CCR5
Le récepteur à C-C chimiokine de type 5 (CCR5), aussi connu sous le nom de CD195, est une protéine de la surface des leucocytes impliquée dans l'immunité : il agit comme un récepteur de chimiokines. Son gène est le CCR5 situé sur le chromosome 3 humain. Il appartient à la famille des récepteurs aux chémokines CC Plusieurs formes du virus VIH utilisent ce récepteur pour entrer dans les cellules hôtes.
Quelques individus possèdent une mutation du gène du CCR5 connue sous le nom de mutation CCR5 delta 32 qui les protège d'une infection par le VIH. Les porteurs homozygotes de cette mutation résistent aux infections par le VIH-1.
Localisation
Le récepteur CCR5 est retrouvé à la surface de plusieurs types de cellules, en particulier sur les lymphocytes, les monocytes, les tissus lymphoïdes. Ils sont retrouvés également sur les neurones, les astrocytes et sur les cellules gliales dans le système nerveux central. Ils sont également situées sur les cellules endothéliales, les cellules musculaires lisses et les fibroblastes[1].
VIH
Un patient américain, nommé Timothy Brown (surnommé le « Patient de Berlin »)[2], était précédemment infecté par VIH. Il a développé une leucémie myéloïde. Il a dû recevoir une greffe de moelle osseuse HLA compatible. Après 600 jours, le patient était en bonne santé et n'avait pas de trace détectable de VIH dans le sang. Le donneur de moelle était porteur de la mutation CCR5 delta 32.
Le VIH utilise ce récepteur, avec le récepteur CD4, pour rentrer dans les cellules cibles[3]. Des ligands à ce récepteur RANTES, MIP-1β et MIP-1α sont capables de supprimer une infection par le VIH-1 in vitro. Des antagonistes des récepteurs au CCR5, dont le maraviroc, sont en cours de développement.
Un essai thérapeutique a débuté en 2009 dans lequel les cellules des patients étaient génétiquement modifiées avec une nucléase à doigt de zinc pour apporter les avantages de la mutation CCR5 delta 32 et ont été retransfusées en tant que potentiel traitement anti-VIH.
En avril 2016 une équipe de chercheurs chinois a annoncé avoir réussi à introduire l'allèle CCR5 delta 32 dans l'ADN d'embryons humains en utilisant l'enzyme CRISPR-Cas9[4].
Autres maladies
Ce même variant (delta 32) du gène CCR5 serait protecteur contre l'infarctus du myocarde[5]. Le mécanisme pourrait être une diminution de l'athérogenèse par défaut de fixation des monocytes au niveau de la plaque[6].
Références
- Rottman JB, Ganley KP, Williams K, Wu L, Mackay CR, Ringler DJ, Cellular localization of the chemokine receptor CCR5: correlation to cellular targets of HIV-1 infection, Am J Pathol, 1997;151:1341–1351
- « Le "patient de Berlin", seul homme à avoir guéri du sida », sur lemonde.fr,
- Dragic T, Litwin V, Allaway GP et al. HIV-1 entry into CD4+ cells is mediated by the chemokine receptor CC-CKR-5, Nature, 1996;381:667–673
- « Second Chinese team reports gene editing in human embryos », sur Nature News & Comment (consulté le 11 avril 2016)
- Gonzalez P, Alvarez R, Batalla A et al. Genetic variation at the chemokine receptors CCR5/CCR2 in myocardial infarction, Genes Immun, 2001;2:191-195
- Combadière C, Potteaux S, Rodero M et al. Combined inhibition of CCL2, CX3CR1, and CCR5 abrogates Ly6C(hi) and Ly6C(lo) monocytosis and almost abolishes atherosclerosis in hypercholesterolemic mice, Circulation, 2008;117:1649–1657
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « CCR5 » (voir la liste des auteurs).
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