Willie Boy

Willie Boy (Tell Them Willie Boy Is Here) est un film américain réalisé par Abraham Polonsky, sorti en 1969. Il est basé sur la véritable histoire de la traque d'un indien Païute, Willie Boy, en 1909 dans la région de Banning.

Willie Boy
Titre original Tell Them Willie Boy Is Here
Réalisation Abraham Polonsky
Scénario Abraham Polonsky, d'après le roman de Harry Lawton
Acteurs principaux
Sociétés de production Universal Pictures
Pays d’origine États-Unis
Genre Western
Durée 98 minutes
Sortie 1969


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Indien de la tribu Paiute, Willie Boy revient dans sa région natale, en Californie, afin d'y épouser la femme indienne qu'il aime, Lola Boniface. Le père et les frères de celle-ci s'y opposent catégoriquement. En état de légitime défense, Willie Boy tue le père de Lola et s'enfuit avec elle. Le shérif local, Cooper, se lance à leur poursuite puis il y renoncera devant les difficultés et les problèmes posés. Toutefois, après la mort d'un vieil ami de son père, il reprendra cette poursuite jusqu'à son terme.

Fiche technique

Distribution

Analyse

Willie Boy est un western à caractère sociologique. Les lois du genre n'y sont guère sollicitées : les Indiens ne sont plus sur le sentier de la guerre, les codes de comportement et d'habitudes de vie du Far West - nous nous situons au début du XXe siècle - sont bousculés, les attributs et vêtements de chacun des peuples ne se différencient même plus. La problématique est plutôt celle de l'intégration des peuples "native land" à l'Amérique du futur. Le désespoir de Willie Boy s'alimente de cette difficulté à vaincre les préjugés et les réflexes racistes. En ce sens, le film est extrêmement moderne. Willie Boy n'a nullement la volonté de se battre contre les Blancs : il ne perçoit, à la lumière des faits concrets, aucun avenir réel pour son peuple.

Willie Boy est un film complexe qui demande beaucoup d'attention pour en saisir toutes les nuances, d'autant que les dialogues sont minimalistes. Il traite de sujets universels sans porter aucun jugement laissant à chaque spectateur le soin d'y réfléchir. Sa beauté plastique est telle que les visions successives comblent le regard et l'esprit des spectateurs exigeants.

Dans une vision dépouillée et concentrée, mais néanmoins "trouée de détails réalistes qui sont souvent fulgurants" (Bertrand Tavernier), le film dénonce, avec une netteté extraordinaire, le destin terrible d'une partie de l'histoire américaine qui, en son dialogue ultime, s'exprime par la voix du shérif Cooper, assistant à l'incinération de Willie Boy : "Dites-leur que nous n'avons plus de souvenirs." Cette phrase rappelle, de façon paradoxale, celle, célèbre, de L'Homme qui tua Liberty Valance où il est énoncé que, dans l'Ouest américain, c'est la légende qu'on publie et non la réalité. "John Ford se situe à l'intérieur du mythe, tandis que moi je l'observe de l'extérieur", disait en substance Abraham Polonsky.

Autour du film

Le film d'Abraham Polonsky aborde le délicat problème des réserves indiennes. Cet aspect de l'histoire des États-Unis d'Amérique n'avait pas été traité, de manière aussi abrupte, depuis le film d'Alan Crosland : Massacre, réalisé en 1934. Robert Aldrich, souvent proche d'Abraham Polonsky - il a collaboré avec lui pour le film L'Enfer de la corruption (Force of Evil) - l'évoque, à son tour, en 1972, dans Fureur Apache.

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    • Alexandre Raveleau, Petit dictionnaire du western : les films, les réalisateurs, les acteurs en 250 entrées, Paris, Hors collection, , 320 p. (ISBN 978-2-258-11292-6, notice BnF no FRBNF44294310), p. 301-302

    Liens externes

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