Lycée Blanche-de-Castille

Le lycée Blanche-de-Castille est un établissement scolaire catholique sous contrat d'association avec l'État, situé depuis 1928 au 43 boulevard Jules-Verne, quartier Nantes Erdre à Nantes. Auparavant réservé aux jeunes filles et mixte depuis les années 1990, c'est l'un des plus anciens lycées de la ville. Un des bâtiments remarquables du site est le château du Plessis-Tison[coord 1], construit au début du XVIIe siècle sur le domaine du même nom, auparavant propriété de la famille de la Tullaye. Plusieurs autres constructions s'échelonnent des années 1930 à 2018.

Ne doit pas être confondu avec Blanche de Castille.

Lycée Blanche-de-Castille

La cour Bretagne, façade Sud du château
Devise « Serviam »

(Je servirai)

Généralités
Création 1906
Pays France
Coordonnées 47° 14′ 12″ nord, 1° 32′ 05″ ouest
Adresse 43 Boulevard Jules-Verne
44300 Nantes
Site internet blanchedecastille.com
Cadre éducatif
Appellation Blanche de Castille
Réseau Méricien
Type Enseignement privé
Pouvoir organisateur AEFS Blanche de Castille
Directeur Christophe Gautier
Population scolaire 2000 (en 2020)
Formation École maternelle, École Primaire, collège, CLIS, UPI, lycée général, CPGE
Options Section Internationale Britannique

Section binationale Bachibac Sections européennes

Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nantes

Fondé par les Ursulines de l'Union romaine, l'établissement est sous tutelle de cette congrégation. Son projet éducatif est d'inspiration dite « méricienne » car basé sur la vie et les principes de Sainte Angèle Merici au XVe siècle.

Histoire

Lumière sur le premier couvent des ursulines à Nantes (plan Cacault 1756-1757).

1627-1792 : première école des ursulines

Venues de Saumur, les religieuses ursulines s'installent à Nantes en 1627, dans le "faubourg de Richebourg", non loin du château des ducs.

Selon la tradition de cette congrégation, chaque couvent de sœurs est alors accompagné d'une école gratuite et d'un pensionnat (jeunes filles), quasi systématiquement baptisés du nom de sainte Angèle ou sainte Ursule. Le domaine, agrandi progressivement grâce aux dots des religieuses entrantes, couvre à la fin du XVIIIe siècle une surface de plusieurs hectares vers l'Est, à l'emplacement actuel du jardin des plantes.

1792-1806 : expulsion

Fin , le pensionnat est vidé de ses occupantes. Le , les ursulines sont expulsées du couvent. L'une d'elles, Angélique Berthelot, est guillotinée le place du Bouffay, pour avoir refusé de prêter serment à la République et enseigné le catéchisme (12 ventôse an II)[1]. 7 autres meurent en prison. Madeleine Trébuchet, sœur de Sophie Trébuchet et tante de Victor Hugo, est alors novice au sein de la congrégation[2]. Les bâtiments confisqués servent tour à tour de caserne, d’hôpital, puis de lycée impérial à partir de 1808. Ils seront totalement reconstruits entre 1886 et 1892 pour former le lycée Clemenceau actuel.

Gravure représentant le 2e couvent, rue Saint Clément.

1806-1906 : rue Saint-Clément

En 1806, grâce à Letizia Bonaparte[3], mère de l'empereur Napoléon Ier, les ursulines obtiennent le rétablissement de leur congrégation[4]. Elles s'installent dans l'ancienne maison des sulpiciens de saint Clément, aujourd'hui caserne de pompiers. Le pensionnat rouvre en 1806, puis l'externat (école) en 1830. En 1858, ce dernier possède son propre omnibus avec ses chevaux, pour les élèves plus éloignées. Les classes se développent, en particulier au cours de la 2e moitié du XIXe siècle.

Pour la première fois, on donne des vacances aux pensionnaires : trois semaines fin septembre en 1840, décalées à la mi-août vers 1850, des congés à Pâques à partir de 1859, puis deux mois accordés l'été à partir de 1865, et enfin quelques jours ajoutés pour le 1er janvier vers 1870.

En 1872, les sœurs ursulines accueillent 350 enfants, puis 480 à la fin du XIXe siècle (dont 160 externes, 60 pensionnaires et 240 à l'école paroissiale).

1906-1928 : second départ

À la suite de la loi du [5] relative à la suppression de l'enseignement congréganiste en France, les religieuses sont une nouvelle fois expulsées de force, le . La plupart des sœurs étaient déjà parties pour Merbes en Belgique, tandis que quelques autres s'étaient "sécularisées" afin de continuer leur œuvre d'éducation, en accord avec les supérieures de l'ordre. Elles ouvrent dès 1906 le cours Blanche de Castille et l'école Sainte-Marie, cette dernière étant rattachée à la paroisse de Saint-Clément[6]. Le de cette même année voit 134 élèves faire leur rentrée à Blanche de Castille, au 23 et 23 bis rue Saint-Clément (aujourd'hui rue Maréchal-Joffre), réparties sur 5 niveaux et 12 classes. En 1912, l'école accueille 198 externes, 30 internes, et une classe préparatoire au baccalauréat ouvre en 1916, avec 12 élèves. En parallèle, deux maisons sont louées rue de Paris (aujourd’hui rue du général Buat) afin de servir d'internat.

Le , une dizaine de sœurs rentrent à Nantes après un voyage d'un mois à travers l'Allemagne et la Suisse, pour s'installer rue des Orphelins (aujourd'hui rue Gaston Turpin). Elles ne peuvent toujours pas enseigner officiellement mais visitent quotidiennement le cours rue Saint-Clément.

Le château du Plessis-Tison

Depuis 1928 : au Plessis-Tison

Le reste des religieuses rentre à Nantes en 1921 et s'installe au manoir de Bois Hue, à Saint-Joseph de Porterie.

En , afin de regrouper toute la communauté et ses œuvres, les ursulines achètent le château du Plessis-Tison et 4 hectares de terrain (sur les 25 mis en vente)[3], au marquis René de la Tullaye. Les pensionnaires déménagent les premières et y font leur rentrée en , tandis que les externes sont transférées en , pour former la désormais "institution" Blanche de Castille. Dès l’année suivante, on construit l’école paroissiale Sainte-Angèle, puis le bâtiment de la Communauté sur le site des anciennes écuries, une nouvelle chapelle et un bâtiment pour l'externat.

L'établissement se développe, et le nombre d'élèves ne cesse d'augmenter. Un contrat simple, puis d'association est passé avec l'État dans les années 1960. Trois nouveaux bâtiments sont construits entre 1965 et 1980 : le self, puis le primaire et le collège, formant une nouvelle aile au Sud-Ouest pour le château.

Blanche de Castille s'ouvre à l'international dès les années 1990, avec notamment une section européenne. En 1989 et 2006 sont inaugurés respectivement le nouveau lycée et le pôle scientifique. Une classe préparatoire aux grandes écoles B/L voit le jour en 2008.

Le nouveau bâtiment d'accueil, vu depuis le Boulevard Jules Verne

De grands travaux sont à nouveau engagés à partir de 2016 dans le cadre du projet "BDC 2020" : le château et le bâtiment du self sont entièrement rénovés, tandis que le primaire déménage dans l'ancien bâtiment lycée. La façade Sud XVIIe du château (en tuffeau) subit un ravalement complet en 2018. Le nouveau bâtiment d'accueil sort de terre la même année.

Une section binationale franco-espagnole, dite BachiBac, voit le jour en 2014, tandis qu'une section internationale franco-britannique est créée à la rentrée 2017[7], pour une première session OIB en .

Fin 2019, l'établissement compte 1950 élèves, scolarisés de la petite section de maternelle aux classes préparatoires, sur un seul site.

Administration

L'établissement est géré par l'association d'éducation familiale et scolaire Blanche de Castille (AEFS), et dépend de la congrégation des ursulines de l'union romaine (supérieure de province et délégué laïc de tutelle).

Direction

Le directeur actuel est Christophe Gautier, depuis la rentrée 2013, auparavant chef d'établissement du Collège Maîtrise Notre Dame dans la ville de Douvres la Delivrande et coordonnateur de l'ensemble scolaire Notre-Dame de la Côte de Nacre (Douvres la Délivrande, Académie de Caen)[8]. Il est assisté par quatre adjoints de direction, responsables du collège, lycée-CPGE, vie scolaire, pastorale, ainsi que par un chef d'établissement pour le primaire.

Directeurs de Blanche de Castille
Période directeur
1906-1990 Sœurs ursulines
1990-1996 Nelly Dubois
1996-2006 Thierry Aillet
2006-2008 Philippe Paré
2008-2012 Bernard Emmanuel Faivre
2012-2013 Monique Moussali
Depuis 2013 Christophe Gautier

Professeurs et personnels

La communauté éducative est composée de professeurs, de personnels d'éducation et d'encadrement, du personnel administratif, des sœurs ursulines et d'un aumônier.

En 2019 :

  • 6 cadres de direction
  • 4 sœurs ursulines
  • 1 prêtre
  • 150 professeurs
  • 50 personnels et cadres administratifs et techniques
  • 22 personnels d'encadrement et de vie scolaire

Classement du Lycée

En 2017, le lycée se classe 22e sur 48 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 963e sur 2309 au niveau national[9]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet).

Fonctionnement

L'établissement scolaire mixte accueille actuellement des élèves :

  • du Primaire, avec une école maternelle et élémentaire, une CLIS (CLasse d'Inclusion Scolaire) ;
  • du Secondaire, avec ses classes de collège dont une ULIS (Unité Localisée d'Inclusion Scolaire, pour enfants ayant des difficultés cognitives), et ses classes de Lycée ;
  • du Supérieur, avec ses classes de prépa B/L.

Il propose des enseignements spécifiques et/ou adaptés :

  • accueil des enfants à difficultés cognitives ;
  • prise en charge particulière des élèves dyslexiques ;
  • accueil des élèves étrangers (section français langue seconde ou FLS) ;
  • filières bi-langues en collège (allemand-anglais ou espagnol-anglais) ;
  • sections européennes allemand ou anglais en collège et en lycée.

C'est aussi un internat pour jeunes filles.

Anciens élèves

Notes et références

  1. Revue de la société académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, Les annales de Nantes et du pays nantais, Nantes (lire en ligne), p. 18
  2. Elle ne pourra prononcer ses vœux définitifs qu'en 1806, en raison de la 2e suppression des vœux religieux, promulguée par la Convention le 18 août 1792.
  3. Les ursulines à Nantes de 1627 à nos jours, Vannes, Imprimerie Ouvrière Vannetaise, p. 103
  4. Décret impérial du 9 avril 1806. L’autorisation définitive ne sera délivrée que le 26 juillet 1826 par le gouvernement Villèle, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlemens avis du Conseil d'état, publiée sur les éditions officielles du Louvre: de l'Imprimerie nationale, par Baudouin; et du Bulletin des lois; (de 1788 à 1830 inclusivement, par ordre chronologique) continuée depuis 1830, avec un choix d'actes inédits, d'instructions ministérielles, et des notes sur chaque loi, indiquant: 1 l̊es lois analogues; 2 l̊es décisions et arrêts des tribunaux et du Conseil-d'état; 3 l̊es discussions rapportées au Moniteur. Suivie d'une table analytique et raisonnée des matières, A. Guyot et Scribe, (lire en ligne)
  5. « Dalloz. Jurisprudence générale », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  6. L'externat Sainte-Marie existe toujours aujourd'hui. https://nantes-externatsaintemarie.fr/
  7. « Les sections internationales au lycée », sur Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse (consulté le )
  8. Ouest-France, « Après dix ans de direction, Christophe Gautier est sur le départ », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  9. Classement départemental et national du lycée
  10. « La jeunesse nantaise de Jacqueline Auriol inspire Arte », Ouest-France, (consulté le ).

Coordonnées de localisation des lieux cités

  1. Château du Plessis-Tison : 47° 14′ 13″ N, 1° 32′ 04″ O

Liens externes

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