qui s'appuient sur des sources fiables et clairement identifiées »[W 34]. Autant que cela soit possible, cette méthode permet donc de substituer certains verbatims, citations ou autres type de restitution du terrain, par un hyperlien (ou son URL pour les versions imprimées) qui pointe directement vers le réel de référence dès lors qu'il est accessible par tous au départ d'un simple navigateur web.

Un tel dispositif rend donc donc au final tout à fait obsolète ce que les anthropologies appèle communément le « pacte ethnographique »[B 16] selon lequel « seuls les ethnologues se sentent libérés d'expliquer comment ils ont su tirer d'une expérience unique un ensemble de connaissances dont ils demandent à tous d'accepter la validité. »[B 17]. Un tel pact a du sens dans le contexte d'une épistémologie des sciences sociale dont Jean-Claude Passeron nous dit que « la pertinence empirique des énoncés sociologiques [qui] ne peuvent être définie que dans une situation de prélèvement de l'information sur le monde qui est celle de l'observation historique, jamais celle de l'expérimentation. »[B 18]. Autrement dit, le lecteur d'un ouvrage scientifique en science sociale sera toujours dans l'incapacité de revivre dans des circonstances identiques, l'expérience ou l'observation d'un phénomène décrit par un auteur.

Cependant ce que Passeron décrit en parlant d'« historicité » des sciences dites historiques par nature qui réponde à un régime de vérité différent des sciences dites de la nature[B 19] ne s'applique pas du tout au cas précis de cette présente étude dès le moment où elle se base sur l'observation d'un espace numérique public et archivé. Bien qu'ils le ferons forcément après moi, les personnes qui lirons les pages web au départ des quelles j'aurai tiré « la pertinence empirique des mes énoncé sociologiques » peuvent en effet revivrent mes propres observations de façon tout à fait identique et ce grâce aux propriétés d'asychronisation et de déspacialisation offerte par tout type d'archivage du réel de référence accessible à distance et en l'occurence via le réseau Internet dans notre cas de figure.

Je souligne donc le fait que briser le pact ethnographique en fournissant un accès libre au réel de référence ne m'apparait pas comme un option que le chercheur pourrait choisir selon son bon vouloir. Ceci tout simplement parce que le pact ethnographique fit l'objet de plusieurs abus reconnus en science sociale et dont je ne citerai ici l'exemple que du best seller intitulé « La Vie des maitres »[B 20] deBaird Thomas Spalding et des nombreux ouvrages de Carlos Castañeda. Traduis en 17 langues et vendus à 8 millions d'exemplaires, les 15 livres de Castañeda[W 35] sont de fait considérés aujourd'hui comme une œuvre autobiographie productrice de faux[B 21] alors qu'ils ne l'étaient pas au départ comme le confirme Robert Marshall dans ce résumé :

« Le statut des livres en tant qu'anthropologie sérieuse n'a pratiquement pas été remis en question pendant cinq ans. Le scepticisme a augmenté en 1972 après que Joyce Carol Oates, dans une lettre au New York Times, ait exprimé son étonnement qu'un critique ait accepté les livres de Castañeda comme non fiction. L'année suivante, le New York Times publia un article de couverture révélant que Castañeda avait beaucoup menti sur son passé. Au cours de la décennie suivante, plusieurs chercheurs, notamment Richard de Mille, fils du légendaire réalisateur, ont travaillé sans relâche pour démontrer que le travail de Castañeda était un canular. »[B 22].

Un tel épisode soulève donc la question de savoir où placer la limite entre l'ethnographie et la fiction ?[B 23] Dans le cadre de ce présent travail de recherche, je tiens donc à présenter une reponse claire et sans ambiguité. Lorsque je renonçe au pact ethnographique en offrant un accès inconditionnel à mon terrain d'étude et dans des identiques à ma propre observation, je tiens donc à faire disparaitre tout soupçon sur une représentation fictive de la réel. En plus de cette garantie, j'invite alors le lecteur à poursuivre lui-même ses propres observation dans le but de détecter un éventuel biais qui serait lié à la sélection du réel de référence. Par contre dès lors que je fais référence à mon propre vécu sans prendre la peine, faute de moyens la plus part du temps, de le rattacher à des archives librement consultables, j'invite alors le lecteur de prendre du recul par rapport à ce qui est dit. Dans le cadre de citation d'autres auteurs enfin, je transfère alors vers ces derniers toutes responsabilités sur la veracité de leurs propos.

Dans le but de faire la part des choses, je quantonerai donc mon approche autoethnographique qui sera bientôt motivée dans une prochaine section de ce chapitre, aux paragraphes introductifs aux diférents chapitres de cette ouvrage. Pour le reste du contenu, j'utiliserai comme de coutume des notes de renvoir présent en indice au coeur du texte pour notifier de manière distincte la présence : (1) d'une note explicative (2) d'une référence bibliographique produites par un ou plusieurs autreurs (3) d'une référence vidéographique produites par un ou plusieurs autreurs (4) d'un hyperlien pointant vers la page web où se trouve le lieu de mon observation. Ces indices de renvois numérotés seront de plus précédés d'une lettre de tel sorte à en identifier les différence au cours même de la lecture :

Les serveurs d'Internet Archive au siège de San Francisco
Fig. 1.3. Les serveurs d'Internet Archive au siège de San Francisco (source:https://w.wiki/$eV)
  • [N] pour un renvoi vers les notes apportant un complément d'explication ou un texte original avant traduction.
  • [B] pour un renvoi vers les références bibliographiques ou autres sources secondaires constituées d'ouvrages ou d'articles publiés sous le nom de ses auteurs et sous la responsabilité d'un éditeur. Ces références sont complétées par un hyperlien lorsque le document est librement accessible en ligne.
  • [V] pour un renvoi vers les références vidéographiques complétées d'un hyperlien lorsque le document est librement accessible en ligne.
  • [W] pour un renvoi vers les permaliens pointant vers le site web.archive.org du projet Internet Archive[W 36], où furent archivées, chaque fois que cela fut possible[N 6], l'ensemble des pages Web retenues lors mes observations. Ces pages web qui proviennent de l'ensemble de l'espace web publiquement accessible et pas seulement de l'espace numérique Wikimédia, constituent ainsi les sources primaires numériques mobilisées dans ce travail de recherche.

En complément à ces renvois numérotés, et uniquement dans les versions numériques (page de Wikiversité, PDF, etc.), apparaitront aussi en caractères bleus sur Wikiversité ou encore soulignée dans d'autres formats, des hyperliens pour faciliter l'accès du lecteur aux pages web originales indépendamment de leurs archivages. Ceci permet en effet aux lecteurs qui le désirent d'accéder à de très probable mises à jour des pages archivées dans le but d'y acquérir par exemple un complément d'information. Pour les versions imprimées de cet ouvrage, l'accès à ces pages est aussi possible étant donné que les adresses URL des permaliens pointant vers web.archive.org se termine par l'URL de la page archivée. Pour accéder à la version actuelle d'une page qui n'aurait pas été supprimée, il suffit donc de recopier dans un navigateur web cette dernière partie qui apparait en caractères gras dans l'exemple suivant:http://web.archive.org/web/20201220231650/https://fr.wikiversity.org/wiki/Recherche:Imagine_un_monde[N 7].

Enfin, pour la version publiée sur Wikiversité et uniquement pour celle-ci, j'aurai aussi pris la peine de « Wikifier » des mots ou passages de texte lorsque j'ai estimé qu'un complément d'information pouvait être utile pour le lecteur. Un peu comme une note informative présente en bas de page des documents imprimés, la wikification est un hyperlien visible en bleu au niveau du texte qui permet l'accès à une autre page de Wikiversité ou vers la page d'un autre projet Wikimédia tel que Wikipédia, Wiktionnaire, Wikisource, etc.

Un surcroit de travail important est nécessaire pour la mise en œuvre de tels dispositifs et explique probablement pourquoi je n'ai jamais rencontré un référencement similaire lors de mes lectures scientifiques. Je ne regrette en rien cependant cet investissement dès lors qu'il pourra, comme je l'espère, faire évoluer les consciences et pratiques scientifiques. En outre, le fait de briser mon « monopole des sources »[B 12] par un accès direct vers mes lieux d'observation en ligne, donnera aussi la possibilité à d'autres chercheurs, non seulement de vérifier l'adéquation entre mes sources et mes propos, mais aussi de faire d'autres observations plus approfondies dans le but, pourquoi pas, de contredire mon argumentation. J'espère enfin de tout cœur, que ce processus donnera envie à d'autres chercheurs de produire de nouveaux travaux de recherche au sujet du mouvement Wikimédia au départ des accès qui leur sont offerts dans ce premier travail d'exploration et de synthèse que j'ai voulu qualitatif malgrè la quantité insondable d'information à traiter.

4. Un traitement qualitatif du big data

Faire une étude socio-anthropologique dans l'espace web, au même titre que tout autres espaces numériques, c'est aussi s'exposer à la nécessité de traitement de données massives qu'il est commun aujourd’hui d'appeler le Big data. Et il se fait que l'espace numérique Wikimédia produit énormément de données quantitatives et qualitatives que l'on peut parcourir grâce à des outils de recherche de plus en plus perfectionnés et que l'on peut même consulter sous forme de graphique produits par des analyses statistiques faite au sein même du mouvement.

Toutes ces informations sont de plus publiées sous licence creative commons CC.BY.SA. Ce qui veut donc dire qu'elles sont libres d'exploitation et de republication, tel quel, ou dans des travaux dérivés et sous deux conditions seulement:(1) « créditer l'Œuvre, intégrer un lien vers la licence et indiquer si des modifications ont été effectuées à l'œuvre », (2) « diffuser l'œuvre modifiée dans les même [sic] conditions, c'est à dire [sic] avec la même licence avec laquelle l'œuvre originale a été diffusée »[W 32][N 8]. Pouvoir disposer d'une telle quantité d'information sans devoir se préoccuper d'une autorisation d'accès ou de traitement m'est donc apparu comme une réelle aubaine alors qu'en contrepartie, cela m'a confronté à d'importantes difficultés de traitement tant au niveau des données quantitatives que qualitatives.

Pour clarifier les choses, il est d'ailleurs bon de se rappeler qu'une donnée quantitative, au contraire d'une donnée qualitative, se caractérise par quelque chose de mesurable. Comme exemple trivial, nous avons cette citation de Rosie Stephenson-Goodknight au sujet des éditeurs de Wikipédia:« You can imagine probably 90 percent being men »[B 24], l'information « 90 % » sera d'ordre quantitatif tandis que l'information « homme » sera d'ordre qualitatif. Il faut ensuite se remémorer qu'une donnée quantitative peut devenir la source d'une information qualitative et vice versa.

Les 29 entailles présentes sur l'os de Lebombo, le plus ancien bâton de comptage connu à ce jour, en est un bel exemple. Ces marques attestent en effet d'une part, que les premières manifestations scripturales humaines étaient d'ordre comptable (information qualitative). De plus elles ont permis de supposer, de part leur nombre (donnée quantitative), qu'elles furent réalisées par une femme africaine (donnée qualitative) comptant les jours de son cycle menstruel[B 25]. De manière itérative, et en tenant pour vrai cette supposition, on peut donc tenir compte que la personne qui a creusé ces encoches avait une masse musculaire inférieure à celle d'un homme (donnée quantitative et comparative).

Suite à ce raisonnement, il devient donc difficile dans le cadre d'une étude dite qualitative, d'ignorer, ou même de négliger, les données quantitatives présentes sur le terrain. Ceci d'une part donc, parce que les données quantitatives peuvent être sources de données qualitatives comme cela vient d'être démontré, mais aussi d'autre part, parce que les données quantitatives sont plus aptes à établir des comparaisons objectives. Une comparaison qualitative des compétences physiques entre deux personnes, qui peut s'avérer être un exercice délicat tant il peut être influencé par la subjectivité de l'évaluateur, repose bien souvent en effet sur des données quantitatives tel que la taille en centimètre, le poids en kilogramme, etc.

Au cours de ce travail j'aurai donc veillé à ne pas oublier de considérer les informations quantitatives lorsqu'elles apparurent lors de mes observations. Pour en faire l'illustration, voici l'exemple d'une analyse statistique[N 9] que j'aurai faite au départ des rapports financiers[W 37] publiés sur le site de la fondation Wikimedia. Cette analyse aura abouti à la production d'un histogramme (figure 1.4 ci-dessous) très parlant concernant les dépenses de la fondation. On y voit clairement que les dons offerts à la fondation Wikimédia servent en grande partie pour payer les salaires de ses employés. Ceci alors que paradoxalement et sur base d'une source qui datait de 2009, l'article Wikipédia francophone consacré à la fondation Wikimédia stipulait que « près de la moitié des ressources financières [de la fondation] sont utilisées pour acheter de nouveaux serveurs et payer l'hébergement ».

À la vue du graphique, on voit pourtant qu'en 2009 déjà, il était possible aux départs des rapports financiers de la fondation de savoir que la majeure partie du budget de la fondation était alloué au paiement des salaires. D'ailleurs entre 2009 et en date le 26 juin 2018, date de ma correction de l'article[W 38], le coût des salaires n'aura fait qu'augmenter de manière très significative alors que le coût d'hébergement restera relativement stable dès l'année 2012.

Fig. 1.4. Histogramme illustrant l'évolution des dépenses de la fondation Wikimédia de 2004 à 2018. (source:LS)

Il apparaît donc ici clairement qu'un travail comptable et statistique, aussi rébarbatif qu'il puisse paraître pour un chercheur habitué aux études qualitatives, fut nécessaire pour accéder à une véritable description du mouvement, là ou un simple travail d'observation, ou même une série d'entretiens, n'aurait pu aboutir. À la place de ce graphique, j'aurai en effet très bien pu, comme cela se fait en ethnographie, me contenter de recouper l'information trouvée dans l'article Wikipédia par celle trouvée dans l'une des vidéos du WikiMOOC de 2017 qui stipule que « fournir l'infrastructure technique, les serveurs pour le cinquième site Web le plus visité au monde, ce n'est pas gratuit. »[V 1]. Par aquis de conscience ensuite, j'aurais encore pu faire un dernier recoupement avec les réponses fournies lors de l'interview d'une personne très active au sein du mouvement sur France Inter[V 2], puisque celle-ci affirmait effectivement qu'en 2019 et sur « 90 millions de budget », « à peu près entre 50 et 60 millions viennent pour les serveurs »[N 10].

Heureusement pour moi et dans beaucoup de cas, ils existent de nombreux sites de traitements automatiques et statistiques réalisés parfois en temps réel[N 11], au sein de l'espace numérique Wikimédia. Ceux-ci m'auront souvent épargné de faire moi-même le traitement des informations pouvant être récoltée au sein des projets. Malheureusement par contre, ces sites d'information statistique ne m'auront souvent été d'aucun recours dans le traitement d'une gigantesque quantité de textes accessibles dans de nombreux lieux de discussions disséminés au sein des projets tel que forums, pages de discussions ou de prise de décision, mais aussi espaces blog, journaux, infolettres, listes de diffusions, etc. Un big data textuel, sans doute comparable à celui qu'Olivier Servais aura découvert durant son ethnographie du monde virtuel Warcraft et qui présente de la sorte:

« il s’agit d’une multiplication incommensurable de textes à disposition de l’anthropologue mais avec une décroissance aussi importante de la qualité d’un panorama contextuel pertinent issu de l’ethnographie. De ce fait, le métier s’en trouve profondément transformé[B 26]. C’est un peu comme se trouver dans un café du commerce bondé où on ne peut saisir l’entièreté de ce qui se dit, de ce qui se joue. On peut mettre en place un dispositif technique pour enregistrer tout ce qui se dit, se fait dans cette pièce et être confronté à ce big data. Reste qu’ici c’est l’essence même du terrain, il produit par lui-même des datas massives, et il est souvent impossible de pré-sélectionner avant analyse. Face à cette menace de noyade par le texte, l’anthropologue doit apprendre de nouvelles stratégies de terrain et de traitement des données.

Or, la démarche d’ethnographe demeure avant tout de nature foncièrement compréhensive, et conséquemment qualitative. Comment dès lors concilier cette gestion de données massives avec une ambition qualitative ? Comment faire du big data textuel qualitatif dans ce contexte numérique ? »[B 27]

En réponse à cette dernière question, voici donc sommairement quelle fut ma propre stratégie de traitement qualitatif du big data textuel. Mon angoisse première fut effectivement de me situer entre deux positions extrêmes. La première était de faire l'impasse sur le traitement des corpus au risque d'offrir une vision partielle et potentiellement fausse de la réalité. La deuxième fut de me lancer dans un traitement automatique et informatisé du langage naturel des corpus linguistiques au risque cette fois de manquer de compétence, de temps d'investigation, de puissance informatique et d'informations contextuelles comme le soulignait pertinemment et précédemment Olivier Servais.

À force de pratique, et après plusieurs années de tâtonnement, j'en suis finalement venu à établir une sorte de compromis basé sur un processus d'aller-retour entre les deux extrêmes envisagés. Alors que part moment, je me suis attelé à un traitement informatique et statistique des données textuelles utiles dans l'orientation mon observation participante, à d'autres moments, j'ai poursuivi mon observation participante et mes discussions informelles qui me permettait en retour, d'orienter mes choix dans le traitement informatique de nouvelles données, et ainsi de suite. Ce va-et-vient avait aussi pour avantage de m'offrir un recul régulier par rapport à mes observations de terrain et des pauses fréquentes dans mes traitements informatiques.

Voici cette fois-ci un exemple de traitement des données textuelles en guise d'illustration. Il se fit au départ de l'une des 300 listes de diffusion réparties par projets et sphères linguistiques au sein du mouvement Wikimédia. Tous les échanges de courriels au sein de ces listes sont en effet archivés mois par mois, historicisés et rendus librement disponibles sous licence CC.BY.SA au niveau du site Wikimédia Mailservicies[W 39]. Grâce aux archives de la liste de diffusion intitulée « Wikimedia-l »[W 40], réputée comme espace de discussion pour la communauté wikimédienne au sens large[W 41], il me fut ainsi possible de constituer un corpus et de le soumettre à une analyse textométrique à l'aide d'un logiciel de traitement automatique du langage naturel appelé TXM.

Ce programme me permit par exemple de découvrir au départ d'une simple requête lexicale, et en référence au mot « the » apparaissant à une fréquence de 1 869 554 fois, que le signe « @ » apparaissait dans le corpus 879 105 fois, tout de suite suivi du mot « gmail » apparaissant lui 877 346 fois. Cette simple requête me permit donc de découvrir que les utilisateurs de cette liste de diffusion communiquent en toute grande majorité au départ d'un compte Google, une information qui sera par ailleurs reprise en compte dans un prochain chapitre consacré à l'enjeu d'une centralisation des acteurs politique et économiques mondiaux.

Une autre requête me permit ensuite de découvrir que les premiers noms/prénoms qui apparaissent dans la liste sont « Gerard » (27 888 fois), suivit de « Erik » (21 924 fois) et de David (20 624 fois). Une analyse des occurrences dans le texte indiquait ensuite que le prénom « Gérard » était associé à la personne de « Gerard Meijssen » (11 096) faisant l'objet d'un article sur Wikidata[W 42] mais aussi à celle de « David Gerard » (12 717) dont on peut retrouver la page utilisateur détaillée sur Wikipédia[W 43] et que le prénom « Erik » est principalement associé à la personne d'« Erik Moeller » (8 616) présentée dans un article de Wikipédia[W 44]. Ce traitement textométrique m'a donc ainsi permis de repérer les personnes très actives au sein de la liste et même d'en connaitre leurs caractéristiques et leur adresse de courrier électronique, un ensemble d'informations bien utiles pour mes recherches de terrain.

Dans des analyses et fonctions plus poussées, TXM permettra aussi de faire apparaître des illustrations graphiques permettant par exemple de visualiser l'évolution de la fréquence d'un mot au sein des conversations. L'exemple repris ici est celui du mot « harassement » (harcèlement en français) qui évolue donc de la sorte en fonction de son nombre d'apparitions au sein de la liste de diffusion (voir fig 2.5 ci-dessous).

Progression du mot « harassment » dans les archives de la liste de diffusion Wikimédia.
Fig. 1.5. Progressions du mot « harassment » dans les archives de la liste de diffusion Wikimédia. (

Ce premier graphique, m'a donc permis de prendre conscience que la question du harcèlement apparue relativement tôt au sein du mouvement[N 12] est régulièrement et périodiquement sujet à discussion au sein de cette liste de discussion. À la vue de son importance, j'ai donc pas la suite entrepris de parcourir l'ensemble du corpus à la recherche des conversations en sachant que l'outil de recherche de concordance de TXM permet d'afficher les extraits de textes contenant le mot harassment en les listant de manière chronologique et en centrant le texte sur le mot en question (voir figure 2.6 ci-dessous). À la lecture de ceux-ci, j'ai alors constaté que la question du harcèlement rencontrée au niveau de mes observations dans l'espace francophone n'est pas un épiphénomène mais qu'il est aussi connu dans d'autres projets Wikimédia.

Graphique illustrant la recherche en plein texte par concordance du mot harassment dans le corpus tiré de la liste de diffusion archivewikimediaL.
Fig. 1.6. Graphique illustrant la recherche en plein texte par concordance du mot « harassment » dans le corpus tiré de la liste de diffusion archivewikimediaL.

Suite à ces analyses textométriques et de retour sur mon terrain, j'aurai donc porté d'avantage mon attention sur la question de harcèlement. Grâce à de nouvelles expériences et observations, je finis ensuite par illustrer le phénomène d'harcèlement pour en faciliter sa compréhension au départ de mon propre vécu, mais aussi au départ d'un témoignage très documenté publié par une contributrice francophone[W 45]. D'autres analyses textométriques plus poussées[N 13], basé cette fois sur de nouveaux corpus formés au départ des espaces de discussions sélectionnés filtrés en fonction de l'activité de l'utilisatrice me permirent ensuite de comparer son discours avec ce qui s'est réellement passé sur le terrain, et ce dans le but de me rapprocher le plus possible de la réalité des faits[N 14].

5. Une écriture dialogique

Rédiger le résultat de ses recherches ethnographiques au sein même de son terrain d'étude et sous les yeux de ses acteurs en les invitant à relire et à commenter ce que l'on écrit est un procédé d'écriture peu courant en science sociale. Comparée à d'autres types d' « écritures anthropologiques »[B 28] ou « écriture collaborative », l'écriture de cette thèse ne doit pas être assimilée aux « écritures plurielles » dans lesquelles on se met à « écrire avec »[B 29] mais bien à une écriture collaborative et dialogique dans lequel je favorise une collaboration avec les acteurs de terrain au travers d'un dialogue heuristique qui permet confronter mon point de vue « etic » de chercheur aux points de vue « émiques » des acteurs[B 30].

Mondher Kilani parlait déjà d'écriture dialogique dans les années nonante en citant pour exemple les écrits de Philippe Descola[B 31], de Jeanne Favret-Saada[B 32] et les siens[B 33]. Il décrit par ailleurs sa propre expérience comme telle:

« Mon texte n'est pas l'évocation d'une expérience subjective irréductible. Il est autant le produit d'une "vérité" négociée avec les oasiens qu'une construction explicitement adressée à un public lointain pour lequel je reconstruis les différents contextes de cette négociation. »[B 34]

Plus récemment, Frédéric Laugrand mettra au point un système d'atelier de transmission intergénérationnelle des savoirs (ATIS) visant à une coconstruction des savoirs entre des chercheurs et acteurs participants dans une dynamique de transmission à destination des jeunes par le « faire comme si ». Ce processus aura pour but final de produire des documents sous forme de verbatims ultimement validés par les participants[B 35].

En comparaison à ces deux modes d'écriture, il ne sera donc pas tant question dans ce travail d'une production collective du savoir comparable au ATIS, mais bien d'une forme de négociation similaire à celle exprimée par Kilani. Autrement dit, en dehors de certaines corrections orthographiques ou syntaxique, et comme l'explicitait Kilani avant moi il s'agit donc bien ici d' « une écriture dialogique plaçant le témoignage personnel et la voix des autres au centre du récit anthropologique »[B 36] mais sans pour autant donner l'occasion aux autres de participer à l'écriture de ce récit.

De nouveau, et de manière un peu similaire à l'anthropologue Tom Boellstorf, qui dans son étude de Second Life organisait des groupes de discussion au sein de sa maison virtuelle baptisée « Ethnographia »[B 37], ce mode d'écriture dialogique me fut inspirée des pratiques observées sur mon terrain d'étude. Il est en effet coutume au sein des projets Wikimédia d'entamer une discussion dès que des divergences d'opinions apparaissent entre deux contributeurs travaillant sur une même page ou un même sujet. Cet échange écrit se tiendra traditionnellement sur l'une des pages de discussions individuellement accessibles au départ de l'onglet « Discussion » présent en haut de chaque page de contenu.

Étant donné que les pages Web sur lesquelles je rédige cette thèse de doctorat possèdent elles aussi des pages de discussions, j'ai donc profité de ces dernières pour susciter le dialogue avec les membres du mouvement au sujet de mes recherches. Des discussions se sont ainsi établies soit dans un espace de discussion principal[W 46] portant sur l'ensemble de mon travail et spécialement équipé d'un système de discussions structurées afin de faciliter l'expression des personnes qui ne connaissent pas l'usage du wikicode, soit sur d'autres pages de discussions éditables en Wikicode et associées à chaque chapitre de mon ouvrage.

J'ai par la suite incité les acteurs du mouvement à entrer en dialogue au sujet de ma recherche, en postant régulièrement des messages d'invitations sur les principaux espaces de type forum disponibles au sein du mouvement Wikimédia. Cette décision n'aura pas forcément abouti à un nombre exceptionnel d'échanges mais aura par contre engendré un nombre important de consultations puisque la page de Wikiversité reprenant l'entièreté de ma thèse fut visitée au total 3288 fois entre le premier janvier 2020 et le 31 décembre de la même année avec une moyenne de 9 fois par jour et des pics journaliers pouvant atteindre 150 visite[W 47]. Un ensemble de chiffres rassurant pour peu que l'on croie en cet adage bien connu:« Qui ne dit mot consent ! ».

Voici pour exemple le contenu d'une courte discussion titré « Avis de travail en cours » tenue sur le forum principal de Wikipédia communément baptisé « le bistro » par la communauté d'éditeurs. Cet échange fit suite à un message posté le 31 mai 2019 dans le but de lancer une invitation à la relecture de mes travaux[W 48]:

Bonjour,

J'ai entamé la rédaction d'une thèse de doctorat publiée sur Wikiversité et portant sur le mouvement Wikimédia. Le premier chapitre de ce travail consacré à la méthodologie est actuellement prêt à être relu par les personnes actives au sein du mouvement. La mise en forme du texte n'est pas terminée et l'orthographe doit y être déplorable, mais j'aimerais le soumettre à réaction avant un prochain rendez-vous avec mon comité d'accompagnement dans le cadre d'une épreuve de confirmation. J'invite donc toutes les personnes intéressées à réagir librement sur la page de discussion consacré au chapitre. Si le cœur vous en dit, vous pouvez aussi corriger l'une ou l'autre faute d'orthographe durant votre lecture. Je vous en serais très reconnaissant. En vous remerciant d'avance et vous souhaitant une belle journée à tous. Bien cordialement, Lionel Scheepmans Contact Désolé pour ma dysorthographie, dyslexie et "dys"traction. 31 mai 2019 à 01:43 (CEST)

Intéressant, mais, à part l'orthographe, qui écrit la thèse, le doctorant ou la communauté Wikipédia ? – Siren(discuter) 31 mai 2019 à 14:12 (CEST)
Bonjour Siren, Pour répondre à la question:Au niveau de des mots et des phrases, c'est le doctorant. Au niveau de la connaissance et des idées, c'est le doctorant et la communauté, celle de Wikipédia mais aussi celles de tous les projets soutenu par la fondation. Si la question est posée, c'est sans doute que les choses ne sont pas assez claire. Je vais donc tenter de reformuler les choses de façon plus explicite. D'ailleurs cette présente interaction entre nous illustre déjà en partie l'idée d'une construction dialogique de la connaissance. Dans le cadre de mon doctorat, elle ne peut malheureusement pas être similaire à ce qui se passe sur Wikipédia. Ce travail débouche sur un diplôme, et dans le monde académique qui m'entoure, pour se voir attribuer le titre de docteur, il faut défendre seul une thèse réalisée en solo. Ceci dit Jimbo Wales a reçu de mon université le titre de docteur honoris causa, sans avoir écrit aucune thèse. Donc voilà, il y a bien d'autres personnes encore qui en savent bien plus que moi sur le mouvement Wikimédia et ce serait donc idiot et présomptueux de ma part de ne pas les inviter à entrer en dialogue autour de l'écriture de ma thèse. Déjà un grand merci pour les corrections orthographiques et une belle fin de journée ! Lionel Scheepmans Contact Désolé pour ma dysorthographie, dyslexie et "dys"traction. 31 mai 2019 à 23:45 (CEST)
Ouaaah, je vais faire un tour par désœuvrement sur cette page, et chtonk ! scotch. Absolument passionnant, ce truc, je recommande fortement la lecture ! Alors, évidemment, comme toutes les thèses dans un domaine pas mien, c'est tellement concentré que pour mon pauvre esprit va falloir un tit moment pour tout absorber, mais déjà des réflexions fusent.
Par exemple j'adore l'idée de base que l'objet de recherche, ancré dans la vraie de vraie réalité, met en forme les méthodologies et pas le contraire, ce qui est pourtant normalement ce qu'on nous enseigne. Je suis bien d'accord pourtant, nos tendances à déterminer des cadres stricts, bien léchés, universels, etc. ça vient d'une époque (disons depuis le XVIIIᵉ) où on va favoriser la création de catégories avant même de mettre des objets dedans, une volonté de tout régenter, en quelque sorte, de tout classer et universaliser, de produire des cadres vides. Très Newtonien. Peut-être lié à l'ensemble des représentations du temps (le milieu temporel), chais pas.
J'aime aussi, intuitivement, la réflexion sur l'imaginaire et sa force de construction ! Un dernier point sur le premier chapitre (je vois qu'il y a eu plein d'ajouts), il est dit que les sciences sociales ne prétendent pas à définir un ensemble de paramètres absolus qui rendent les expériences reproductibles, contrairement aux sciences autres, dites dures. Mais à mon avis, dans les autres sciences non plus. On y prétend, on prétend faire reproductible, mais c'est juste un outil utile. Les paramètres y sont soumis aux mêmes différences, simplement les sciences dures tendent aussi à des applications et donc veulent être opérationnelles. Un peu comme si on faisait un raisonnement en coupant le chemin à faire en petites étapes (comme Descartes) pour atteindre le but, mais qu'on est bien conscient que le chemin en tant que tel n'existe pas, c'est nous qui l'avons créé pour résoudre le problème.--Dil (discuter) 31 mai 2019 à 23:57 (CEST)
Merci pour ce retour encourageant Dil ! Lionel Scheepmans Contact Désolé pour ma dysorthographie, dyslexie et "dys"traction. 2 juin 2019 à 01:42 (CEST)»

J'aurai enfin autorisé certaines intervention directement au coeur de mon texte et sans qu'une discussion soit nécessaire lorqu'il s'agit de correction orthographiques, syntaxiques et typographiques. Dans d'autre cas relativement rare, il est arrivé aussi que certain lecteur en vienne à corriger une erreure d'encodage dans un de mes tableaux comme ce fut le cas d'une contribution anonyme rectifiant une donnée au sein de mon analyse statistique des finances de la fondation Wikimédia[W 49].

6. Une pratique ethnographique récursive

La discussion de bistro reprise ci-dessus est une première illustration du processus par lequel en faisant appel à une relecture de mes écrits sur Wikimédia par les membres de ce mouvement, je suscite l'apparition de nouveaux évènements qui font l'objet de nouveaux rendus ethnographiques susceptibles, de manière récursive, de produire de nouveaux commentaires. Une telle expérience pourrait être qualifiée d' « ethnographie récursive » si cette expression n'avait pas déjà été utilisée par Amiria Salmond dans le cadre d'une réflexion ontologique au sujet d'un projet de numérisation de trésors tangible et intangible de la culture Maori intitulé taonga.

Selon Salmond, les approches récursives « cherchent à explorer comment l'analyse est façonnée en fonction de la manière dont les objets d'étude arrivent à générer une attention ethnographique »[B 38]. Autrement dit l'ethnographie récursive définie par Salmon représente donc « une simple observation de la configuration ethnographique »[B 39] alors que je définis pour ma part mon expérience ethnographique au sein du mouvement Wikimédia plutôt comme une méthode de travail. Pour cette raison, je distinguerai donc l'expression « ethnographie récursive » de Salmond à celle de « pratique ethnographique récursive » que je ferai mienne.

essin récursif d'une femme entrain de se dessiner dans la situation où elle se trouve.
Fig. 1.7. Dessin récursif d'une femme qui se dessine en train de dessiner la situation dans laquelle elle se trouve à l'instant présent où elle se dessine. (source:https://w.wiki/$eu)

Un autre exemple de pratique ethnographique récursive apparaîtra au sein de mes recherches lorsque m'est venu l'idée de réécrire l'article Wikipédia traitant du Mouvement Wikimédia[W 50] pour d'importer mon travail au sein de ma thèse de doctorat[N 15]. Avant son importation, j'avais pris la peine de proposer l'article au label de bon article[W 51] dans le cadre d'un processus d'évaluation établit par les éditeurs de Wikipédia. Son évaluation se sera déroulé sur une page de discussion associée à celle de l'article et aura duré 15 jours (du 6 au 20 février 2020). Elle fut l'occasion pour les participants de partager leurs avis et de justifier leurs votes[W 52].

Bien que la candidature fut rejetée[N 16], l'évènement aura considérablement augmenté l'audience de l'article[W 53] et de sa page de discussion[W 54]. Cette dernière n'aura été le siège que d'une dizaine d'échanges entre les contributeurs et moi-même portant respectivement:sur la candidature prématurée de l'article, sur la présence de nombreuses fautes d'orthographe, et surtout sur la quantité disproportionnée de sources primaires au sein de l'article[W 55]. Ces discussions constituèrent toute foi un matériel ethnographique précieux que je repris dans mon travail d'écriture. Celui-ci étant dialogique, il produit de nouvelles discussions qui fournissent à leur tour de nouvelles observations ethnographiques potentiellement reprises dans mon travail d'écriture et ainsi de suite.

En plus de produire un surplus d'observations ethnographique, cette pratique ethnographique récursive aura pour autre avantage de limiter les risques de « violence épistémique » qui furent mises en évidence au sein des études portant sur la subalternité. Il est en effet possible que certains chercheurs « ne tolèrent pas les épistémologies alternatives et prétendent nier l'altérité et la subjectivité des Autres »[B 40], les acteurs du mouvement Wikipédia dans notre cas de figure. Sous une autre forme, cette violence peut aussi apparaitre dans les questions posées par un chercheur ou lorsque ce dernier aborde des sujets qui ne sont pas souhaités[B 41].

Dans le cadre de la pratique ethnographique récursive appliqué dans cette étude et de l'écriture dialogique qui en est indissociable, il me semble que ce type de violence pourrait rapidement être détectée et signalées par les acteurs concernés. Pour renforcer cette garantie, j'ai donc veillé à notifier toutes les personnes citées dans mon travail d'écriture pour qu'elles puissent réagir aux propos tenus qui les concerne. Afin de respecter le souhait d'anonymats des personnes actives sous le couvert d'un pseudonyme, j'ai aussi pris la peine de ne jamais relier ces pseudonymes à une identité réelle dès lors que cela n'aura jamais été fait précédemment au sein des projets. À nouveau, la relecture de mon travail par les personnes concernées leur permettra de réagir en cas de besoin.

Il serait malhonnête enfin de cacher que la pratique ethnographique récursive au sujet et au sein de l'espace Web apporte aussi malheureusement son lot d'inconvénients. D'un côté, cela nécessite des compétences techniques plus élaborées et plus de temps d'investigation comparé à la pratique d'une ethnographie classique et sa rédaction sur un traitement de texte. De l'autre et plus particulièrement dans le cadre d'une thèse de doctorat, l'acquisition de ces compétences donnera toujours envie d'aller plus loin dans l'utilisation du potentiel offert par le numérique, mais avec ce risque indissociable de s'éloigner des attentes, habitudes, voir préjugés du milieu universitaire chargé d'évaluer son travail. En ce qui me concerne et dans le cadre de cette présente étude, s'ajoutent encore les problèmes liés à un double terrain, à la fois en ligne et hors ligne, dans les deux cas multi-situé.

7. Un terrain d'étude peu homogène et propice à l'auto-ethnographique

Si l'étude du mouvement Wikimédia peut apparaitre sous certains aspects, sans limite au niveau du temps et très riche au niveau des procédés d'écriture, elle m'est cependant apparue limitée dès lors que l'on s'intéresse à certains espaces très peu développés. L'association Wikimédia Belgique par exemple créée en 2014, rassemblait seulement une douzaine de membres sur quarante lors de sa première assemblée générale annuelle organisée par les 6 membres de son conseil d'administration[B 42]. Cinq ans plus tard en 2020, lors de mon départ du conseil, celui-ci se voyait réduit à 3 personnes[W 56], un président issu de la communauté flamande de Belgique, une Française et un Hollandais, tous préoccupés par le manque de participation et d'engagement au sein de l'association. Avec sa trentaine de membres effectif en 2020[W 18], le mouvement Wikimédia au niveau de la Belgique ne constituait donc pas à mes yeux une organisation suffisamment grande pour faire l'objet d'une recherche doctorale.

Photo du groupe de conversations mondiales de la stratégie du mouvement Wikimedia (5 décembre 2020)
Fig. 1.8. Photo du groupe de conversations mondiales de la stratégie du mouvement Wikimedia du 5 décembre 2020 (source:https://w.wiki/$eX)Petit jeu... Où se trouve l'auteur de ce travail de recherche parmi ces 100 photos ?

Je fus confronté à une situation similaire en ligne au niveau des projets Wikimédia lorsque j'ai eu l'idée de baser mon travail de fin d'étude de master en anthropologie sur une observation participante au sein du projet Wikipédia en wallon. La proximité culturelle et la connaissance de la langue m'avait attiré vers cette communauté, mais malheureusement je me suis vite rendu compte que les deux administrateurs qui assumait la maintenance du site et les cinq à dix personnes qui l'éditaient plus de cinq fois par mois [W 57] ne pouvait pas être matière suffisante à mon projet.

Cependant, alors que l'activité au sein du mouvement Wikimédia apparait très diffuse par endroits, elle peut aussi s'avérer très dense dans d'autres. Hors ligne par exemple, il existe deux grands pôles d'activité que représente la fondation Wikimédia avec plus de 450 employés[W 6] et l'association Wikimédia Deutchland, la première à avoir vu le jour en 2004, qui rassemble en 2020 plus de 80 000 membres[W 58] et 120 employés[W 59]. Dans l'espace numérique du mouvement, on peut aussi comparer au projet wallon, le projet Wikipédia en français qui comprend pour sa part près de 160 administrateurs et plus de 20 000 éditeurs ayant contribué au projet dans les 30 jours qui ont précédé le 15 janvier 2021[W 60].

Les projets Wikipédia, pareillement aux autres projets Wikimédia, affichent donc une grande disparité de taille au niveau de ses versions linguistiques. C'est ainsi qu'en date du 22 octobre 2020, 18 versions linguistiques de Wikipédia avec plus d'un million d'articles, 50 avec plus de 100 000, 83 avec plus de 10 000, 119 avec plus de 1000, 34 avec plus de 100 et 10 avec moins de 10[W 61]. La situation hors-ligne du mouvement fait aussi preuve d'une telle disparité avec une quarantaine d'associations nationales de tailles variables et dont le nombre de membres peut varier entre une vingtaine et plus de 80 000 en octobre 2020[W 4].

Tant hors ligne qu'en ligne, Wikimédia apparait donc comme un mouvement social très peu homogène et « multi-situé »[B 43] propice aux « désarrois de l'ethnographe »[B 44] tel que celui décrit par Christophe Lazaro dans son ethnographie des pratiques d'échange et de coopération au sein de la communauté Debian:

« paysage réticulaire aux multiples dimensions, sa propension à la délocalisation rend illusoire toute observation strictement locale ; l'hétérogénéité des acteurs empêche d'appréhender dans son ensemble la portée de certains événements ; […] la multiplicité des canaux de communication et des flux qui les parcourent finit par créer des enchevêtrements subtils qu'il s'avère difficile de démêler »[B 45].

Mais n'est-ce pas dans les zones d'inconfort que l'on devient le plus créatif ? En conclusion de sa propre aventure ethnographique en ligne, Jeanne Drouet répond à cette question en concluant qu'il est « possible d'affirmer que le numérique peut donner lieu à d'autres types d'expérimentations, tout aussi éclectiques et atypique les une que les autres »[B 46]. La découverte d'une pratique ethnographique récursive en était une de toute évidence, son rendu auto-ethnographique en sera peut-être une autre.

En raison du caractère réticulaire et peu homogène de mon terrain d'observation, il m'est apparu à la fois difficile et peu pertinent de baser mon récit sur des entretiens compréhensifs[B 47] issus d'un nombre limité d'informateurs d'origines et de cultures très différentes. Intuitivement, j'ai pensé que cela m'exposerait à un trop grand risque d' « encliquage »[B 48] au sein d'un ou plusieurs groupes d'acteurs qui aboutirait à coup sûr à une représentation biaisée du mouvement et pour le moins statistiquement injuste. Cette intuition de fausse route fut par ailleurs renforcée par la lecture d'un travail sociologique dans lequel j'apprenais que la communauté Wikipédia était « bien loin de l'image d'Épinal qui voudrait que les participants à une activité numérique soient interrogeables aisément »[B 49].

Pauvre en récits de vie en provenance des acteurs de terrains, mais riche d'expériences dialogiques et participatives, j'ai donc au fil du temps et de mes lectures finit par penser à l'option du récit autoethnographique[B 50] comme fil conducteur de mon travail de restitution de donnée de terrain. Un tel choix comportait évidemment le risque de voir ma propre histoire devenir insidieusement le sujet principal de mon compte dans un mauvais réflexe « complaisant, narcissique, introspectif et individualisé »[B 51]. Pour éviter cet écueil, j'ai donc veillé tout au long de mon travail d'écriture à ce que le récit de mes expériences accorde toujours plus d'attention à l'environnement et aux faits qui les entourent plutôt qu'à ma propre personne. En adoptant ce principe, je me suis aussi rappelé que Mike Singleton affirmaient pour sa part que narrer des expériences représentait « le plafond et non pas seulement le plancher de l'anthropologie » à cette condition cependant concernant les acteurs de terrain:« Décoder leurs codes et les recoder dans les miens, oui. Prendre les miens pour décisifs ou définitifs, non »[B 52].

Le risque d'égocentrisme une fois écarté, je vis dans le récit auto-ethnographique l'avantage de rendre mon discours plus accrocheur. Il m'encourageait aussi à utiliser la première personne du singulier au lieu du nous de modestie (ou de fausse modestie) trop désuet à mon goût. Faire part au lecteur de ma propre expérience sans en faire mon objet d'étude, était aussi une belle manière d'assumer pleinement mon regard subjectif porté sur le mouvement Wikipédia tout en endossant cette posture réflexive bien connue des anthropologues. Cela me permit enfin de ne pas cacher mes propres « sensibilités »[B 53] parfois « très proche »[B 54] de celles des acteurs Wikimédiens dont je m'estime faire partie aujourd'hui.

8. Une induction qualitative basée sur des faits plutôt que des dires

L'hypoitético-déduction et l'hypotético-induction sont deux méthodes utilisées en sciences sociales. La première débute par une question de départ comme guide à la récupération ou constitution de modèles et d'hypothèses et concepts. Ceux-ci sont ensuite articulés en dimensions et composants dans le but de les vérifier ou infirmer à l'aide d'un ensemble d'indicateurs. La seconde méthode au contraire fera le trajet inverse et débutera par une observation et la production d'indicateurs empiriques qui permettront seulement par la suite de construire ou récupérer des concepts, hypothèses, dans le but éventuel de produire ou de confirmer un ou plusieurs modèles théoriques[B 55].

Par tradition peut-être ou en raison de son histoire et de certaines convictions partagées, la méthode inductive fut celle choisie par les anthropologues. Elle fut aussi mon choix, influencé par mon environnement de travail très certainement, mais aussi comme nous le verrons bientôt en raison de nombreux biais cognitifs qui peuvent se développer au départ de préjugés de départ, peu importe qu'ils soient issus d'autres études prestigieuses, de concepts et hypothèses savamment produites ou encore de modèles théoriques inébranlables.

L'anthropologie est aussi une discipline où l'on s'intéresse davantage aux aspects qualitatifs que quantitatif durant l'observation de son terrain d'étude. Afin de garantir une certaine « rigueur du qualitatif », Olivier de Sardan préconise dans les enquêtes ethnographique de produir des « indicateurs qualitatifs » qu'il intitule « descripteurs » et définit de la sorte:

Chaque enquête produit ses propres descripteurs : déterminer des thèmes de " séquence de vie " à recueillir, mener des enquêtes systématiques sur la sémiologie populaire, organiser une série précise d'observations ciblées, se focaliser sur quelques acteurs-clés éminents ou obscurs, faire un panorama approfondi des associations existantes, choisir des conflits significatifs… Dans les études comparatives multi-site, de plus en plus nombreuses, la construction de descripteurs communs est par ailleurs indispensable pour permettre une certaine homogénéité des données produites, et assurer ainsi leur comparabilité.[B 56]

Tous ce indicateurs apparaitrons donc comme le substrat de cette étude. Vu l'ampleur du mouvement et la quantité insondable d'indicateurs qu'il est possible de produire, je n'aurai pas pris l'option, bien qu'elle possible, de faire le chemin inverse de l'étude déductive qui consisterait à produire dans un ordre chronologique de nouveaux concepts, hypothèses et théories anthropologiques. Cette idée m'était venue à l'esprit en cours d'écriture, mais elle est finalement apparue impossible au vue de la quantité de travail et de pages que nécessite déjà la description syntétique du mouvement Wikimédia.

En adition à ce précédent manquement, on peut aussi regretté l'absence d'interview ou de sondage au sein de la communauté Wikimédia dans le cadre de ce travail. En me faisant ce reproche à moi-même au cours de mon enquète de terrain, je me suis demandé si l'on pouvait vraiment se fier au discours des acteurs pour se faire une représentation du réel ? L'histoire de la socio-anthropologie nous a en effet enseigné que se fier au dires des acteurs de terrain pouvait dans certains cas produire des omissions voir des erreurs flagrantes par rapport à la réalité des choses.

Parmi les exemples les plus connus figurent les travaux de Marcel Griaule en pays Dogon, et notamment son ouvrage intitulé Dieu d'eau : entretiens avec Ogotemmeli (Griaule 1948)[B 57] contesté par Wouter Eildert Albert van Beek (1991)[B 58]. Comme autre exemple dans le milieu anglophone cette fois, on trouve aussi les travaux de Margaret Mead dont elle rend compte dans son ouvrage Coming of age in Samoa[B 59]. Critiqués à maintes reprises, les résutats de cette recherche auront effectivement été remis en cause par Serve Tcherkésoff lors d'une enquète subsécente qui permis de savoir que la chercheuse « habitait au poste américain de l'île et conduisait des entretiens, par interprètes, avec une cinquantaine de jeunes filles »[B 60]. Se fier de la sorte à ce que l'on entends lors d'entretiens individuels revient donc à prendre le risque de reproduire un mythe plutôt que de faire par du réel[B 61].

Malgrès les prises de conscience suscitées au sein de la discipline anthropologique par ces deux importantes polémiques, le questionnement sur la fiabilité du discours des acteurs restera toujours d'actualité avec pour exemple les travaux de Thierry Boissière qui pratique en raison des risques de conflits armés sur son terrain une « socio-anthropologie à distance » avec des « informateurs skype » dont les propos sont parfois difficiles à vérifier ou recouper (Boissière, 2015, p.124)[B 62]. Une situation tout à fait à l'antipode de ma propre expérience puisque de mon côté il m'est loisible d'observer librement, en temps réel ou de manière asynchrone, clique par clique, l'archivage presque complet tous ce qui se passe dans la partie numérique de mon terrain d'observation.

D'un côté donc, un chercheur qui n'y a d'autre choix que d'accorder une certaine confiance aux dires de ses informateurs et se soumettre ainsi aux risques du « syndrome narratif »[B 63] et du « reflet déformé du réel »[B 64] tout en essayant de recouper comme il peut ce qu'il récolte avec d'autres sources tels que les communiqué de presse ou ce qu'il peut lire sur les réseaux sociaux, de l'autre, mon terrain que l'on pourrait presque qualifier d'holoptique tant il me fut possible d'accéder directement au réel de réféence sans devoir passer par la collecte d'information lors d'entretiens individuels ou collectifs.

Quant à la question de réaliser des sondages au sein du mouvement et de produire mois même des indicateurs statistique, je n'en n'ai pas non plus ressenti de nécessité puisqu'il me fut aussi loisible de récupérer le travail précédement fournit par la fondation Wikimédia et de nombreux chercheurs actifs au sein du mouvement. En réalité la profusion de ces données est tel que j'ai trouvé plus pertinent de me pencher sur leurs évolution dans le temps plutôt que d'en produire moi-même de nouvelles avec un expertise beaucoup moins grande.

9. Un questionnement progressif et une ignorance de départ

Un dernier reproche que l'on pourrait peut-être faire à présent à mon travail de recherche serait qu'il n'aura pas fait l'objet d'une question de départ. A vrais dire, j'ai déjà expérimenté la question de départ dans le cadre d'un travail sociologique et hypothético-déductiif qui avait pour but de répondre à la question : « Un site de rencontres crée ou dévoile-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? »[B 65]. Cette approche me permit d'aboutir rapidement et de manière très objective à une question portant sur une caractéristique bien précise de la communauté que j'avais décidé d'observer. Cependant, ma motivation première dans l'étude du mouvement Wikimedia est tout autre et ne pouvait répondre à une question de départ bien précise.

Ceci ne m'a pas pour autant empêché de me poser de nombreuses questions tout au long de ma découverte du mouvement et nombre d'entre elles d'ailleurs aura fait l'objet d'un travail universitaire[W 62][N 17]. En rédigeant ces travaux, je me suis effectivement demandé si Wikipédia n'était pas « une démocratie à deux vitesses »[B 66] ou « un nouveau média de colonisation culturelle occidentale »[B 67] et si aborder le projet sous la « métaphore du jeu »[B 68] pouvait être une approche heuristique. J'ai ensuite tenté de savoir si la « démocratie et la responsabilité sociale »[B 69] était présente au sein du projet encyclopédique et si l' « anonymat des contributeurs y était désirable »[B 70]. Concernant plus spécifiquement le mouvement Wikimédia, je me suis enfin posé des questions sur de probables « dérives éthiques »[B 71] et sur la manière d'y « inclure la culture orale »[B 72] et d'y développer une « économie plus juste »[B 73]. A vrai dire, mon questionnement fut tel qu'il finit par me pouser à écrire une Trilogie pour un monde juste et sain[B 74] dans je me questionne sur les conditions d'émancipation des êtres humains au travers cette fois d'un travail personnel.

Toutes ces questions me sont donc parvenues au cours de mon parcours d'observation et au départ d'une complète ignorance du mouvement Wikimédia. Pour tout dire, lorsque j'ai débarqué sur Wikipédia en tant que contributeur, cette ignorance était telle, qu'il m'a fallu tout un temps pour comprendre que le premier message reçu[W 63] sur ma page de discussion[N 18] avait été postés par un bot informatique[N 19]. D'ailleurs en visitant la page utilisateur de Salbot, un autre robot informatique qui avait réagi à mes premières actions sur Wikipédia, j’étais tombé sur un message d'accueil qui me semblait incompréhensible au premier abord (foir figure 1.3 ci-dessous)[W 64]. Au moment de sa lecture, je ne savais effectivement pas ce qu'était un bot et il me fallut donc faire quelque recherche pour comprendre ce qu'il m'arrivait.

Avec un peu d'autodérision, je vois dans cet épisode un lamentable échec au test de Turing[B 75] qui me fut soumis par le projet Wikipédia lors de mon arrivée. Mais ceci dit, si je n'avais pas vécu cette expérience, je n'aurai probablement pas non plus compris de la même manière comment l'abandon de la participation de nouveaux arrivants aux projets Wikimédia pouvait être liée à l'arrivée de robots de maintenances[N 20]. Mon ignorance de départ m'avait ainsi permis de vivre moi-même cette expérience de nouvel utilisateur par ce fait de mieux la comprendre.

ATTENTION:BOT MÉCHANT

Ce bot ne respecte pas les trois lois de la robotique.
Vandales:passez votre chemin et ne touchez pas à cette page !

Fig. 1.8. Message d'accueil situé sur la page utilisateur de Salebot un robot informatique chargé de gérer les actes de vandalismes sur Wikipédia. (source: https://w.wiki/$ev)

Ce petit exemple illustre pourquoi il m'a semblé intéressant de débuter un terrain d'observation en toute ignorance de ce qui s'y passe. De plus, je suis aussi persuadé qu'une hypothèse de départ peut exposer le chercheur à une perception sélective de la réalité qui pour susciter l'apparition d'un biais de confirmation. Une théorie retenue par simple effet de mode parfois, peut je crois susciter un désir de rationalisation et de réification propice à des corrélations illusoires pouvant être renforcées par l'effet Einstellung[B 76]. De manière générale, il semble d'ailleurs que toute connaissance antérieure à une observation de terrain risque de faire apparaitre de nombreux biais cognitifs[N 21] tel que l'erreur fondamentale d'attribution, réputée très puissante dans la culture occidentale[B 77]. Dans certains cas externes enfin et selon la personnalité du chercheur et la quantité de préjugés qu'il dispose, une certaine illusion de connaissance asymétrique risque aussi de voir le jour dans le cadre d'une violence épistémique déjà précédemment décrite.

Plongé dans une « anthropologie du proche »[B 78], ou lorsque l'on a déjà accumulé une connaissance passive du terrain durant d'autres expériences de recherches par exemple, il serait bien entendu impossible d'effacer la présence du moindre préjugé de sa mémoire. Par chance je dirais, ce ne fut pas ma situation dans le cadre de cette étude, puisque qu’en tout et pour tout, ma seule expérimentation de l'univers Wikimédia avait été de vérifier s'il était vrai que tout le monde pouvait modifier Wikipédia. Dans ce réflexe de curiosité expérimenté par bien d'autres personnes je pense, j'en étais même venu à créer un nouvel article au sujet d'un petit groupe d'étudiants que j'avais réunis dans le but de promouvoir les logiciels libres au sein de mon université.

Ce groupe appelé « Copyleft ULB » aura disparu au même titre que son article encyclopédique et en raison de manque flagrant de notoriété. Si j'en parle à l'instant, c'est pour signaler que j'avais déjà développé une certaine adhésion à la culture libre avant le démarrage de mon observation participante au sein du mouvement Wikimédia. Il est donc probable que celle-ci a influencé ma perception du mouvement Wikimédia même s’il m'est difficile de m'en rendre compte aujourd'hui. Ce que je peux affirmer par contre, c'est que ma connaissance du mouvement du logiciel libre m'aura permis sans aucun doute, de mieux cerner les origines profondes du mouvement Wikimédia qui seront présentés en détails dans le troisième chapitre de ce travail. Mais avant cela voici dans ce prochain chapitre une présentation détaillée de l'organisation globale du mouvement Wikimédia qui pourra office de carte topographique pour éviter de se perdre dans les dédales de cette organisation.

Notes et références

[N]otes

  1. Mon observation participante au sein du mouvement Wikimédia a débuté le 26 février 2011, jour où j'ai créé un nouveau compte utilisateur dans le projet Wikipédia francophone dans le but d'afficher mon identité d'étudiant de master en anthropologie réalisant son travail de fin d'étude sur la communauté des contributeurs actifs au sein du projet.
  2. À côté de mes quatre ans activités doctorales prenait place d'autres priorités tels que prendre soin de mon fils et de mon entourage.
  3. Mon parcours doctoral n'a malheureusement pas pu faire l'objet d'un financement. Le délai entre la fin de mon master et le début de mon doctorat était trop long pour que je puisse déposer ma candidature au fond national de recherche scientifique (FNRS). Parallèlement, les recherches au niveau d'autres organismes ont été infructueuses. Par la suite, mes deux dossiers de candidatures pour un fond de développement pédagogique au sein de mon université (FDP) furent rejetés tout comme de nombreuses demandes de financement au sein du mouvement. Les seuls financements que j'ai pu obtenir furent quelques remboursements de frais de transport en Belgique lors de diverses réunions ou ateliers, et de manière plus conséquente, une bourse de Wikimedia Suisse qui me permis de participer sans frais à ma première rencontre internationale Wikimania de 2014, une autre en provenance de l'association française qui me permis d'assister à celle de 2016 et une dernière de l'association belge pour l'édition 2019.
  4. En plus du français comme langue maternelle, les seules langues dans lesquelles je peux communiquer plus ou moins aisément sont l'anglais et le portugais.
  5. L'ensemble des fichiers que j'ai importés est accessible sur la page:https://commons.wikimedia.org/wiki/Special:ListFiles?limit=500&user=Lionel+Scheepmans
  6. Lorsque des pages Web affichent des graphiques ou tableaux mis à jour en temps réel par exemple, ou lorsqu'un site l'interdit, l'archivage devient alors malheureusement impossible.
  7. Cet exemple choisi correspond à l'hyperlien pointant vers l'archivage du 5 décembre 2020 de la page principale de ce travail de recherche. L'adresse permettant l'accès direct à la dernière version mise à jour sur Wikiversité est donc:https://fr.wikiversity.org/wiki/Recherche:Imagine_un_monde
  8. Cette licence creative commons représente donc une véritable aubaine pour les chercheurs et surtout pour les statisticiens comme pourra en attester l'existence d'une multitude de sites web présentant des analyses effectuées parfois en temps réel au départ de données récoltées sur les sites Wikimédia via une interface de programmation d'application (API). À leurs tours, licence oblige, ces analyses statistiques sont publiées sous licence CC.BY.SA et reviennent donc disponibles pour les chercheurs sous les mêmes conditions que celles évoquées précédemment.
  9. Pour plus de détails au sujet de cette analyse voir annexe 3:Statistical analysis of Wikimedia Foundation financial reports - Wikiversity
  10. Je reviendrai sur cette information contradictoire dans le courant du chapitre 6.
  11. Publiés sur des sites Web séparés ou parfois intégrés dans certaines pages des projets éditoriaux, ces projets statistiques bénéficient la plupart du temps d'une interface de programmation d'application (API) qui permet une automatisation de la récolte et du traitement des informations. Les résultats statistiques produits par ces traitements seront aussi publiés sous licence CC.BY.SA.
  12. À noter que interprétation de ce graphique doit se faire en tenant compte que la courbe illustre l'addition du nombre d'apparition. Une position verticale signifie donc une grande apparition du mot tandis qu'une courbe parfaitement plate signifie que le mot n'apparaît pas durant cette période.
  13. Pour ne pas alourdir cette section, une présentation plus approfondie des requêtes syntaxiques, notamment type SQL, rendue plus puissante grâce à une lemmatisation des corpus sera détaillée en annexe.
  14. La question de harcèlement sera traitée plus en détails dans le chapitre 5 consacré à la vie communautaire Wikimédia.
  15. Je profite de l'occasion pour anticiper une éventuelle discrétisation de mon travail au départ d'une accusation d'auto-plagiat, utilisé dans certains milieux académiques pour condamner la récupération de ses propres écrits dans un autre contexte d'édition dans le but d'accroitre son nombre de publications. L'intérêt pour l'auteur étant bien entendu de faire croire à une plus grande expérience d'écriture dans le cadre d'une candidature à un post académique ou un financement quelconque. Il se fait cependant que la rédaction de l'article encyclopédique ne sera jamais, à tort ou à raison, considérée comme une production scientifique et qu'elle ne fera donc jamais l'objet d'une reconnaissance quelconque en milieu universitaire. Son écriture par contre aura représenté une charge de travail importante dans le but de répondre aux attentes éditoriales de Wikipédia qui n'ont rien en commun avec celles établies pour l'écriture d'une thèse de doctorat. Sur Wikipédia, il fut me fut par exemple reproché d'utiliser trop de sources primaires, alors que ces sources sont au contraire très attendues dans le cadre d'un travail socio-anthropologique.
  16. À la clôture du vote, le label ne fut pas attribué puisque que seulement 4 des 9 personnes votantes étaient en sa faveur alors que la labellisation requière 66 % de votes favorables et au moins 5 votes positifs.
  17. Tous ces travaux produits durant un master en anthropologie, un certificat en éthique sociale et économique et ce récent parcours doctoral, tout comme ce présent ouvrage et bien d'autres travaux encore, furent publiés dans l'espace recherche du projet Wikiversité francophone pour être ensuite référencé sur ma page d'utilisateur commune à tous les projets Wikimédia conjointement au résumé toute ma participation au sein du mouvement. Une fois son compte créé sur les projets Wikimédia, il est en effet possible d'éditer librement une page de présentation tant que son contenu est en lien avec le mouvement Wikimédia. Pour les versions imprimées de cet ouvrage, une copie de ma page de présentation au sein des projets Wikimédia sera disponible au niveau des annexes.
  18. Sur les projets Wikimédia, un espace de discussion personnel constitué d'une page web est créé lors de l'ouverture d'un nouveau compte utilisateur. D'autres fonctionnalités offertes aux utilisateurs enregistrés seront vues en détails dans les prochaines sections de cet ouvrage.
  19. Un bot informatique est un agent logiciel automatique ou semi-automatique qui interagit avec des serveurs informatiques.
  20. La réduction de la participation des nouveaux arrivant sera illustré plus en détails dans la partie de cet ouvrage consacré à l'histoire du mouvement.
  21. En parcourant la catégorie biais cognitif sur Wikipédia, bon nombre d'entre eux semblent applicables à notre cas de figure:biais d'attention, de cadrage, de conformisme, d'anticonformisme, d'équiprobabilité ou effet de halo et de primauté.

[B]ibliographie

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  12. 1 2 Jean-Pierre Olivier de Sardan, La rigueur du qualitatif :les contraintes empiriques de l'interprétation socio-anthropologique, 2017 (ISBN 9782872098972) (OCLC 1041428324), p. 94
  13. Jean-Pierre Olivier de Sardan, La rigueur du qualitatif :les contraintes empiriques de l'interprétation socio-anthropologique, 2017 (ISBN 9782872098972) (OCLC 1041428324), p. 99
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  16. Jean-Pierre Olivier de Sardan, La rigueur du qualitatif:les contraintes empiriques de l'interprétation socio-anthropologique, 2017 (ISBN 9782872098972) (OCLC 1041428324) [lire en ligne], p. 28
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  19. Ibidem
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[V]idéographie

  1. « 2ème vidéo d'une série de 20 vidéos réalisées dans le cadre du second WikiMOOC (édition 2017) », de Awasagaga, 2016 [présentation en ligne], passage:4 min 4 sec
  2. « L'encyclopédie Wikipedia résiste-t-elle à la manipulation ? », de Sonia Devillers sur France Inter, 2019 [présentation en ligne], passage:14 min -

[W]ebographie

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Chapitre II. Organisation du mouvement Wikimédia

Bienvenue à bord de ce vaiseau ! Vous allez bientôt découvrir pourquoi en 2011 lors du dixième anniversaire du projet Wikipédia, le mouvement Wikimédia fut comparé à une galaxie[B 1] (voir figure 2.1 ci-dessous). Faite moi confiance. Je parcours son espace en ligne depuis 2011 lorsque je me suis joint à la communauté des contributeurs actifs sur ses projets éditoriaux. Ce fut le début d'une première découverte captivante dans lequel s'ouvrait devant moi de nouveaux espaces au fur et à mesure que je cliquais sur les liens présenté par mon navigateur Internet. Lors d'une première étape de navigation, j'aurai d'ailleurs produit une étude portant sur la communauté active au sein du projet Wikipédia francophone que je vous conseil de lire si vous voulez en savoir plus sur la quatrième planète la plus active de l'espace numérique Wikimédia[réf. nécessaire].

Tout en poursuivant mon activité d'Internaute, je me suis ensuite lancé dans la découvert de la sphère hors ligne de la galaxie Wikimédia. Ce fut dans le courant de l'année 2012 lorsque après avoir décidé de rejoindre l'équipe des membres fondateurs de l'association Wikimédia Belgique. Bien que ces deux espaces évoluent chacun dans un environnement bien distinct, ils me sont toujours apparus fortement interconnectés. Il y a en effet beaucoup de personnes comme moi qui sont actives dans chacune de ces deux sphères, mais il faut aussi savoir que toute la galaxie ne répond qu'à une seule mission : « apporter au monde des contenus éducatifs gratuits. Grâce à divers projets, chapitres et à la structure de soutien de la Wikimedia Foundation à but non lucratif, Wikimedia s'efforce de créer un monde dans lequel chaque être humain peut partager librement la somme de toutes les connaissances. »[W 1],[N 1]

Représentation graphique de la galaxie Wikimédia faite par l'association Wikimédia France à l'occasion du dixième anniversaire de Wikipédia.
Fig. 3.1. Représentation graphique de la galaxie Wikimédia faite par l'association Wikimédia France en 2011 à l'occasion du dixième anniversaire de Wikipédia[B 2] (source : https://w.wiki/32Ga).

1. Introduction à l'espace numérique du mouvement Wikimédia

L'espace numérique Wikimédia le plus connu du grand public est certainement certainement Wikipédia. Mais qui sait qu'en 2020, le projet Wikipédia disponible en plus de 300 versions linguistiques[W 2] et qui sait surtout que la Wikimedia Foundation tour de contrôle du mouvement héberge aussi plus de 600 autres sites web répartit pour la plupart en différentes versions linguistique d'une quinzaine de projets frères de l'encyclopédie libre[W 3] ? Le 23 octobre 2020, c'est ainsi pas moins de 917 sites web qui était hébergé par le mouvement Wikimédia dans le but de diffuser un total approximatif de 430 millions de pages Web[W 4], deux chiffres bien sûr en constante évolution[N 2]. Qui sait enfin que le nombre de personnes ayant contribué au moins une fois sur l'un de ces sites peut varier de 113 pour le dictionnaire en niha à 40 167 243 pour le projet Wikipédia en anglais en date du 25 janvier 2021[W 5] ?

Qui sait aussi que chacun de ces sites fonctionne sur un système de gestion de contenu différent et avec des règles d'utilisation potentiellement distinctes produites par des communautés de contributeurs autonomes[B 3] ? Le projet Wikipédia germanophone par exemple, possède des règles beaucoup plus strictes que le projet francophone. Le fair use n'y est pas d'application, les ébauches d'article ne sont pas conservées et le bannissement d'utilisateur nécessite un vote public à la majorité des deux tiers[W 6]. Qui sait enfin qu'en 2010, lors d'une comparaison entre 74 projets Wikipédia, 74 % des articles encyclopédiques n'existaient que dans une seule version linguistique[B 4] ? Devant tant de sites web, il est donc indispensable de faire un classement par fonction dans le but de distinguer les projets de contenu, de sensibilisation, d'administration et de développement technique,[W 7] mais aussi de communication avec l'extérieur du mouvement et de gesion des demandes par courriels.

2. Les projets de partage de la connaissance

Il existe donc à côté de Wikipédia tout un ensemble de projets destinés au partage de connaissances. On trouve parmi ceux-ci certains projets multilingues comme le projet Wikispecies. D'autres projets en plus d'être multilingues sont aussi centralisateurs de contenus qui s'affichent dans les autres projets Wikimédia sans pour autant devoir les dupliquer. Dans ce dernier cas de figure, se trouve le projet Wikimedia commons chargé de centraliser les fichiers image, audio, vidéo, etc[V 1]. Il y a ensuite le projet Wikidata qui centralise des informations factuelles dans une immense base de données sémantique éditable de manière automatisée[B 5]. Les projets Wikimedia Incubator et Beta-Wikiversity sont eux aussi multilingues, mais seulement destinés cette fois à la création, au test et au lancement respectif de nouveaux projets éditoriaux et de versions linguistiques[B 6].

Chaque année, de nouvelles versions linguistiques et de nouveaux projets éditoriaux sont donc susceptibles de voir le jour. Le projet WikiJournal, récompensé de l'Open Publishing Awards en 2019[W 8], espère par exemple de recevoir le consentement du conseil d'administration de la fondation lui-même en attente d'une évaluation de son personnel pour pouvoir lancer son site[W 9]. Parmi les demandes, certains projets tel que WikiLang[W 10] reçoivent des réponses négatives alors que d'autre comme Abstract Wikipedia en attente d'un logo définitif[W 11], a déjà reçu leur autorisation de s'implanter au cœur du projet Wikidata en mai 2020[W 12] dans le but d'éditer des articles informatifs qui pourront être automatiquement traduits dans toutes les langues[B 7].

Tous les projets de partages de contenu actifs en début d'année 2021 sont repris sous le tableau ci-dessous. Ils sont tous libres, collaboratifs, indépendant dans leurs gestions, principalement soumis à la licence CC. BY. SA et reposent toujours sur des logiciels MediaWiki séparés au niveau de l'infrastructure informatique[B 8]. En dehors de cette liste, de nouveaux projets sont constament proposés à la création sur une page du projet Meta-Wiki[W 13] alors que d'autres sont proposés à la suppression sur une autres page du même site[W 14].

Tableau de synthèse des projets éditoriaux du mouvement Wikimédia avec leurs logos[N 3]
Accueil de Commons
Wikimédia Commons est une médiathèque sous licence libre CC.BY.SA. qui centralise les fichiers utilisés sur les projets Wikimédia (accès au site).
Accueil de Wikidata
Wikidata est une base de donnée sous licence libre CC0 lue et éditée par des humains ou des machines dont les informations sont collectées ou distribuées au niveau des projets Wikimédia (accès au site).
Accueil de Wikisource
Les projets Wikisource sont des bibliothèques numériques de livres tombés dans le domaine public (accès au site).
Accueil de Wikispecies
Wikispecies est un répertoire des espèces vivantes de la faune et de la flore (accès au site).
Accueil de Wiktionnaire
Les Wiktionnaires sont des dictionnaires descriptifs et illustrés (accès au site).
Accueil de Wikivoyage
Les projets Wikivoyage sont des guides de voyage touristique (accès au site).
Accueil de Wikiquote
Les projets Wikiquote sont des recueils de citations (accès au site).
largeAccueil de Wikilivres
Les projets Wikibooks sont des collections d'ouvrages pédagogiques (accès au site).
Accueil de Wikinews
Les projets Wikinews sont des sites journalistiques (accès au site).
Accueil de Wikiversité
Les projets Wikiversité sont des collections de matériaux pédagogiques et des espaces dédiés aux travaux de recherches (accès au site).
Accueil de l'Incubateur Wikimedia
L'Incubateur Wikimedia est le lieu de test et de lancement des nouveaux projets linguistiques Wikimédia à l'exception de Wikiversity (accès au site).
Wikiversity Beta est la plate-forme de lancement des nouvelles versions linguistiques des projets Wikiversité (accès au site).

3. Les projets d'aide et de coordination

Au-delà des projets de partage de contenu, il existe aussi tout un ensemble d'espaces numériques destinés à organiser les activités internes au mouvement Wikimédia. La plate-forme Meta-Wiki par exemple, qui recense le plus d'utilisateurs après Wikipédia en anglais[W 5], est l'espace de gestion de tout ce qui est commun à l'ensemble des projets éditoriaux, mais aussi un lieu de traitement des questions administratives et politiques relatives à l'ensemble du mouvement Wikimédia[B 9]. Ce site ou souvent prend naissance d'autres projets numériques internes au mouvement[B 8] est aussi un espace de discussion et de prise de décision important concernant l'allocation de subventions et certaines élections et les orientations stratégiques du mouvement.

Parmi les projets actifs, les sites Wikimania ont pour fonction de préparer les conférences internationales annuelles dédiées au mouvement Wikimédia[W 15]. Le site Wikimedia Outereach se focalise pour sa part sur la promotion des projets Wikimédia au niveau de l'éducation, des galleries, librairies, archives et Musées (GLAM), tout en encourageant l'échange de bonnes pratiques et de réussites au sein du mouvement[W 16]. Au sein des projets inactifs en 2020, figure le site Wikimedia strategy planning utilisé pour élaborer la stratégie du mouvement durant la période 2010-2020 et gardé accessible par la suite en tant qu'archive[W 17]. Un autre site intitulé Wikimedia Usability fut lui aussi mis en archive suite à la fin de son financement par la Stanton Foundation[W 18].

Il existe aussi au sein de l'espace numérique Wikimédia différents projets qui ne possèdent ni site ni nom de domaine, mais qui se développent et se coordonnent au sein d'autres projets préexistant. On y retrouve aussi le projet WikiMooc[W 19] chargé de la production un cours en ligne gratuit et ouvert pou apprendre à contribuer à Wikipédia. Plus proche du contenu encyclopédique, on rencontre aussi tout un ensemble de projets thématiques[W 20] et de portails[W 21] qui valorisent certaines thématiques, mais aussi des projets se sensibilisation tel que « Noircir Wikipédia »[W 22] dédié à combler les lacunes concernant l'afrique.

Dans un autre registre, le mouvement Wikimédia héberge aussi des centaines de listes de diffusion[W 23] privées ou publiques ainsi que des centaines de salons de conversation (IRC)[W 24] chacun destiné à une thématique ou à un groupe de personnes actives au sein du mouvement. En septembre 2019, une nouvelle plate-forme basée sur WordPress et Discourse intitulée « Wikimédia Space » a aussi vu le jour comme espace d'échanges d'informations et de conversations entre les personnes actives au sein mouvement Wikimédia[B 10], pour finalement ne garder en fin février 2020 que sa fonctionnalité de bloging[B 11].

Tableau de synthèse de projets d'aide, de coordination, de gestion et de partage d'information interne au mouvement Wikimédia[N 3]
Accueil de Meta-Wiki
Méta-Wiki est un site de gestion et de coordination générale du mouvement Wikimédia (accès au site).
Accueil de Wikimania
Le site Wikimania est dédié à la préparation des cycles de conférences annuelles dédiées au mouvement Wikimédia.
Accueil de « Outreach »
Wikimedia Outreach est un site Web destiné à coordonner la promotion des projets Wikimédia et les partenariats au sein du mouvement.
Accueil de « Wikimedia Space »
Wikimedia Spaceétait une plateforme d'information, de discussion, de collaboration et de support qui se réduira par la suite à un blog destiné aux acteurs du mouvement Wikimédia.
Wikimedia Mailservices service d'hébergement de toutes les listes de diffusion gérées par la fondation Wikimedia.
Statistiques Wikimédia sont des plates-formes d'informations statistiques au sujet de tous les projets Wikimédia gérés par la fondation Wikimedia.
Wikimedia Usability (archivé) est un espace de travail dédié à l'amélioration de la convivialité de Wikipédia pour les nouveaux contributeurs.
Logo du site Wikimédia strategy
Wikimedia strategic planning (archivé) fut le site utilisé de 2009 à 2010 pour l'élaboration le plan stratégique 2010-2015.

4. Les projets de gestion technique

Afin de gérer les questions techniques au sein du mouvement, un ensemble de sites ont vu le jour tel que celui reposant sur le programme Phabricator, lancé en septembre 2014 en remplacement de Bugzilla dans le but de poursuivre la résolution des bugs au sein des projets mais aussi autres tâches au sein du mouvement qui ne sont pas forcément liées à l'informatique[B 12]. Le site MediaWiki pour sa part est une autre plateforme multilingue dédiée au développement collaboratif et à la documentation du logiciel MediaWiki utilisé sur tous les projets éditoriaux Wikimédia, mais aussi par des milliers d'autres site Web[W 25] dont les gestionnaires se rassemblent régulièrement lors de conférences annuelles[B 13]. Le site Wikitech, quant à lui, est une plateforme d'information et d'orientation technique au sujet du Wikimedia Cloud Services (WMCS)[W 26]. Il est utilisé en janvier 2020 par plus de 16000 personnes[W 27], pour avoir accès aux dumps et systèmes de gestion de bases de données des projets Wikimédia[W 28]. Le projet Kiwix, enfin, offre un logiciel qui permet d'avoir accès hors ligne et en prison par exemple[B 14] aux contenus des projets Wikimédia et bien d'autres ressources éducatives[B 15]

Tableau de synthèse des projets de gestion technique du mouvement Wikimédia[N 3]
Accueil de Phabricator
Wikimedia Phabricator est une plateforme de collaboration ouverte à tous les contributeurs et contributrices de Wikimedia pour gérer le travail lié aux logiciels mais des initiatives non techniques sont les bienvenues.
Accueil de MediaWiki
Le site MediaWiki est une plate-forme de développement et de documentation attribué au logiciel MediaWiki utilisé par tous les projets éditoriaux Wikimédia.
Wikitech est une plate-forme destinée à documenter les projets et infrastructures informatiques d'aide au mouvement Wikimédia, hébergés sur le cloud par la fondation Wikimedia.
Accueil de « Test Wiki »
Test Wiki est un site Wikimédia utilisé par les développeurs du logiciel afin de tester leurs codes avant de les appliquer à d'autres sites.
Toolforge (anciennement toolserver), est le lieu de gestion du cloud computing Wikimédia dédié à l'hébergement de projets assistés par la communauté.
Wikimedia Cloud VPS est l'espace de gestion du cloud computing Wikimédia destiner à l'hébergement de projets autonomes.

5. Les espaces d'informations et d'actualités

Dans le but de communiquer avec le grand public, la fondation Wikimedia possède un site d'information officiel au concernant sa gouvernance[W 29], mais aussi un site vitrine[W 30] muni d'un espace espace blog[W 31] publiant les nouvelles de l'ensemble du mouvement Wikimedia[W 32]. Certaine associations tel que Wikimédia France[W 33] et Wikimédia Suisse[W 34] possèdent aussi un site officiel auto-hébergé tandis que d'autres, tels que l'association belge[W 35] et canadienne[W 36], utilisent un wiki hébergé par la fondation. Un blog intitulé Diff[W 37] et issu du projet Wikimedia Space dont il fut déjà quetion précédement est un espace de publication d'actualités faites par le mouvement, pour le mouvement avec une attention particulière accordée aux communautés sous-représentées. Les articles peuvent y être traduits en plusieurs langues et son soumis à un processus éditorial simplifié[W 38]. Un blog similaire mais dédié à la communauté technique Wikimédia appelé Wikimedia Techblog[W 39] est aussi tenu par une équipe de soutient au développeurs des projets Wikimédia[W 40]. Toujours au niveau technique, mais en interne cette fois, la plateforme Phabricator héberge aussi une quinzaines d'espace blog[W 41].

Parfois inclus dans son site officiel comme c'est le cas pour l'association française[W 42], de nombreux blogs sont aussi maintenus par diverses associations locales comme l'association belge par exemple[W 43], mais aussi par des groupes d'utilisateurs voir même par de simples utilisateurs actifs au sein du mouvement. La dizaine de blogs tenus par des éditeurs francophones[N 4] semblent toute fois inactifs en 2020 à l'exception du blog Wikirigolé reconnu comme « l'un des blogues ayant le plus influencé la communauté de Wikipédia en français »[W 44] et celui de Theoliane[W 45] une contributrice et patrouilleuse depuis 2007.

Certains journaux sont aussi apparus au sein des projets Wikipédia avec au niveau francophone, le journal Wikimag[W 46] et l'infolettre Regard sur l'actualité de la Wikimedia (RAW)[W 47], qui sont deux périodiques publiés par la communauté d'éditeur et principalement à l'intention de celle-ci même s’ils sont accessibles par tout internaute. Parmi la tentaines de journaux produits au sein du mouvement rerpis au sein d'une liste est disponible sur le site Meta-Wiki[W 48], le mensuel Signpost est le plus ancien et probablement le plus connu offre une synthèse des évènements importants apparus au sein du projet Wikipédia anglophone[W 49]. Il fut inauguré en janvier 2005 par Michael Snow qui devint par la suite membre du conseil d'administration Wikimédia durant deux ans avant de rejoindre le conseil consultatif[W 50]. Tous ces espaces de communication sont en grande partie regroupé en une seul page du site web Planet un agrégateur de flux RSS[W 51].

6. Le système OTRS

Logo du service OTRS Wikimédia

Depuis septembre 2004, le mouvement Wikimédia a installé un système de traitement des demandes adressée par courriel aussi appalé gestion OTRS reposant sur le logiciel Open-source Ticket Request Systeme. Toutes les requêtes, plaintes, commentaires, et autre types d'information contenu dans les email est alors trité par des bénévoles bénéficiant de la confiance de la fondation pour pouvoir accéder aux files d'attentes du système et offrir une réponse courtoise, utile et précise aux courriels envoyés[W 52]. Au sein de ce système, 160 volontaires[W 53] répondent ainsi à plusieurs centaines des messages journaliés rédigés dans une quarantaines de langues différentes[W 54].

7. Introduction à l'espace hors ligne du mouvement Wikimédia

Comme instance hors ligne du mouvement Wikimédia il faut entendre tous les lieux d'activités dont le siège principal ne figure pas en ligne. Il va de soi que les activités de ces instances peuvent aussi se dérouler en ligne et certainement depuis l'arrivée de la pandémie COVID en début d'année 2020 et des différents confinements qui lui succédèrent. Mais toutes ces instances n'en restent pas moins distinctes des projets présentés précédement tant de par leur fonction que par leur fonctionnement. Comme autre distinction importante par rapport à la sphère en ligne du mouvement apparait aussi le fait que dans une grande majorité des cas, les gens qui s'y cotoient connaisse la propre identité de chacun alors qu'en ligne celle-ci est souvent masquée derière l'utilisation d'un pseudonyme.

8. La fondation Wikimedia

La Wikimedia Foundation Inc (WMF) est quelque par le siège central du mouvement dont les bureaux se situent dans la ville de San Francisco, non loin de la Silicon valley. Elle possède les noms de domaine des projets Wikimédia, les marques déposées et est responsable de la majeure partie des collectes de fonds effectuées au sein du mouvement[B 16]. Cette organisation sans but lucratif, catégorisée ONG par l'Union européenne[W 55], est supervisée par un conseil d'administration reconnu comme l'organe décisionnel le plus élevé du mouvement responsable de sa stratégie et supervisant la Fondation[B 16].

Au sein d'un organigrame relativement classique, les employés de la fondation se répartissent au sein de huit départements [W 56] supervisés par une équipe de direction[W 57]. Voici la liste les départements et leurs équipes avec entre parenthèse et selon le site de la fondation consulté le 4 février, le nombre de salariés et/ou d'indépendants qui se totalise à plus de 500 personnes[W 58][N 5] :

Département progrès (48 personnes):la collecte de fonds, les partenariats stratégiques et les programmes de subventions qui alimentent notre mouvement[W 59]

  • Ressource communautaire (6)
  • Fondations, dons majeurs et fond de dotation (9)
  • Récolte de fonds en ligne (11)
  • Récolte de fond opérationnelle (9)
  • Partenariat (8)
  • Projet Okapi (1)

Département communication (26 personnes):partager ouvertement et efficacement des informations - sur le mouvement Wikimedia, les projets Wikimedia et le travail de la Fondation Wikimedia elle-même[W 60].

  • Engagement du public et perspectives (5)
  • Marque (7)
  • Équipe de communication (8)
  • Communication mouvement (4)

Département finance et administration (28 personnes):assure une gestion responsable des fonds et des ressources de la Wikimedia Foundation, en accord avec ses valeurs fondamentales de transparence et de responsabilité[W 61].

Département juridique (20 personnes):supervisons juridiques pour la Fondation sans prendre le rôle d'avocat pour la communauté et les organisations affiliées[W 62][W 63].

  • Développement communautaire (2)
  • Résilience et durabilité des communautés (2)
  • Affaires juridiques (10)
  • Politique publique (3)
  • Confiance et sécurité (1)

Département opération (12 personnes):exécute la stratégie et la vision de l'organisation en se basant sur la connaissance du marché, les points de preuve des données et l'excellence opérationnelle[W 64].

  • Évènement (3)
  • Données et perspectives mondiales (5)

Département public (117 personnes):construit, améliore et gère les fonctionnalités des sites Wikimédia[W 65].

  • Application mobile (6)
  • Ingénierie communautaire (9) :
  • Programmes communautaires (9)
  • Relation communauté (6)
  • Gestion des produits des contributeurs (8)
  • Ingénierie d'édition (9)
  • Langages et traduction (11)
  • Analyse des produits (9)
  • Conception de produits (21)
  • Gestion des programmes (2)
  • Lecteurs (6)
  • Données structurées (15)
  • Gestion du programme technique (5)
  • Web et infrastructure (8)

Département talent and Culture (19 personnes) :le recrutement, le leadership, le développement organisationnel et la gestion du personnel[W 66].

  • Diversité et inclusion (1)
  • Apprentissage et développement (4)
  • Opérationnel (5)
  • Recrutement (7)

Département technologie (116 personnes) :construit, améliore et maintient l’infrastructure des sites Wikimédia[W 67].

  • Analyse statistique (6)
  • Architecture (4)
  • Gestion opérationnelle des data center (4)
  • Gestion technique pour la levée de fonds (10)
  • Machine learning (5)
  • Performances (5)
  • Gestion des plates-formes (17)
  • Test et qualité (7)
  • Versions logiciel (9)
  • Recherche et études (7)
  • Plateforme de recherche (7)
  • Sécurité (6)
  • Fiabilité (29)
  1. Stratégie du mouvement (8 personnes engagées temporairement)

Les travailleurs de chaque équipe peuvent ensuite se mélanger en se répartissant dans différent projet tel que :

9. Le conseil d'administration

En début d'année 2021, le conseil de la fondation Wikimédia est composé de 10 sièges dont l'un est attribué à Jimmy Wales en tant que membre fondateur et les 9 autres sont répartis en 4 cooptés, 2 élus par les organismes affiliés (chapitres et groupes d'utilisateurs) et 3 choisis par la communauté des contributeurs des projets éditoriaux en ligne[W 72]. Ce conseil d'administration est soutenu dans son autorité suprême par premièrement, une équipe cosmopolite de volontaires[W 73], deuxièmement, plus de 350 salariés[W 74] répartis dans 9 départements[W 75] et supervisés par une directrice générale[W 76], troisièmement, un conseil consultatif composé jusqu'au 30 juin 2018 de 16 membres invités par le conseil[W 77], quatrièmement, une commission de médiation composée de membres volontaires désignés par le conseil d'administration[W 78] et cinquièmement enfin, un comité électoral composé de volontaires supervisés par un membre du conseil d'administration et conseillé par quatre membres du personnel[W 79].

De récentes modifications apportées au statut de la fondation le 21 janvier 2021[W 80] vont cependant changer la composition et l'organisation du prochain conseil d'administration. En raison de l'accroissement de l'effectif salarié de la fondation mais aussi du fait que la fonction d'administrateur est bénévole le nombre de sièges va effectivement passer de 10 à 16. Le nombre de personnes élues le seront cette fois dans un scrutin commun au projet en ligne et hors ligne en veillant à ce que les personnes cooptées ne dépassent jamais la moitié de la composition du conseil[B 17].

10. Les comités

Le mouvement Wikimédia comprend aussi un ensemble de 8 comités[W 81] dont trois d'entre eux sont composés uniquement de membres du conseil d'administration de la fondation Wikimedia soutenus par des conseillers non votants et une personne assurant un relais avec l'équipe de salariés active au sein de la fondation. Parmi ceux-ci, le comité de gouvernance du conseil s'assure que le Conseil s'acquitte efficacement de ses responsabilités[W 82], le comité d'audit assure la surveillance des questions financières et comptables[W 83] et le comité des ressources humaines supervise enfin les politiques et les pratiques en matière de rémunération et de personnel[W 84].

Quatre autres comités décisionnels indépendants sont formés de personnes issues de différentes parties du mouvement dans le respect d'une certaine diversité géographique, linguistique et culturelle. Ces comités sont souvent assistés par du personnel de la fondation et surveillé par certains membres du conseil d'administration de la fondation Wikimedia. Parmi ces comités il y a celui de la distribution des fonds (CDF)[W 85], celui des langues[W 86], celui des affiliations (AffCom)[W 87] et une commission de médiation[W 88]. Un dernier comité enfin, est consacré aux relations publiques de la fondation. Il est géré par des salariés de la fondation, quelques bénévoles et du personnel des associations affiliées[W 89].

11. Les associations nationales

Carte de répartition des chapitres Wikimédia en 2019
Fig. 3.2 Les chapters Wikimedia en janvier (Souce : https://w.wiki/32GY).
  •      Chapters existants
  •      Chapters approuvés, mais pas encore fondés
  •      Chapters dont la création est planifiée
  •      Chapters en discussion

On trouve au sein du mouvement Wikimédia une quarantaine d'associations appelées chapitres (de la traduction littérale du terme anglais chapter) qui représentent autant de satellites nationaux de la Wikimedia Foundation. Ils sont administrativement indépendants et autorisés à utiliser les marques déposées de la fondation pour la collecte de fonds propres et l'organisation d'évènements[B 16].

L'objectif de ces partenaires locaux est d'assurer un support local aux communautés d'éditeurs, tout en assurant la promotion et un certain lobbying au sein des autres institutions locales[B 18]. Ces organisations assurent aussi le recrutement local de nouveaux contributeurs, lors de réunions hors ligne mélangeant de nouveaux contributeurs avec des contributeurs très actifs[B 19].

Au même titre que l'association Wikimédia France crée le 23 octobre 2004 sous la loi 1901[B 20], toute les associations sont toutes à buts non lucratifs et différentes les unes des autres au niveau de leurs tailles, financements, infrastructures, nombres de membres ou d'employés. Certaines profiteront d'un financement d'état comme c'est le cas de l'association polonaise[W 90] et italienne[W 91]. D'autre comme l'association suisse et allemande qui fut la première à voir le jour[B 21] ont le privilège de gérer de façon indépendante la collecte et l'utilisation des dons offerts par les résidents de leurs pays récoltés lors des campagnes de donations assistées par la fondation Wikimédia[W 92]. Les autres associations trouvent leurs financements soit par des dons directs bien souvent fiscalement déductibles, soit au près de la fondation en suivant un processus rigoureux de demande et de rapport d'activités[W 93].

Associations nationales actives en janvier 2019[W 94] au sein du mouvement Wikimédia[N 3]
Pays Titre officiel Présence sur le web Date de reconnaissance Affiliation Membres
Afrique du Sud Wikimedia South Africa wikimedia.org.za 2017-02-05 Active 18
Allemagne Wikimedia Deutschland wikimedia.de 13/06/2004 Active 80 000 +
Arménie Wikimedia Armenia www.wikimedia.am 2013-05-14 (2013-03-26) Active 16
Argentine Wikimedia Argentina wikimedia.org.ar 01/09/2007 Active 65~
Australie Wikimedia Australia wikimedia.org.au 01/03/2008 Active 150~
Autriche Wikimedia Österreich wikimedia.at 26/02/2008 Active 47
Bangladesh Wikimedia Bangladesh wikimedia.org.bd 2011-05-24 Active 41
Belgique Wikimedia Belgium be.wikimedia.org 08/10/2014 Active 90+
Canada Wikimedia Canada ça.wikimedia.org 24/05/2011 Active 60~
Colombie Wikimedia Colombia wikimediacolombia.org 2019-06-28 Active -
Chili Wikimedia Chile wikimediachile.cl 16/07/2011 Active 486
Corée Wikimedia Korea wikimedia.kr 2015-11-10 Active 35~
Danemark Wikimedia Danmark wikimedia.dk 03/07/2009 Active 20
Espagne Wikimedia España wikimedia.org.es 07/02/2011 Active 110~
Estonie Wikimedia Eesti et.wikimedia.org 31/08/2010 Active 45
Finlande Wikimedia Suomi fi.wikimedia.org 21/09/2009 Active 21
France Wikimédia France wikimedia.fr 23/10/2004 Active 250
Hong Kong 香港維基媒體協會 wikimedia.hk 01/03/2008 – 2017-02-01 Perdu -
Hongrie Wikimédia Magyarország wiki.media.hu 27/09/2008 Active 40~
Inde Wikimedia India wikimedia.in 03/01/2011 – 2019-09-14 Perdue -
Indonésie Wikimedia Indonesia wikimedia.or.id 07/10/2008 Active 46
Israël Wikimedia Israel wikimedia.org.il 26/06/2007 Active 35~
Italie Wikimedia Italia wikimedia.it 17/06/2005 Active 410~
Kenya Wikimedia Kenya - sans – 2013 Absente -
Macao Wikimedia Macau - 2009-04-09 – 2017-08-01 Perdue -
Macédoine du Nord Викимедија Македонија mk.wikimedia.org 01/02/2010 Perdue -
Mexique Wikimedia Mexico mk.wikimedia.org 03/08/2011 Active 15
New York Wikimedia New York City nyc.wikimedia.org 12/01/2009 35
Norvège Wikimedia Norge no.wikimedia.org 23/06/2007 Active 108
Pays-Bas Wikimedia Nederland nl.wikimedia.org 27/03/2006 Active 200
Philippines Wikimedia Philippines - 12/04/2010 – 2017-02-28 Perdue -
Pologne Wikimedia Polska pl.wikimedia.org 18/11/2005 Active 130
Portugal Wikimedia Portugal wikimedia.pt 03/07/2009 Active 40~
République tchèque Wikimedia Česká republika wikimedia.cz 06/03/2008 Active 64
Royaume-Uni Wikimedia UK uk.wikimedia.org 12/01/2009 Active 360~
Russie Wikimedia РУ wikimedia.ru 24/05/2008 Active 17
Serbie Wikimedia Србије rs.wikimedia.org 03/12/2005 Active 80~
Suède Wikimedia Sverige se.wikimedia.org 11/12/2007 Active 629
Suisse Wikimedia CH wikimedia.ch 14/05/2006 Active 486
Thailande Wikimedia Thailand - 2019-06-28 Active -
Taïwan 中華民國維基媒體協會 wikimedia.tw 04/07/2007 Active 30
Ukraine Wikimedia Україна ua.wikimedia.org 03/07/2009 + 17/05/2017 Active 360~
Urugay Wikimedia Uruguay wikimedia.uy 2017-03-12 Active 18
Venezuela Wikimedia Venezuela wikimedia.org.ve 2016-01-14 Active 15~

12. Les organisations thématiques

Les organisations thématiques regroupent des « organisations indépendantes à but non lucratif créées pour soutenir et promouvoir les projets Wikimédia dans un domaine prioritaire et spécifié »[W 95]. Il existe actuellement deux organisations thématiques au sein du mouvement. La première est catalane et s'intitule l' Amicale Wikimedia (CAT)[W 96] alors que la seconde est internationnal et répond au nom de Wiki Projet Med (WPM)[W 97].

La CAT s'intéresse à la langue et la culture catalane et a pour mission première de faire en sorte que « Que la somme de toutes les connaissances humaines est librement disponible en catalan et que toutes les connaissances sur la culture catalane sont accessibles à tous dans n'importe quelle langue. l'ensemble du savoir humain soit aussi disponible en catalan et que le savoir sur la culture catalane soit aussi disponible dans chaque langue »[W 98][N 6]. Elle est lauréate du prix national de la culture délivré par le Conseil de la Culture et des Arts (CoNCA)[W 99]. La WPM quant à elle, a pour vision un monde dans lequel « chacun aurait un accès libre à la totalité des connaissances biomédicales »[W 100]. Elle se voit chapeautée par la Wiki Med Foundation Inc[W 101] qui travaille en étroite collaboration avec l'association Traducteurs sans frontières dans un réseau international intitulé Healthcare Information For All[W 102].

13. Les groupes d'utilisateurs

Un groupes d'utilisateur Wikimédia est une possibilité d'affiliation simple et flexible qui demande moins de prérequis qu'un chapitre ou qu'une organisation thématique bien qu'ils doivent rassembler au moins trois éditeurs actifs et accepter le code de conduire établit au sein du mouvement[W 103]. Former un groupe d'utilisateurs et comme ce fut le cas pour l'association Wikimédia Belgique, apparait donc souvent comme une étape antérieure à la création d'un chapitre ou d'une organisation thématique.

À la mi-janvier 2021 ces groupes étaient au nombre de 138[W 103] et pouvaient se répartir comme suite[N 3] :

Groupes internationnaux et interétatiques

Groupes nationnaux

Groupes régionaux

Groupes linguistiques

Groupes thématiques

Groupes identitaires et de sensibilisation

Groupes de soutiens aux projets

Groupes de soutiens techniques

Carte de répartition géographique des chapitres et des groupes d'utilisateur Wikimédia
Fig. 3.3 Carte de répartition géographique des chapitres et des groupes d'utilisateur Wikimédia (source :https://w.wiki/32GW).

14. Les projets d'assistances

Au niveau de la sphère francophone, il existe par exemple le projet Wikifranca, axé sur la francophonie[W 104], l'ancien projet Afripedia[B 22] et l'actuel projet WikiAfrica[B 23] associé au projet Wiki In Africa[W 105] tous axés sur le continent africain, ou encore le projet Lingua Libre qui vise à produire un corpus audiovisuel multilingue collaboratif sous licence libre[W 106].

Projets d'assistance technique au mouvement Wikimédia[N 3]
Logo de Kiwix
Kiwix, est un logiciel informatique pour lire les projets Wikimédia hors ligne (accès au site).
Logo du projet Wikipedia Zero
Wikipedia Zéro (archivé) fut un projet visant à fournir un accès gratuit au projet Wikimedia sur téléphone portable pour les populations ne pouvant financer un accès à Internet.
Logo projet Wikiafrica
WikiAfrica vise à africaniser Wikipédia à travers différents réseaux, recherches, publications et événements.
Logo projet Wiki In Africa
Wiki In Africa a pour mission de rééquilibrer le type et la diversité des informations et des perspectives qui sont disponibles en ligne sur et à partir de l'Afrique.
Logo Afripédia
Afripédia (archivé) fournissait un accès hors-ligne aux projets Wikimédia dans les pays africains.
Logo Ligua Libre
Lingua Libre a pour but de produire un corpus audiovisuel multilingue collaboratif sous licence libre.
File:Wikimedia Indigenous Languages - Map.svg Diversité linguistique dans Wikimedia vise à soutenir les communautés linguistiques autochtones, minoritaires, marginalisées, et leurs savoirs en péril.

15. Les wikimédiens en résidence

Parmi les personnes actives au sein du mouvement Wikimédia, certaines deviennent wikimédien.e.s en résidence, en étant engagées au sein d'une institution, souvent de type GLAM (Galeries, Librairies, Archives et Musées) ou impliquée dans le domaine de l'éducation. Les Wikimédiens en résidences aident les organisations hôtes à éditer les projets Wikimedia tout en encourageant la publication de documents sous licences libres et la mise en places de liens entre l'institution hôte et le mouvement Wikimédia[W 107]. En 2019 et de par le monde, environ 170 wikimédiens en résidence ont été recensés avec des contrats allant de quelques heures par semaine à plusieurs mois[B 24].

Carte interactive des wikimédien.e.s en résidences listé.e.s sur Wikidata et coloré par année
Fig. 3.4. Carte interactive des Wikimédien.e.s en résidences listé.e.s par an (source :https://w.wiki/AxF)

16. Les cycles de conférences et autres rencontres

Il existe au sein du mouvement Wikimédia plusieurs cycles de conférence annuel ou bisannuel qui s'adressant chacune à un public différent. La plus importante et sans nul doute la conférence Wikimania[W 15] centrée sur les projets Wikimédia et qui s'adresse à l'ensemble des personnes actives au sein du mouvement tout en étant accessible aux personnes extérieures. Elle est traditionnellement précédée par le Hackatlon[W 108], un événement au cours duquel des programmeurs informatiques et d'autres personnes impliquées dans le développement de logiciels et de matériel, y compris des graphistes, des concepteurs d'interfaces et des chefs de projet, collaborent intensivement sur des projets logiciels.

De nombreux évènements[W 109] tel que conférences, hackatlons, éditathons, concours, ateliers, et autres types de rencontres rencontre sont donc organisés au sein du mouvement et sont repris dans un agenda commun[W 110] sur le site Meta-Wiki. Certains de ces évènements peuvent être d'envergures nationales ou internationales s'organiser sur une simple journée ou étaler sur plusieurs jours comme les exemples repris ci-dessous[N 3].

En raison de la pandémie Covid-19[W 111], la fondation qui aura fermé ses bureaux dès le 15 mars 2020 pour privilégier le télétravail[B 25], a invité l'ensemble du mouvement à suspendre ses activités publiques hors ligne et renforser son activité numériques au bénéfice notament des étudiants[W 112]. Après un report d'un an et en raison de la continuation de la crise sanitaire, la décision fut prise d'organisé Wikimania 2021 en vidéo conférence[W 113]. La situation exceptionnelle créée par la pandémied aura aussi donné naissance aux conversations mondiales qui en vidéoconférences et de manière inclusives et participatives auront rassemblé une centaine de personnes pas session afin discuter de la transition[W 114] du mouvement dans le respect des principes[W 115] et recommandations[W 116] précédement construites durant l'élaboration du plan stratégiques 2030[W 117].

Rencontres internationales

Rencontres nationales

17. Les partenaires du mouvement Wikimédia

Outre les institutions d'accueil pour les wikimédiens en résidence, d'autres organisations sans but lucratif et souvent impliquées dans le mouvement du logiciel libre, peuvent être partenaires du mouvement Wikimédia comme en témoigne l'annonce faite en 2005 déjà d'une intégration de certains contenus de Wikipédia dans la distribution linux KDE[B 26]. C'est le cas par exemple du projet OpenStreetMap[B 27], de la free software foundation, de l'Open Knowledge Foundation, de l'association Creative Commons en tant que fournisseurs de services[W 118], mais aussi d'autres projets tel que WikiToLearn qui partagent des missions similaires au mouvement Wikimédia ou ecore le projet KDE.

D'autres partenariats peuvent aussi avoir lieu avec des instances étatiques ou publiques comme c'est le cas souvent au niveau des Wikimédiens en résidence, mais aussi pour des projets plus ponctuels tel que Noongarpedia[W 119] projet collaboratif visant à ajouter du contenu en langue Noongar aux projets Wikimedia et à améliorer le contenu de toutes les langues relatif aux sujets Noongar en partenariat avec le conseil australien de la recherche.

Certaines entreprises commerciales ont aussi développé des partenariats avec le mouvement Wikimédia en tant que mécène ou prestataire de service. Dans le cadre du projet Wikipédia Zéro, le mouvement aura par exemple collaboré avec des producteurs de hardware[W 118], des entreprises actives sur le Web ainsi que des opérateurs de télécommunication[B 28]. Comme autre exemple, figure aussi dès 2007 un partenariat commercial établi avec la société allemande Pediapress[W 120] qui s'est vue autorisée de vendre des livres au format papier compilés au départ d'articles en provenance des projets Wikimédia[B 29].

Autres exemples parmis d'autres, en 2005 un partenariat avec Yahoo permit au mouvement d'agrandir ses capacités d'hébergement en Asie[B 30], en 2013 un partenariat avec Coinbase pour que les paiements en bitcoin puissent être gérés en flux tendus afin de convertir immédiatement les dons en dollars[B 31], alors que plus récement encore, en 2019, un autre accord avec Google déjà sponsor de plusieurs millions de dollars[B 32], permit de créer plus du contenu en langue locale grâce à l'intégration de google translate aux outils de traduction Wikimédia[B 33].

Certains partenariats enfin peuvent aussi se faire avec des institutions étatiques ou internationnales. À titre d'exemple et en 2016, l'association française aura signé une convention avec les Archives l'Hérault en 2016 dans l'objectif d'enrichir la médiathèque Wikimédia Commons tout en enrichissant Wikipédia au sujet des notices concernant les fonds d'archive[B 34]. L'association Suèdoise comme autre exemple, se sera associée à l'UNESCO et l'association Cultural Heritage without Borders dans le but de mettre sous licence libre des informations traitant de certaines formes d'héritages culturels en péril[B 35]. La fondation Wikimédia, autre exemple, aura établit quant à elle un partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme visant à améliorer la qualité et la quantité du contenu relatif aux droits de l’homme sur Wikipédia[W 121].

Il existe enfin certaines organisations partenaires du mouvement dont l'objet sociale est d'en favoriser le développement. C'est le cas par exemple de la fondation Wiki Education dont l'objectif est de servir de pont entre le monde universitaire et Wikipédia[W 122] ou encore de l'association Citizens and Technology Lab qui travaille avec plusieurs communautés Wikipédia pour tester des interventions de conception visant à retenir les nouveaux éditeurs et à améliorer l'expérience et la motivation des éditeurs expérimentés[W 123].

18. Une compréhension bien utile

Au terme de ce chapitre, on peut bien imaginer que la plupart des personnes actives au sein du mouvement n'en ont pas une vision globale. Cela ne les empêche pas pour autant d'être active en son sein au même titre qu'il n'est pas nécessaire à une personne naviguant sur le net d'en connaitre l'ensemble de sa structure. C'est à la foi une chance pour la personne, mais aussi un risque puisqu'elle n'aura pas toujours conscience des conséquences et des aboutissements de ses actes.

Dans le cadre du mouvement Wikimédia tout comme dans l'utilisation du web, il est par exemple bon de s'intéresser un minimum à son fonctionnement pour savoir à quoi et à qui profite les nombreuses actions gratuites que l'on y produit chaque jour. Comme cela sera vu plus en détails dans le prochain chapitre de cette recherche consacré à l'histoire de l'espace web, certaines personnes ou entreprises arrivent en effet à tirer d'un système qu'elles finissent par maitriser des intérêts commerciaux et financier.

Fort heureusement, au sein d'un mouvement géré par un ensemble d'associations à but non lucratif, la question des intérêts financiers se pose dans une moindre mesure. Mais il ne faut pas ignorer pour autant que des questions de pouvoir et d'autorité dans la sphère en ligne du mouvement peut faire l'objet de nombreuses disputes et convoitises. Cela sera aussi le cas pour la sphère hors ligne du mouvement qui de plus est parfois confrontée à la gestion de sommes d'argent importantes. Pour chacune des sphères du mouvement, comme pour l'espace web en général, mieux vaut donc bien connaitre l'univers dans lequel on évolue afin de pouvoir observer et comprendre ce qui s'y passe et garder de la sorte un certain contrôle. Voici donc pour clôturer ce chapitre une nouvelle représentation graphique du mouvement qui pourra peut-être aider ses membres à progresser dans cette compréhension.

Organisation du mouvement Wikimédia perçu en 2013 par Florence Devouard et Ziko van Dijk.
Fig. 3.5. Organisation du mouvement Wikimédia perçu en 2013 par Florence Devouard et Ziko van Dijk. (source :https://w.wiki/32GV)

Notes et références

[N]otes

  1. Texte original en anglais avant traduction avec deepl.com (version gratuite) :« Wikimedia is a global movement whose mission is to bring free educational content to the world. Through various projects, chapters, and the support structure of the non-profit Wikimedia Foundation, Wikimedia strives to bring about a world in which every single human being can freely share in the sum of all knowledge. »
  2. Une précédente observation partagée dans le premier chapitre de cette recherche et issue d'une précédente consultation du site wikiscan.org indiquait en effet l'existence de 913 wikis et 425 millions de pages. Dans un espace de temps d'environ deux mois, couvrant la période du 20 août 2020 au 23 octobre 2020, cinq nouveaux projets seront donc apparus ainsi que 5 millions de nouvelles page web. Une liste exhaustive et mise à jour automatiquement des versions linguistiques présentes au sein des projets est aussi disponible sur la page https://fr.wikipedia.org/wiki/Sp%C3%A9cial:Matrice_des_sites
  3. 1 2 3 4 5 6 7 Les informations reprises dans ce tableau ou cette liste sont susceptibles d'évoluer avec le temps. Leur mise à jour est toute fois possible au départ des sources contenues dans le texte antérieur.
  4. Voici une non exhaustive des blogs privés francophones tenus par des wikipédiens selon trois catégories : - Ceux actifs en 2020 : Le blog de Theoliane de Theoliane, Ainsi-va-wikipedia de Hamelin de Guettelet, Chroniquesduwiki, Coyau.blogspot de Coyau, Les échos d'en bas de Frakir, Poulpy.blogspot de Poulpy, Darkoneko's Weblog de Darkoneko, Jur@astro, Garfieldairlines de Garfieldairlines, Gratusfr,Wikibuster, Wikiconneries, Wikipedia-un-mythe,et Wikirigoler dont l'URL est interdite d'usage sur le Wikipédia en français :http://web.archive.org/web/20201103065439/http://wikirigoler.over-blog.com.
  5. Il est a noté que les informations trouvées sur le site de la fondation ne correspondait pas toujours à celle trouvée sur le site Meta-Wiki et qu'il me fut impossible d'en distinguer les bonnes ou les plus récentes.
  6. Texte original avant traduction ; « Que la suma de tot el coneixement humà estigui disponible lliurement en català, i que tot el coneixement sobre la cultura catalana estigui disponible per a tothom en qualsevol llengua. »

[B]ibliographie

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[V]idéographie

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[W]ebographie

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Chapitre III. Racines et préhistoire du mouvement Wikimédia

C'est sans aucun doute grâce au site Framasoft [W 1]créé moins d'un an avant la version francophone de Wikipédia que j'aurai pu débuter ma découverte de certains enjeux majeurs lié au développement de l'informatique, d'internet et de toutes les applications qui y prendront lieu. Maintenu par un réseau francophone d'éducation populaire à qui je dois toute ma reconnaissance, ce site m'est apparu en 2005 lorsque je faisais mes premiers pas sur le Net. La démocratisation de l'ADSL venait de commencer dans mon pays et je venais d'acheter un ordinateur d'occasion équipé d'un microprocesseur Pentium et fonctionnant sur Windows XP.

Il avait retenu tout mon attention, car il répertoriait tout une liste de logiciels librement téléchargeables en les catégorisant et les décrivant sommairement. Après avoir profité de la gratuité indexée par le site, je me suis alors intéressé à la philosophie de partage qui en était à l'origine. Au fil de mes lectures, je finis ainsi par découvrir l'existence et l'histoire des logiciels libres et de Richard Stallman qui en fut l'initiateur. Un an plus tard, en débutant des études universitaire dans le but d'obtenir un master en anthropologie, j'avais d'ailleurs réalisé un travail consacré aux Nouvelles formes de management dans la création de produits numériques[B 1].

Ces premières expériences m'avaient donc déjà permis de découvrir une partie de ce qui constitue aujourd'hui la préhistoire du mouvement Wikimédia. Mais c'est seulement en réalisant cette présente thèse de doctorat que j'ai pu découvrir la composante culturelle, ou plutôt contre-culturelle, présente au sein même de la révolution numérique et dont le mouvement Wikimédia me semble être un héritier direct. Sans cette période de l'histoire prendront naissance les logiciels libres et l'espace numérique transculturel et participatif appelé Web 2.0 ni Wikipédia ni le mouvement Wikimédia qui se développa au départ de ce projet n'aurait en effet jamais pu voir le jour.

1. Les logiciels libres

Le premier fait historique lié aux logiciels libres est certainement à dater du 27 septembre 1983, quand Stallman lança dans la newsletter :« net.unix-wizards » adressée aux utilisateurs du système d'exploitation Unix, un appel à soutiens pour un projet de création d'un système d'exploitation intitulé GNU. Ce projet consistait à produire une suite de programmes qui permettrait d'utiliser un ordinateur dans des tâches multiples et de les offrir librement à quiconque voudrait l'utiliser. Dans son message transmis via ARPANET, le premier réseau informatique de longue distance qui précédât Internet, Stallman mobilise la règle d'or pour décrire sa motivation. Il s'exprime en ces termes :

« Je considère comme une règle d'or que si j'apprécie un programme je dois le partager avec d'autres personnes qui l'apprécient. Je ne peux pas en bonne conscience signer un accord de non-divulgation ni un accord de licence de logiciel. Afin de pouvoir continuer à utiliser les ordinateurs sans violer mes principes, j'ai décidé de rassembler une quantité suffisante de logiciels libres, de manière à pouvoir m'en tirer sans aucun logiciel qui ne soit pas libre. »[W 2]

J'appris par la suite que le projet de Stallman, qui reçut rapidement le soutient nécessaire à son accomplissement, était en fait une réaction à l'arrivée des logiciels propriétaires qui selon Stallman, ne respectait pas les quatre libertés fondamentales de leurs utilisateurs :

  • « la liberté de faire fonctionner le programme comme vous voulez, pour n'importe quel usage (liberté 0) ;
  • la liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il effectue vos tâches informatiques comme vous le souhaitez (liberté 1) ; l'accès au code source est une condition nécessaire ;
  • la liberté de redistribuer des copies, donc d'aider les autres (liberté 2) ;
  • la liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3) ; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté une possibilité de profiter de vos changements ; l'accès au code source est une condition nécessaire. »[W 3]

Il faut savoir qu'à cette époque, le marché de l'informatique était en pleine mutation que l'habituel partage des programmes et des codes informatiques entre quelques rares étudiants ou chercheurs qui bénéficiaient d'un accès à un ordinateur était mis à mal. La fin de cette tradition de partage était liée à la commercialisation croissante des logiciels informatiques et l'apparition de nouveaux moyens techniques et juridiques visant à la privatisation de leurs codes sources. Apparurent ainsi des brevets, copyrights, et clauses de non-divulgation sur les contrats des employés au sein des firmes commerciales. Le climat de solidarité et d'entraide qui existait précédemment dans le monde de la recherche en informatique faisait donc rapidement place à celui de la concurrence et de la compétition du secteur commercial.

Photo prise en mars 1957 au Centre de recherche Langley capturant l"image d'une femme et d'un homme qui travaillent sur machine de traitement électronique de données IBM type 704 utilisée pour la recherche aéronautique
Fig. 2.1. Photo prise en mars 1957 au Centre de recherche Langley capturant l"image d'une femme et d'un homme qui travaillent sur machine de traitement électronique de données IBM type 704 utilisée pour la recherche aéronautique (Source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:IBM_Electronic_Data_Processing_Machine_-_GPN-2000-001881.jpg).

L'origine de cette mutation fut sans aucun doute l'arrivée d'un nouveau marché au travers l'essor des premiers ordinateurs domestiques tel que le commodore 64, apparu en 1982, le plus vendu au monde selon le livre Guinesse des records avec plus de 17 millions d'exemplaires[B 2], ou encore l'IBM Personal computer (PC) produit à partir de 1981, dont l'architecture ouverte fut à l'origine de l'apparition de toute une gamme d'ordinateurs personnels. Ce nouveau type d'ordinateurs de tailles réduites répondait aux besoins de matériel informatique embarqué au sein des engins de l'industrie aérospatiale. Leurs mises au point ne put se faire qu'après l'arrivée des premiers circuits intégrés dont le coût s'est progressivement réduit durant les années 70 jusqu'à en faire un produit accessible sur les marchés publics. Une dizaine d'années fut encore nécessaire pour que la technologie informatique devienne un produit de vente à usage domestique.

Commodore 64 avec disquette et lecteur
Fig. 2.2. Commodore 64 avec disquette et lecteur (Source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Commodore64withdisk.jpg)

En 1975 une société répondant au nom de Microsoft fut créée dans une optique tout à fait opposée à celle du projet GNU. En 1998 cette société fut accusée de « hold-up planétaire »[B 3] dans un ouvrage corédigé par la journaliste Dominique Nora et le maître de conférences en informatique Roberto Di Cosmo. À la lecture de celui-ci, je découvris qu'à cette époque, « 41 % des bénéfices des dix premiers mondiaux du logiciel » etaitent réalisé par cette société et que les systèmes d'exploitation de Microsoft équipaient plus de 85 % des microordinateurs de la planète. Plus de 20 ans plus tard, soit en 2020, cette situation de « quasi-monopole »[B 4] semble toujours d'actualité au regard des statistiques produites par la W3schools concernant la fréquentation du Web[W 4].

Ce monopole faisait suite à la signature d'un contrat entre IBM, constructeur des premiers ordinateurs personnels (PC) et la compagnie Microsoft choisie pour fournir le système d'exploitation nécessaire au fonctionnement de ces ordinateurs. Le programme installé par Microsoft proviendra du Q-DOS, acronyme humoristique de « Quick (rapide) and Dirty (sale) Operating System » acheter à une PME, appelée Seattle Computer, pour la somme de 50 000 dollars. Après quelques modifications sommaires, il fut rebaptisé MS-DOS dans le but d'honorer le contrat[B 5]. Comme explique Di Cosmo interviewé dans Le hold-up planétaire :

« IBM n'a jamais pris cette affaire de PC au sérieux :le mammouth n'a pas pris la peine d'acheter MS-DOS, ni même de s'en assurer l'exclusivité. Résultat :Microsoft a ensuite pu vendre MS-DOS – puis son successeur Windows – à tous les concurrents de « Big Blue », comme on surnommait alors IBM. À l'époque, les constructeurs de machines dominaient l'industrie. Personne ne se doutait qu'avec la standardisation autour des produits Intel et Microsoft et l'apparition des cloneurs asiatiques, tous les profits – et le pouvoir – de la micro-informatique se concentreraient dans les puces et les systèmes d'exploitation. »[B 5]

En parlant de puces, Di Cosmo fait ici allusion à un autre monopole, moins connu peut-être, apparu cette fois sur le marché des circuits intégrés. Il s'agit de celui de la société Intel Corporation le premier fabriquant mondial de semi-conducteurs destiné à la production de matériel informatique (microprocesseurs, mémoires flash, etc.), qui à titre indicatif, a atteint un record de 96.6 % sur le marché des serveurs informatique en 2015[B 6]. Le monopole atteint par Intel, tout comme celui de Microsoft dont il sera bientôt question, fera l'objet de contentieux portant sur des pratiques anticoncurrentielles. Dans ce cadre et suite à un versement de 1.25 milliard de dollars d'Intel à la société Advenced Micro Devices (AMD) en 2009, cette dernière s'engagea à abandonner les poursuites[B 7].

Mais pendant que Microsoft et Intel développaient leurs monopoles économiques, un nouvel évènement majeur allait marquer l'histoire du logiciel libre. Son déclenchement fut de nouveau un appel à contribution posté cette fois le 25 août 1991 par Linus Torvalds, un jeune étudiant en informatique de 21 ans. Le message fut transmis via Usenet, une application de messagerie reposant sur le récent réseau Internet et apparu cette fois sur la liste de diffusion du système d'exploitation MInix, une sorte de UNIX simplifié dans un but didactique par Andrew Tanenbaum.

À juger de la modestie du premier paragraphe, son auteur ne semblait aucunement anticipé que les mots qu'il écrivait allaient entamer une collaboration qui ferait de lui une nouvelle célébrité dans le monde du Libre[B 8] :

« Je fais un système d'exploitation (gratuit) (juste un hobby, ne sera pas grand et professionnel comme gnu) pour les clones 386(486) AT. Ce projet est en cours depuis avril, et commence à se préparer. J'aimerais avoir un retour sur ce que les gens aiment ou n'aiment pas dans minix, car mon système d'exploitation lui ressemble un peu (même disposition physique du système de fichiers (pour des raisons pratiques) entre autres choses).[B 9][N 1]

Mascotte du projet GNU à gauche et du projet Linux à droite.
Fig. 2.3. À gauche la mascotte du projet GNU; à droite celle du projet Linux appelée Tux (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:GNU_and_Tux.svg)

Bien qu'il fût présenté comme un passe-temps, le projet répondant au nom de « Linux », fut rapidement soutenu par des milliers de programmeurs de par le monde, pour devenir bientôt la pièce manquante du projet GNU. Le système d'exploitation développé par Richard Stallman n'avait en effet pas encore terminer la mise au point de Hurd, son noyaux de système d'exploitation, ou autrement dit la partie du code informatique responsable de la communication entre les logiciels et le matériel informatique. La fusion du code produit par le projet GNU et Linux aboutit donc rapidement à la mise au point d'un système d'exploitation complet, stables et entièrement libres intitulé GNU/Linux.

Au départ du code issu de l'union des deux projets, la communauté des développeurs aura ensuite vite fait de personnaliser les choses en créant de nombreuses variantes au système d'exploitation original que l'on appelle communément distributions. C'est l'une de ces distributions, intitulée Debian et dont le projet semble être le seul grand distributeur GNU/Linux qui ne soit pas une entité commerciale[B 10], qui fut choisie pour le fonctionnement des serveurs qui hébergent l'ensemble des projets Wikimédia[W 5]. Ce choix apparait donc tel un double héritage en provenance du mouvement des logiciels libres. Le premier d'ordre technique assurera la fourniture de programmes informatiques pour faire fonctionner ses serveurs, tandis que le deuxième d'ordre économique, permettra au mouvement de s'acquitter du paiement de licences d'exploitation.

À ces deux héritages s'ajoute un troisième, méthodologique cette fois que j'avais découvert en lisant un article intitulé « La cathédrale et le bazard »[B 11], dans lequel Éric S. Raymond oppose, d'un côté, l'organisation du travail dite « cathédrale », pyramidale, rigide et statutairement hiérarchisée et habituellement présente dans les entreprises, et de l'autre, l'organisation dite « bazar », horizontale, flexible et peu hiérarchisée statutairement, qu'il avait expérimenté lui-même dans le développement de son propre logiciel libre en se ralliant au « style de développement de Linus Torvalds – distribuez vite et souvent, déléguez tout ce que vous pouvez déléguer, soyez ouvert jusqu'à la promiscuité »[B 12].

Par la suite, en réalisant un travail de fin de master consacré à l'étude de la communauté des éditeurs actifs sur le projet Wikipédia francophone[B 13], je me suis rapidement rendu compte que ce dernier projet qualifié de « bazar libertaire » par le journal Le soir au cours de l'année 2012[B 14] avait hérité du mode organisationnel des logiciels libres. Un simple extrait de l'un des cinq principes fondateurs sur lesquels s'est construit l'encyclopédie suffit je pense pour illustrer cet héritage :

Photo de Richard Stallman lors du premier rassemblement Wikimania de 2005
Fig. 2.4. Photo de Richard Stallman lors du premier rassemblement Wikimania de 2005 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Wikimania_stallman_keynote2.jpg).

« N'hésitez pas à contribuer même si vous ne connaissez pas l'ensemble des règles, et si vous en rencontrez une qui, dans votre situation, semble gêner à l'élaboration de l'encyclopédie, ignorez-la ou, mieux, corrigez-la. » [W 6]

Le mouvement Wikipédia semble donc bel et bien un proche héritier des « héros de la révolution informatique » et des valeurs d'universalité, de liberté, de décentralisation, de partage, de collaboration et de mérite décrites par Steven Levy dans son ouvrage L'Éthique des hackers[B 15]. Quant à la venue de Richard Stallman en tant qu'invité de prestige de la première rencontre mondiale du mouvement Wikimédia de 2005 (voir figure 2.4), elle aura certainement symbolisé ce rapprochement identitaire entre les logiciels libres et le mouvement Wikimédia qui furent tout deux tributaire du réseau Internet dans leur développement.

2. Le réseau Internet

D'un point de vue technique, on peut considérer qu'Internet est né avec la suite des protocoles Internet (TCP/IP) mis au point par Bob Kahn et Winton Cerf et dont la première mise en pratique fut réalisée en 1977[B 16]. L'aboutissement du projet aura donc pris près de cinq ans puisque sa première présentation eu lieu en 1973 lors de la conférence internationale sur les communications informatiques de l'International Network Working Group.

Contrairement à certaines idées reçues, le réseau Internet ne fut donc pas produit par les forces armées américaines. Celles-ci auront par contre participé au financement de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA)[B 17] qui fut à l'origine du réseau ARPANET qui par ailleurs fonctionnait sur un protocole différent de celui d'Internet intitulé Network Control Protocol (NCP) élaboré en décembre 1970 par le Network Working Group un groupe informel d'universitaires[B 18]. Ce groupe d'acteurs fut aussi celui qui mis en place au sein d'ARPANET la procédure Request For Comments (appels à commentaires en français) toujours en application au sein du mouvement Wikimédia et qui représente « incontestablement l’un des symboles forts de la « culture technique » de l’Internet, marquée par l’égalitarisme, l’autogestion et la recherche collective de l’efficience. »[B 19]

L'armée américaine pour sa part aura fait le choix de développer son propre réseau appelé MILNET en le séparant du réseau ARPANET qui restera un « réseau pour la recherche et le développement »[B 20]. Cette séparation s'effectuât en 1983, précisément l'année où Richard Stallman lança le projet GNU via ARPANET qui comprenait alors moins de 600 machines connectées[B 21]. Le réseau Internet se sera ensuite développé avec l'apparition de l'Internet Society, une ONG créée en 1992 par les pionniers de l’Internet chargée de l'entretien technique des réseaux informatiques et chargée du respect des valeurs fondamentales d’Internet[B 22].

D'un point de vue culturel donc, le logiciel libre et la culture libre sont apparus bien avant la naissance de ce que j'appellerais l' « Internet interculturel » et qui représente à mes yeux un réseau de communication international, neutre et indépendant, ouvert à tout type d'utilisations et d'utilisateurs. Ce réseau ne verra en effet le jour qu'à la suite de l'installation des premières Dorsales Internets transnationales fin des années 80 et bien sûr suite à l'ouverture du protocole TCP/IP et son adoption au travers le monde qui restera certainement l'étape la plus importante de l'histoire d'Internet.

Michel Elie, pionnier de l'informatique et responsable de l'Observatoire des Usages de l'Internet, témoigne de cette époque et de la naissance d'Internet dans un article intitulé « Quarante ans après :mais qui donc créa l'internet ? ». Il écrit ceci :

« Le succès de l'internet, nous le devons aux bons choix initiaux et à la dynamique qui en est résultée :la collaboration de dizaine de milliers d'étudiants, ou de bénévoles apportant leur expertise, tels par exemple ces centaines de personnes qui enrichissent continuellement des encyclopédies en ligne telles que Wikipédia. »[B 23]

Carte partielle d'Internet, basée sur les données de opte.org du 15 juin 2005.
Fig. 2.5. Carte partielle d'Internet, basée sur les données de opte.org en date du 15 juin 2005 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Internet_map_1024.jpg)

Cette comparaison entre Internet et le projet Wikipédia fut bien sûr très interpellante dans le contexte de mes travaux. Elle me permit au bout de recherches plus approfondies de réaliser à quel point le mouvement Wikimedia pouvait apparaitre quelque part comme une nouvelle résurgence de la contre-culture des années 60 apparue aux États-Unis dans le contexte de la guerre du Viêt Nam. Dans son ouvrage titré :« Vers une contre-culture :Réflexions sur la société technocratique et l'opposition de la jeunesse » [B 24][N 2], Theodore Roszak. définit la contre-culture de la sorte :

« Le projet essentiel de notre contre-culture :proclamer un nouveau ciel et une nouvelle terre, si vastes, si merveilleux que les prétentions démesurées de la technique soient réduites à n'occuper dans la vie humaine qu'une place inférieure et marginale. Créer et répandre une telle conception de la vie n'implique rien de moins que l'acceptation de nous ouvrir à l'imagination visionnaire. Nous devons être prêts à soutenir ce qu'affirment des hommes tels que Blake, à savoir que certains yeux ne voient pas le monde comme le voient le regard banal ou l'œil scientifique, mais le voient transformé, dans une lumière éclatante et, ce faisant, le voient tel qu'il est vraiment. »[B 25]

À la lecture de ce texte datant de 1970, il est intéressant de voir que le mouvement de la contre-culture au même titre que le mouvement Wikimédia utilisent un vocabulaire similaire pour se décrire en utilisant chacun une vision qui imaginer un monde. Il apparait cependant paradoxal qu'une culture qui voit dans la technique quelque chose d' « inférieure et marginale » et qui porte sur la science un regard « banal » puisse avoir influencé le milieu scientifique et technique responsable de la naissance d'Internet. Ce paradoxe fut toute fois résolut par Fred Turner dans son ouvrage intitulé :« Aux sources de l'utopie numérique :De la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand, un homme d'influence »[B 26][N 3]. Dans ce livre qui retrace la vie de Steward Brand, Turner réussira en effet à établir un lien direct entre la culture Hippie des années 60 et l'esprit de la cyberculture au sein de laquelle Internet pris naissance.

En complément de la démonstration faite dans cet ouvrage, je citerai pour ma part les propos de David D. Clark qui à mon sens illustrent parfaitement l'influence de la contre-culture américaine au niveau des pensées de ceux qui furent les précurseurs d'Internet. Lors d'une plénière de la 24ᵉ réunion du groupe de travail sur l'ingénierie Internet David Clark prononça en effet cette phase cruciale qui captera les valeurs techniques et politiques des ingénieurs à qui il s'adressait[B 27] :« Nous récusons rois, présidents et vote. Nous croyons au consensus et aux programmes qui tournent »[B 28][N 4].

Cette courte citation semble donc indiquer que le mépris de la contre-culture des années 60 envers la technique et la science, aura fini par faire place à un refus d'autorité qui caractérise encore aujourd'hui la communauté des contributeurs actifs au sein des projets Wikimédia. En effet, alors qu'Internet continue de lutter pour conserver la neutralité de son réseau, le mouvement Wikimédia pour sa part, continue de lutter pour préserver ses projets éditoriaux de toute forme de contrôle élitiste intenté par des autorités extérieures à sa communauté. Au-delà du réseau Internet et des projets wikimédia, ce désir d'autonomie est aussi observable au niveau de l'espace web et ce depuis sa création.

3. L'espace web

Une autre figure importante dans la préhistoire du mouvement Wikimédia est celle de Tim Berners-Lee l'inventeur du World Wide Web que l'on désigne souvent par l'expression « web » ou « toile » en français. Actif au sein du conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN), il eut en effet l'idée de créer un espace d'échange public au sein du réseau Internet. Pour il mit au point un logiciel intituler « WorlWideWeb » capable de produire et de visiter des espaces numériques intitulé site web. Composés de pages web, ces sites web sont alors hébergés sur des ordinateurs séparés mais tous relié entre eux grâce au réseau Internet. Son programme fut rebaptisé Nexus par la suite pour éviter la confusion avec l'expression Worl Wide Web[W 7].

Au sein du web et grâce à un système intitulé hypertexte, les page web indexent des informations présentes dans une même page, un même site, mais aussi sur des pages et des sites situées sur des ordinateurs distants. Pour permettre ce transfert d'information d'un ordinateur à un autre, Berners-Lee mit au point un protocole appelé Hypertext Transfer Protocol ou HTTP. Ainsi donc apparu l'espace web que l'on peut décrire comme un espace global et numérique formé par l'ensemble de ces pages et sites web situés sur les disques durs de multiples ordinateurs connectés entre eux via le réseau Internet.

« Where the WEB was born », plaque comémorative du CERN 2004
Fig. 2.6. « Where the WEB was born », plaque commemorative du CERN 2004 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Where_the_WEB_was_born.jpg)

La description du Web est complexe et un amalgame entre le Web et Internet est très courant. C'est pourquoi, j'aime pour ma part utiliser la « métaphore vive »[B 29] d'une ville électro numérique[B 30] afin d'opérer une « redescription heuristique de la réalité »[B 31]. Cette méthode permet d'une part de rendre l'espace numérique plus compréhensible, mais aussi d'autre part, de comprendre plus facilement que au même titre que l'espace urbanistique la modification de l'espace numérique affecte directement la vie de la communauté qui le fréquente. Voici donc le portrait métaphorique de l'espace web dans lequel les termes techniques repris entre parenthèses auront été substitués par des termes courants dans la description d'une ville.

L'espace web est une « grande ville numérique » dans laquelle sont construit des « bâtiments » (sites web), composé de pièces (pages web) que l'on peut répartir sur plusieurs étages (répertoires). Ces bâtiments sont fabriqués grâce à un « engin de construction » (éditeur HTML), qui respecte des « normes de constructions leurs réglementations » (hypertext Transfer Protocol). Tous ces édifices sont répartis dans un ensemble de quartiers (serveurs informatiques), possédant chacun leur propre « code postal » (adresse IP). Dans ces quartiers, chaque pièce numérique possède sa propre adresse (Uniform Resource Locator ou URL). Pour circuler d'un quartier à l'autre à l'autre, on utilise un « réseau routier » (Internet) et un « véhicule » (navigateur web) équipé du « GPS » de son choix (moteur de recherche). Les endroits de la ville qui inconnus par les GPS ne sont accessibles que si on connait leurs adresses (IP ou URL). Ce sont donc des endroits publiquement inconnus considérés comme sombres et qui se situent dans les profondeurs de la ville (dark web ou deep web).

Les GPS (moteur de recherche) qui nous dirige vers diverses adresses (pages web) en fonction de ce que l'on cherche peuvent aussi être comparés des « taxis numériques ». Comme dans une ville, ceux-ci sont la plupart du temps la propriété de firmes commerciales qui, en fonction des plus offrants, n'hésitent pas à diriger leurs clients vers les quartiers (serveurs informatiques), ou les adresses (pages web) lorsqu'ils auront été rétribués par leurs propriétaires. Tant qu'à faire, certaines sociétés de taxis (Google, Yahoo!, Microsoft, etc.), n'hésitent pas non plus à enregistrer le profil, la provenance et la destination de leurs clients, dans le but de vendre ces informations à des personnes ou organismes désireux de les utiliser bien souvent à des fins de marketing commerciales ou politiques.

Dans la ville numérique, certains changements urbanistiques tel que l'installation d'une barrière ou d'un Mosquito (mot de passe ou systhème de contrôle parental) encore l'ajout ou la suppression d'espace de rencontre et de partage (site de rencontre et réseau peer to peer) peuvent enfin directement affecter la vie des personnes qui la fréquente. Ceci est la raison pour laquelle certaine institution se sont vue chargée de veiller sur l'application de règle standards dans le développement du Web. Alors que le réseau routier (réseau Internet) fut confié à l'association Internet Society, la gestion de l'espace urbanistique (espace web) fut confié pour sa part à un consortium international fondé par Berners-Lee sous le sigle W3C.

Ayant la fondation Wikimédia comme nouveau membre depuis 2019[B 32], cette organisation a une devise :« un seul web partout et pour tous »[W 8]. Si celle-ci semble bien naturelle à ce jour, il s'en est fallu de peu pour que le premier éditeur de site WorldWideWeb et par conséquent, l'idée même du World Wide Web, ne devienne un produit commercial voir un service payant. À partir du 30 avril 1993, ce risque était effectivement très élevé puisque le logiciel WorlWideWeb avait été déposé dans le domaine public par Robert Cailliau qui assistait Berners-Lee dans le développement du Web. Dans un ouvrage intitulé Alexandia[B 33], Quentin Jardon explique cet épisode critique de la naissance du Web de la sorte :

« Pour François, la philanthropie de Robert, c'est très sympa, mais ça expose le Web à d'horribles dangers. Une entreprise pourrait s'emparer du code source, corriger un minuscule bug, s'approprier le « nouveau » logiciel et enfin faire payer une licence à ses utilisateurs. L'orge Microsoft, par exemple, serait du genre à flairer le bon plan pour écraser son ennemi Macintosh. Les détenteurs d'un PC devraient alors débourser un certain montant pour profiter des fonctionnalités du Web copyrighté Microsoft. Les détenteurs d'un Macintosh, eux, navigueraient sur un Web de plus en plus éloigné de celui vendu par Bill Gates, d'abord gratuit peut-être, avant d'être soumis lui aussi à une licence. […] En plus de devenir un territoire privé, le Web se balkaniserait entre les géants du secteur. […] Mais le jeune Bill Gates ne croit pas encore à la portée commerciale de ce système. […] Ce dédain provisoire est une bénédiction pour Tim et Robert, car la stratégie de Microsoft, au début des années 1990, obéit à la loi du "embrace, extend and stay at the top" »[B 33]

Heureusement, en octobre 1994 et après avoir repris les responsabilités de Tim Berners-Lee suite à son départ du CERN[B 34], François Flückiger, dont Jardon faisait mention, eu la présence d'esprit de se rendre à l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle suisse pour retirer du domaine public le code de l'éditeur HTML et le placer sous licence libre en y apposant de la sorte la propriété intellectuelle du CERN. La licence libre eu ainsi pour effet d'interdire la modification et l'amélioration du code de l'éditeur dès lors que la version transformée n'est pas elle-même soumise à une licence identique. De manière récursive et anticipative, le dépôt sous licence libre du code source qui aura donné naissance à l'espace web rendit donc peu probable l'apparition d'une bataille commerciale comparable à celle qui arriva peu de temps après dans le secteur des navigateurs web.

4. Les navigateurs web

L'espace web une fois créé, l'offre sur le marché des navigateurs web s'est ensuite développé avec l'apparition de plusieurs logiciels aux performances diverses. Au départ du code et des fichiers disponibles sur les serveurs informatiques, les navigateurs doivent en effet restituer les page web dans leur interface graphique, et ils ne le font pas tous de la même manière, ni avec les mêmes ressource. Ces différences auront donc pour conséquence de créer une compétition entre les producteurs de navigateurs basée sur la rapidité, la légèreté et la fiabilité de leur produit. Quant aux consommateurs, ils seront toujours à la recherche d'un navigateur capable d'afficher sur l'écran de leurs ordinateurs une page web respectant le plus possible les désirs de son créateur ou administrateur, et ce au moindre frai possible.

Le site 3WSchools chargé de l'étude du marché des navigateurs fournit un classement en fonction du pourcentage du nombre d'utilisateurs :(1) le logiciel Chrome de Google en première position avec 80.4 %, (2) Firefox de Mozilla avec 7.1 %, (3) edge/Internet explorer de Microsoft avec 5.2 %, (4) Safari de Apple avec 3.7 % et finalement (5) Opera de Opera Software avec 2.1 %[W 9]. Dans le courant du même mois, le site StatCounter indiquait quant à lui :66.12 % pour Chrome, 17.24 % pour Safari, 3.98 % Firefox, 3.18 % pour Samsung Internet, 2.85 % pour Edge et 2.08 % pour Opera[W 10][N 5]. Dans ces deux classements et malgré les reproches qui peuvent lui être attribués[B 35], le navigateur Chrome apparait donc comme le logiciel préféré des utilisateurs.

Un premier graphique visible ci-dessous, indique cependant que cette situation ne sera apparue qu'en début d'année 2012, alors qu'un second graphique remontant plus loin dans le temps, représente une belle illustration de la « bataille commerciale des navigateurs Web »[W 11]. Certains s'en souviendront, il fut une époque ou la question de choisir Internet explorer et Netscape Navigator pour parcourir l'espace web faisait partie des conversations courantes entre internautes.

Graphique illustrant l'évolution des parts de marché des navigateurs Web depuis 2009 à septembre 2020
Fig. 2.7. Graphique illustrant l'évolution des parts de marché des navigateurs Web depuis 2009 à septembre 2020 (source :https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/StatCounter-browser-ww-yearly-2009-2020.png)
Évolution de la part respective des navigateurs entre 1996 et 2009
Fig. 2.8. Évolution de la part respective des navigateurs entre 1996 et 2009 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Browser_Wars_(fr).svg)

Sans entrer dans des détails qui sont de toute façon accessibles dans un article Wikipédia consacré à l'évolution de l'usage des navigateurs web[W 12], je retiendrai de cette guerre qu'il ne fut pas difficile pour la société Microsoft d'envahir le marché. Ce nouveau monopole s'établit effectivement en 5 ans seulement, et fut amorcé dès le moment ou Microsoft pris conscience un peu tardivement de l'enjeu commercial que représentait l'espace web. La position de monopole de la firme au niveau des systèmes d'exploitation lui donna évidemment une puissance inégalable tant en matière de distribution de son navigateur qu'au niveau du financement de son développement. D'ailleurs, alors qu'Internet explorer dépassait la barre des 90 % de parts de marché et même si un recours en appel blanchira par la suite cette accusation, la firme Microsoft fit l'objet d'un verdict de première instance validant le fait qu'elle avait abusé de sa position dominante dans les systèmes d'exploitation pour évincer illégalement ses concurrents dans les logiciels de navigation internet[B 36].

Entre-temps et au cours de l'année 1998 la société Netscape Communication reconnaissant sa défaite avait déposé le code source de son navigateur sous licence libre et permit ainsi la naissance d'un nouveau navigateur intitulé Firefox[B 37]. Soutenu par la communauté libre au niveau de son développement, ce nouveau logiciel reprit petit à petit des parts de marché sur Internet explorer. Cependant et comme cela fut déjà expliqué, l'arrivée de Google Chrome, un autre logiciel libre développé cette fois par la société commerciale Google, signa la fin d'un nouveau duel entre Firerfox et Internet explorer.

Cet épisode de la révolution numérique m'a permis de comprendre à quel point le logiciel libre pouvait devenir une alternative capable de concurrencer les plus grands acteurs commerciaux. Il me permit aussi de découvrir que Wikipédia ne fut pas le premier projet libre né d'une première initiative commerciale. J'y ai découvert aussi cependant qu'un phénomène inverse pouvait apparaitre dès lors qu'une grande entreprise commercial tel que Google, faisant fit d'un éventuel profit tiré au départ de la production d'un logiciel, récupère sa mise en récoltant des informations sur les utilisateurs. En fin de compte, je retiendrai aussi de l'histoire des navigateurs, que l'existence et l'utilisation des licences libres représente un élément clef au niveau de la révolution numérique.

5. Les licences libres

L'autobiographie autorisée de Sam Williams intitulée :« Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. »[B 38], décrit très bien comment Richard Stallman donna naissance au concept de licence libre. En 1985 et suite à une discussion avec le juriste Mark Fischer, le fondateur du projet GNU trouva en effet le moyen de protéger son programme Emacs, un éditeur de texte, en publiant, dans le cadre de son projet GNU, la première version d'une licence intitulée Général Public Licence (GPL).

En 1989, malgré la pression émise par Microsoft à l'encontre de cette licence, et grâce à la participation de John Gilmore et d'une grande communauté d'activistes hackers comprenant aussi certains juristes tel que Jerry Cohen et Eben Moglen, la licence initialement prévue pour le logiciel Emacs devint applicable à tout type de logiciel. Selon les propos retenus lors de la lecture d'une biographie autorisée de Richard Stallman :

« La GPL apparaît comme l'un des meilleurs hacks de Stallman. Elle a créé un système de propriété collective à l'intérieur même des habituels murs du copyright. Surtout, elle a mis en lumière la possibilité de traiter de façon similaire « code » juridique et code logiciel. »[B 39]

e symbole Copyleft, un Copyright renversé.
Fig. 2.9. Le symbole Copyleft, un Copyright renversé. (Source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Copyleft.svg).

Avec la GPL apparut une composante essentielle des logiciels libres qu'est la clause de reproductibilité de la licence sur les produits dérivés. Celle-ci qualifiée de virale ou récursive sera baptisée « copyleft », traduite en français par « gauche d'auteur » suite à une idée qui lui avait été transmise par Don Hopkins dans un échange de courriers[W 13]. Comme cela a déjà été vu dans le cadre du « sauvetage » du Web, la clause copyleft apparait aujourd'hui comme un détail déterminant dans l'histoire de la révolution numérique.

Cette notion de copyleft est à mes yeux plus importante que de faire la distinction entre le concept du logiciel libre développé par Stallman et celui de logiciels open source popularisé par Éric Raymondqui finalement furent confondu dans l'expression unique Free and open-source software (FOSS) alors que le concept d'open source faisait toujours l'objet d'une controverse sur Wikipédia en français fin d'année 2020[W 14]. En d'absence de clause interdisant l'usage commercial, la clause « Share alike » (partage à l'identique) surnommée copyleft reste en effet la seule garantie pour qu'un travail ne puisse jamais être récupéré complétement, partiellement ou de manière modifiée par une personne ou un organisme désireux d'y apposer un copyright ou autre licence restrictive dans le but d'en tirer profit au détriment d'un usage libre par le reste du monde[B 40] (voir figure ).

Classification des licences d'exploitation des œuvres de l'esprit.
Fig. Classification des licences d'exploitation des œuvres de l'esprit. (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Classification_des_licences.svg).

Cela étant dit, chacun est libre de partager son travail sous les conditions qu'il veut et c'est sans doute pour simplifier ce choix qu'une nouvelle organisation internationale sans but lucratif appelée Creative Commons aura vu le jour pour permetre« le partage et la réutilisation de la créativité et des connaissances grâce à la fourniture d'outils juridiques gratuits »[W 15]. Créée le 15 janvier 2001, précisément le même jour que Wikipédia, cette association offre donc une variété de licence (voir figure ci-dessous) applicable sur du code informatique, mais aussi sur des textes, photos, vidéos, musiques et autres productions de l'esprit. Celle utilisée au sein des projets Wikimedia est la licence CC.BY.SA à l'exeption du contenu du projet Wikidata et des descriptions apportées aux fichiers présents sur Wikimédia commons qui reposent eux sous la licence CC.0.

Classement des différentes licences, de la plus ouverte à la moins ouverte.
Classement des différentes licences, de la plus ouverte à la moins ouverte.


L'un des fondateurs de Creative Commons fut Lawrence Lessig, une personnalité marquante de la culture libre qui en assure toujours la présidence jusqu'à ce jour. Lessig est l'auteur d'un célèbre article intitulé :« Code is law »[B 41] dont un extrait repris ci-dessous permet de synthétiser en quelque mot la puissance du code informatique en matière d'autorité et de régulation :

« Ce code, ou cette architecture, définit la manière dont nous vivons le cyberespace. Il détermine s'il est facile ou non de protéger sa vie privée, ou de censurer la parole. Il détermine si l'accès à l'information est global ou sectorisé. Il a un impact sur qui peut voir quoi, ou sur ce qui est surveillé. Lorsqu'on commence à comprendre la nature de ce code, on se rend compte que, d'une myriade de manières, le code du cyberespace régule. »[B 42]

La protection du code informatique par les licences libres, et la garantie d'une transparence qui en rend le contrôle possible, apparaissent donc comme un enjeu majeur tant pour le réseau Internet, que l'espace web qui s'y développe. Cette protection permet entre autres de vérifier que les logiciels qui prennent le contrôle de nos ordinateurs et qui influencent de plus en plus le déroulement de nos vies, servent bien nos intérêts et pas ceux des personnes qui les produisent[B 43].

Cependant, si une licence libre peut permettre sur l'utilisation de ce qui est produit dans l'espace numérique Wikimédia, elle n'en permet pas pour autant le contrôle des millions de modifications apportées aux centaines de projets collaboratifs. Cette tâche de contrôle beaucoup plus ardue qui doit en effet être assumée par d'autre moyen que la simple apposition d'une licence. Pour qu'elle soit possible, il fallut attendre l'arrivée d'un nouveau type de logiciels qui permet la construction d'un site web par des millions de contributeurs situés aux quatre coins du monde, tout en leur donnant la possibilité de contrôler tout ce qui s'y passe. Le premier logiciel capable d'une telle prouesse fut baptisé WikiWikiWeb, et son préfixe restera présent tout au long de la croissance du mouvement Wikimédia.

6. Les Wikis

Logo du logiciel MediaWiki, le logiciel Wiki utilisé par les projets Wikimédia et dont le développement est soutenu par la fondation Wikimédia.
Fig. 2.10. Logos du logiciel MediaWiki, le logiciel Wiki utilisé par les projets Wikimédia (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:MediaWiki.svg).

WikiWikiWeb, fut le premier logiciel libre de type « wiki » créé en mars 1995 par Ward Cunningham. Grâce à l'accessibilité de son code source et la permission de son réemploi, il permit la création de nombreux autres logiciels de même type produits eu aussi sous licence libre en raison de l'action virale spécifique à celle-ci. L'histoire des wikis apporte donc en ce sens une nouvelle illustration de l'importance de cette clause de redistribution à l'identique surnommée copyleft.

D'ailleurs, ce sera quelque part grâce à ce copyleft que les fondateurs du projet Wikipédia purent installer librement et gratuitement le logiciel Wiki qui leur convenait, alors que la société Bomis qui soutenait le projet était confronté à de grosses difficultés financières. Le choix fut porté sur le logiciel UseModWiki qui répondait à leurs attentes en raison de sa simplicité et du peu de ressources informatiques nécessaires à son bon fonctionnement. Il fut remplacé le 25 janvier 2002 par le logiciel MediaWiki dont le développement fut soutenu par la fondation Wikimédia jusqu'à ce jour[B 44].

Après l'apparition du réseau Internet et de son l'espace web, des systèmes d'exploitations de type GNU/Linux permettant de faire tourner gratuitement des serveurs informatiques, l'arrivée des logiciels Wikis apportait donc la dernière pièce manquante et indispensable au lancement d'une encyclopédie libre et universelle.

7. L'encyclopédie libre et universelle

En collectant et partageant l'ensemble des connaissances humaines, les projets Wikimédia semblent aujourd'hui concrétiser un vieux projet porté par de nombreux hommes depuis la nuit des temps. Sans entrer dans les détails de l'histoire, je me limiterai ici à citer pour exemple :Ptolémée Ier et la bibliothèque d'Alexandrie (305 – 283 av. J.-C.), Denis Diderot (1713 – 1784) et son Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, et dans un passé plus proche encore, Paul Otlet (1868 – 1944) et son Mundaneum.

Ce Belge peu connu et pourtant cocréateur, en 1905, de la classification décimale universelle toujours en usage à ce jour, rêvait en effet de cataloguer le monde dans lieu qui rassemblerait toutes les connaissances humaines sous la forme d'un gigantesque Répertoire bibliographique Universel[B 45]. À la lecture de son Traité de documentation » paru en 1934, je découvre l'étrange songe visionnaire d'un « homme qui voulait classer le monde »[B 46] :

« Ici, la Table de Travail n'est plus chargée d'aucun livre. À leur place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas, au loin, dans un édifice immense, sont tous les livres et tous les renseignements, avec tout l'espace que requiert leur enregistrement et leur manutention, […] De là, on fait apparaître sur l'écran la page à lire pour connaître la question posée par téléphone avec ou sans fil. Un écran serait double, quadruple ou décuple s'il s'agissait de multiplier les textes et les documents à confronter simultanément ; il y aurait un hautparleur si la vue devrait être aidée par une audition. Une telle hypothèse, un Wells certes l'aimerait. Utopie aujourd'hui parce qu'elle n'existe encore nulle part, mais elle pourrait devenir la réalité de demain pourvu que se perfectionnent encore nos méthodes et notre instrumentation. » [B 47]

Le répertoire Bibliographique Universel aux alentours de 1900.
Fig. 2.11. Photographie de l'intérieur du Répertoire Bibliographique Universel aux alentours de 1900 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Répertoire_Bibliographique_Universel_vers_1900.jpg)

Cette utopie décrite par Otelet ressemble effectivement à s'y méprendre à une description du « tandem Google Wikipédia »[B 48] plus de soixante ans avant son apparition :allumer un écran, poser une question dans un moteur de recherche et se voir rediriger dans près de 88.7 % des cas vers Wikipédia[W 16]. Quant à l'idée a proprement parlé d'une encyclopédie libre et universelle, ce sera Richard Stallman qui en partagea publiquement l'idée en premier. Dans un message posté sur la liste de diffusion du projet GNU le 18 décembre 2000, il raconte en effet que :

« Le World Wide Web a le potentiel de devenir une encyclopédie universelle couvrant tous les domaines de la connaissance, et une bibliothèque complète de cours d'enseignement. Ce résultat pourrait être atteint sans effort particulier, si personne n'intervient. Mais les entreprises se mobilisent aujourd'hui pour orienter l'avenir vers une voie différente, dans laquelle elles contrôlent et limitent l'accès au matériel pédagogique, afin de soutirer de l'argent aux personnes qui veulent apprendre. […] Nous ne pouvons pas empêcher les entreprises de restreindre l'information qu'elles mettent à disposition ; ce que nous pouvons faire, c'est proposer une alternative. Nous devons lancer un mouvement pour développer une encyclopédie libre universelle, tout comme le mouvement des logiciels libres nous a donné le système d'exploitation libre GNU/Linux. L'encyclopédie libre fournira une alternative aux encyclopédies restreintes que les entreprises de médias rédigeront. »[W 17][N 6]

En parlant d'un « mouvement » qui se créerait autour d'une « encyclopédie libre et universelle » Stallman anticipait donc tout à fait ce qui allait se passer suite à la création de Wikipédia. Au travers d'une soixantaine de paragraphes, il dévoile ensuite un projet sous licence libre où « tout le monde est le bienvenu pour écrire des articles » et où « en cas de controverse, plusieurs points de vue seront représentés ». Sans le savoir et bien avant l'heure, ce qu'écrivait Stallman ressemblait donc fortement à plusieurs principes fondateurs[W 18] appliqué lors de la création de Wikipédia avec pour exemple celui de neutralité de point de vue[W 19] qui apparu sur le projet Wikipédia anglophone seulement le 10 novembre 2001[W 20].

En fin de compte Wikipédia n'aura donc pas été une trouvaille, mais plutôt un coup de génie qui permis au projet de prendre le devant sur d'autres projets naissants. Celui-ci apparu lorsque Larry Sanger proposa, malgré le manque d'enthousiasme de son employeur Jimmy Wales, de démarrer une encyclopédie au départ d'un logiciel Wiki[W 21]. La manœuvre avait pour but à son origine d'enrichir Nupedia, l'encyclopédie commerciale de la firme Bomis lancée quelque temps au par avant et dans laquelle il était prévu de placer de la publicité pour générer une rentrée financière.

Grâce à la flexibilité du logiciel Wiki, et à l'autoorganisation qu'il permettait de mettre en place, le projet Wikipédia prit ainsi les devant sur le projet GNUPedia lancé parallèlement en janvier 2001 par Stallman et la Free Software Foundation ainsi que sur d'autres projets comme par exemple The Info Network créé par Aaron Swartz à l'age de 12 ans et cinq ans avant la naissance de Wikipédia[V 1]. Pendant que le projet GNUPedia éprouvait beaucoup de difficultés au niveau de la modération de ses contributeurs, Jimmy Wales, qui croyait à la réussite d'une édition par des « gens ordinaires »[B 49], réussit pour sa part à faire confiance à une communauté d'éditeurs bénévoles qui mena le projet à sa réussite. Le projet GNUPedia quant à lui fut abandonné et son contenu fusionné à celui du projet Nupédia dès son passage sous licence de documentation libre GNU[W 22].

Faute de productivité, le projet Nupedia transféra à son tour ses articles dans Wikipédia pour être ensuite abandonné en septembre 2003 suite à un crash des serveurs qui ne sera jamais rétabli. Démissionnaire du poste de rédacteur en chef sur Wikipédia en mars 2003, soit un mois après la coupure de son salaire, Larry Sanger avait bien tenté de sauver le projet Nupedia qui lui tenait à cœur en raison de sa relecture par des experts, mais en vin[B 50]. De son côté, Jimmy Wales continua à se consacrer entièrement au projet Wikipédia qui fini par atteindre une taille et une visibilité jamais égalée dans l'histoire des encyclopédies. En tant que projet fondateur, la naissance de Wikipédia constituait donc la première pierre du mouvement Wikimédia.

8. Un héritage contre-culturelle

Il m'apparait aujourd'hui de manière tout à fait évidente que le mouvement Wikimédia est une prolongation tout à fait consciente pour certains acteurs et tout à fait inconsciente pour d'autres d'une contre-culture modifiée et transmise au mouvement par l'intermédiaire des principaux acteurs de la construction d'Internet et de ses première applications. Le personnage tout à fait carismatique pour ne pas dire mytique qu'incarne la figure de Richard Stallman et son opposition à toute forme de domination me permet à lui seul de me conforter dans cette idée. Quant à sa photo trionphante prise à l'occasion de son discours prononcé à lors de la première rencontre internationnale Wikimania est illustre aussi à elle seule à quel point la contre culture numérique incarnée par Stallman intégrait le démarrage du mouvement Wikimédia.

La contre culture des hackers et le philosophie du libre qu'elle aura produit aura d'ailleurs fait des émules non seulement dans le milieu du partage des connaissance mais aussi dans celui de la politique. En 2008, André Groz, le père de la décroissance et le théoricien de l'écologie politique, considérait par exemple que la composante libre de la révolution numérique était un enjeu majeur pour l'avenir de nos sociétés et pour une sortie du capitalisme qui selon ses propos avait déjà commencé :

« La lutte engagée entre les "logiciels propriétaires" et les "logiciels libres" (…) a été le coup d'envoi du conflit central de l'époque. Il s'étend et se prolonge dans la lutte contre la marchandisation de richesses premières – la terre, les semences, le génome, les biens culturels, les savoirs et compétences communs, constitutifs de la culture du quotidien et qui sont les préalables de l'existence d'une société. De la tournure que prendra cette lutte dépend la forme civilisée ou barbare que prendra la sortie du capitalisme. »[W 23]

Six ans plus tard, Rémy Rieffel dans l'introduction de son ouvrage : « Révolution numérique, révolution culturelle ? » nous rappelle d'ailleurs pour sa part que :

« une révolution technologique telle que celle du numérique est par essence instable et ambivalente, simultanément porteuse de promesse et lourde de menaces. Elle s'inscrit dans un contexte où s'affrontent des valeurs d'émancipation et d'ouverture d'un côté et des stratégies de contrôle et de domination de l'autre. »[B 51]

Ces luttes et affrontements apparaissent donc comme composante essentielle d'une révolution numérique contre-culturelle qui s'oppose aux valeurs et pratiques entretenues par certaines sphère dominantes actives dans les dommaines économiques, politiques et intellectuelles de nos sociétés.

Au niveau économique, il est déjà très significatif par exemple que le nom de domaine Wikipédia.org se situe en 13ᵉ place du top 50 des sites les plus fréquentés du Web, isolé au milieu de 49 autres noms de domaines appartenant à des entreprises commerciales[W 24]. Au niveau épistémique ensuite, les projets Wikimédia, emblèmes du Web 2.0 de par leurs capacités d'éditions collaboratives et démocratiques[B 52], ont souvent été l'objet de nombreuses postures d'oppositions issue du milieu intellectuel[B 53]. Au niveau politique enfin, le mouvement Wikimédia est fréquemment confronté à des mesures étatiques, tel des blocages ou limitations d'accès aux sites (Chine, Turquie, Russie)[W 25] ou encore des manœuvres d'intimidation (France)[W 26].

C'est donc en entament à présent une étude thèmatique de l'histoire du mouvement Wikimédia, qu'il deviendra possible illustrer l'opposition et parfois même la confrontation entre une ancienne culture dominante et une contre-culture nouvelle révolutionnaire transmise par la révolution numérique. Comme cela sera vu en détails, ces tensions culturelles ne s'observent d'ailleurs pas uniquement au niveau des relations entre le mouvement Wikimédia et son environnement externet mais aussi au sein même de sa communauté.

Notes et références

[N]otes

  1. Texte original avant traduction sur www. DeepL.com/Translator (version gratuite) :« I'm doing a (free) operating system (just a hobby, won't be big and professional like gnu) for 386(486) AT clones. This has been brewing since april, and is starting to get ready. I'd like any feedback on things people like/dislike in minix, as my OS resembles it somewhat (same physical layout of the file-system (due to practical reasons)among other things). »
  2. Titre original de l'ouvrage en anglais :« The Making of a Counter Culture:Reflections on the Technocratic Society and Its Youthful Opposition »
  3. Titre de l'ouvrage original en anglais :From Counterculture to Cyberculture:Stewart Brand, the Whole Earth Network, and the Rise of Digital Utopianism
  4. Texte original :We reject kings, presidents and voting. We believe in rough consensus and running code.
  5. Cette comparaison m'aura permis de réaliser à quel point les statistiques au sujet de l'espace Web sont à prendre avec beaucoup de recul.
  6. Texte original avant traduction sur deepl.com (version gratuite) :« The World Wide Web has the potential to develop into a universal encyclopedia covering all areas of knowledge, and a complete library of instructional courses. This outcome could happen without any special effort, if no one interferes. But corporations are mobilizing now to direct the future down a different track--one in which they control and restrict access to learning materials, so as to extract money from people who want to learn. […] We cannot stop business from restricting the information it makes available ; what we can do is provide an alternative. We need to launch a movement to develop a universal free encyclopedia, much as the Free Software movement gave us the free software operating system GNU/Linux. The free encyclopedia will provide an alternative to the restricted ones that media corporations will write. »

[B]ibliographie

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  3. Roberto Di Cosmo et Dominique Nora, Le hold-up planétaire:la face cachée de Microsoft, France Loisirs, 1998 (ISBN 9782744121760)
  4. Roberto Di Cosmo et Dominique Nora, Le hold-up planétaire:la face cachée de Microsoft, France Loisirs, 1998 (ISBN 9782744121760), p. 15
  5. 1 2 Roberto Di Cosmo et Dominique Nora, Le hold-up planétaire:la face cachée de Microsoft, France Loisirs, 1998 (ISBN 9782744121760), p. 27
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  17. Djilali Benamrane, Biens publics à l'échelle mondiale et Coopération solidarité développement aux PTT, Les télécommunications, entre bien public et marchandise, Une histoire d'Internet, ECLM (Charles Leopold Mayer), 2005 (ISBN 978-2-84377-111-8) (OCLC 833154536), p. 63
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[V]idéoographie

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    [W]ebographie

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    24. « Alexa – Top sites », sur www.alexa.com (consulté le 15 novembre 2020)
    25. Christine Siméone, « Censurée en Turquie et en Chine, remise en cause en Russie, ces pays qui en veulent à Wikipédia », sur web.archive.org, France Inter, (consulté le 25 février 2020)
    26. Stéphane Moccozet, « Une station hertzienne militaire du Puy-de-Dôme au cœur d'un désaccord entre Wikipédia et la DCRI », sur web.archive.org, France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le 24 novembre 2020)

    Chapitre IV. Histoire(s) du mouvement Wikimédia

    En rejoignant le mouvement Wikimédia en début d'année 2011, je n'aurai malheureusement pas pu connaitre toute son histoire ni assister à l'entièreté de son développement. Heureusement, les archives sont très nombreuses et facilement accessibles au départ d'une simple connexion Internet. Pour les réunir, j'ai parcouru le web au départ d'informations listées et synthétisées dans les projets Wikimédia grâce à certaines pages consacrées à l'histoire de Wikipédia en général[W 1] ou à l'histoire d'une de ses versions linguistique[W 2] ou encore certaines pages consacrées à sa critiques portées à son encontre[W 3]. La presse me fut aussi d'un grand secours pour ce voyage dans le passé avec de nouveaux de nombreuses revues de presse générale[W 4] ou localisées[W 5], existantes sur les projets Wikipédia ou sur le site Meta-Wiki[W 6][N 1].

    Sans l'avoir pourtant vécu, il me fut donc ainsi possible de témoigner de l'histoire de l'organisation Wikimédia dans laquelle j'ai pu voir se perpétuer un héritage contre-culturelle transmis par les pionniers du Net. Aborder cette fresque historique de manière thématique m'est apparu comme la meilleure manière façon d'en permettre la compréhension. C'est pourquoi j'ai pris le soin de m'intéresser en premier lieu à l'origine du terme Wikimédia avant de parler de la naissance du mouvement à proprement parler. Si j'aborde par la suite l'histoire économique du mouvement ce sera pour mieux illustrer son opposition et sa résistance à toute forme d'exploitations commerciales toute en bouleversant les logiques des marchés qui s'y reposent. L'évolution technologique pour sa part mettra en évidence d'autres résurgences contre-culturelle portant cette fois sur des questions de transparence et de gouvernance.

    L'histoire du projet Wikiversité enfin, l'un des nombreux projets Wikimédia développé dans l'ombre de Wikipédia me permettra ensuite au travers son histoire singulière de mettre en évidences certaines caractéristiques du mouvement. La présentation ce ce projet sera aussi pour moi l'occasion de tirer profit de ma propre expérience au sein de ce projet qui aura été mon principal espace d'activité au sein du mouvement Wikimédia. C'est en effet sur ce site que j'ai pu expérimenter la fonction d'administrateur tout en étant capable vu sa taille réduite par rapport au projet Wikipédia de vivre pendant dix ans la presque totalité de ce qui s'y passait.

    1. Les origines du terme Wikimédia

    D'où vient ce nom « Wikimédia » ? Et est-ce que tout ce qui est Wiki a quelque chose à voir avec Wikimédia ? Certainement pas. Pourtant les confusions sont fréquentes entre le mouvement Wikimédia et presque 20 000 projets wiki[W 7] qui souvent utilisent eux aussi le terme wiki dans leur appellation alors qu'ils n'ont aucun lien, ni avec mouvement Wikimédia, ni avec la fondation Wikimedia. Parmi tous figurent WikiLeaks et WikiHow qui doivent probablement être les plus connus, Le premier créé par Julian Assange dans le but de publier des documents classifiés provenant de sources anonymes n'est d'ailleur pas un Wiki alors que le segond en est un mais tellement différent des projets Wikimédia en apparence qu'il est facile de concevoir qu'il n'en fait pas partie. Il y a ensuite le projet WikiTribune et Wikia moins connus, mais dont la confusion avec le mouvement Wikimédia est d'autant plus grande qu'ils furent eux aussi lancés par Jimmy Wales le fondateur de la fondation Wikimedia[W 8]. Tous ces miliers de projets « wiki » et certainement d'autres qui verront le jour, sont donc extérieurs au mouvement Wikimedia et ne sont en aucun cas soutenus par la fondation ou toute autre organisme affiliée au mouvement.

    D'un point de vue étymologique à présent, il faut savoir que le terme « Wikimédia » se présente comme un mot-valise dont la composante « wiki » fut inspirée du mot hawaïen « wikiwiki » que l'on peut traduire en français par « vite, vite »[W 9]. La transmission du terme wiki au mouvement Wikimédia est due au premier logiciel d'édition collaborative de pages web appelé WikiWikiWeb et par la suite au logiciel intitulé UseModWiki qui en fut inspiré. Celui-ci fut choisi par la firme Bomis dans le but de lancer l'encyclopédie Wikipédia. Par la suite, tous les autres projets d'édition collaborative nés au sein du mouvement adopteront eux aussi le préfixe wiki.

    Le mot Wikimédia quant à lui n'est apparut que le 16 mars 2003 lors d'une discussion concernant la déclinaison possible de l'encyclopédie en d'autres types de projets éditoriaux participatifs. Durant celle-ci, l'écrivain américain Sheldon Rampton eu l'idée d'associer au terme wiki celui de « média » afin de mettre en évidence la variété des médias produits et mobilisés sur toutes les plates-formes wiki (encyclopédie, site d'actualités, musiques, vidéos, etc.)[W 10].

    Quelques mois plus tard seulement, le terme Wikimedia fut ensuite adopté lors de la création de la Wikimedia Foundation lorsqueJimmy Wales décida d'y transférer les avoirs de sa firme Bomis tels que les noms de domaine Wikipédia et la reconversion en copyleft des copyrights de la société commerciale[W 11]. Il fallut encore attendre cinq années pour qu'en juin 2008 le mot Wikimédia désigne enfin un mouvement social conceptualisée par Florence Devouard présidente de la fondation à cette époque.

    2. La naissance du mouvement

    Il m'est toujours apparu difficile de déterminer le moment exacte ou serait apparut un mouvement social. On peut en déterminer plus ou moins facilement ses origines, mais il me semble souvent impossible d'en faire plus. Le cas du mouvement des logiciels libres par exemple, est quelque peu particulier, puisqu'il se construit au départ d'un appel posté sur une liste de diffusion par Richard Stallman le fondateur à un instant bien précis. Doit-on pour autant considéré cette date comme celle de la création du mouvement ? Un tel choix est en effet discutable dès lors que l'on sait que le logiciel libre en tant qu'idée et en tant que code informatique est forcément apparus avant l'appel à contribution lancé par Stallman. Un raisonnement similaire peut donc aussi s'appliquer au mouvement Wikimédia.

    L'histoire du mouvement Wikimédia est effectivement étroitement liée à l'histoire de Wikipédia, qui en est à l'origine. Et dans cette perspective, on peut donc dire que la naissance du mouvement coïncide avec le lancement du projet encyclopédique en date du 15 janvier 2001[W 12]. Toute fois et selon un autre point de vue, la naissance du mouvement peut tout aussi bien être associé à celle de la Wikimedia Foundation créée le 20 juin 2003[W 13] qui en a assumé la gestion jusqqu'à ce jour. Dans une dernière perspective enfin, la naissance du mouvement peut correspondre cette fois à l'apparition de l'expression « mouvement Wikimédia » et donc cinq ans plus tard en juin 2008 lorsque Florence Devouard, en fit la première description peu de temps avant de quitter son poste présidente de la fondation Wikimédia[W 14]. En proposant de modifier le site Wikimedia.org pour en faire la vitrine du « mouvement Wikimedia » elle parlait ainsi pour la première fois du mouvement en le définissant de la sorte :

    « Le mouvement Wikimédia, comme je l'entends est
    • une collection de valeurs partagées par les individus (liberté d'expression, connaissance pour tous, partage communautaire, etc.)
    • un ensemble d'activités (conférences, ateliers, wikiacadémies, etc.)
    • un ensemble d'organisations (Wikimedia Foundation, Wikimedia Allemagne, Wikimedia Taïwan, etc.), ainsi que quelques électrons libres (individus sans chapitres) et des organisations aux vues similaires »[W 15],[N 2]

    Afin de maintenir une progression continue dans la découverte et la compréhention du mouvement Wikimédia, j'ai donc choisi comme point de départ à son histoire la naissance de Wikipédia. D'un point de vue chronologique, cela revient donc à repartir de la fin du deuxième chapitre pour reprendre à présent une progression historique basée cette fois sur l'actualité économique découverte au sein du mouvement.

    3. Histoire(s) économique(s) du mouvement

    Suite à la naissance du projet Wikipédia, l'un des premiers évènements économiques marquant fut sans aucun doute l'apparition du projet Enciclopedia Libre Universal en Español, un fork de la version linguistique espagnole de Wikipédia. Crée le 26 février 2002 précisément, soit un peu plus d'un an après la création de Wikipédia, cette encyclopédie fut supportée par un mouvement diaspora dont Edgar Enyedy apparaissait tel le principal représentant, Ce contributeur hispanophone avait en effet quitté le projet Wikipédia en raison de l'arrivée probable de publicités au sein de l'encyclopédie dans le but d'apporter un profit financier à la firme Bomis[B 1]. Dans une lettre adressée à la communauté, Enyedy manifestait d'autre part un doute quant à la création d'une « fondation, que l'on promit de créer tant de fois, pour chapeauter Nupedia et Wikipédia ». Durant ses conversations avec les responsables de la firme Bromis, Il avait enfin pour sentiment que le "malentendu" entretenu par ceux-ci faisait partie de la désinformation[W 16].

    Peu avant le lancement du fork espagnol, Edgar Enyedy avait réagi à un commentaire de Larry Sanger qui justifiait quant à lui l'arrivée d'annonces publicitaires dans Wikipédia dans le but de maintien de son salaire. La réponse de Enyedy à Sanger fut celle-ci :

    « Personne ne va gagner un seul dollar en plaçant des annonces sur mon travail, qui est clairement destiné à la communauté. De plus, je diffuse mon travail en termes de liberté, dans les deux sens du terme, moi et [sic] voulons le rester. Personne ne va utiliser mes efforts pour payer des salaires et/ou maintenir des salaires. Et je ne suis pas le seul à ressentir cela. J'ai quitté le projet. […] Bonne chance avec votre wikiPAIDia »[B 2][N 3]

    Cette première crise fut un tournant décisif dans la mise en place de ce qui deviendra plus tard le mouvement Wikimédia puisqu'il suffit à convaincre Jimmy Wales de renoncer aux revenus publicitaires et de créer la fondation Wikimédia. Un choix très probablement salvateur pour le projet Wikipédia si l'on en juge de l'expérience l'encyclopédie suédoise Susning.nu lancée le premier octobre 2001, soit cinq mois après le projet Wikipédia en suédois.

    Dans un premier temps, la popularité acquise par Susning ralenti très fortement le développement du projet Wikimédia. Mais à partir du 21 novembre 2002 et suite à l'apparition de bannières publicitaires et d'une absence de gestion claire au niveau des droits d'auteurs, les éditeurs de Susning finirent par migrer en masse vers le projet Wikipédia en emportant avec eu leurs écrits[W 17]. Selon un article de Wikipédia en anglais[W 18], l'encyclopédie Susning qui était soumise à de récurrentes attaques de spammeurs finit par fermer ses portes à la mi-août 2009 alors que Wikipédia en suédois figure en ce début d'année 2021 en troisième place du classement Wikimédia par ordre du nombre d'articles[W 19].

    Puisque l'absence de publicité sur les projets Wikimédia apparait comme condition à leurs éditions bénévoles, la fondation Wikimedia doit donc se tourné vers d'autres solutions pour financer la maintenant et du dévelloppement des serveurs informatiques mais aussi à partir de 2007, de nouveaux salaire attribué à un directeur général, d'un directeur technique et plusieurs développeurs[B 3]. En plus de quelque rentrée financière issue de la vente de produits dérivés ou de services rendus à des entreprises[W 20], la récolte de dons s'impose donc comme solution pour Wikimédia comparé que compare Jimmy Wales à une « croix-rouge de l'information »[B 4]. De manière continue grâce à un lien présent sur chacune des pages des projets, mais aussi chaque années lors de campagnes de donations, les utilisateurs et sympatisants du mouvement Wikimédia sont donc invités soutenir le mouvement en faisant un don.

    En comparaison à une campage de 2005 ayant pour objectif de récolter 75 000 USD[W 21], celle du 15 décembre 2006 au 15 janvier 2007 fut particulière à plus d'un titre. Premièrement, elle fut organisée en jumelage avec Virgin Unite, deuxièmement, elle fut la première à afficher en tête de chaque page des projets éditoriaux Wikimedia un message d'appel aux dons[W 22] et troisièmement, elle de doubler le montant de la récolte effectué l'année précédente en passant de 400 000 à 1 031 745 dollars US[B 3]. Comme le montre une analyse[W 23] faite au départ des rapports financiers de la fondation Wikimedia[W 24], cette campagne fut une réussite pour le financement du mouvement et le départ d'une argmentation annuelle et continue des recettes au sein du mouvement (voir figure 5.1 ci-dessous).

    Graphique illustrant l'évolution de l'actif net, des recettes et des dépenses de la fondation Wikimedia en dollars américains.
    Fig. 4.1. Graphique illustrant l'évolution de l'actif net, des recettes et des dépenses de la fondation Wikimedia en dollars américains (source:L.S.).

    Cependant, cette première utilisation de bannières de récoltes de fond dans les sites éditoriaux fut l'occasion d'une nouvelle mise au point au sein du mouvement. Celle-ci concerna cette fois le jumelage et le lien vers le site Virgin Unite, retiré en cours de campagne suite à la réaction de certains membres de la communauté[W 25] parlant de « Advertising » ou de « Matching donor Spam » avec menace de suspention d'activités[W 26]. Au niveau des projets éditoriaux, la récolte de dons de la fondation se limitera donc par la suite à la présence d'un lien permanent pointant vers une page de donation dans les menus de chaque page du site Web, et d'un message annuel d'appel aux dons en haut de celles-ci pour une durée d'un mois environ.

    Néanmoins, lorsque je poursuivis mes observations de manière plus détaillée[W 23] en me concentrant cette fois sur les dépenses de la fondation auditées depuis l'année 2007[B 3], je me suis rapidement aperçu que les inquiétudes de Edgar Enyedy concernant l'utilisation des efforts d'une communauté bénévole pour payer des salaires étaient bien fondées. En effet entre l'année 2007 et 2008, le budget dédié au salarié de la fondation, qui par ailleurs avait déjà dépassé celui dédié aux frais d'hébergement des projets depuis l'année 2007, fera plus que doubler en passant de 415.006 à 1.147.679 dollars US (voir tableau 5.1 ci-dessous).

    Par la suite, et alors que les frais d'hébergement ne progresseront que très lentement et verront même une réduction au cours de l'année 2014 et 2015, les frais de fonctionnement du personnel de la fondation et de ces contractuels quant à eux continueront à augmenter de manière importante et régulière (voir tableau et figure 5.1 ci-dessous).

    Tableau 5.1 Évolution des dépenses de la fondation Wikimedia par rubriques
    Années Salaires et traitement Prix et subventions Frais de fonctionnement Frais de service professionnels Traitement des dons Amortissement et dépréciations Voyages et conférences Hébergement Internet Frais de service en nature Évènements spéciaux
    2004[W 27] - 495 - - 10.641 293 8.958 -
    2005[W 27] 1.693 - 18.067 - - 41.018 27.798 40.273 22.493 -
    2006[W 27] 107.122 - 47.777 - - 143.394 76.545 189.631 114.589 -
    2007[W 28] 415.006 - 310.334 - - 34.939 264.361 389.417 316.723 -
    2008[W 29] 1.147.679 - 952.019 - - 233.314 307.679 537.204 333.125 -
    2009[W 30] 2.257.621 - 1.259.161 - - 419.947 223.193 822.405 578.279 -
    2010[W 31] 3.508.336 208.662 3.846.420 - - 524.341 476.663 1.056.703 502.558 70.407
    2011[W 32] 7.312.120 47.106 5.761.273 - - 1.000.400 1.159.200 1.799.943 349.516 36.282
    2012[W 33] 11.749.500 2.106.752 9.198.892 - - 1.888.856 1.533.150 2.486.903 296.599 -
    2013[W 34] 15.983.542 2.791.378 10.017.121 - - 2.706.841 1.395.013 2.549.992 260.909 -
    2014[W 35] 19.979.908 5.704.791 3.861.708 7.117.519 1.505.654 2.722.007 1.965.854 2.529.483 370.602 143.219
    PDF 2015[W 36] 26.049.224 4.522.689 4.449.764 7.645.105 2.484.765 2.656.103 2.289.489 1.997.521 23.557 266.552
    2016[W 37] 31.713.961 11.354.612 4.777.203 6.033.172 3.604.682 2.720.835 2.296.592 2.069.572 1.065.523 311.313
    2017[W 38] 33.731.089 11.214.959 6.307.987 6.972.048 3.809.286 2.762.175 1.954.772 2.169.861 214.581 -
    2018[W 39] 38.597.407 13.555.339 7.033.513 7.059.832 4.512.139 2.903.910 2.389.279 2.342.130 2.781.234 267.482
    2019[W 40] 46.146.897 12.653.284 9.005.744 8.998.261 4.977.583 2.856.901 2.867.774 2.335.918 1.361.958 20.969
    2020[W 41] 55.634.912 22.893.806 10.047.127 11.670.125 4.857.199 1.951.405 2.309.068 2.400.286 407.711 317.758
    Graphique illustrant l'évolution des dépenses de la fondation par rubrique et en dollars américains
    Fig. 4.2. Graphique illustrant l'évolution des dépenses de la fondation par rubrique et en dollars américains (source:L.S.).

    Une nouvelle observation statistique me permit aussi de découvrir que les frais administratifs de la fondation Wikimédia sont très proches de ceux dédiés à la récolte de fonds et qu'ils évoluent nettement plus lentement que ceux liés aux programmes et aux projets (voir figure 5.3 ci-dessous).

    Évolution de la répartition des dépenses de la fondation Wikimedia en dollars américains
    Fig. 4.3. Graphique illustrant l'évolution de la répartition des dépenses de la fondation Wikimedia en dollars américains (source:L.S.).

    Il apparait donc clairement que les dons offerts à Wikipédia et au mouvement Wikimédia profite en très grande partie aux travailleurs payés par la fondation Wikimedia. Cette observation mise ici en évidence par ces divers graphiques n'est cependant pas nouvelle, puisqu'elle fut déjà exprimée par Edgar Enyedy lors d'une interview de 2011 où il s'exprimait de la sorte :

    Wikipédia a créé une grande base de salariés, et chaque année, elle doit demander des sommes toujours plus importantes. C'est ce que je ne voulais pas :une grande organisation centrée sur l'argent rendu possible grâce au travail gratuit de la communauté.[B 5][N 4]

    Le ressenti exprimé par Edgar Enyedy sera partagé par d'autres contributeurs soit à l'époque de son départ puisqu'il ne quitta pas seul le projet Wikimédia, soit plus tard sans que cela ne fasse l'objet d'une attention particulière, soit encore en 2017 et avec un certain retentissement suite à une intervention de Guy Macon. Actif sur le projet Wikipédia anglophone depuis 2005, ce contributeur publia de fait un billet dans le Signpost intitulé :« Wikipedia has cancer » (Wikipédia a le cancer). Sans s'étendre sur d'autres critiques portés à la fondation qui seront abordées plus tard dans cet ouvrage, le but de la métaphore était de soulever des inquiétudes sur l'impressionnante croissance des dépenses de la fondation Wikimedia en proposant de les modérer et d'en garantir leur financement au départ d'intérêts produits par un fond de dotation. Katherine Maher, directrice de la fondation répondit à ces inquiétudes en clarifiant le fait qu'un fond de dotation Wikimedia bénéficiant d'un site web intitulé Wikimedia Endowment[W 42] avait déjà été lancé en 2016. Son but est d'atteindre les 100 millions de dollars américain en 2026 alors qu'il capitalise déjà le premier janvier 2020 la somme de 58 millions[W 43].

    Un observateur extérieur au mouvement s'exprimant dans le journal Quartz, dira à son tour que la fondation Wikimedia n'est actuellement pas en danger puisqu'en gardant constamment ses dépenses en dessous de ses revenus, elle affiche une marge d'exploitation saine qui fait « honte » à ses concurrents[W 44]. Deux ans avant cette remarque, une éditrice du Washington Post se demandait d'ailleurs pourquoi il faudrait donner son argent à une organisation qui en a déjà « une tonne », en signalant au passage que dans une telle situation, les messages de récoltes de fonds étaient abusivement alarmants[W 45].

    J'apporterai pour ma part une autre remarque concernant le financement du mouvement formulé sous forme d'hypothèse cette fois[W 46]. L'arrivée des bannières de récoltes de fonds en décembre 2006 et janvier 2007 précède en effet d'un mois seulement l'arrivée en mars avril 2007[W 47] d'un déclin de la participation au sein des projets Wikimédia. Je me demande donc si ces deux évènements peuvent être corrélés. L'observation graphique de ce déclin fournie par les analyses statistiques de Wikiscan démontrent que pour une certaine tranche des contributeurs actifs sur le projet Wikipedia anglophone la baisse de participation a été brutale et ne pourrait donc à mes yeux être déclenché que par un évènement très ponctuel au sein de la communauté (voir figure 5.4). Par ailleurs, et comme en témoignent les multiples graphiques visibles dans la figure 5.5, d'autres projets ou versions linguistiques auront été sujettes à un déclin similaire bien que parfois moins brutal[W 48].

    Graphique des éditeurs actifs inscrits sur la Wikipédia anglaise au fil du temps.
    Fig. 4.4. Graphique illustrant le nombre des éditeurs actifs inscrits sur la Wikipédia anglaise au fil du temps (source :https://en.wikiversity.org/wiki/File:Active_editors_on_English_Wikipedia_over_time.png).
    Capture d'écran de la page d'accueil de Wikiscan un site d'analyse statistique du nombre de contributions effectuée sur les projets Wikipédia dans le temps.
    Fig. 4.5. Capture d'écran de la page d'accueil de Wikiscan un site d'analyse statistique du nombre de contributions effectuée sur les projets Wikipédia dans le temps (source :copie d'écran de la page http://wikiscan.org le 12/12/2020).

    Cette hypothèse de recherche fut par ailleurs retenue[W 49] lors d'un sommet organisé à Stockohlm le 19 août 2019 par l'organisme de recherche The Citizens and Technology (CAT) Lab[W 50]. Elle repose aussi sur une étude analysant les résultats d'une enquête canadienne réalisée en 2007 et portant précisément sur la question du don en temps et du don en argent[B 6]. En parcourant cette étude, j'y découvris en effet qu' « une probabilité relativement élevée (0.354) est observée pour que la personne de référence soit un donateur mais pas un bénévole ».

    Un troisième indicateur jouant en faveur de mon hypothèse est le texte contenu dans la première bannière francophone de récoltes de fond :« Participez à la libre-diffusion de la connaissance en faisant un don à Wikipédia ! »[W 51]. Selon moi et de manière implicite, ce texte offrait effectivement cette alternative de troquer sa participation en écriture au sein des projets par une participation financière alors qu'elle n'existait pas avant. La traduction littérale du message diffusé en anglais et repris ci-dessous[W 22] offre pour sa part la même alternative :« Vous pouvez faire le don de connaissance en donnant à la fondation Wikimédia ».

    You can give the gift of knowledge by donating to the Wikimedia Foundation!

    FAQ | Financial statements | Live list of donations

    Dans le courant de l'année 2015 et suite à une étude qui prenait en compte la date d'arrivée des éditeurs, d'autres observations statistique sur l'évolution de la participation au sein des projets Wikimédia apparurent[W 52]. Celle-ci auront produit différent graphiques[N 5] qui permirent de constater que le déclin de participation du début 2007 concernerait essentiellement les nouveaux arrivants. On y observe aussi que le déclin se manifesta de moins en moins au fur et à mesure que la valeur d'ancienneté du groupe d'éditeurs augmente. Si l'hypothèse de l'effet négatifs des bannières se confirme, ces dernières observations démontrent donc qu'il aura touché de manière plus significative les nouveaux éditeurs avec pour conséquence la création noyaux dur d'anciens contributeurs au sein des projets.

    Graphique illustrant le pourcentage d'éditeurs actifs dans les mois qui ont suivi leur arrivée.
    Fig. 5.6. Graphique illustrant le pourcentage d'éditeurs actifs sur Wikipédia en anglais dans les mois qui ont suivi leur arrivée. La ligne diagonale indique la date d'arrivée d'un groupe d'éditeurs, les premiers arrivés se trouvant dans le coin supérieur gauche. Le prolongement horizontal indique le taux d'édition de chaque groupe. (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Editor_cohort_longevity_-_matrix_-_en.png)

    Avant cette étude statistique de 2015, la fondation Wikimedia inquiétée par ce phénomène de déclin commanda une précédente étude[B 7] qui se déroula dans le courant de l'année 2013. Cette étude avait pour but de définir les cause du phénomène illustrée par des représentations graphiques (voir fig. 5.7 et 5.8 ci-dessous) en vue d'y remédier.

    Fig. Taux de rétention vs. éditeurs actifs sur le projet Wikipédia en anglais de 2004 à 2009 * Les éditeurs actifs (en bleu) correspondent au nombre de comptes d'utilisateurs effectuant au moins 5 modifications au cours du mois * Le taux de rétention (rouge) fait référence au pourcentage d'éditeurs qui ont effectué leur première édition au cours du mois spécifié et qui ont également effectué des éditions 12 mois plus tard. (souce :https://w.wiki/$fE)
    Fig Sur la Wikipédia en français, taux de rétention après une année et nombre d'éditeurs actifs(source :https://w.wiki/$fF)

    Les conclusions de cette étude furent les suivantes[N 6] :

    • Cette baisse représente un changement dans le taux de rétention des nouveaux arrivants désirables et de bonne foi.
      • La proportion de nouveaux arrivants de bonne foi qui rejoignent Wikipédia n'a pas changé depuis 2006.
      • Ces nouveaux arrivants de bonne foi sont plus susceptibles de voir leur travail rejeté.
      • Ce rejet permet de prédire la baisse de rétention observée.
    • Les outils semi-autonomes (comme en:WP:HUGGLE) sont partiellement en cause.
      • Il est de plus en plus probable que les outils de retour en arrière fassent revenir le travail des nouveaux arrivants de bonne foi.
      • Ces réversions automatisées exacerbent les effets négatifs du rejet sur la rétention.
      • Les utilisateurs de Huggle ont tendance à ne pas s'engager dans les meilleures pratiques pour discuter des retours.
    • Les nouveaux utilisateurs sont écartés de l'articulation des politiques.
      • Le processus formalisé d'approbation des nouvelles politiques et des changements de politiques garantit que les changements des nouveaux venus ne survivent pas.
      • Les nouveaux venus et les autres éditeurs se dirigent de plus en plus vers des espaces moins formels.[W 53][N 7]

    Bien qu'elle ne prenne pas en compte l'hypothèse d'une influence négative des messages des récoltes de fonds, cette étude a le mérite de mettre en évidence au niveau de l'encyclopédie anglophone pour le moins, une composante multifactorielle dans l'origine du déclin de participation. On y tient compte en effet de l'arrivée de nouveaux sites éditoriaux et d'expression publique (espaces moins formels) tel que Facebook et Tweeter qui monopoliseront progressivement les capacités d'écriture et de partage offertes par l'espace Web ainsi que de changement de politique éditorial au sein des projets jumelés à l'arrivée de programmes automatiques de maintenance.

    Il est enfin est surprenant de constater que la découverte de ce déclin de participation n'eut lieu qu'environ 5 ans après son apparition. Au niveau du grand public sa révélation fut faite par Jimmy Wales lors de la 7ᵉ rencontre Wikimania de 2011[W 54] pour faire l'objet deux ans plus tard, en 2013, d'une première publication scientifique[B 8]. Ces années furent certainement une époque réjouissante pour les détracteurs de l'encyclopédie libre, mais sur un ton mitigé toute fois, car de manière très paradoxale, la baise de participation n'aura pas influencé de manière significative la production de nouveaux articles au sein des encyclopédies comme le démontre le graphique ci-dessous.

    Utilisateurs actifs et nouveaux articles par mois sur Wikipédia en français
    Fig. 3.. Utilisateurs actifs et nouveaux articles par mois sur Wikipédia en français (source :https://w.wiki/$f9)

    D'autres analyses statistiques mettent effectivement en évidence que les projets Wikimédia, avec une population d'éditeurs relativement stable, réussissent à maintenir le taux de production de nouveaux articles. Selon les versions linguistiques de Wikipédia, des systèmes de création de contenu automatisés auront plus ou moins contribué à ce maintien. Ces systèmes peuvent même parfois être à l'origine de spectaculaire croissance comme ce fut le cas avec le programme Lsjbot créé par suédois Sverker Johansson et mis en œuvre dans le projet Wikipédia Suédois (voir figure 5.7. ci-dessous). En plus d'être capable de produire 10 000 articles par jour, ce petit programme informatique à la vertu selon son auteur de lutter contre les biais de représentativités linguistique, géographique, mais aussi de genre[W 55].

    Graphique illustrant la croissance régulière du nombre d'articles pour les plus importantes versions linguistiques du projet Wikipédia.
    Fig. 4.7. Graphique illustrant la croissance du nombre d'articles pour les plus importantes versions linguistiques du projet Wikipédia (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Wikipedia-Artikelanzahl-Entwicklung-Top8.png)

    La progression des pages encyclopédiques s'accompagne aussi de procédures de labellisations catégorisant et mettant en évidence des articles de qualités et les bons articles au sein de l'encyclopédie. Inspiré du projet anglophone et lancée respectivement fin 2005[W 56] et début 2006[W 57], ces initiatives auront certainement apporté une plus-value en matière de fiabilité. Ceci alors qu'en décembre 2005, une étude portant sur le projet anglophone et publié dans la revue scientifique Nature affirmait qu'en moyenne et pour chacun des 42 articles de thématiques scientifiques repris par l'étude[B 9], « Wikipédia contenait environ quatre inexactitudes ; Britannica, environ trois » [B 10],[N 8]. La réaction de l'Encyclopædia Britannica fut vive et mettait ainsi clairement en évidence la nouvelle concurrence économique apportée par Wikipédia dans le secteur des encyclopédies.

    Graphique illustrant l'augmentation des articles de haute qualité sur le projet Wikipédia en anglais et en allemand
    Fig. 4.8. Graphique illustrant l'augmentation des bons articles et des articles de haute qualité sur le projet Wikipédia en anglais, respectivement en bleue et rouge, et en allemand, respectivement en jaune et vert (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Increase_in_high_quality_articles_on_English_and_German_WP.png)

    Dès 2008, la concurrence de Wikipédia fit naitre des inquiétaudes chez des personnes tel, Pierre Assouline qui se posa la question de savoir si « les encyclopédies vont-elles mourir ? »[B 11]. Au niveau des encyclopédies papier, la réponse à cette question est certainement oui bien que le projet Wikipédia n'en fut la cause principale. Le développement de la micro-informatique prendra en effet une grande part de responsabilité dans la disparition des encyclopédies papier. Les ordinateurs portables, tablettes, smartphones offrirent en effet un accès à l'information rapide et surtout très peu encombrant comparé auquel les étagères de tomes encyclopédiques ne purent rivaliser[W 58].

    L'arrivée de Wikipédia aura eu par contre un impact évident sur le marché des encyclopédies en ligne. Comme premier fait notoire figurera certainement la fermeture de l'encyclopédie Encarta produite par Microsoft le 31 octobre 2009[W 59] alors qu'en janvier de la même année Wikipédia drainait 97 % des visites sur Internet parmi les cinq premiers sites de référence[W 60].

    Viendra ensuite la fermeture de l'encyclopédie Knol lancée en 2007 par Google, un deuxième géant du domaine informatique, et abandonné en mai 2012 suite à ce qui fut considéré comme un échec commercial[W 61]. Dans l'ombre de Wikipédia, ne persisteront que quelques rares projets d'encyclopédies généralistes se distinguant par l'expertise de ses auteurs ou examinateurs. Les deux exemples les plus connus sont le projet Citizendium lancé par Larry Sanger en septembre 2006 et le projet Scholarpedia, tous deux lancés au courant de l'année 2006. Le 13 décembre 2020, le premier projet comprenait 76 090 articles[W 62] alors que le deuxième, toujours en anglais, en affichait 1812[W 63].

    Au niveau francophone, il fut un temps où un comité d'experts auteurs d'une encyclopédie canadienne intitulée :Encyclopédie de l'Agora se réjouissait d'être « toujours les premiers dans Google »[W 64]. Fondée en 1998 par le philosophe Jacques Dufresne, cette encyclopédie perdit cependant rapidement ce privilège suite à l'apparition de Wikipédia. Ce fut au regret de son fondateur qui, sans aucune forme de rancœur selon lui, verra dans cet évènement une forme de « domination culturelle »[W 65] et de « soft power » [W 66]. Viendra ensuite en 2015, le sauvetage in extrémise de la célèbre Encyclopædia Universalis qui se trouvait à l'époque face à redressement judiciaire qui mettait en péril la poursuite de ses activités[W 67].

    Ceci dit, si les encyclopédies généralistes ont souffert de l'arrivée de Wikipédia, d'autres encyclopédies thématiques cette fois, poursuivent leurs développements. Parmi les plus connues trouvées au sein d'une liste de plus de 80 encyclopédies en ligne disponible sur Wikipédia[W 68], je me limiterai à citer ici :le projet MusicBrainz une base de données musicale collaborative et universelle, Ékopédia une encyclopédie dédiée à l'écologie au quotidien, et ces deux dernières issues du milieu universitaire que sont la The Stanford Encyclopedia of Philosophy et Anthropen un dictionnaire spécialisé dans le domaine de l'anthropologie.

    L'histoire économique du mouvement Wikimédia ne se limite évidemment pas à celle de son encyclopédie. Wikimedia commons, le projet destiné à l'hébergement de tous les fichiers voués à enrichir les projets éditoriaux Wikimédia, fut lui aussi marqué par une affaire économique d'importance. Celle-ci prit naissance en 2011 suite au téléchargement sur le site d'autoportraits produits par des macaques nègres avec le matériel photographique de David Slater, un photographe animalier.

    Alexandre Hocquet décrit en détails cette histoire dans l'une des vidéos produites au sein d'un projet dédié à enseigner Wikipédia par les anecdotes. Dans cette vidéo où il qualifie le projet Wikipédia d' « hétérotopie » selon la définition d'un espace autre répondant à ses propres règles apportée par Michel Foucault[V 1], on y découvre que les demandes de suppression des clichés et du paiement de droit d'auteur du photographe furent refusées par la fondation Wikimédia. Tout comme le bureau américain du droit d'auteur qui tranchera juridiquement la situation par la suite, celle-ci avait en effet rejoint l'avis de la communauté des contributeurs de Wikimédia commons selon lequel les œuvres produites par des êtres non humains, et donc non reconnus comme personnes morales, ne peuvent faire l'objet d'un droit d'auteur[W 69].

    L'histoire économique de Wikimédia ne se limite pas non plus à une compétition dans le secteur et des conflits interne ou externe au mouvement. Elle comprend aussi de nombreuses collaborations fructueuses entre le mouvement Wikimédia et des organisations sans but lucratif et parfois même d'autres organisation commerciales et donc active dans le secteur économique marchand. En octobre 2019 par exemple, le Wiktionnaire, réputé pour être le projet francophone le plus actif après Wikipédia avec un nombre de page totale supérieure au projet Wikipédia en français[W 70] établit un partenariat entre sa communauté d'éditeurs, l'association Wikimédia France et les éditions Garnier. Cette collaboration eut pour fruit l'impression du Dicot, un dictionnaire broché qui reprendra les définitions des 40 000 mots de la langue française les plus recherchés en 2018 selon des statistiques produites au départ de 11 millions de recherches faite au sein du Wiktionnaire[W 71].

    D'autres partenariats entre le mouvement Wikimédia et des acteurs économiques à buts lucratifs ont aussi vu le jour dans l'histoire du mouvement. Le premier fut largement médiatisé et apparu en 2005 lorsque la fondation Wikimedia acceptât que l'entreprise Yahoo héberge sur ses serveurs le contenu des projets Wikimédia diffusé en Asie[W 72]. Avant Yahoo, Google avait déjà offert des services d'hébergement sans qu'il y eût de suite[W 73]. Cela n'empêcha pas cette entreprise de rester par la suite un mécène important avec une donation annuelle que le mouvement a volontairement plafonné à 1 million de dollars dans le but de garantir son indépendance.

    Dans un autre contexte, Google offrit aussi une aide technique et financière au projet intitulé projet Tiger[W 74] consacré au développement les langues minoritaires indiennes au sein de l'encyclopédie libre[W 75]. D'autres donations toujours limitées à 1 million d'euros furent aussi offertes par Facebook et Amazon et un partenariat controversé avec Orange, toujours lié à la présence de publicité, permis aussi à l'entreprise de créer un accès amélioré et télévisé aux projets Wikimédia dans certains pays[W 76].

    Suite à cette brève revue historique, il apparait donc déjà clairement que la communauté des éditeurs aura toujours été opposée à la diffusion de toute forme de publicité sur les projets qu'elle édite. Mais il ne faut pas croire pour autant que le fonctionnement interne des projets Wikimedia fut toujours épargné de toute démarche économique. Si l'on pose en effet la question aux plus anciens contributeurs de l'encyclopédie, ils répondront, le sourire aux lèvres sans doute, qu'il fut un temps où l'on parlait de WikiMoney et de WikiSchtroumpf dans les coulisses de Wikipédia.

    L'idée de la Wikimonnaie n'était autre qu'un système de crédit mutuel basé sur une devise virtuelle frappée du sigle ψ et comptabilisé entre les éditeurs désireux d'en faire usage sur une page faisant office de WikiBanque. Ce système fut mis en place au courant de l'année 2003 sur le projet encyclopédique francophone mais aussi anglophone et nipponophone. Il disparut cependant en février 2007 après une période d'inactivité de huit mois sur le projet francophone[W 77] et d'une longueur variable dans les autres versions linguistiques.

    Les « WikiSchtroumpfistes » quant à eux, n'apparurent qu'au sein du projet francophone. C'était un groupe d'une centaine de contributeurs qui se sont opposé à la WikiMonnaie de manière quelque peu humoristique en prenant référence à l'album Le Schtroumpf financier et les conséquences désastreuses que peuvent avoir l'introduction de l'argent dans le monde qui vivait sans tel celui des Schtroumpfs[W 78].

    Ce nouveau témoignage du passé confirme donc le manque d'intérêt et la posture d'opposition de la communauté bénévole Wikimédia envers les pratiques publicitaires, commerciales et marchandes. Alros que je ne vois pas d'exception à cette tendance au sein des projets éditoriaux dédié au partage de la connaissance, il existe cependant certaines pages web dans l'espace numérique Wikimédia dédiée aux questions d'argent. Parmi les espaces déjà présentés, il y a le site officiel de la fondation et ses rapports financiers dont il fut déjà question[W 24] et le site Wikimedia endowment dédié au fond de dotation Wikimédia créé en 2016.

    Pour le reste, il y a ensuite les pages destinées à accueillir les donateurs dont les plus anciennes archivées par le projet Internet archive datent de 2004. Déjà publiées en douze versions linguistiques il m'a semblé intéressant d'en comparer la traduction française de la version anglophone à la version francophone originale plus verbeuse et détaillé. Il m'a aussi semblé intéressant par la suite de comparer l'état de ces pages près de quinze ans plus tard dans leurs versions actuelles dans le but d'en analyser les différences. Voici donc ci-dessous et de manière respective, les contenus de ces deux pages en date 29 et 22 septembre 2004 suivie de celles du 5 février 2021.

    « Tous nos sites sont exempts de publicité. Les visiteurs ne sont pas tenus de modifier, de lire ou d'utiliser notre contenu. Nous dépendons entièrement des dons pour financer nos projets.

    La croissance sans précédent de notre trafic et de notre contenu nécessite des mises à jour régulières du matériel (http://meta.wikimedia.org/wiki/Wikimedia_servers) afin d'éviter les pannes sans sacrifier les fonctionnalités. Les autres dépenses comprennent les coûts de la bande passante, l'espace de rack dans un centre de colocation, l'achat des noms de domaine de Wikimedia, le parrainage de tâches spécifiques de développement de logiciels et, occasionnellement, les frais de déplacement.

    La Wikimedia Foundation a également besoin de fonds pour poursuivre son rôle de pionnier dans l'exploration du domaine de la création de contenus collaboratifs. En outre, nous recherchons des subventions pour financer le conditionnement et la distribution de contenus Wikimedia dans des lieux qui n'ont pas accès à l'Internet. »[W 79][N 9]


    « Il n'y a aucune motivation de profit derrière Wikimedia et ses projets (voir our projects). Nous n'envisageons pas de recourir à la publicité. De plus, nous ne voulons faire payer personne, ni les auteurs qui participent, ni les lecteurs qui nous lisent. Il n'y a pas d'employés à temps plein. Tout le travail est fait par des volontaires provenant de toute la planète.

    Notre trafic requiert des serveurs pour continuer à garantir un accès de qualité à nos sites.

    Bien que nous utilisions des logiciels libres, le matériel n'est pas gratuit. En l'état actuel de notre matériel, nous ne pouvons indéfiniment maintenir la fiabilité et la rapidité dont nos projets ont besoin. Si vous êtes un rédacteur de Wikipédia, vous avez sûrement noté des pannes occasionnelles et des temps de réponse des serveurs inacceptables. Pour améliorer cela, nous avons besoin de plus de serveurs et de serveurs plus rapides. De généreux dons nous ont permis d'acheter un indispensable ensemble de serveurs. Nos autres besoins sont la bande passante (offerte à 50 % par Jimbo Wales), les coûts de maintenance, l'achat des noms de domaines de nos sites, les frais occasionnés par certains développements du logiciel MediaWiki, et occasionnellement des participations financières aux frais de déplacement.

    Les petits dons peuvent faire une grosse différence ! Les gros le peuvent aussi. Si vous connaissez des organisations ou des particuliers pouvant fournir à Wikimedia des fonds substantiels, merci de nous le faire savoir.

    En conclusion, ne vous sentez pas contraint de donner de l'argent. Si vous n'en avez pas, ou pas suffisamment pour en donner, cela ne change rien au fait que notre licence garantit que vous pouvez utiliser librement notre contenu et que vous pourrez continuer à le faire. Donnez seulement si vous en avez les moyens, et si vous pensez que la croissance future de Wikimedia est importante. »[W 80]


    « Nous allons aller droit au but :Aujourd'hui, nous vous demandons de défendre l'indépendance de Wikipédia.

    Nous sommes une organisation à but non lucratif qui dépend des dons pour rester en ligne et prospérer, mais 98 % de nos lecteurs ne donnent pas ; ils détournent simplement le regard. Si tous ceux qui lisent Wikipédia donnaient un peu, nous pourrions continuer à faire prospérer Wikipédia pendant des années. Le prix d'une tasse de café est tout ce que nous demandons.

    Lorsque nous avons fait de Wikipédia une organisation à but non lucratif, les gens nous ont dit que nous le regretterions. Mais si Wikipédia devait devenir commerciale, ce serait une grande perte pour le monde.

    Wikipédia est un lieu d'apprentissage, pas un lieu de publicité. Le cœur et l'âme de Wikipédia est une communauté de personnes qui travaillent pour vous apporter un accès illimité à des informations fiables et neutres.

    Nous savons que la plupart des gens ignoreront ce message. Mais si Wikipédia vous est utile, veuillez envisager de faire un don de 5, 20, 50 euros ou tout ce que vous pouvez pour protéger et soutenir Wikipédia.

    […]

    Où va votre don

    La technologie : Serveurs, bande passante, maintenance, développement. Wikipédia est l'un des dix premiers sites web au monde et il fonctionne avec une fraction de ce que les autres sites web de premier plan dépensent.

    Personnes et projets : Les autres grands sites web emploient des milliers de personnes. Nous avons environ 400 employés et sous-traitants pour soutenir une grande variété de projets, ce qui fait de votre don un investissement important dans une organisation à but non lucratif très efficace.

    [W 81]


    « Wikipédia est l’un des sites internet les plus visités au monde.

    Le commerce n'est pas un monstre et la publicité n’est pas un mal en soi. Mais ni l'un ni l'autre n’ont leur place ici. Nous n'en voulons pas sur Wikipédia.

    Wikipédia est un outil particulier. À la manière d'une bibliothèque ou d'un jardin public, il s'agit d'un refuge pour l’esprit. C’est un endroit que chacun peut visiter pour l'aider dans sa réflexion, y apprendre ou partager ses connaissances.

    En fondant Wikipédia, j’aurais pu créer une entreprise commerciale et y vendre des espaces publicitaires, mais j’ai décidé d’en faire quelque chose de différent. Nous avons travaillé dur au fil des ans pour que notre organisation soit efficace et économe. Aujourd’hui, nous remplissons notre mission.

    Si chaque personne lisant ce message donnait, notre levée de fonds serait achevée en une heure.

    Cette année, je vous remercie d’envisager de faire un don de 5 €, 20 €, 50 € ou de tout autre montant à votre portée, afin de protéger et de préserver Wikipédia.

    Merci, Jimmy Wales Fondateur de Wikipédia

    […]

    Ou va votre don :

    Infrastructure :serveurs, bande passante, maintenance, développement ; Wikipédia est l’un des sites internet les plus visités au monde et il fonctionne avec une infime fraction de ce que dépensent d’autres grands sites web.

    Personnel :les 10 principaux sites web emploient des milliers de salariés ; nous en avons environ 400, ce qui fait de votre don un très bon investissement dans une organisation non lucrative hautement efficace. »

    [W 82]

    En se basant sur ce document, et alors qu'en 2021 tous les liens en provenance des projets éditoriaux autres que Wikipédia pointent sur une unique version linguistique des pages de dons, on remarque donc que contrairement aux pages archivées qui font référence à l'ensemble des projets, les pages de 2021 ne font référence qu'au projet Wikipédia seulement. En recoupant cette information avec ce qui a déjà été dit en début d'introduction de ce travail concernant le désire de la fondation de reprendre le nom de marque Wikipédia en replacement de celui de Wikimédia moins connu, ceci semble donc confirmer la volonté de la fondation d'utiliser le terme Wikipédia comme instrument de marketing sans visiblement prendre en compte la perte de visibilité des autres projets et donc de la diversité du mouvement dans son ensemble.

    Il apparait ensuite que la version anglaise de 2021, est nettement plus direct et culpabilisante que la version francophone, qui pour sa part est très proche la version portugaise[W 83]. Il apparait de plus dans la version récente un texte explicatif sur l'utilisation des dons linguistiques dont la traduction est très semblable d'une version linguistique à l'autre. Cependant, les informations factuelles tel que le nombre d'employés de la fondation divergent d'une version linguistique tout en restant obsolètes au niveau des trois langues observées. Ces nouvelles observations mettent donc en évidence une volonté d'efficacité dans la construction de textes adaptés aux différentes communautés linguistiques et ne faisant pas l'objet d'une transparente complète quant à l'utilisation des fonds.

    Une recherche historique plus fouillée qu'il me serait difficile de mettre en place dans le cadre de cette recherche déjà très dispersée, apporterait certainement j'en suis sûr une corrélation directe entre l'évolution des stratégies de communication liée aux campagnes de récoltes de fonds et l'apparition au sein de la fondation Wikimédia d'une équipe entièrement dédiée à cette tâche et qui rassemble en février 2021, pas moins de 31 salariés. Chargées de l'augmentation du budget de la Wikimedia Foundation par le biais de campagnes en ligne (email, bandeaux basées[W 84] sur une optimisation constante et des tests pouvant aller jusqu'au choix de la mise en caractères gras de l'entièreté ou des parties de texte seulement[W 85].

    Cette équipe qui a maintenu depuis 2014 un ratio relativement stable entre les frais liés au traitement des dons et le total des dons récolté qui varie entre 3,03 % à 4,63 %[W 86], est aussi à l'origine de rapports annuels[W 87]. Sur base de ceux-ci et selon le graphique repris ci-dessous il apparait déjà que le montant moyen des dons se sera stabilisé à partir de 2015 autour de 15 USD. De manière similaire et selon un tableau succédant réalisé par mes soins, le pourcentage en provenances des associations étatiques, des dons majeurs de plus de mille dollars US et de ceux reçus faisant suite à l'envoi de courriels reste relativement stable. Une évolution apparait cependant au niveau des dons issus des projets éditoriaux ou l'on observe une diminution de ceux offerts au départ d'un ordinateur de bureau sans doute expliquée par l'accroissement de ceux faits au départ d'appareils mobiles, mais aussi par la croissance régulière de la récolte issue d'ordre permanent.

    Taille moyenne des dons au mouvement Wikimédia pour les années fiscale allant de 2012 à 2020
    Fig. 4.10. Taille moyenne des dons au mouvement Wikimédia pour les années fiscales allant de 2012 à 2020 (soucre:])
    Évolution des dons offert à la fondation Wikimédia selon leurs origines, pas an et en US Dollars
    Années 2014-2015

    [W 88]

    2015-2016

    [W 89]

    2016-2017

    [W 90]

    2017-2018

    [W 91]

    2018-2019

    [W 92]

    2019-2020

    [W 93]

    Ordinateurs de Bureaux 35.900.000

    (48 %)

    28.800.000 (26 %) 29.200.000

    (32 %)

    26.885.173 (27 %) 24.812.000 (22 %) 23.566.298 (19 %)
    Courriels 8.300.000 (11 %) 16.900.000 (22 %) 23.500.000 (23.5 %) 24.465.793 (24 %) 29.224.326 (26 %) 30.774.715 (25 %)
    Appareils mobiles 7.600.000 (10 %) 6.300.000

    (8 %)

    8.200.000

    (9 %)

    13.562.575 (14 %) 19.194.528 (17 %) 21.942.428 (18 %)
    Dons Majeures

    (>1000 USD)

    10.700.000 (14 %) 9.500.000

    (12 %)

    10.200.000

    (11 %)

    11.595.033 (11 %) 14.130.163 (12 %) 14.879.276 (12 %)
    Chapitres 6.600.000 (14 %) 6.600.000

    (9 %)

    8.200.000

    (9 %)

    11.238.929 (12 %) 9.454.198

    (8 %)

    10.186.345

    (8 %)

    Ordres permanents 4.400.000

    (6 %)

    5.200.000

    (6 %)

    5.524.673

    (7 %)

    8.599.002

    (8 %)

    12.684.393 (10 %)
    Autres 6.200.000

    (8 %)

    4.700.000

    (6 %)

    6.500.000

    (7 %)

    5.524.673

    (5 %)

    7.575.655

    (7 %)

    10.097.593

    (8 %)

    Totaux 75.500.000 77.200.000 91.000.000 100.000.000 112.900.000 124.131.048

    Toujours au départ des informations fournies par les rapports du service fundraising et au niveau géographique cette fois, on peut ensuite constater que si durant la campagne de 2010, 79.5 % des dons étaient en provenance des États-Unis (voir figure 4.11), cette promotion se réduit à 60 % en 2011 (voir figure 4.12.) et même à 45,6 % si l'on tient compte des dons offerts à l'ensemble des instances du mouvement et non ceux offerts uniquement à la fondation comme c'est le cas pour tous les autres tableaux et graphiques (Voir figure 4.13). Dans le tableau créé et affiché par la suite, on peut ensuite s'apercevoir que le continent nord américain bien que restant toujours en tête du classement semble s'être stabilisé aux alentours des 60 % alors que l'Europe se situe autour des 31 %, l'Australie et la Nouvelle-Zélande des 3.5 %, l'Asie aussi bien que d'une façon moins stable, l'Afrique vers 0.2 % et l'Amérique Latine, la moins stable de tous, varie entre 0.03 et 1.1 %.

    Donation au mouvement Wikimédia par pays en 2011
    Fig. 4.11. Donation au mouvement Wikimédia par pays en 2010 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Donations_by_country.png)
    Graphique illustrant les donations par pays à l'ensemble des acteurs du mouvement en 2011
    Fig. 4.13. Graphique illustrant les donations par pays à l'ensemble des acteurs du mouvement en 2011 (source:https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Top10movement.png)
    Donations à la fondation Wikimédia par pays en 2011
    Fig. 4.12. Donations à la fondation Wikimédia par pays en 2011 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:WMFtop10.png)
    Évolution des dons offert à la fondation Wikimédia par année fiscale, continent, et en US Dollars Pourcentage par rapport à la somme
    Années 2013-2014

    [W 94]

    2014-2015

    [W 88]

    2015-2016

    [W 89]

    2016-2017

    [W 90]

    2017-2018

    [W 91]

    2018-2019

    [W 92]

    2019-2020

    [W 93]

    Afrique 82.000

    (0.2 %)

    150.000

    (0.2 %)

    148.700

    (0.2 %)

    195.157

    (0.2 %)

    236.603

    (0.2 %)

    236.004

    (0.2 %)

    145.880

    (0.1 %)

    Amérique du Sud 180.000

    (0.4 %)

    50.000

    (0.07 %)

    865.700

    (1.1 %)

    485.931

    (0.5 %)

    712.238

    (0.7 %)

    667.970

    (0.6 %)

    39.586

    (0.03 %)

    Asie 1.500.000

    (2.9 %)

    2.700.000

    (3.6 %)

    2.600.000

    (3.4 %)

    3.600.000

    (3.9 %)

    3.600.000

    (3.6 %)

    2.900.000

    (2.6 %)

    4.600.000

    (3.7 %)

    Australie et Nouvelle Zélande 2.000.000

    (3.8 %)

    2.700.000

    (3.6 %)

    2.700.000

    (3.4 %)

    3.100.000

    (3.4 %)

    3.000.000

    (3 %)

    3.900.000

    (3.5 %)

    4.400.000

    (3.5 %)

    Europe 15.400.400

    (29.3 %)

    23.400.400

    (31 %)

    25.800.000

    (33.4 %)

    28.700.000

    (31.5 %)

    33.000.000

    (33 %)

    36.800.000

    (32.6 %)

    35.300.000

    (28.4 %)

    Amérique du Nord 31.000.000

    (59 %)

    45.300.000

    (60 %)

    43.000.000

    (55.7 %)

    55.000.000

    (60.5 %)

    58.200.000

    (58.2 %)

    68.500.000

    (60.7 %)

    73.000.000

    (58.8 %)

    Total des dons par colonnes 50.162.000 74.300.400 75.114.400 91.084.088 98748841 113003974 115.285.466
    Totaux des dons reçus selon les rapports 52.600.000 75.500.000 77.200.000 91.000.000 100.000.000 112.900.000 124.131.048

    Tous les rapport de la foncation Wikimédia concernant les campagnes de donations ont été publiés sur la plate-forme Meta-Wiki qui apparait de la sorte comme un autre endroit de la sphère numérique Wikimédia où l'on traite des questions d'argent. Il existe d'ailleurs sur le site Meta-Wiki certaines pages créés à partir de janvier 2013 où se décide l'ocrtroi de subventions aux organisations affiliées et personnes alliées dans le but d'augmenter la quantité, la qualité, la diversité et la portée de la connaissance libre[W 95]. Sur ces pages, bénévoles et salariés du mouvement se cotient donc dans un esprit d'ouverture et de transparence pour présenter, évaluer et faire les comptes rendus de différents types de subventions qui seront abordées en détail dans le chapitre suivant consacré à la vie communautaire Wikimédia. Un grand nombre de ces subventions furent dédiées à des projets de développement technique sans doute en raison d'une certaine technophilie présente au sein du mouvement mais aussi très probablement en raison d'une facilité de suivi et d'évaluation[réf. nécessaire].

    6. L'évolution technologique Wikimédia

    Un contributeur est en ce moment même en train de travailler en profondeur sur cette page ou section de page. Merci de ne pas modifier celle-ci afin de limiter les risques de conflit de versions jusqu’à disparition de cet avertissement .


    Enlevez ce modèle dès que le travail est fini ; si le travail doit être continué, utilisez le modèle : {{Pas fini}}.

    Dix ans de participation active au sein des espaces éditoriaux Wikimédia m'auront donné l'occasion d'assisté à tout une série de changements techniques qui auront littéralement transformé mon expérience utilisateur. À partir de 2010 la fondation commença à seulement à s'investir sérieusement dans l'amélioration de l'expérience utilisateur[W 96]. Une démarche salvatrice puisque durant l'été 2011, lorsque je rédigeais mon mémoire de fin de master sur Wikiversité, je n'avais d'autre choix que de rédiger l'entièreté de mon texte dans une sorte de syntaxe HTML simplifiée appelée Wikicode. C'était donc bien avant qu'apparaissent les fonctionalités de type Ajax ou WISIWIG déjà en vogue sur les réseaux sociaux,

    À cette époque, il n'y avait pas non plus de système de notification des messages adressés aux autres utilisateurs en dehors de sa propre page de discussion utilisateur. Pour facilité mes échanges j'avais donc improvisé la création de sous pages de discussion dans le but d'établir des dialogues avec les membres de la communauté[W 97]. Heureusement d'ailleurs que les choses ont complètement changé aujourd'hui, sans quoi je pense qu'il m'aurait fallu de double de temps et de concentration pour écrire cette présente thèse de doctorat[N 10]. Cependant la mise en place des nouvelles fonctionnalités sur Wikiversité m'auront demandé de lancer une série de prises de décisions au sein de la communauté selon un processus tant rébarbatif qu'incontournable.

    Il faut savoir en effet que tout changements techniques mis en place au sein du mouvement apparaissent aux yeux des communautés d'éditeurs comme un choix politiques ou pour le moins managériaux qui doit faire l'objet d'un consensus. Comme exemple parlant, je citerai ici une prise de décision faite en 2012 sur Wikipédia en vue de supprimer les crochets entourant les renvois vers les notes et références, soit de passer de cet exemple[1] à cet exemple1. La décision ne fut prise qu'après 22 jours de discussion et 27 jours de votes durant lesquels auront participé 174 utilisateurs ...

    Certaines modifications concernant l'apparence, l'infrastructure et les fonctionnalités peuvent être faites par des contributeurs disposant de statuts et d'outils techniques qui leur auront été attribué par la communauté suite à un vote[N 11]. Mais pour certaines modifications imposible à réaliser au départ d'un simple navigateur web, la communauté d'éditeurs doit alors se rendre sur le site Wikimedia Phabricator[W 98] en faire la demande à un groupe de développeurs bénéficiant d'un accès direct aux serveurs informatiques.

    Composé de salariés de la fondation et de bénévoles accrédités, ce groupe d'informaticiens effectue ainsi tous les mois des milliers de modifications de code[B 12] sur demandes de la fondation et/ou selon les souhaits de la communauté d'éditeurs[W 99]. Lorsque les souhaits et les volontés de la fondation s'opposent, cela peut parfois aboutir à des situations conflictuelles opposant les deux communautés comme cela sera décrit plus tard. Pour illustrer l'évolution technique au sein du mouvement, voici donc quelques moments clefs retrouvé dans les archives historiques précédemment citées auquelles j'aurai ajouté celles du journal d'actualité technique du logiciel MediaWiki[W 100], du journal des étapes importantes des projets Wikimédia[W 101],

    Au niveau francophone, l'histoire de l'évolution technique débute le 11 mai 2001 avec la création du site french.wikipedia.com, soit un peu moins de quatre mois après la création de Wikipédia en anglais[W 102]. Les projets frères de Wikipédia n'apparaissent que par la suite avec en premier lieu le Wiktionnaire, lancé en décembre 2002 dans sa version anglophone[W 103], alors qu'il faudra attendre près d'un an et demi cette fois pour voir apparaitre la version francophone en mars 2004. Wikidata, le dernier projet reposant sur le logiciel MediaWiki fut lancé en 2012 après le projet Wikiversité dont l'historique sera abordé plus en détail dans la prochaine section de ce chapitre.

    En octobre 2002 est apparu au sein de Wikipédia en anglais un premier bot intitulé Rambot. De manière comparable à Lsjbot dont il fut déjà question dans la section précédente, ce premier bot eu pour mission de créer automatiquement 33,832 articles concernant une liste des villes américaines fournie par le bureau du recensement des États-Unis[B 13]. Tout comme Lsjbot, Rambot fut à l'origine de critiques virulentes sans qu'il soit toujours possible de savoir si elles s'adressaient au robot ou à son créateur[V 3]. Cela aura en outre donné naissance à une nouvelle politique visant à faire la distinction entre l'humanité et les automates par la création de comptes spéciaux pour effectuer des actions de robots[B 14]. En octobre 2020, alors que le nombre de robots actifs sur Wikipédia est 82[W 104] sur Wikipédia et seulement 9 sur Wikiversité[W 105], une approbation de la communauté avec au moins 75% de votes favorables est nécessaire au lancement d'un nouveau bot.

    À côté de ses programmes d'édition automatique, verront apparaitront aussi de nombreux programmes voués à la protection des projets face aux utilisateurs mal veillant tel que les spammeurs ou autre type de vandales. Dans le cas de bot, ces algorithmes fonctionnent au départ d'un compte utilisateur, mais il existe aussi d'autres programme automatise sous forme d'extensions du logiciel MediaWiki tel que AbuseFilter qui empêche l'ajout de certains liens externes[W 106]. D'autres programmes fonctionnant en javascipt peuvent aussi être activés individuellement sur les comptes utilisateurs tel que le programme LiveRC qui permet de voir défiler en temps réel une liste des nouvelles modifications tout en offrant une panoplie d'outils de communication et d'intervention.

    Copie d'écran de l’interface de LiveRC en 2014
    Fig. Copie d'écran de l'interface de LiveRC en 2014 (source :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:LiveRC_interface_-_Global_(fr).png)

    Une autre changement importante apparu le 7 septembre 2004 avec l'ouverture de la plate-forme Wikimedia-Commons, qui permis dès son apparition de centraliser en un seul lieu tous les fichiers utilisés dans les autres projets de telle sorte à réduire la duplication de ceux-ci et donc les capacités de stockage des serveurs. Viendront ensuite d'autres innovations qui faciliteront cette fois la recherche, la consultation et le visionnage des dossiers hébergé par la place-forme dont notamment une visionneuse de média qui fut à l'origine d'une nouvelle controverse au sein du mouvement comme il sera vu plus en détails dans un des prochains paragraphes.

    2004 fut aussi l'année d'apparition de l'espace de noms modèle lors d'une mise du logiciel MetaWiki dont le but est de récupérer un travail d'édition préétablit vers d'autres pages dans le but d'homogénéiser les projets tout en évitant un travail répétitif. Cette espace comme de nombreux autres tel que l'espace de nom utilisateur, discussion, etc. est isolé des pages destinées aux lecteurs des projets. Ceci en sachant que sur Wikipédia par exemple, les pages encyclopédiques ne représentent qu'un cinquième de l'ensemble des pages du projet[W 104] alors que sur Wikiversité le ratio est une sur trois[W 105].

    Au début du mois d'août 2005 et lors de la première rencontre Wikimania à Francfort[W 107], les administrateurs de Wikipedia réfléchissant à une meilleure protection de l'encyclopédie libre, s'accordèrent pour dire qu'il n'est « pas question de geler des pages entières en attente de validation. »[B 15]. Il est vrai qu'à cette époque et alors que l'édition de Wikipédia était entièrement ouverte, les seuls outils qui protégeaient les modifications malveillantes étaient le blocage de compte ou d'adresse IP ou la protection de pages qui devenaient dès lors uniquement modifiables par les administrateurs du site.

    Sans le savoir, cette réunion anticipait un premier grand scandale apparu le 5 décembre 2005 suite à la découverte de propos diffamatoires au sein de l'encyclopédie anglophone affirmant que le journaliste John Seigenthaler était impliqué dans l'assassinat de John F. Kennedy. Suite à cette affaire qui eu un très grand retentissement médiatique, Jimmy Wales empêchera les contributeurs de Wikipédia qui ne possédant pas de compte utilisateur de créer de nouveau article[B 16]. Cette décision n'affecta pas cependant les autres projets et versions linguistiques de Wikipédia bien que par la suite une fonction de semi-protection interdisant aux nouveaux utilisateurs d'éditer certaines pages fut implémentée dans les mises à jour de MetaWiki en même temps qu'un nouveau statut de surveillance accordé par la fondation à certains utilisateurs de confiance pour qu'il puisse masquer une page de la vue des autres utilisateurs.

    L'année 2006 fut celle de l'installation d'un nouveau logiciel MediaWiki sur les serveurs de la fondation dans le but d'accueillir le projet Wikiversité Beta qui de façon comparable au site incubator représente le lieu de maturation de nouvelle versions linguistique du projet. L'histoire de Wikiversité sera abordée plus en détail dans la prochaine section.

    En mai 2009, Wikimédia adopta la licence libre CC.BY.SA en remplacement et doublement dans un premier temps de la licence GFDL produite par la Free Software Foundation pour la protexion des logiciels libres et utilisée par le mouvement depuis la création de Wikipédia[W 108]. Avant le lancement de cette migration qui visait à adopté une licence plus adaptée aux projets d'édition collaborative Wikimédia, un comité fut mis en place regroupant de volontaires nommés par la fondation[W 109] dans le but d'établir un vote décisionnel au sein des communautés d'éditeurs rassemblant 17 462 participants dont 75,8 % furent en faveur du changement dont. Parmi ces participants on comptait 96.1 % de personnes actives sur Wikipédia et 43,1 % sur les projets anglophones, 17,8 % sur les germanophone et 5,5% sur le francophone[W 110].

    2010 2011 Applications Wikimedia[W 111]

    2012 fut l'année de lancement du projet Wikipedia zero par la fondation Wikimédia[W 112] en imitation du projet de marketing direct Facebook zero lancé deux ans au par avant et qui permit à la compagnie de conquérir le marché africain où 99% de l'accès à Internet se faisait au départ d'appareils mobiles[B 17]. Suite à une baisse d'intérêt des utilisateurs selon la fondation mais peut être en raison des critiques portant sur les questions de neutralité du net[B 18], le programme Wikipédia Zéro dans lequel était associés 97 opérateurs de téléphonie mobile dans 72 pays[W 113] prit fin en 2018,

    Le système « Internet zero » s'est en effet montré particulièrement problèmatique à partir du moment où des sondages font apparaitre une dizaine de personnes signalant en même temps ne pas utiliser Internet mais régulièrement facebook[B 19]. L'accès gratuit à aux sites en Angolas et au Bangladesh par exemple devinrent d'autant plus problèmatiques pour Wikimédia que certaines personnes utilisaient le service d'hébergement de fichier Wikimédia Commons pour stocker des photos personnelles ou partager de manière illicite des films sous copyright[B 20], De par ma propre expérience aussi, je peux affirmer qu'il me fut impossible d'utiliser les services Wikipedia Zero en Inde alors qu'au Ghana Wikipedia zero n'était pas gratuit contrairement à ce qui était indiqué sur la page de connexion (voir vidéo 4.1).

    Le 30 octobre de cette même année 2012 fut présenté le projet Wikidata qui concrétisa l'entrée du web sémantique au sein de l'écosystème Wikimédia. En reposant lui aussi sur le logiciel MetaWiki mais avec une nouvelle extension intitulée Wikibase, ce projet a en effet pour particularité de créer des pages non plus en utilisant des mots issus du langage naturel mais bien en les attribuant à un nombre appelé entité. De la sorte, cette grande base de données structurées qui puisse son contenu au départ des autres projets Wikimédia tout en les enrichissant, opère un glissement sémantique en établissant non plus un répertoire de choses au départ de leurs signifiants mais bien en restant encré sur le signifié. Sélecteur universel de langues[W 114]

    L'année 2013 fut une année marquante dans l'évolution technique au sein du mouvement Wikimédia à plus d'un titre. Ce fut tout d'abord durant cette année que l'éditeur visuel commença à être installé au sein des plateformes Wikimédia avec pour effet de faciliter grandement l'édition des articles via une interface graphique proche de celle d'un traitement de texte rendant facultatif la nécessité de modifier le wikicode. Cet éditeur connu par la suite et jusqu'à ce jour de nombreuses améliorations comme la création automatique de références bibliographiques ou autre au départ d'une simple URL, la création de tableaux, de graphiques, etc. Quand à se mise en place, elle ne pouvait se faire que suite à des prises de décisions individuelement prises au sein des projets tel que celle que j'aurai lancée au sein de Wikiversité en février 2014[W 115].

    2013 fut aussi l'année d'introduction de deux nouveaux système de notification. Le premier intitulé echo, permet d'attirer l'attention d'un utilisateur enregistré au départ de n'importe quelle page d'un des sites Wikimédia en y créant simplement un hyperlien pointant vers sa page et en signant le message[W 116]. Le second offre la possibilité de remercier en deux cliques un autre utilisateur au départ des pages page qui permette le contrôle de les modifications de chacun. Ce dernier système aura fait l'objet d'une étude d'incidence en 2019 semblant confirmer l'effet d'encouragement tant des éditeurs expérimentés vers les plus novices que l'inverse[B 21]. Toutes les notifications engendrées par ces systèmes apparaîssent en haut de toutes les pages des projets Wikimédia dès qu'on y est connecté et peuvent aussi faire l'objet d'un envoi d'un courrier électronique en fonction des préférences individualles.

    Durant cette même année apparition apparu aussi un journal semestriel destiné à l'ensemble de la communauté pour l'informer de l'actualité technique au sein du mouvement. Dès sa première édition en date du 20 mai 2013[W 117] il devint donc possible de consulter semaine pas semaine et en 21 langues, l'archivage de tous les annonces techniques adresseée au mouvement. Celle-ci sont épertoriées par rubriques qui regroupe les changements récents, changements à venir, problèmes, erratums et réunions auquelles tous les contributeurs Wikimédiens sont invité à participer pour présenter certaine anomalie par exemple. Dans cette chronique on sera informer par exemple de la naissances de nouveaux projets ou versions linguistiques, des modifications et mises à jour du logiciel MediWiki, de ses nouvelles extensions, des offres d'emploi au sein de l'équipe technique, de certaines décisions politique ayant une incidence sur la technique, etc.

    2013 fut l'année d'apparition des permières application pour Smartphone à une époque ou ce marché était en plein expention[W 118]. Parmis celles-ci figurent celle dédiée à Wikimedia Commons qui facilite la consutation de fichiers présent dans la médiathèque et le téléchargement de nouveau et une autre pour consulter et modifier les page de Wikipédia. La dernière invovation notable pour cette année 2013 enfin fut le développement et l'installation de Flow une extention qui apporta des nouvelle fonctionnalité pour les discussions impossible à mettre en place par le Wikicode[W 119]. Cette extension ne reçu cependant qu'un acueil mitigé par la communauté des contributeurs et même d'une interdiction d'utilisation décrétée sur le projet Meta-Wiki reposant sur un manque de pérenité avéré et un risque de perte ou de dificulté au niveau de l'archivage des conversations[W 120].

    Au niveau du projet Wikipédia en allemand enfin l'année 2013 sera celle ou prendra naissance le Technical Wishes Project pour identifier et hiérarchiser les exigences techniques des divers utilisateurs de manière collaborative[W 121]. Ce projet se basera sur des sur des enquètes et des ateliers organisés en 2013, 2015, 2017, 2019 et 2020 au sein de la communauté germanophone[W 122]. Une démarche similaire appliquée à l'ensemble des projets et version linguistique verra le jours en 2015.

    Après avoir vu l'apparition de la platefome phabricator en remplacement de Bugzilla[W 123], l'année 2014 sera marquée d'un épisode important pour la communauté Wikmédia qui concerna à la fois l'aspect technique et politique du mouvement. Un conflit entre la communauté d'éditeurs bénévoles au sein des projets et la fondation Wikimédia apparut effectivement suite à l'arrivée d'une visionneuse de médias et d'un nouveau statut de protection des pages accordés à ces salariés. Cette polémique abouti dans un premier temps à une lettre ouverte adressée le 19 août 2014 à la Wikimedia Foundation et signée par 982 éditeurs aux origines linguistiques diverses. En voici un extrait :

    « Le statut de « superprotection » qui a été lancé pour garder active la fonctionnalité Visionneuse de Médias est encore plus extrême :pour la première fois, un outil logiciel a été conçu pour « réduire la capacité » des communautés Wikimedia à « éditer les pages », en donnant cette capacité exclusivement à des membres non-élus de l'équipe Wikimedia. »[W 124]

    Afin d'outre passé les décisions prises par la communauté germanophone de Wikipédia qui considérait prématurée l'arrivée du nouvel outil de visionnage, le statut superprotection offrait donc aux employés de la fondation la possibilité de bloquer les actions des administrateurs bénévoles élus par leur communauté. Suite à ce qui s'était passé sur le projet allemand, la communauté bénévole internationnal toute entière se mobilisât sur le site Meta-Wiki en ouvrant un appel à commentaire qui demandait le retrait du statut superprotection accordé aux salariés[W 125]. La fondation Wikimédia finit par suprimer la fonctionnalité de superprotection en novembre 2015 alors qu'il n'avait jamais plus été utilisé. Dans son aboutissement, cette épisode aura finalement conscientisé la fondation sur la nécessité de mise en place d'un d'un processus de développement de produit incluant dès le départ la communauté d'éditeurs bénévoles[W 126].

    L'année 2015 vit aussi naitre son lot de nouveauté avec un outil de traduction de page d'une version linguistique à une autre bien que jusqu'à ce début d'année 2020, cette outils ne fut pour l'istant installer que sur Wikipédia[B 22], la généralisation d'un système de compte global actif sur tous les projets[W 127], la possibilité de compiller des articles d'un projet pour en composer un livre, l'arrivée de l'application Iphone, la mise en place de Citoid permettant l'autocréation de références, un test de sécurité[B 23], la publication de graphique via l'éditeur visuel, le passage au connexion sécurisée https et aussi et surtout la création d'un service d'évaluation objective pour des révisions faites aux modifications des projets reposant sur une intelligence artificielle (ORES)[W 128].

    Un dernier évènement de 2015 sur lequel il me semble important d'attiré l'attention est le lancement de la première consultation des souhaits de la communauté qui concrétisera un réèl rapprochement entre la communauté d'éditeur et les développeurs techniques[W 129]. A départ d'une page du site de Meta-Wiki et suite à un appel généralisé, chaque contributeur est ainsi invité a exprimer un souhait par rapport à un problème ou une nécessité technique rencontrée dans le cadre de son travail bénévole. Après un tris et un classement en fonction du nombre des personnes qui auront appuié tel ou tel proposition, l'équipe technique déterine alors les proposition retenue qui feront l'objet d'un développement dans le courant de l'année. Coincidence ou non, le statut de superprotection à l'origine de la polémique de 2013 fut supprimée par la fondation le 5 décembre 2015[W 126], soit quelque jours avant la fin de la première consultation.

    2016 sera l'année d'une nouvelle controverse touchant de nouveau à l'évolution technique au sein de Wikimédia. Il fut cette foi reproché à la fondation d'avoir manqué de transparence de la fondation concernant le projet de création d'un nouveau moteur de recherche intitulé Knowledge Engine[W 130]. Cette crise au sein du mouvement aura abouti à la démission de la directrice exécutive de la fondation dans le courant de la semaine du 21 février 2016[W 131] ainssi qu'à de nombreux membres du personnels. A DEVELOPPER

    Sans voir l'apparition d'inovation technique, 2016 restera cependant un année riche en amélioration des systèmes déjà existant notamment avec une meilleurs intégration des données géographiques en provenance d'Open Street Map. Cette année fut aussi celle du lancement d'une nouveau buletin d'information mensuel produit par l'équipe Global collabortation en charge des services de notifications, de discussions structurées et de révision des contributions. Le premier exemplaire de ce buletin traduit en six langues fut diffusé en octobre[W 132] et son dernier en 14 langue en mars 2018.

    2017 fut une époque de renforcement des outils de contrôle des projets et des pages que l'on y crée grâce à une refonte du site d'analyse statistique des projets Wikimédia stats.wikimedia.org, et aussi l'arrivée de nouveau outils de protections des projets telque un système de blocage par cookie empèchant une personne utilisant un même ordinateur de contourner un bloquage en changeant de compte utilisateur ou d'adresse IP[W 133] et de Nouveaux filtres pour la révision des contributions[W 134] et les pages de modifivation récente[W 135]. Ces inovations qui apporte une aide au contôle des modifications d'autruit sera cependant accompagnée d'une modificatioin du système obligeant les administrateurs à laisser un message lorsqu'il bloque un utilisateur, supprime une page ou bloque les modifications.

    Cette année fut aussi marquée par le lancement d'une initiative de santé Communautaire visant à « aider la communauté des bénévoles de Wikimedia à réduire le niveau de harcèlement et de comportement perturbateur »[W 136]. Soutenu par des employés de la fondation cette initiative aura permis en 2017 de mettre en place de nouvelle configuration donnant la possibilité pour les comptes utilisateurs de créer une liste noir d'utilisateur pour bloquer les notifications[W 137] ou l'envoi de courriel[W 138].

    De manière continue, 2017 verra aussi l'amélioration de l'expérience contributeur au sein des projets, d'une part en aidant les nouveaux arrivant une extention GuidedTour dans le but d'accompagner les nouveaux éditeurs dans leur découverte[W 139], un nouveau système de citation automatique possible au départ de l'ISBN d'un ouvrage avec Citoid[W 140] et une extension Interface de conflit de modification basé sur les paragraphes qui permet plus facilement de résoudre le problème qui arrive lorsque quelqu'un à changer une page entre le début et la fin d'une de vos modifications[W 141]. Quant aux lecteurs des projets, ils auront vu arriver une améliorations des résultats de la recherche inter-wikis grâce la possibilité de poursuivre une recherche identique au départ d'un projet sur les autres projets.

    En 2018, marquée par le renforcement des inovations antécédentes tel que l'éditeur visuel les applications smartphone la gestion des conflits d'éditions, l'extension Citenotice et autre fonctionnalité des Wiki en général. , les préférences globales communes au sein de tous les projets au départ d'une page unique[W 142]. Nouvel outil de recherche Ereka [B 24], précieux outil de sauvegarde automatique dans l'éditeur visuel[W 143], introduction de données lexicographiques sur Wikidata (voir avec Noé les problèmes), création d'un nouveau groupe d'administrateurs d'interface[W 144]. Les réunions avec l'équipe Édition sont supprimées en raison d'une trop faible participation[W 145] nouvelle politique de Politique de sécurité du contenu. Les administrateurs ne pouront plus se débloquer eux-même mais pourront bloquer à leur tour la personne qui les aura bloqué[W 146]. Lancement du projet croissance[W 147]

    2019 Intégration de google translate dans outils de traduction[B 25], blocage au niveau d'une page ou d'un espace de nom[W 148], Invitatioin à la contribution Wikidata sur mobile[W 149], réducteur d'url[W 150], ajout d'une fonctionnalité visant à décrire les photos de commons dans le but d'enrichire les données structurées[W 151], lecteur de fichier midi intégré et un nouveau lecteur vidéo, Wikidata Bridge, substitution des ardresses IP par un identifiant anonyme améliorant la détection des comptes faux-nez dans le cadre d'un projet d'amélioration de la confidentialité et limitation des abus[W 152] un nouveau débat en perspective. Liste blanche pour la création de nombreux compte au départ de la même adresse IP sans CAPTCHA.

    Nouveaux filtres, politique de mot de passe, Android petite tâches. Consultation des souhaits de la communauté pour les petits Wikis, apparition de Wikimedia Technical Community Newsletter[W 153], Lancement d'un projet outils de discussion pour améliorer la manière dont les contributeurs communiquent sur Wikipédia en utilisant les pages de discussion[W 154]. D'autre évolution technologique au sein du mouvement sont actuellement en cours d'expérimentation dans le but notamment d'augmenter le nombre d'articles des versions linguistiques de Wikipédia qui en comportent peu. Pour atteindre cet objectif, un outils de traduction de contenu est en développement et bénéficiant déjà depuis 2019 du service de traduction automatique de Google[W 155]. Importante cyberattaque[B 26]#WikipediaDown :Wikipédia est tombé à cause d'une puissante attaque informatique - Tech - Numerama

    2020 - Poursuite des discussions concernant les nouvelles fonctionnalités de gestion des IP visant à une amélioration de la confidentialité et limitation des abus[W 156] avec déjà en fin d'année un masquage des adresses IP affichée publiquement, Bouton répondre dans les conversations et nouvelle interface pour resoudre les conflits d'édition[W 157], plus grande sécurité du mot de passe et de sa réinitialisation. Un nouveau statut d'administrateur de l'outil abuse filter[W 158], Geoeditors/Public permet de voir des statistiques sur l'origine géographique des modifications faite à un projet, Nouvelles exigences pour les signatures des utilisateurs afin d'empècher la création de signatures falsifiée[W 159] et de permettre l'utilisation de l'éditeur visuel dans les discussions grâce à la fonctionnalité Replying[W 160] . Small wiki toolkits, Poursuite amélioration accueil des nouveaux. Wikipedia for KaiOS[W 161]

    Un autre projet lancé en 2020 sous le nom provisoire d' Abstract Wikipedia, permettra à terme de créer de nouvelle version linguistique de Wikipédia au départ des données structurées du projet Wikidata dans lequel il s'intègre. Pour ce faire, Abstract Wikipédia utilisera un nouveau type de code appellé Wikifonctions qui permettra de traité les données structurée de Wikidata pour répondre à des questions dans toutes les langues disponibles[W 162]. Pour les projets Wikipédia déjà existants Abstract donnera la possibilité de faire des mises à jour automatique d'informations factuelles et standards grâce à l'intégration de fonctions au sein de l'éditeur de texte[B 27].

    Dans l'avenir et toujours au niveau technologique, le mouvement Wikimédia pourrait aussi apparaitre comme un espace privilégier concernant les questions éthiques que pose le développement de l'intelligence artificiel. La fondation Wikimédia soutient à ce sujet que la transparence, et les mécanismes de conceptions et de prise de décisions qui reposent sur des valeurs et le consensus, semble en effet rassemblé les composantes nécessaires pour prévenir les dérives néfastes et dommageable dans le développement des technologies de l'intelligence artificielle[W 163].

    ? les comptes admin inactif durant plus d'un ans retrait des statuts. Retrouver l'auteur d'un passage de texte.

    7. L'histoire singulière du projet Wikiversité

    Le projet Wikiversité, qui se présente lui même dans sa version francophone comme une « communauté pédagogique libre à laquelle chacun peut prendre part »[W 164], pris naissance dans Wikibooks (Wikilivres en français), un autre projet éditorial wikimédia qui se définit quant à lui comme  La bibliothèque de livres pédagogiques libres que chacun peut améliorer »[W 165]

    Dès ses débuts, en mai 2004, le projet Wikiversité faisait déjà mention d'une recherche collaborative libre (« free collaborative research »[W 166] ). Cependant, l'idée de créer un lieu d'apprentissage et de recherche au sein d'une bibliothèque déclencha, le 12 août 2005, une longue discussion dans laquelle il sera question de supprimer le projet Wikiversité et/ou de transférer son contenu vers le projet Meta-Wiki[W 167] qui pour rappel est « le site communautaire global des projets de la Fondation Wikimédia et du mouvement Wikimédia en général »[W 168].

    Par la suite, les discussions se sont donc déplacées sur le site Meta-Wiki où l'idée de faire de Wikiversité un projet indépendant mûrit jusqu'en date du 22 août 2006[W 169] date d'ouverture d'un vote qui devait « recueillir une majorité qualifiée de deux tiers pour être transmise au Conseil d'Administration de la Fondation Wikimedia (CA) en vue du commencement d'une période d'essai »[W 170]. Le 13 novembre 2005, la proposition fut rejetée par les cinq membres du conseil d'administration en demandant au projet d' « exclure la remise de titre de compétence, la conduite de cours en ligne et clarifier le concept de plate-forme de elearning »[W 171][N 12].

    Près de neuf mois plus tard, en date du 31 juillet 2006 un projet Wikiversité version béta sera finalement accepté par le special projects commitee[W 172] grâce aux amendements fait au projet de départ[B 28]. Un transfert du contenu en provenance de Wikilivres avec l'octroi d'un délai de « six mois, au cours desquels seront élaborées des lignes directrices pour d'autres utilisations potentielles du site, y compris la recherche collaborative »[N 13]. Au final le projet fut ainsi réduit à l'hébergement d'une gamme de matériaux pédagogique et un possible espace de recherche collaborative. Au fil du temps les projets linguistiques pouvant recenser au moins 10 participants actifs au sein du projet beta auront pris leur envole sur des sites Web indépendant. Les activités de recherche y seront les bienvenues et feront même dans le cas de la version francophone l'objet d'un espace de nom dédié suite à une décision communautaire prise le 16 mai 2011[W 173].

    Par la suite, dans le courant de mars 2010, suite à une discussion sur le projet anglophone portant sur les éditions d'un auteur expliquant comment perturber le fonctionnement de Wikipédia, jimmy Wales interviendra de façon autoritaire en supprimant la page en question, bloquant l'auteur et destituant un administrateur de Wikiversité s'opposant à ses actes. Dans un commentaire le cofondateur de Wikipédia signalera  Je discute actuellement de la fermeture de Wikiversity avec le conseil d'administration. C'est un résultat peu probable, mais je le mentionne parce que je veux vraiment insister sur le fait que le champ d'application de Wikiversity doit être limité à une ressources éducatives libres »[W 174]

    Cette petite histoire rétrospective du projet Wikiveristé fait donc apparaitre un acte manqué au sein du mouvement Wikimédia face au projet visionnaire d'exploiter le savoir-faire Wikimédien au sein d'une Web 2.0 en plein expansion dans le but de développer le prometteur concept « eLearning »[B 29]. Il fallut par la suite attendre 2013 pour que l'Europe s'y intéresse ouvertement [W 175], et 2015 pour que les cours en ligne faits par des organisations sans but lucratif dépassent en nombre d'étudiants, ceux des organismes commerciaux[B 30].

    Wikiversité:Histoire de la Wikiversité — Wikiversité

    Wikiversity:Research - Wikiversity

    Wikiversity:History of Wikiversity - Wikiversity

    Wikipedia:Wikipedia Signpost/2008-05-09/Wikiversity interview - Wikipedia

    8. La poursuite d'un héritage contre-culturel

    L'historique du mouvement Wikimédia mis ainsi en évidence de nombreux cas de résurgeances de la posture contre-culturelle héritées du passé et faisant face à des valeurs et des pratiques restées dominantes à l'extérieure du mouvement tel que le maintient d'une économie de marché basée sur mais aussi d'un pouvoir politique hiérarchisé. Le prochain chapitre permettra d'aller plus loin encore dans nos observations puisqu'il met en évidence au travers la présentation des acteurs du mouvement un positionnement radicalement égalitariste pour ne par dire anti-élitiste.

    Notes et références

    [N]otes

    1. A noté que dans le menu contextuel situé en bas de la colonne de gauche présente sur chacune de ces pages de Wikipédia citées, il est aussi possible de trouver d'autres versions linguistiques autres que les trois que j'ai choisies en fonction de mes compétences.
    2. Texte original en anglais avant traduction avec deepl.com (version gratuite) :« The Wikimedia Movement, as I understand it, is a collection of values shared by individuals (freedom of speech, knowledge for everyone, community sharing, etc.) a collection of activities (conferences, workshops, wikiacademies, etc.) a collection of organizations (Wikimedia Foundation, Wikimedia Germany, Wikimedia Taiwan, etc.), as well as some free electrons (individuals without chapters) and similar-minded organizations ».
    3. Texte original en anglais avant traduction de Deepl version gratuite :« Nobody is going to make even a simple buck placing ads on my work, which is clearly intended for community, moreover, I release my work in terms of free, both word senses, I and [sic] want to remain that way. Nobody is going to use my efforts to pay wages and or maintain severs. And I'm not the only one who feels this way. I've left the project. […] Good luck with your wikiPAIDia »
    4. Texte original en anglais traduit avec l'aide de Deepl.com verson gratuite :« Wikipedia has created a large foundation of wage earners, and each year he has to ask for ever-increasing amounts of money. This is what I didn't want to happen:a large, money-centred organisation made possible by the free work of the community. »
    5. L'ensemble de ces graphiques sont consultables au départ de la page https://cosmiclattes.github.io/wikigraphs/data/wikis.html
    6. Il est important de signaler que les résultats de cette étude ne portent que sur le projet Wikipédia en anglais, et ne sont donc valable que pour cette version linguistique puisque chaque autre projet, le rappel est ici important, est indépendant au niveau de sa gestion et développera donc sa propre histoire dans son fonctionnement interne.
    7. Texte original en anglais traduit avec www. DeepL.com/Translator (version gratuite) :« The decline represents a change in the rate of retention of desirable, good-faith newcomers. The proportion of good-faith newcomers who join Wikipedia has not changed since 2006. These good-faith newcomers are more likely to have their work rejected. This rejection predicts the observed decline in retention. Semi-autonomous tools (like en:WP:HUGGLE) are partially at fault. Reverting tools are increasingly likely to revert the work of good-faith newcomers. These automated reverts exacerbate the negative effects of rejection on retention. Users of Huggle tend to not engage in the best practices for discussing reverts. New users are being pushed out of policy articulation. The formalized process for vetting new policies and changes to policies ensures that newcomers' changes do not survive. Newcomers and other editors are moving increasingly toward less formal spaces. »
    8. Texte original en anglais :« Wikipedia contained around four inaccuracies; Britannica, about three ».
    9. Texte original avant sa traduction sur www. DeepL.com/Translator (version gratuite) :« Our unprecedented growth in traffic and content requires regular hardware (http://meta.wikimedia.org/wiki/Wikimedia_servers) updates to prevent outages without sacrificing functionality. Other outgoings include bandwidth costs, rackspace within a colocation center, purchase of Wikimedia's domain names, sponsorship of specific software development tasks, and, occasionally, travel expenses. » The Wikimedia Foundation also requires funding to continue its pioneering role in exploring the field of collaborative content creation. In addition, we are pursuing grants to fund the packaging and distribution of Wikimedia content to places that do not have access to the Internet.
    10. Pour mieux se rendre compte de la complexité du wikicode dans le cadre de la réaction de ce travail de recherche, il suffit de cliquer sur l'onglet « Modifier le code » en haut des pages du site Wikiversité ou de se rendre à l'adresse https://fr.wikiversity.org/w/index.php?title=Recherche:Imagine_un_monde/Histoire&action=edit .
    11. Une description complète de ces statuts et outils est disponible dans une section de mon travail de fin de master intitulé Culture fr Wikipédia.
    12. En anglais dans le texte original  exclude credentials, exclude online-courses and clarify the concept of elearning platform »
    13. En anglais dans le texte original  six months, during which guidelines for further potential uses of the site, including collaborative research, will be be developed ». Plus d'information sur l'historique de la naissance du projet Wikiversité peuvent être trouvées sur les pages https://meta.wikimedia.org/w/index.php?title=No_to_Wikiversity&oldid=5436519 et https://en.wikiversity.org/w/index.php?title=User:JWSchmidt/history&oldid=602770.

    [B]ibliographie

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    [W]ebographie

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