Myopathie
Les myopathies sont des maladies neuro-musculaires, dont elles forment un sous-groupe, se traduisant par une dégénérescence et une nécrose du tissu musculaire. Elles peuvent être congénitales, héréditaires ou acquises.
Manifestations cliniques
Dégénérescence musculaire
Étiologie des myopathies
Elle n'est souvent pas réellement connue mais il s'agit le plus souvent probablement de la mutation d'un gène ou des effets sur le muscle d'un ou plusieurs toxiques (médicament, drogue, poison ou divers produits toxiques, dont par exemple le plomb).
Myopathies toxiques et environnementales
Elles regroupent des myopathies, parfois aiguës, induites par des agents environnants qui sont des "toxiques musculaires" (myotoxiques). La toxicité musculaire peut être immédiate ou s’installer par de multiples mécanismes et à différentes échelles[1] ; parmi les molécules myoactives courantes (actives sur les muscles) figurent les statines, les glucocorticoïdes et l’alcool éthylique. Selon les cas, l'effet est une perturbation structurale et/ou fonctionnelle des muscles, durable ou réversible[1].
Diagnostic : il est particulièrement difficile à poser étant donné la quantité d'autres pathologies pouvant mimer une myopathie toxique. L'anamnèse est donc une étape essentielle de l'établissement du diagnostic ; devant s'appuyer sur la recherche d'antécédents médicaux évocateurs et des indices d’exposition plus ou moins récentes à des toxiques, drogues ou médicament[2]. Le diagnostic cherche aussi à évaluer précocement la distribution des lésions musculaires ainsi que leur sévérité, ce qui facilitera l’exploration des zones atteintes et leur traitemen[2]. Après les bilans biologiques, lélectromyographie, l’imagerie médicale et la spectrométrie de résonance magnétique permettent d'orienter le diagnostic et mieux évaluer l'étendue et la gravité des lésions musculaires. La biopsie, plus invasive est moins utilisée. Certaines myopathies sont confirmées par des tests de contracture. En cas de myopathie aiguës la recherche de toxines peut conduire à mieux adapter la prise en charge du patient[2]. Le diagnostic immunologique recherche des auto-anticorps (antirécepteur cholinergique ou anti-HMG-CoA réductase) capables de faire durer la myopathie bien après l'éviction de l'agent toxique en cause[2]. Une susceptibilité génétique à certains xénobiotiques est possible, et peut être détectée par des moyens pharmacogénomiques (dont on espère qu'ils pourront aussi dans le futur aider à déterminer quels sont les médicaments les moins potentiellement myotoxiques pour chaque patient)[2].
Mécanismes d’action : Les médiateurs intracellulaires impliqués dans ces pathologies sont encore mal connus[1]. On espère les identifier pour améliorer l'efficacité des traitements[1]. Les mécanismes souvent cités sont des interaction des cellules du systèmes neuro musculaires avec des macromolécules toxiques et l’induction de troubles du métabolisme cellulaires[1].
Les molécules amphiphiles telles que la chloroquine, l'hydroxychloroquine, etc.) provoquent des lésions lysosomales particulières, source de dysfonctionnements de l'autophagie myocytaire. Des produits comme l'alcool éthylique et les satines affectent l’ensemble de la fibre musculaire en y provoquant un stress oxydant ou en déclenchant différentes voies de mort cellulaire (apoptose ou nécrose) à l’origine d’altérations extensives[1].
Certaines formes de myopathie toxique (les plus fréquentes) sont induites par les effets pharmacologiques d'un médicaments, d'une drogue, d'un venin ou par divers autres produits toxiques (certaines myopathies mitochondriales par exemple ; un cas médiatisé étant celui du coureur cycliste Greg LeMond qui a peu à peu perdu l'usage de ses muscles après un accident de chasse pour lequel les chirurgiens n'ont pas pu ôter la totalité des grenailles de plomb qu'il avait reçu au ventre et à la poitrine, qui sont devenus source d'un saturnisme chronique et d'une myopathie induite quelques années après qu'il ait été champion de stature mondiale)[3],[4].
Des délétions d'ADN nucléaire peuvent induire une myopathie mitochondriale avec par exemple la délétion du gène OPA1
Les mécanismes (directs et indirects) des myopathies toxiques sont encore en cours d'exploration[1], dont en s'appuyant sur des disciplines récentes comme la pharmacogénomique[2]) existent
Typologie des myopathies
Myopathie primitive
Dystrophies musculaires
Liée à l'X
- Dystrophie musculaire de Duchenne (maladie génétique causée par une mutation du gène de la dystrophine, aboutissant à la synthèse d'une protéine tronquée)
- Dystrophie musculaire de Becker
- Porteuse symptomatique de la dystrophie musculaire de Duchenne
- Dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss
- Myopathie vacuolaire avec glycogénose autophagique ou myopathie avec autophagie excessive
À transmission dominante
- Dystrophie musculaire des ceintures 1A
- Dystrophie musculaire des ceintures 1B
- Dystrophie musculaire des ceintures 1C
- Dystrophie musculaire des ceintures 1D
- Cardiomyopathie dilatée familiale avec trouble de conduction et dystrophie musculaire
- Dystrophie musculaire des ceintures 1E
- Dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale type 1A FSHD
- Dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale type 1B
- Dystrophie myotonique type 1 de Steinert
- Dystrophie myotonique type 2
- Dystrophie musculaire oculopharyngée
- Myopathie oculopharyngo distale
- Dystrophie musculaire d’Emery-Dreifuss autosomique dominante
- Myopathie de Bethlem
- Myopathie liée à la desmine ou myopathie avec surcharge en desmine
- Dystrophie musculaire tibiale ou myopathie distale de Udd
- Myopathie distale de type Welander
- Myopathie distale de Laing ou myopathie distale type 1
- Myopathie distale avec faiblesse des cordes vocales et du pharynx ou myopathie distale type 2
- Fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs extrinsèques type 1
- Fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs extrinsèques type 2
- Fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs extrinsèques type 3
- Fibrose congénitale des muscles oculo-moteurs extrinsèques type 3A
- Myopathie à corps d'inclusion
- Hypertrophie musculaire en rapport avec un trouble de la myostatine
À transmission récessive
- Dystrophie musculaire des ceintures 2A
- Dystrophie musculaire des ceintures 2B (Dystrophie musculaire des ceintures allélique à la myopathie distale de Miyoshi)
- Dystrophie musculaire des ceintures 2C
- Dystrophie musculaire des ceintures 2D
- Dystrophie musculaire des ceintures 2E
- Dystrophie musculaire des ceintures 2F
- Dystrophie musculaire des ceintures 2G
- Dystrophie musculaire des ceintures 2H, type Hutterite
- Dystrophie musculaire des ceintures 2I
- Myopathie distale de type Nonaka ou myopathie distale à vacuoles bordées
- Myopathie distale de type Miyoshi allélique à la dystrophie musculaire des ceintures
- Dystrophie musculaire oculopharyngée autosomique récessive
- Myopathie à corps d’inclusion 2
- Myosite à corps d’inclusions
- Dystrophie musculaire autosomique récessive associée à une épidermolyse bulleuse
- Dystrophie musculaire congénitale par déficit en mérosine
- Dystrophie musculaire congénitale, déficit secondaire en mérosine
- Dystrophie musculaire congénitale par déficit en intégrine
- Dystrophie musculaire congénitale avec raideur de la colonne vertébrale
- Syndrome Muscle-Eye-Brain
- Syndrome de Walker-Warburg
- Dystrophie musculaire d’Émery-Dreifuss type 3
Myopathies congénitales avec anomalies structurelles
Liée à l'X
- Myopathie congénitale myotubulaire
- Myopathies à empreintes digitales
À transmission dominante
- Myopathie congénitale à cores centraux ou axes centraux
- Myopathie némaline ou myopathie congénitale à bâtonnets type 1
- Myopathie congénitale à minicore
- Myopathie congénitale centronucléaire
- Myopathie némaline ou myopathie congénitale à bâtonnets de type Amish
- Myopathie avec agrégats tubulaires
À transmission récessive
- Myopathie némaline ou myopathie congénitale à bâtonnets type 2
- Myopathie congénitale avec accumulation de filaments fins (thin filaments)
- Myopathie congénitale à multi-minicores et ophtalmoplégie externe
- Myopathie sarcotubulaire
- Myopathie avec retard mental, petite taille et défaut endocrinien (syndrome de Chudley)
Inconnu
- Myopathie à corps réducteurs
- Disproportion congénitale des fibres
- Myopathie à corps zébré
- Myopathie congénitale neuro-musculaire de type POMT2
Myopathies inflammatoires acquises
- Dermatomyosite
- Polymyosite
- Myosite à inclusion
- Connectivite mixte avec syndrome de chevauchement
- Myosite nodulaire focale
- Myopathies des vasculites
- Myofasciite à macrophages
- Myosite sarcoïdosite
Myotonie : Décontraction musculaire retardée.
Maladies des canaux ioniques
À transmission dominante
- Myotonie congénitale de Thomsen
- Paralysie périodique hyperkaliémique (Maladie de Gamstorp)
- Paralysie périodique hypokaliémique
- Paralysie périodique, sensible au potassium avec dysrythmie cardiaque (Syndrome d’Andersen)
- Paralysie périodique normokaliémique
- Paramyotonie congénitale (de Von Eulenburg)
À transmission récessive
Myopathie métabolique
Myopathie secondaire
amyotrophie spinale progressive
Notes et références
- Khelfi, A., Azzouz, M., Abtroun, R., Reggabi, M., & Alamir, B. (2017, September). Mécanismes d’action directs mis en jeu dans les myopathies toxiques. In Annales Pharmaceutiques Françaises (Vol. 75, No. 5, pp. 323-343). Ed : Elsevier Masson (résumé).
- Khelfi, A., Azzouz, M., Abtroun, R., Reggabi, M., & Alamir, B. (2017). Exploration des myopathies toxiques: de l’anamnèse aux méthodes de pharmacogénomique. Toxicologie Analytique et Clinique, 29(3), 273-297 ()résumé.
- Sports people: bicycle racing; LeMond, Tested for Lead Poison, May Quit, 1994/08/02 (consultée 2010/05/06).
- Inteviewde greg LeMond (Greg LeMond vs. The World ; 2008/05/30)
Sources
Voir aussi
Articles connexes
- Maladie dégénérative
- Maladie neuromusculaire
- Myofasciite à macrophages
- Association française contre les myopathies
- Téléthon
- Décrypthon
- myopathies mitochondriales
Liens externes
- Myopathies et autres maladies neuromusculaires AFM
- Syndrome myogène (myopathique)
- Association d'Entraide aux Malades de Myofasciite à Macrophages E3M
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