War (album de U2)

War est le troisième album studio du groupe de rock irlandais U2, sorti le sur le label Island Records. Enregistré aux studios Windmill Lane à Dublin du au , il est produit principalement par l'Anglais Steve Lillywhite et mixé par ce dernier et Kevin Killen. Après Boy en 1980 et October en 1981, c'est le troisième album consécutif de U2 produit par Steve Lillywhite. Dix chansons composent l'opus pour une durée avoisinant les 42 minutes.

Cet article concerne l'album de U2. Pour l'album de Bolt Thrower, voir War.

Pour les articles homonymes, voir War.

War

Album de U2
Sortie
(réédition)
Enregistré 8 août au
Studios Windmill Lane (Dublin)
Durée 42 min 03 s
Genre Post-punk, rock alternatif
Producteur Steve Lillywhite
Label Island Records
Critique

Albums de U2

Singles

  1. New Year's Day
    Sortie : 1er janvier 1983
  2. Two Hearts Beat as One
    Sortie : 11 mars 1983
  3. Sunday Bloody Sunday
    Sortie : 11 mars 1983
  4. "40" (Allemagne uniquement)
    Sortie : août 1983

Étendard de toute une génération au début des années 1980, War est le plus revêche des disques édités par le groupe jusqu'à ce jour. Il est considéré comme le premier album ouvertement politique de U2. Les thèmes centraux du disque sont les aspects physiques de la guerre et les séquelles émotionnelles. War doit surtout sa notoriété à ses deux plus célèbres chansons Sunday Bloody Sunday et New Year's Day que le groupe interprétera durant toute sa carrière sur scène. Elles représentent le sommet du rock héroïque de U2, engagées, directes, enflammées et presque combatives[1]. Two Hearts Beat as One est l'autre 45 tours qui a servi de promotion à War.

C'est le premier album du groupe à s'être classé no 1 au Royaume-Uni et a atteint la 12e place au Billboard 200. Bien que mal reçu par la presse britannique au moment de sa publication, War a désormais la reconnaissance de la critique. Il est régulièrement cité comme l'un des meilleurs disques de U2 au côté de The Joshua Tree, Achtung Baby ou All That You Can't Leave Behind. En 2012, il a été classé 223e par le magazine Rolling Stone dans sa liste des 500 plus grands albums de tous les temps. Réédité le en même temps que Boy et October[2], War a été vendu à plus de 8 millions d'exemplaires[3].

Historique

Contexte

À la suite des critiques mitigées et du demi-échec commercial d’October, U2 est sous la menace d'une fin de contrat avec Island Records[4]. En proie au doute, les membres du groupe et tout particulièrement The Edge pour des raisons religieuses, sont proches de quitter le monde du rock[5].

U2 en studio avec le présentateur radio Dave Fanning en 1982.

Mais un retour triomphant en Irlande (à Galway, Cork et Dublin[6]) en , où ils sont très touchés par l'attachement de leurs fans qui se précipitent à leurs concerts, les fait revenir sur cette décision[7]. U2 poursuit alors son October Tour et entame dès le , une tournée de 14 concerts avec les Américains du J. Geils Band, dont il assure la première partie, au Lee County Arena de Fort Myers en Floride.

Au même moment, U2 tente de sortir un nouveau 45 tours hors album, afin de compenser l'absence de grands singles qui avaient pénalisé October. Publiée le , A Celebration dont le thème est la guerre nucléaire[8] annonce un tournant radical dans les futures compositions du groupe : la musique révèle un rock imposant et puissant tandis que les paroles sont plus engagées. Néanmoins, les ventes de ce single restent modestes avec une 47e place au Royaume-Uni. Il manque désormais un tube pour que les Irlandais décollent véritablement dans les charts.

Enregistrement

Au lendemain de la tournée des festivals en Europe (printemps-été 1982)[9], le groupe décide d'entrer aux studios Windmill Lane à Dublin le et de plancher sur un nouvel album. Après avoir voulu s'attacher les services de Jimmy Destri, claviériste de Blondie ou encore de Sandy Pearlman qui a travaillé pour The Clash sur Give 'Em Enough Rope, U2 se résout à conserver Steve Lillywhite à la production auquel s'ajoute Bill Whelan sur le premier titre à naître de sessions d'enregistrement : The Refugee. Déjà présents sur Boy en 1980 et October en 1981, Steve Lillywhite accepte donc de déroger à sa règle de ne jamais travailler avec le même groupe au-delà de deux albums. Il ne regrettera pas ce choix, car War va faire passer les quatre Irlandais du statut d'espoirs du rock à celui de stars mondiales[10].

Le , Bono épouse son amie d'enfance Alison Stewart, lors d'une cérémonie à Raheny, au nord de Dublin[11]. Les mariés passent ensuite leur lune de miel en Jamaïque, où Bono commence à écrire les textes de War, notamment Two Hearts Beat as One. Dans son esprit et celui de ses camarades, le nouvel opus doit décrire son époque, marquée par le cynisme et le défaitisme mais surtout par de fortes crises dans le monde[12] : course aux armements nucléaires entre l'URSS et les États-Unis (qui inspirera à U2 Seconds[13]), tensions en Irlande du Nord entre l'IRA et les autorités britanniques (qui donnera naissance à Sunday Bloody Sunday) ou guerre opposant l'Argentine au Royaume-Uni pour les îles Malouines au printemps 1982.

En septembre, aux studios Windmill Lane, l'ambiance est à couper au couteau. Steve Lillywhite met une telle pression sur le groupe que les crises de nerfs se succèdent les unes après les autres. Le premier à se résigner aux circonstances est The Edge qui déverse sa rage dans la musique et son énergie dans chaque note, ce qui donne à l'expérience un caractère de cocktail explosif mélangeant colère, ras le bol et électricité. La gravité émotionnelle qui flotte dans l'air permet l'élaboration d'un travail chargé de rage et débordant de tendresse, ces deux sentiments étant parvenus à un état de symbiose parfaite[14].

Le , après trois mois de travail, U2 ressort de studio avec ce qui deviendra le premier grand disque de sa carrière[15]. La balade 40, avec The Edge à la guitare et à la basse (Adam Clayton ayant quitté plus tôt les studios), est le dernier titre enregistré par le groupe. Une tournée pré-War s'ensuit du (Glasgow) au (Dublin) où U2 interprète les chansons phares de son prochain album, à savoir Sunday Bloody Sunday, New Year's Day et Surrender. Enfin, War troisième opus des Irlandais, sort officiellement dans les bacs le et permet au groupe d'obtenir son premier N°1 en Angleterre.

Caractéristiques artistiques

Analyse du contenu

Produit par Steve Lillywhite, War est un album rock, composé de 10 chansons et sa durée d'écoute dépasse légèrement les 42 minutes. L'opus se caractérise par un style direct d'une rare intensité[16] surtout si on le compare aux productions new wave de la même époque. C'est également le premier disque de U2 fortement orienté politiquement, traitant notamment de la guerre et de ses conséquences, mais aussi de l'amour sous toutes ses facettes[17].

The Edge reconnaît que c'est un titre dur, qui peut déranger certains, mais c'est le plus adéquat pour déchiffrer le contenu de l'album, ce que cachent les chansons, et l'atmosphère qu'il respirent en observant le monde qui les entoure[18]. Pour sa part, Bono explique le choix du titre War en ces termes : « C'est la guerre de façon moins apparente. C'est une émotion que nous exprimons. Des conflits, des luttes à tous les niveaux. Par exemple, la guerre entre amants, dans les foyers, les rues, la tension urbaine, et bien sûr, une chanson comme Sunday Bloody Sunday que nous avons écrite à propos de chez nous. Une chanson que nous avons refoulée longtemps. Une idée en laquelle nous croyons. On se demandait combien de temps on devrait la chanter. C'est une chanson de dégoût. Bien que cet album s'appelle Guerre, il parle de reddition. On utilise de grands drapeaux blancs sur scène[19]. »

En ouverture du disque, Sunday Bloody Sunday est une chanson pacifiste qui relate le Bloody Sunday survenu à Londonderry le , où les parachutistes anglais ont tiré sur la foule faisant 14 morts et 21 blessés[20]. Le morceau fait également référence au "dimanche sanglant" du à Dublin (une quinzaine de victimes parmi les civils), en pleine guerre d'indépendance irlandaise[21]. Enregistré aux studios Windmill Lane de Dublin, cet hymne à l'allure martiale (battement de tambour militaire, guitare électro-acoustique, violon électrique de l'Irlandais Steve Wickham) est explosif, porté par les riffs puissants de The Edge, également à l’origine des paroles du morceau[22]. « Ce n'est pas une chanson rebelle » dit Bono qui défend ainsi le groupe de tout soutien à la cause républicaine[23]. Afin d'éviter toute polémique ou mauvaise interprétation, le manager de U2 Paul McGuinness choisit de ne pas sortir la chanson en premier single[24]. Néanmoins, elle est depuis un concert au Tiffany's à Glasgow le , constamment interprétée par le groupe dans toutes ses tournées[25]. En 2003, Sunday Bloody Sunday est classée 272e dans la liste des 500 plus grandes chansons de tous les temps établie par Rolling Stone[26].

Seconds est une chanson sur le thème de la prolifération nucléaire[25], au rythme groove, qui tient une place à part dans la discographie du groupe. C'est en effet la première fois où The Edge (en duo avec Bono) est l'interprète principal. Il récidivera en 1988 (seul cette fois-ci) sur la chanson Van Diemen's Land, issue de l'album Rattle and Hum, puis dans la décennie suivante. Au milieu de Seconds, U2 a inclus un sample de 11 secondes provenant d'un documentaire télévisé de Nick Broomfield sur les femmes dans l'armée américaine intitulé Soldiers Girls[27].

Placé en dixième position à sa sortie au Royaume-Uni (53e aux États-Unis), New Year's Day, est l'autre titre emblématique qui a marqué le disque. Inspiré du Fade To Grey du groupe Visage[28], le morceau est constitué d'une ligne de basse d'Adam Clayton, d'une petite mélodie au piano de The Edge[29] et de déchirures de guitare au refrain. « C'est une ligne de basse géniale [...] meilleure que tout ce qu'on entendait à l'époque » complète Bono[30]. Le texte puise ses origines dans une chanson d'amour de Bono à sa femme Alison. Elle a ensuite été modifiée et écrite en l'honneur de Lech Wałęsa et du syndicat polonais Solidarność, interdit à cette époque là[25]. La vidéo de ce premier 45 tours de War est tournée dans les forêts enneigées de Suède où l'on voit notamment U2 planter le drapeau blanc de la paix. Ce clip, célèbre dans le monde entier, est le premier symbole du rock héroïque de U2[31]. New Year's Day a été classée 435e dans la liste des 500 plus grandes chansons de tous les temps établie par Rolling Stone en 2003[26].

Like a Song..., qui s'enchaine à New Year's day, est le morceau le plus violent de War. Il se caractérise par un son très métallique de la batterie, notamment à la fin de la chanson où l'on assiste à un véritable solo de Larry Mullen Junior. Dans le texte, Bono s'en prend à la fois aux critiques musicales qui égratignent déjà le groupe et aux punks guère crédibles à ses yeux en ce début des années 1980[25].

La ballade Drowning Man est un instrumental de The Edge et une partie de basse d'Adam Clayton[32]. C'est peut-être le morceau le plus abouti de l'album, qui se termine par le violon de Steve Wickham. The Edge dira même en 1985 : « Je sais que certaines chansons de War pourraient être réenregistrées et améliorées, mais pour Drowning Man, c'est la perfection. C'est l'un des plus beaux enregistrements de toute notre carrière ». Bono a écrit ce morceau pour Adam Clayton. À l'époque Bono, The Edge et Larry Mullen Junior sont très tournés vers la religion. Adam Clayton lui, embrasse pleinement la rock attitude. Il se sent par conséquent seul dans le groupe. C'est donc une chanson d'amour que lui adresse ici Bono.

Premier titre enregistré de l'album War, The Refugee surprend par la batterie tribale de Larry Mullen Junior tandis que le groupe se laisser aller dans des incantations primitives[33]. Le morceau est produit par l'Irlandais Bill Whelan - auteur de deux grandes œuvres orchestrales dans sa carrière et compositeur à succès de Riverdance - et mixé par Steve Lillywhite. En 2013, Bono fait cette confession sur The Refugee : « je n'ai jamais écouté cette chanson depuis dix ans, mais je crois qu'elle est probablement dans la mauvaise tonalité et qu'elle essaie d'être excitante sans vraiment y arriver. »[33] Concernant les paroles de la chanson, la star de U2 s'intéresse aux liens qui existent entre tous les immigrants des États-Unis notamment les Irlandais, les Noirs et les Antillais[33].

L'énergique Two Hearts Beat as One est sorti en second single et le clip tourné devant le Sacré-Cœur à Paris. Il s'est classé en seconde position en Irlande et à la 18e place en en Angleterre[34]. C’est une chanson d'amour écrite durant la lune de miel de Bono en Jamaïque, dans la maison de Chris Blackwell[35] fondateur des disques Island[36]. U2 interprétera ce titre dans la mythique émission de la BBC One Top of the Pops[37] le [38].

Par ailleurs, le titre Red Light est co-interprété avec les trois chanteuses du groupe Kid Creole and the Coconuts qui apportent une touche féminine à l'album[39]. Bono raconte : « Elles étaient canons. Tout le monde s'est mis à transpirer ; dans le studio, la température atteignait des sommets »[40]. Outre ce duo entre U2 et les Coconuts, on entend aussi la trompette de Kenny Fradley, très présente dans la seconde partie de la chanson[41]. Ce morceau fait référence à l'une des filles que Bono a vu dans le quartier chaud d'Amsterdam[42].

Surrender, dont le thème est la drogue, est un morceau atmosphérique[43], complexe et finement écrit par Bono[44]. Lors d'une interview en 1983, ce dernier explique le sens de sa chanson : « Surrender dit que d'une certaine manière il faut savoir éliminer ce qui est mort en soi. Ce thème de Surrender est très important : le recul[45]. » Le reste du groupe fournit l'atmosphère. The Edge s'amuse à jouer un rôle libre à la guitare slide[46].

Enfin, la chanson 40 et son refrain « How long to sing this song ? » qui termine le disque, servira pendant longtemps comme clôture des concerts du groupe. C'est une ballade basée sur le Psaume 40 de la Bible[47]. Elle fut enregistrée au dernier moment[48]. Bono dira : « Il aura fallu dix minutes pour l’écrire, dix autres pour l’enregistrer, encore dix autres pour la mixer et enfin dix dernières pour l’écouter, mais ça n’a rien à voir avec le fait qu’elle s’appelle 40 ».

Pochette

La couverture du disque représente à nouveau Peter Rowen (frère du guitariste des Virgin Prunes Dick Rowen), le petit garçon de l'album Boy mais qui a grandi. Sur la pochette de l'album, Peter Rowen, dos au mur, les mains derrière la tête, a une attitude bien plus revêche que sur le premier opus des Irlandais avec une petite coupure au niveau de la lèvre inférieure. L'air grave, voire accusateur du garçon, aurait été inspiré selon Steve Averill d'une photo d'un enfant prise dans le ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale[49]. Le titre War est écrit en rouge épais à droite du jeune homme, à la verticale, pour mieux fixer l'attention[50]. La photographie de la couverture a été prise par Ian Finlay et celle du groupe à l'intérieur de la pochette par Anton Corbijn.

Cassette audio de l'album War

Anecdotes

L'idée de mettre du violon sur l'album ne vient pas de U2. C'est un inconnu appelé Steve Wickham, violoniste, qui interpelle The Edge... à un arrêt de bus et lui soumet l'idée. Steve Wickham est invité en studio et jouera sur Sunday Bloody Sunday et Drowning Man[51].

À l'écoute de War, Keith Richards le guitariste des Rolling Stones dit avoir été : « impressionné par le jeu de The Edge »[réf. nécessaire].

Accueil critique

Avant de bénéficier de très bonnes critiques, les avis ont été mitigés sur l'album War à sa sortie en 1983. Ce sont surtout les journalistes britanniques qui ont été les plus sévères. Gavin Martin dans les colonnes du NME, écrit que « War est un exemple de plus de l'impotence et de la perte de vitesse du rock en tant que genre musical ». Dave McCullough dans ses articles pour le Sounds n'est guère plus tendre en disant que « War est un disque démodé, excessivement surchargé de - foi, espoir et charité - et propose de nommer Bono comme nouveau représentant de l'Église Catholique, Apostolique et Romaine ». Encore plus sévère, Steve Lake écrit dans le Melody Maker le  : « Trop souvent, on dirait October Part II. Sunday Bloody Sunday est un catalogue des horreurs... Comment réagir à la question de Bono, "Combien de temps devrons-nous chanter cette chanson ?" Le cynique répondra : "Vous avez touché assez de royalties pour prendre une retraite confortable." » Enfin dans le Record Mirror, Mark Cooper affirme : « U2 est probablement le seul groupe de rock qui croit encore pouvoir sauver le monde... ils prétendent réhabiliter Dieu. [...] Ils avaient déjà un vocabulaire limité, et les constantes tournées américaines l'ont appauvri encore davantage »[64].

Rare avis positif dans ce pays, l'hebdomadaire Time Out, dit que War est « une pop urgente, politique et mélodique, un merveilleux troisième album des quatre de Dublin ». Aux États-Unis, le disque est mieux reçu par les critiques. J.D. Considine pour le magazine Rolling Stone lui décerne la note de 4 étoiles sur 5 à sa sortie avec ce commentaire : « Les forces musicales de l'album sont en grande partie le produit d'arrangements bien rodés et d'une dynamique soigneusement équilibrée. »[65] Enfin, Philip Smith du New Zealand Herald a complimenté la maturité du son de U2 et qualifié l'album de « classique »[66].

War Tour

La tournée promotionnelle de l'album débute au Tiffany's à Glasgow le (tournée pré-War jusqu'au et reprise du spectacle le à Dundee avant la sortie officielle du disque deux jours plus tard) et se termine le à Londres au Victoria Apollo. Le War Tour traverse trois continents : l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie (le Japon uniquement) pour 109 concerts. U2 passe au Printemps de Bourges le [67]. Six chansons de War sont régulièrement interprétées durant cette tournée : Sunday Bloody Sunday, Seconds, New Year's Day, Two Hearts Beat as One, Surrender et 40[68].

Concert de U2 à Devore (Etats-Unis) le 30 mai 1983 pendant le War Tour.

La postérité du disque

Bien des années après sa publication, les jugements sur l'album sont beaucoup plus favorables. War est perçu comme la pierre angulaire des années 1980, l'étendard de toute une génération, un des meilleurs de la décennie aux côtés des disques de Echo and the Bunnymen, Joy Division et Bruce Springsteen[64].

En 1994, Roger de Clek dans son ouvrage U2 - feu Irlandais, parle d'œuvre d'art[64].

Dans le Guide du CD 1996, le chroniqueur du disque écrit ceci : « Le plus connu, peut être, des disques de U2. Pour des titres comme New Year's day ou Sunday Bloody Sunday, morceaux de bravoure et pièces de choix du répertoire de Bono et sa bande. Son de batterie très métallique »[69].

De son côté, Stephen Erlewine de AllMusic, donne à l'album la note maximale de 5 étoiles sur 5[70].

Nicolas Dupuy, dans son livre intitulé Les 100 meilleurs albums de rock publié en 2010, dit notamment que « deux titres de War deviennent des classiques : New Year's day qui prend pour sujet les luttes de la fédération syndicale polonaise Solidarność et Sunday Bloody Sunday qui s'attaque au délicat sujet de la mort de manifestants pacifistes à Londonderry en 1972 lors du tristement fameux Dimanche sanglant. Propulsé devant la scène rock par ces deux titres grandioses (mais aussi par Two Hearts Beat As One), "le petit groupe irlandais" devient en quelques mois un titan des stades »[71].

En 2012, les Anglais de Slant Magazine classe le disque à la 94e place dans leurs meilleurs albums des années 1980.

La même année, Rolling Stone place War à la 223e place dans ses 500 plus grands albums de tous les temps[72] avec ce commentaire : « c'est l'album de U2 le plus direct et new wave, ainsi que le plus ouvertement politique, avec des chansons sur Solidarność (New Year's Day) et sur le conflit en Irlande du Nord (Sunday Bloody Sunday) »[73].

War est présent aussi dans l'ouvrage Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie publié en 2006[74].

Classements et certifications

Au Royaume Uni, War est entré directement à la première place des charts supplantant au passage Michael Jackson et son album Thriller. Voici les différents classements de War dans plusieurs pays au monde :

Classements

Liste des classements de ventes pour l'album War
Pays Positions
Belgique[75] 41
Canada[76] 4
Espagne[75] 38
États-Unis[77] 12
France[78] 4
Norvège[75] 15
Nouvelle-Zélande[75] 5
Pays-Bas[75] 3
Royaume-Uni[79] 1
Suède[75] 2

Certifications

Liste des certifications pour l'album War
Pays Ventes Certifications
Allemagne 250 000 +  Or[80]
Belgique 30 000 +  Platine[81]
Brésil 200 000 +  Platine[82]
Canada 300 000 +  3 × Platine[83]
Espagne 50 000 +  Or[84]
États-Unis 4 000 000 +  4 × Platine[85]
France 600 000 +  2 × Platine[86]
Pays-Bas 50 000 +  Or[87]
Royaume-Uni 600 000 +  2 × Platine[88]
Suisse 25 000 +  Or[89]

Singles

  • New Year's Day () : Irlande no 2, Norvège no 9, GB no 10, Pays-Bas no 11, France no 17, États-Unis no 53
  • Two Hearts Beat as One () : Irlande no 2, Nouvelle-Zélande no 16, GB no 18, États-Unis no 101
  • Sunday Bloody Sunday ( : seulement aux Pays-Bas (no 3) et en Flandre belge (no 11))

Liste des titres

No Titre Durée
1. Sunday Bloody Sunday 4 min 38 s
2. Seconds 3 min 11 s
3. New Year's Day 5 min 35 s
4. Like A Song 4 min 47 s
5. Drowning Man 4 min 14 s
6. The Refugee 3 min 40 s
7. Two Hearts Beat As One 4 min 03 s
8. Red Light 3 min 46 s
9. Surrender 5 min 34 s
10. "40" 2 min 37 s

Réédition

Comme pour Boy et October, une version remastérisée de luxe comprenant un coffret en carton, où vient se loger un livret de 30 pages (avec photos inédites) qui comprend deux CD (l'album et les bonus audio) est sortie le sous le contrôle de The Edge. Sa version de luxe propose, en second CD, des faces B des sessions de War, ainsi que Treasure (Whatever Happened To Pete The Chop ?), Endless Deep et New Year's Day (version single), dans leurs styles d'origine des lives, morceau bonus et remix de l'époque[90].

CD bonus de la réédition
No TitreOrigine Durée
1. Endless Deepsingles de Sunday Bloody Sunday et Two Hearts Beat as One 2 min 58 s
2. Angels Too Tied to the Groundtitre inédit issu des sessions d'enregistrement pour War 3 min 34 s
3. New Year's Day (7" single edit)single de New Year's Day 3 min 56 s
4. New Year's Day (USA remix)single de Two Hearts Beat as One 4 min 31 s
5. New Year's Day (Ferry Corsten extended vocal mix)inédit 9 min 42 s
6. New Year's Day (Ferry Corsten vocal radio mix)inédit 4 min 37 s
7. Two Hearts Beat as One (Long mix)single promotionnel de Two Hearts Beat as One 5 min 56 s
8. Two Hearts Beat as One (USA remix)single de Two Hearts Beat as One 4 min 24 s
9. Two Hearts Beat as One (Club version)single de Two Hearts Beat as One 5 min 43 s
10. Treasure (Whatever Happened to Pete the Chop)"New Year's Day" single 3 min 24 s
11. I Threw a Brick Through a Window / A Day Without Me (Live à Werchter - )single de New Year's Day 6 min 58 s
12. Fire (Live à Werchter - )single de New Year's Day 3 min 46 s
59 min 28 s

Crédits

U2
Autres

Sources et bibliographie

  • Robert Dimery (sous la direction de), Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie , Flammarion, 960 pages, .
  • Hubert Allin, Petit dico de U2, éditions du Rocher, 144 pages, .
  • Michka Assayas, Bono par Bono, chez Grasset, .
  • Rolling Stone, Les 500 meilleurs albums de tous les temps, WS, 224 pages.
  • Michka Assayas (sous la direction de), Le Nouveau Dictionnaire du Rock, en deux volumes, aux éditions bouquins, 3317 pages, .
  • Stan Cuesta, U2, éditions Librio musique, 96 pages, 2003.
  • Roger De Clek, U2 Feu Irlandais, collections Images du Rock, La Mascara, Valence, 64 pages, 1994.
  • U2, Neil McCormick, U2 by U2, éditions Au diable Vauvert, 354 pages, 2006.
  • Fnac, La discothèque idéale en 250 CD, le guide Pop Rock 1980-1999, Vol.2, 318 pages, .
  • Nicolas Dupuy, Les 100 meilleurs albums de rock, la discothèque rock idéale !, aux éditions First Editions, (ISBN 978-2-7540-1144-0), .
  • Niall Stokes, U2, les secrets de toutes leurs chansons, éditions Hors Collection, 192 pages, .
  • Émission sur l'album War (de 21 h à 22 h), France Inter, invité Michka Assayas, .

Liens externes

Références

  1. Hubert Allin, Petit dico de U2, notice War, page 125
  2. « Réédition des trois premiers albums de U2, le 21 juillet », sur NRJ.fr (consulté le ).
  3. (en) « Série de l'été : la carrière de U2 », sur chartinfrance.net, (consulté le )
  4. U2, Vibrations Collector, Christophe Geudin, discographie sélective, War, page 76
  5. Stan Cuesta, U2, chapitre 4 : Boy-October (1980-1982), page 35
  6. http://www.u2achtung.com, U2 en tournée, October Tour
  7. Le nouveau dictionnaire du rock, sous la direction de Michka Assayas, notice U2, page 2947, volume 2
  8. Hubert Allin, Petit dico de U2, analyse de la chanson A Celebration, page 38, août 2010
  9. site internet : http://www.u2achtung.com, U2 en tournée, October Tour (1981-1982)
  10. La discothèque idéale en 250 CD, le guide Pop Rock 1980-1999 Vol.2 du rock. Fnac, page 72
  11. Niall Stokes, U2 les secrets de toutes leurs chansons, chronologie, page 184, éditions Hors Collection, mars 2013
  12. Niall Stokes, U2 les secrets de toutes leurs chansons, chapitre War, page 34
  13. Niall Stokes, U2 les secrets de toutes leurs chansons, chapitre War, page 38
  14. Roger de Clek, U2 Feu Irlandais, le chemin vers la gloire, War, page 20, collections images du rock, éditions La Mascara, 1994
  15. U2, Vibrations Collector, Christophe Geudin, discographie sélective, War, « premier coup de maître », page 76
  16. Le nouveau dictionnaire du rock, sous la direction de Michka Assayas, volume 2, notice U2, page 2946
  17. (en) Adrian Thrills, « War and Peace », sur tripod.com (consulté le )
  18. Roger de Clek, U2 Feu Irlandais, le chemin vers la gloire, War, page 22
  19. http://fresques.ina.fr/europe-des-cultures-fr/fiche-media/Europe00197/u2-et-leur-album-war.html, interview de Bono en 1983
  20. « Massacre du Bloody Sunday : la vérité 38 ans après », sur Franceinter.fr, (consulté le ).
  21. Les Inrockuptibles 2, U2 40 ans au sommet, l'Irlande en 1976, Bloody Days, par Gilles Dupuy, page 6, 30 novembre 2017
  22. site internet : http://sfrlive.sfr.fr, l'histoire d'un tube, Sunday-Bloody-Sunday, U2
  23. Stan Cuesta, U2, War-Under A Blood Red Sky (1982-1983), chapitre 5, page 36
  24. site internet : http://www.allocine.fr, biographie de U2
  25. (en) Niall Stokes, U2 Into the Heart : The Stories Behind Every Song, Da Capo Press, , 224 p. (ISBN 1-56025-765-2), p. 36-49
  26. (en) 500 Greatest Songs of All Time, 300-201 - Rolling Stone
  27. U2, l'histoire complète, collection Rock & Folk, paragraphe : "Toutes nos excuses a..." par Dan Martin, petit encadré sur Seconds et Soldiers Girls (1981) : documentaire télévisé, page 125, 2e trimestre 2017
  28. Rolling Stone, U2 Numéro Collector, les 50 meilleures chansons, analyse de New Year's Day, page 87
  29. Stan Cuesta, U2, chapitre 5 : War-Under A Blood Red Sky (1982-1983), page 36
  30. Les Inrockuptibles 2, U2 40 ans au sommet, Best of songs, New Year's Day, par Louis-Julien Nicolaou, page 29, 30 novembre 2017
  31. Hubert Allin, Petit dico de U2, notice New Year's Day, page 77
  32. U2 by U2, Sing a new song 1982-1983, propos de Bono, page 136
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