Nematoda
Nématodes, vers ronds
Règne | Animalia |
---|---|
Sous-règne | Bilateria |
Infra-règne | Protostomia |
Super-embr. | Ecdysozoa |
Embranchement
Diesing, 1861
Synonymes
- Nemates Cobb, 1919
- Nemata Cobb, 1919
Position phylogénétique
- Protostomia
- Chétognathes
- Lophotrochozoaires
- Ecdysozoaires
- Scalidophores
- Nématozoaires
- Nématomorphes
- Nématodes
- Panarthropodes
Les nématodes (Nematoda), ou vers ronds, constituent un embranchement de vers non segmentés. Classés parmi les ecdysozoaires, ils sont recouverts d'une épaisse cuticule. Ils mènent une vie « libre » (dans les sols, l'eau, les sédiments, le bois mort et d'autres formes de nécromasse où ils sont détritivores ou micro-prédateurs). De nombreuses espèces ont une vie parasitaire, au sein d'organismes fongiques, végétaux ou animaux. Dans ce dernier cas, ils sont le plus souvent des parasites gastro-intestinaux, mais quelques espèces colonisent d'autres types de tissus, musculaires notamment.
Parmi les formes parasitaires, on trouve des vers dont le cycle ne nécessite pas d'hôte intermédiaire (monoxène), et d'autres nécessitant deux hôtes (dixène) en particulier chez les filaires. Il est commode de les classer selon leur mode de transmission.
Les nématodes se développent dans tous les milieux : sols, eau, sédiments, etc. Ils représentent une part très importante de la diversité biologique sur terre, en nombre, ils constituent les 4/5 du règne animal.[1]
Description
Les nématodes sont vermiformes et souvent translucides et ou de couleur claire.
Physiologie
Ils sont dotés d'un tube digestif complet, c'est-à-dire avec bouche et anus.
Par contre, ils ne possèdent ni appareil respiratoire, ni appareil circulatoire, ni tunique musculaire.
Les nématodes sont des métazoaires triploblastiques cœlomés, autrefois classés parmi les Pseudocoelomata.
Le pseudo-cœlome correspond au blastocèle, qui est une cavité qui se forme lors du développement embryonnaire. Chez les annélidés, le blastocœle va perdurer au niveau du tube digestif et du système nerveux. La respiration se fait par diffusion au travers de la cuticule imperméable, percée de pores. Cette diffusion est passive, c'est-à-dire que l'organisme n'a plus de blastocœle ; la blastula forme une cavité entre le tube digestif et le derme. Cette cavité est appelée cavité secondaire. Le système nerveux est formé d'un anneau céphalique, qui se prolonge par un cordon nerveux ventral et un cordon nerveux dorsal. Il y a un tube digestif complet composé d'un œsophage rhabditoïde (à deux renflements).
Protection
La surface du corps d'un nématode peut être striée de raies rouges et noires, mais ce n'est en aucun cas une métamérie.
L'animal est doté d'un hydrosquelette sous pression, qui s'appuie sur sa cuticule, ce qui lui donne cette forme circulaire. La cuticule est sécrétée par l'épiderme. L'animal est recouvert de trois couches, deux de pseudo-kératine, et la troisième de collagène, ce qui forme un exosquelette inextensible. Les nématodes ont donc une croissance discontinue (on parle d'ecdysozoaires), par augmentation de la matrice cellulaire, car les nématodes ont la caractéristique d'avoir toujours le même nombre de cellules pour une espèce donnée (eutélie).
Chez les nématodes parasitant le système digestif d'autres espèces, les cellules myoépithéliales sont entourées de myofilaments, ce qui empêche qu'ils soient digérés, leur procurant ainsi une protection physique.
Cycle de vie
Les nématodes sont dioïques et ont entre deux et quatre stades juvéniles.
Phylogénétique
Des études génétiques ont montré que les arthropodes étaient très proches des nématodes [[réf. nécessaire]
Locomotion
Les nématodes ont des microfilaments orientés dans le sens antéro-postérieur. Les nématodes ne peuvent se contracter que dans le sens antéro-postérieur, ce qui leur procure un déplacement imprécis, par ondulations. Ces mouvements ne sont pas très efficaces dans l'eau, mais ils sont facilités par la présence de particules sur lesquelles le nématode peut prendre appui.
Écologie
Les nématodes libres se rencontrent dans des environnements très diversifiés : eaux douces, eaux saumâtres, eaux salées. Anguillula aceti vit dans le vinaigre. Caenorhabditis elegans, qui vit dans le sol, est un organisme modèle en biologie.
Il existe un grand nombre de nématodes parasites des plantes : Tylenchus tritici, qui est l'anguillule du blé ; les nématodes à kystes (Heterodera, etc.) ; les nématodes à galles (Meloidogyne...). La phacélie est souvent considérée comme une plante nématicide ; ceci ne s'applique sans doute pas dans tous les cas et des effets inverses peuvent même être observés[2].
Les nématodes parasites des invertébrés et des vertébrés vivent dans les cavités (intestin, rein), dans les vaisseaux sanguins ou dans les tissus. Les oxyures sont trouvés dans le tube digestif des arthropodes et des vertébrés (Enterobius vermicularis parasite l'humain). Les ascaris habitent le gros intestin des mammifères (Ascaris lumbricoides est hébergé dans l'intestin de l'Homme). La filaire de Bancroft (Wuchereria bancrofti) parasite les vaisseaux lymphatiques de l'Homme et peut causer l'éléphantiasis. La trichine (Trichinella spiralis) provoque la trichinose.
Certains nématodes présentent l'intérêt de parasiter certains insectes ravageurs des jardins : charançon rouge des palmiers, vers blancs ou otiorhynques (heterorhabditis bacteriophora), mouches des terreaux (steinernema feltiae), vers gris (steinernema carpocapsae). Des formulations commerciales existent mais leur coût élevé et leurs contraintes d'utilisation (entreposage au froid, conditions climatiques, mécanisation de l'épandage) limitent, actuellement, leur utilisation à grande échelle. Afin de lutter contre ces nématodes, certains agriculteurs utilisent la lutte biologique, méthode de lutte en développement qui contrebalance la lutte chimique.
Nomenclature et systématique
Le groupe des vers ronds a été défini par K. Rudolphi en 1808[3], sous le nom Nematoidea, du grec νῆμα (nêma, nêmatos, 'fil') et -eiδος (-eidos: aspect, apparence). Le nom vernaculaire « nématode » est une corruption de ce taxon, qui a été reclassé en famille Nematodes par Burmeister, en 1837[3], puis en ordre Nematoda par K. M. Diesing, en 1861[3].
À l'origine, le taxon Nematoidea s'appliquait à l'ensemble des vers ronds et gordiens. Avec les Acanthocephala, Trematoda et Cestoidea, ils formaient le groupe Entozoa[4]. La première différenciation entre vers ronds et vers gordiens, bien qu'incorrecte, est due à von Siebold (1843), avec les ordres Nematoidea et Gordiacei (Gordiacea). Ils étaient classés avec les Acanthocephala par Gegenbaur (1859) dans le nouveau phylum aujourd'hui obsolète des Nemathelminthes. Puis le taxon Nematoidea a été promu au rang d'embranchement par Ray Lankester (1877), incluant la famille des Gordiidae (gordiens). En 1919, Nathan Cobb proposa que les vers ronds constituent un embranchement à eux seuls. Il soutint également qu'il convenait de les appeler néma(s) plutôt que « nématodes »[5] et définit le taxon Nemates (pluriel latin de nema).
Pour l'ITIS, le taxon Nematoda est invalide. Cobb ayant été le premier à définir un groupe exclusivement constitué de vers ronds, le taxon valide devrait être Nemates Cobb 1919 ou Nemata Cobb 1919. Toutefois, la désignation Nematoda est employée dans la majorité de la littérature scientifique actuelle.
Classification
classes et ordres
- classe des Adenophorea
- sous-classe des Chromadoria
- Araeolaimida
- Desmodorida
- Desmoscolecida
- Monhysterida
- sous-classe des Enoplia
- Dorylaimida
- Enoplida
- Mermithida
- Muspiceida
- Trichocephalida
- sous-classe des Chromadoria
- classe des Secernentea
- Aphelenchida
- Ascaridida - les ascaris
- Camallanida
- Diplogasterida
- Rhabdiasida
- Rhabditida
- Spirurida
- Strongylida - les strongles
- Tylenchida
Entre 15 000 et 25 000 espèces sont connues et décrites, mais il en existerait beaucoup plus : de 250 000 à 500 000, selon les sources.
Nématodes parasites
Un certain nombre de nématodes parasitent l'humain et sont responsables de parasitoses :
- ascaridiose par ascaris (Ascaris lumbricoides) ;
- anisakiase par différents Anisakidae ;
- trichocéphalose par trichocéphale (Trichuris trichiura) ;
- oxyurose par oxyure (Enterobius vermicularis) ;
- ankylostomose par Ancylostoma duodenale et Necator americanus ;
- anguillulose par Strongyloides stercoralis ;
- trichinose ou trichinellose par Trichinella spiralis ;
- filarioses ;
- trichostrongyloïdoses ;
- angiostrongyloïdoses ;
- capillarioses ;
- larva migrans par Toxocara cani, Toxocara cati et Baylisascaris procyonis.
Parasites d'insectes :
- Gastromermis : parasite de l'éphémère ;
- Heterorhabditis bacteriophora : nématode entomopathogène, parasite de l'othiorrhynque, et de la larve du hanneton appelée aussi le ver blanc.
Notes et références
- MOOC santé des plantes P.Abad INRA
- Voir "Pour la lutte aux ravageurs" dans la fiche "La Phacélie" de l'Ecological Agriculture Projects de l'Université McGill
- B. G. Chitwood, 1957, Phylum name.
- M. R. Sadiqqi, 1986, Tylenchida, parasites of plants and insects
- Noter que les mots nématologiste, nématosis, nématocide… sont basés sur nêma, nêmatos et non sur "nematode".
Voir aussi
Articles connexes
- Nematoda (classification phylogénétique)
- Photo-guide taxinomique du monde animal
- Maladie du court-noué
Références taxonomiques
- (en) Référence Fauna Europaea : Nematoda
- (fr+en) Référence ITIS : Nematoda Non valide ( )
- (en) Référence Animal Diversity Web : Nematoda
- (en) Référence NCBI : Nematoda
Liens externes
- Paul Hallez, Note sur l'embryogénie des nématodes : Note de M. Paul Hallez, présentée par M. de Lacaze-Duthiers, Paris, coll. « Comptes rendus de l'Académie des sciences », , 517-520 p. (lire en ligne)
- Antoine Morin, « Les Nématodes », Université d'Ottawa
- http://www.biotop.fr/index.php/amateur-du-jardin/nos-produits/nematodes.html
- Conférence expérimentale "L'avancée des nématodes" de l'espace Pierre-Gilles de Gennes de l'ESPCI ParisTech par Jean-Marc di Meglio
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