Wintersbourg

Wintersbourg est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.

Ne doit pas être confondu avec Winterburg ou Wintersberg.

Wintersbourg

Mairie de Wintersbourg vue côté est (2014).

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Sarrebourg-Château-Salins
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Phalsbourg
Maire
Mandat
André Soulier
2020-2026
Code postal 57635
Code commune 57747
Démographie
Gentilé Wintersbourgeois
Population
municipale
266 hab. (2018 )
Densité 67 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 47′ 12″ nord, 7° 11′ 25″ est
Altitude Min. 254 m
Max. 334 m
Superficie 3,95 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Phalsbourg
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Wintersbourg
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Wintersbourg
Géolocalisation sur la carte : France
Wintersbourg
Géolocalisation sur la carte : France
Wintersbourg

    Cette commune se trouve dans la région historique de Lorraine et fait partie du pays de Sarrebourg.

    Géographie

    Au Nord-Est du village se situe la source de la Zinsel du Sud.

    Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de six communes :

    Communes limitrophes de Wintersbourg
    Fleisheim Veckersviller Metting
    Zilling
    Hérange Bourscheid

    Urbanisme

    Typologie

    Wintersbourg est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (99,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (53,4 %), prairies (40,1 %), zones urbanisées (6,5 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Wintersberg en 1170, Wintremont en 1436, Wintesperch vers 1540, Winterssberg en 1601[8], Wintersberg en 1751[8], Vinstersbourg en 1793[9].

    Winterschbuerj[10] en francique lorrain. Wintersburg en allemand standard.

    Histoire

    Moyen Âge

    En 1170, le village est nommé Wintersberg et appartient au domaine de l'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Neuwiller-lès-Saverne, dépendance de la principauté épiscopale de Metz. Cette possession fut confirmée dans une bulle du pape Alexandre III. Trouve-t-on là l’origine de la légende selon laquelle il y eut une abbaye ou un couvent à Wintersbourg ?

    Cette question reste en suspens par manque de documentation. Quelques noms de sections agraires et lieux-dits de Wintersbourg semblent cependant évoquer un tel passé, par exemple :

    • le « Klosterberg », mont du couvent ;
    • le « Klostergarten », jardin du couvent ;
    • le « Skt.-Katharine Garten », jardin Sainte-Catherine.

    Fiscalité médiévale

    Dès le Moyen Âge, l'imposition fiscale due était minutieusement levée par les seigneurs et le clergé. Le partage de la dîme était scrupuleux.

    La moitié était réservée à la cure (paroisse) et l’autre moitié à l’abbaye. À partir du XVIe siècle, les comtes de Fénétrange se réservaient la moitié de la dîme sur le chanvre, le lin, les raves et les choux. Ces cultures semblaient prédominantes car leur mention apparait régulièrement dans les registres d’impositions seigneuriales.

    Les biens de la cure (paroisse) étaient importants. Ils étaient composés comme suit :

    • une maison avec dépendances ;
    • un potager ;
    • un verger ;
    • vingt-quatre acres de prés = 480 ares qui rapportaient quinze voitures de foin ;
    • le droit de pâturage pour trois bovins et six porcs.

    Réforme protestante

    En 1561, les terres et droits que possédait l’abbaye de Neuwiller-les-Saverne à « Wintremont », furent vendues aux seigneurs de Fénétrange.

    C’est le prince palatin Otto-Heinrich qui introduisit la Réforme protestante en 1556. En 1560 une paroisse protestante fut créée à Wintersbourg. Le premier pasteur en exercice fut Wendel Krieger de 1570 à 1573. Sa mort nous est rapportée comme suit : « Il est tombé de sa fenêtre sur un couteau. Sa femme, cause volontaire de l’accident, se remaria six semaines plus tard avec un "rustre" cordonnier ! ».

    La paroisse de Wintersbourg s’étendait sur les fidèles d’un grand nombre de villages selon les époques. On y trouve :

    Fleisheim, Bourscheid, Zilling, Schalbach, Metting, Hangviller, Pfalzweyer, Berling, Vescheim, Bust et Phalsbourg.

    De 1583 à 1586 le pasteur Georg Gunthart de Wintersbourg desservit aussi Vilsberg

    Le prince de Zweibrücken (Deux-Ponts), comte de La Petite-Pierre (Lützelstein) régent de ces lieux, nommait les ministres du culte à Wintersbourg.

    En 1605 une école confessionnelle fut créée à Wintersbourg.

    Durant la guerre de Trente Ans (1618-1648) le village fut en grande partie détruit. Il n’y restait que six familles.

    En 1688, Wintersbourg fut le théâtre d’un coup d’éclat de l’intolérance religieuse instiguée par le gouvernement militaire de Louvois sous les ordres du roi de France Louis XIV. Le pasteur Johann-Georg Windenius, en poste à Wintersbourg de 1686 à 1688, fut arrêté et envoyé, couvert de chaînes, à la prison de la forteresse de Metz parce qu'il avait enseigné le catéchisme à deux enfants réformés d'un village catholique voisin.

    Les pasteurs luthériens

    en service à Wintersbourg depuis la Réforme du XVIe siècle[11]

    • 1556 : Introduction de la Réforme
    • 1570 - 1573 : Krieger Wendelin
    • 1573 - 1575 : Laiching Georg
    • 1576 - 1581 : Wimmelin Johann-Jacob
    • 1581 -  ? : Aemilius Jacob
    • 1584 - 1587 : Florus Samuel
    • 1587 - 1634 : Listemann Nikolaus
    • 1634 - 1685 † : Luft Johann
    • 1685 - 1686 : Gunthart Georg
    • 1686 - 1688 : Windenius Johann-Georg
    • 1688 - 1729 † : Herrmann Ludwig
    • 1729 - 1748 † : Glaser Johann-Christoph
    • 1748 - 1776 † : Herrmann Johann-Simon
    • 1777 - 1806 : Glaser Johann-Heinrich
    • 1806 - 1830 † : Hermann Johann-Ludwig
    • 1830 - 1864 : Zwilling Ludwig
    • 1865 - 1882 † : Ernst Johann-Georg
    • 1882 - 1886 : Metzger Georg
    • 1886 - 1890 : Resch Gustav
    • 1891 - 1895 : Rehberger Christian H.
    • 1895 - 1902 : Diesner Paul
    • 1902 - 1907 : Bauer Albert Emil
    • 1907 - 1912 : Guerrier Friederich
    • 1913 - 1920 : Decker Karl Ernst
    • 1923 - 1927 : Sulzberger Gerhard
    • 1927 - 1935 : Van der Leije Walter Paul
    • 1937 - 1941 : Ihme Fritz (1939-1940) intérim de Wolff Wilhelm
    • 1941 - 1946 : Koch Charles Christian (Phalsbourg)
    • 1947 - 1959 : Wild Adolf
    • 1959 - 1978 : Leyenberger Marguerite
    • 1984 - 1990 : Muller Jean-Jacques
    • 1992 – 1997 : Foell Sylvie
    • 1998 – 2009 : Wolff Schalk Ruth (épouse Bonsirven depuis 2005)
    • 2011 – : Besset Marie (épouse Mager depuis 2012)

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 1995 mars 2001 Willy Antoni    
    mars 2001  ? Éric Siffermann    
    mai 2020 En cours André Soulier    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[13].

    En 2018, la commune comptait 266 habitants[Note 2], en diminution de 3,27 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    218278273282309306314298301
    1856 1861 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1900
    254254267250248233251230243
    1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    231237220219213199214198198
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2018
    214217188164180213268267266
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[9] puis Insee à partir de 2006[14]. |recens-prem=2006 .)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Édifice religieux

    Église luthérienne dans sa configuration actuelle (2015).

    Église luthérienne, construite en 1737. Avant 1884, elle était couverte d’un clocheton en bardeaux.

    Édification d'un clocher en pierres de taille et restructuration profonde de l'église dans les années 1884-1885[15].

    L'édifice a été détruit par le feu les 20 et .

    La configuration actuelle de l'église propose un décor intérieur assorti de beaux vitraux représentant l'archange saint Michel combattant le dragon, Jean-Baptiste, l'Annonciation et la Nativité[15].

    Pierres tombales remarquables

    Pierres tombales du XVIIIe siècle.

    En contrebas de l'église protestante, face est, subsistent quatre stèles de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Les épitaphes sont toutes en langue allemande. Deux de ces pierres tombales concernent des officiers militaires de confession protestante[16].

    • Tombe du pasteur Johann-Simon Herrmann, né à Lohr, le et décédé à Wintersbourg le . Époux de Maria-Elisabetha née Glaser et fils de Ludwig Herrmann et Maria-Magdalena née Weibel. Johann-Simon fut pasteur à Wintersbourg de 1747 à 1773 (la 2e stèle à partir de la droite sur l'image).
    • Une tombe actuellement non décryptée (la 1re stèle à partir de la droite sur l'image).
    • Tombe de « Messire Philippe-Louis de Gottesheim de Geudertheim » capitaine au régiment de Bouillon, infanterie, mort à l’âge de 34 ans - le à Phalsbourg d’une maladie de poitrine et enterré à Wintersbourg le jour suivant. Sa mère était Helena Catherina de Gundsweiler. Ce tombeau est décoré d’un blason de forme contournée, qui porte « d’or à la bande d’azur chargé de trois étoiles d’or, le tout entouré d’un listel d’or », avec un heaume ayant pour cimier un col de cygne sur lequel sont trois étoiles, les lambrequins commencent d’un côté à la hauteur du casque et finissent de l’autre sous l’écu. La famille de Gottesheim de Geudertheim fait partie de la noblesse alsacienne (la 2e stèle à partir de la gauche sur l'image).
    • Tombe de Frédéric-Guillaume, baron de Lützow. Epitaphe : « Ici repose dans un doux sommeil jusqu’au grand jour de la moisson, celui qui vivant était aimé de tous, et qui mort est le sujet de tous les regrets. Messire Frédéric-Guillaume, baron de Lützow, capitaine au service de la France dans le régiment Royal-Deux-Ponts, né à Neuwied le et mort à Réding le à l’âge de 28 ans 6 mois et 28 jours. - Suit une citation de 2 Maccabée chapitre 6 v. 31 : Il mourut ainsi en laissant non seulement aux jeunes hommes, mais aussi à toute sa nation, un grand exemple de fermeté et de vertu dans le souvenir de sa mort ». Les registres nous apprennent que ce jeune gentilhomme étant en garnison à Phalsbourg fut invité à une partie de chasse à Réding chez le seigneur des lieux : Marie-Joseph Maurice comte de Saintignon, grand bailli d’épée de Fénétrange. Le baron de Lützow fut accidentellement tué lors de cette chasse en forêt le , il fut enterré le lendemain avec les honneurs militaires dus à son rang au cimetière de Wintersbourg (la 1re stèle à partir de la gauche sur l'image).

    Personnalités liées à la commune

    • Le musicien de dungeon synth, Nazgul Gorrduk (alias Shelob) est né le 2 juillet 1999 dans cet commune.

    Héraldique

    Blason
    Coupé de gueules au chevron ployé d'argent, et d'azur à la fasce d'argent.
    Détails
    La commune de Wintersbourg porte les armes de deux de ses anciens seigneurs ;
    • Partie haute : De gueules en couleur (rouge) et d’argent en couleur (blanc) avec le chevron des comtes de La Petite-Pierre.
    • Partie basse : D’azur en couleur (bleu) à la fasce d’argent de la seigneurie de Fénétrange.
      Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Henri Lepage - Dictionnaire topographique du département de la Meurthe
    9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    10. Geoplatt
    11. Mémoires d'église: cloches et pierres : Zilling, Wintersbourg, Lixheim, Bourscheid
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    15. Wintersbourg : l'église luthérienne - Historique
    16. Selon Willy Antoni, ancien maire de la commune de Wintersbourg: - Les tombes de ces officiers protestants diligemment sauvegardées, ont fait l’objet d’un certain rite assez singulier durant le XIXe siècle : « La veille du tirage au sort de la conscription, les jeunes gens du village venaient y déposer quelques pièces de monnaies en espérant se rendre le sort plus favorable …. ». Cette pratique ne semble pas connue ailleurs.
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