Yvonne Pouzin

Yvonne Malègue née Yvonne Pouzin, née le à Nantes, ville où elle est morte le [1], est une femme médecin, phtisiologue française. Elle est connue pour avoir été la première femme praticien hospitalier en France. Elle épouse en 1923 l'écrivain Joseph Malègue dont elle soutiendra activement la carrière.

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Yvonne Malègue
Yvonne Pouzin vers 1923.
Nom de naissance Yvonne Pouzin
Naissance
Nantes (France)
Décès
Nationalité France
Diplôme
Médecine à 38 ans ± 1 an
Profession
Conjoint

Compléments

Première femme en France médecin des hôpitaux

Biographie

Petite-fille d'un horloger installé quai Brancas[2], fille d'un industriel nantais spécialisé dans le vermicelle[1], elle a deux sœurs et un frère[2]. Elle bénéficie d'une éducation « moderne » pour son époque, et sa famille favorise son choix de pratiquer la médecine[1].

Première femme en France médecin des hôpitaux

Elle fait ses études chez les Ursulines (institution à l'origine de l'établissement scolaire Blanche-de-Castille, située dans un bâtiment occupé depuis 1929 par la caserne de pompiers Gouzé, à l'angle des rues Maréchal-Joffre et Guibourd-de-Luzinais) jusqu'au brevet supérieur. Mais attirée par la vocation médicale, elle prépare à la maison son baccalauréat, s'initiant au latin. En elle commence à suivre les cours de l'école de médecine de Nantes, est reçue interne des hôpitaux de la ville. Elle part ensuite à Paris préparer le concours des Hôpitaux. En 1908 elle est reçue au concours de l'externat et en 1912 à celui de l'internat[3]. Elle se spécialise dans le traitement de la tuberculose avec le professeur Ménard et sous la direction du professeur Guinon dans la médecine infantile. En 1916, elle soutient sa thèse Les adénopathies cervicales chroniques chez les enfants hérédo-syphilitiques[4].

En 1919, elle réussit le concours des médecins des Hôpitaux de Nantes, devenant ainsi la première femme médecin des hôpitaux en France et peut ainsi faire des recherches dans de meilleures conditions scientifiques, faire école et avoir des élèves[5]. Dans les années 1920, elle participe au premier congrès mondial des femmes phtisiologues à New York[1].

Elle est ensuite nommée au service des tuberculeux, fait un stage à Paris avec Édouard Rist qui a introduit la technique du pneumothorax thérapeutique, technique qui sera utilisée dans le traitement de la tuberculose jusque dans les années 1950. Elle introduit ce procédé à l'Hôpital de Nantes, maintenant Centre hospitalier universitaire de la ville. À ce titre, elle participe à la lutte antituberculeuse dans le département. Ses publications médicales lui valent d'être nommée en 1924, membre correspondant de la Société médicale des hôpitaux de Paris et elle préside l'Office central d'hygiène social de Nantes de même qu'elle organise le dispensaire antituberculeux de La Baule[6].

La rencontre de Joseph Malègue

Tombe d'Yvonne Pouzin et de Joseph Malègue, cimetière Miséricorde, à Nantes

Membre du cercle catholique d'universitaires de Nantes, elle fait la connaissance de l'écrivain Joseph Malègue qu'elle épouse le en l'église Notre-Dame-de-Bon-Port[7]. Le couple s'installe au no 15, rue Arsène-Leloup.

Jean Lebrec la considère comme l'accoucheuse du premier roman de Malègue, Augustin ou Le Maître est là. Le biographe de Malègue a recueilli plusieurs témoignages des familiers du couple et cite aussi l'essai du docteur Delaunay, Joseph Malègue, par Yvonne Malègue, Estuaires, Bordeaux, 1947 (non paginé). Pour le docteur Delaunay, Yvonne Pouzin avait reconnu en Malègue « sa valeur exceptionnelle », mais peut-être aussi « la faiblesse », l'avait assumée et délivré son mari « d'une partie inerte de lui-même ». Il termine sur une question à propos d'Augustin ou Le Maître est là : « Eût-il mis en volume cet Augustin si exigeant de ses lecteurs, sans qu'une autre volonté, forte d'amour et de foi, ne fût venir soutenir la sienne, écarter les obstacles, vaincre les doutes, négocier la réalisation de l'ouvrage? [...] Malègue requérait une sorte d'impresario[8]. »

C'est elle aussi qui déchiffre une grande partie du manuscrit de Pierres noires : Les Classes moyennes du Salut, qui sera réédité en 1958. Atteinte d'un cancer aux intestins[9], elle meurt le en son domicile, au no 15 rue Arsène-Leloup [10], après avoir subi deux interventions chirurgicales[11]. Elle est inhumée au côté de son époux mort six ans et demi auparavant, au cimetière Miséricorde, à Nantes[2]. Son ouvrage consacré à son mari paraît quelque temps après sa mort.

Hommage

Une voie de Nantes, la rue Docteur-Pouzin-Malègue, contient le nom de son époux, mais il s'agit bien avant tout d'un hommage à Yvonne Pouzin, d'autant que les dates de naissance et de décès qui apparaissent sur la plaque de rue sont les siennes[12].

Œuvre

  • Yvonne Malègue-Pouzin, Joseph Malègue, Tournai, Casterman, .

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Robin, « Joseph et Yvonne Malègue », Les Annales de Nantes et pays nantais, no 244, , p. 19-20 (ISSN 0991-7179, lire en ligne)
  • Christian Robin, "Joseph Malègue", Cahiers de l'Académie de Bretagne, Nantes, 1992, p. 145-152.
  • Jean Lebrec, Joseph Malègue : romancier et penseur (avec des documents inédits), Paris, H. Dessain et Tolra, , 464 p., In-8° 24 cm (notice BnF no FRBNF35320607)
  • Elizabeth Michaël (préf. Jacques Madaule), Joseph Malègue, sa vie, son œuvre : thèse de doctorat défendue à l'université Laval, juin 1948, Paris, Spes, , 285 p., In-16 (20 cm) (notice BnF no FRBNF32447872)

Liens externes

Notes et références

  1. Christian Robin, « Joseph et Yvonne Malègue », Les Annales de Nantes et pays nantais, no 244, , p. 19-20 (ISSN 0991-7179, lire en ligne)
  2. Éric Lhommeau et Karen Roberts, Guide du cimetière Miséricorde de Nantes, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 89 p. (ISBN 978-2-9528652-2-7), p. 40.
  3. « Association Amicale des Anciens Internes des Hôpitaux de Paris »,
  4. Les adénopathies cervicales chroniques chez les enfants hérédo-syphilitiques
  5. Jean Lebrec, Joseph Malègue : romancier et penseur (avec des documents inédits), Paris, H. Dessain et Tolra, , 464 p., In-8° 24 cm (notice BnF no FRBNF35320607), p. 100
  6. Jean Lebrec, Joseph Malègue, romancier et penseur, p. 100-101.
  7. Archives de Nantes, canton no 114, acte de mariage no 158, année 1923 (vue 58/91)
  8. Joseph Malègue, par Yvonne Malègue cité dans Jean Lebrec, Joseph Malègue romancier et penseur, p. 103.
  9. Jean Lebrec, Joseph Malègue, romancier et penseur, p. 380.
  10. Archives de Nantes, canton 5/6, acte de décès no 158, année 1947 (vue 19/55)
  11. Elizabeth Michaël, Joseph Malègue. Sa vie son œuvre, Spes, Paris, 1957, p. 89.
  12. Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, éditions Dorbestier, 2011, p. 178.
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