Oxymorphone
L’oxymorphone (Opana, Numorphan, Numorphone) ou 14-Hydroxydihydromorphinone est un puissant analgésique opioïde semi-synthétique d’abord développé en Allemagne vers 1914, brevetée aux États-Unis par la compagnie pharmaceutique Endo Pharmaceuticals en 1955 et introduite sur le marché américain en janvier 1959 et par la suite dans de nombreux autres pays à travers le monde. Dans certains pays, l’hydromorphinol est distribué sous le nom de Numorphan et Numorphan Oral. Il diffère de la morphine au niveau des effets secondaires surtout puisqu’il produit moins d’euphorie, de sédation, démangeaisons et d’autres effets de l’histamine. Selon le patient, il peut créer plus ou moins de nausée et vomissement que la morphine.
Oxymorphone | |
Identification | |
---|---|
Nom UICPA | 4,5α-époxy-3,14-dihydroxy-17-méthylmorphinan-6-one |
Synonymes |
(14S)-14-hydroxydihydromorphinone |
No CAS | |
No ECHA | 100.000.873 |
No EC | 200-959-7 |
Code ATC | |
DrugBank | APRD00158 |
PubChem | 5284604 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C17H19NO4 [Isomères] |
Masse molaire[1] | 301,3371 ± 0,0163 g/mol C 67,76 %, H 6,36 %, N 4,65 %, O 21,24 %, |
pKa | 8,17[2] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 248 à 249 °C[2] |
Écotoxicologie | |
DL50 | 172 mg·kg-1 (souris, i.v.)[3] 200 mg·kg-1 (souris, i.p.)[4] |
LogP | 0,83[2] |
Données pharmacocinétiques | |
Biodisponibilité | 10 % (oral) |
Métabolisme | hépatique |
Demi-vie d’élim. | 1,3 +/- 0,7 h (administration parenterale)[5]; 7,25-9,43 h (administration orale)[6] |
Excrétion |
35 % urinale, 65 % fécale |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
L’oxymorphone est administrée sous forme de sel de chlorhydrate par injection ou par un suppositoire, généralement à des doses de 1 mg (injection) à 5 mg (suppositoire). Endo a été le principal distributeur d’oxymorphone à travers le monde et est présentement distribué aux États-Unis et ailleurs sous le nom d'Opana et Opana ER. La durée d’action de l’oxymorphone est de 5 à 8 heures selon les patients. L’oxymorphone est également produite dans le corps humain lorsque le foie métabolise de l’oxycodone. La consommation d'alcool ainsi que des comprimés à libération prolongée peut être extrêmement dangereuse. L'absorption de l’oxymorphone peut varier très fortement en présence de l'alcool, ce qui peut créer une surdose.
Utilisations
L’oxymorphone est prescrite pour le soulagement de la douleur modérée à sévère et aussi comme un médicament préopératoire pour atténuer l'appréhension, maintenir une anesthésie, et comme analgésique en obstétrique. En outre, elle peut être utilisée pour le soulagement de la douleur chez les patients présentant une dyspnée aiguë associée à une insuffisance ventriculaire gauche et un œdème pulmonaire. Les comprimés à libération prolongée sont indiqués pour le traitement de la douleur chronique de la plupart ou de la totalité des causes et sont indiqués uniquement pour les patients déjà sur un horaire régulier de médicaments opioïdes forts pendant une période prolongée. Certains praticiens préfèrent l’utilisation de fentanyl bien que certains patients aient de graves effets secondaires face au fentanyl. L’oxymorphone est utilisée en médecine vétérinaire pour les mêmes usages que pour les humains, avec l'induction et l'entretien des anesthésies et parfois pour la tranquillisation de petits animaux. La morphine, hydromorphone, fentanyl et ses dérivés, lévorphanol et butorphanol sont également fréquents et le tramadol serait actuellement à l’étude comme un analgésique pour chats, chiens, furets, rats et autres animaux de cette taille. L’oxymorphone, le buprénorphine, l'oxycodone, la dihydrocodéine, la morphine et autres opiacés sont des moyens possibles d'atténuer la dépression réfractaire.
Caractéristiques physique
La réaction entre l'oxymorphone et du HCl produit une poudre blanche et inodore. Celui-ci va s'assombrir lorsqu’il y aura une exposition prolongée à la lumière même si cela n'a pas d'effet sur la puissance du médicament. Un gramme d’oxymorphone est soluble dans 4 ml d'eau. L'injection de l’oxymorphone est disponible dans le commerce à un pH de 2,7 à 4,5.
Toxicité
Prise avec d’autres opiacés, l’oxymorphone peut créer une dépression respiratoire, somnolence extrême évoluant parfois en coma, une flaccidité des muscles squelettiques, peau froide et moite, et parfois bradycardie et hypotension. Dans un cas de surdosage, une apnée, un Collapsus, un arrêt cardiaque, et la mort peuvent survenir. L’oxymorphone à doses équivalentes est légèrement plus toxique que la morphine, mais moins que les opioïdes entièrement synthétiques comme la méthadone et la péthidine. Aux doses thérapeutiques, la toxicité est principalement manifestée par myosis, nausée, et dans certains cas, des mouvements musculaires involontaires en particulier dans les parties distales des extrémités et de l'épaule. Ceci est plus fréquent chez les patients prenant d'autres médicaments tels que des relaxants musculaires et en particulier certains analgésiques adjuvants.
Marques
- Numorphan (suppositoire et solution injectable)
- Opana (comprimés)
- Opana ER (comprimés à libération prolongée)
Certains producteurs tels qu'Endo Pharmaceuticals considèrent ou bien sont en train de développer des vaporisateurs nasaux d’oxymorphone.
Utilisation illicite
Comme les autres analgésiques opioïdes, l’oxymorphone peut avoir des effets tels que l’euphorie, anxiolyse et d’autres effets similaires qui peuvent causer des dépendances psychologique et physique très rapidement et lors de l’arrêt de sa consommation des symptômes des sevrages. L’oxymorphone peut être appelée par plusieurs autres noms par leurs utilisateurs tels que : blues, biscuits, blue heaven, new blues, octagon, pink, pink heaven, pink lady, mrs O, Orgasna, Pink O, The O bomb, etc.
Chimie
L’oxymorphone est produite à partir de la thébaïne, qui est un constituant mineur du pavot somnifère (Papaver somniferum). L’oxymorphone peut être aussi synthétisée à partir de la morphine ou de l’oxycodone, ce dernier étant un métabolite actif de la drogue.
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) « » sur ChemIDplus, consulté le 23 mai 2010
- Yakugaku Zasshi. Journal of Pharmacy. Vol. 84, Pg. 280, 1964. PMID
- Toxicology and Applied Pharmacology. Vol. 3, Pg. 261, 1961 PMID
- rxlist.com
- (en) Adams MP, Ahdieh H, « Single- and multiple-dose pharmacokinetic and dose-proportionality study of oxymorphone immediate-release tablets », Drugs R D, vol. 6, no 2, , p. 91–9 (PMID 15777102, DOI 10.2165/00126839-200506020-00004)
Voir aussi
Articles connexes
- Portail de la pharmacie
- Portail de la médecine
- Portail de la chimie