Violette Jacquet-Silberstein

Violette Jacquet-Silberstein (, Petroșani, Roumanie - , Paris), déportée à Auschwitz, fait partie de l'Orchestre des femmes d'Auschwitz. Survivante de la Shoah, elle témoigne de son passé.

Éléments biographiques

Enfance

Violette Silberstein est née le , à Petroșani, en Roumanie[1],[2],[3], dans une famille de juifs hongrois. Elle arrive en France à l'âge de 3 ans. Sa famille s'installe à Boulogne-sur-Mer, puis au Havre.

À 14 ans, c'est l'exode. Elle part avec sa famille à Paris, puis Lille, où un oncle les accueille.

Déportation à Auschwitz

Le , Violette est arrêtée avec ses parents par la Gestapo, à la suite de la dénonciation de l'amant de sa tante[4]. Violette et ses parents sont emmenés au camp de regroupement de Malines, le Drancy belge. Le , ils sont déportés vers Auschwitz[5],[6].

Dès leur arrivée à Auschwitz, Violette est séparée de ses parents. Elle ne les revoit plus ; ses parents ont sans doute été immédiatement gazés. « Pour ma mère, je l'ai su dès le premier jour. Quand je l'ai interrogée, la femme qui nous tatouait m'a montré les deux cheminées, au loin. J'ai demandé si elle travaillait à l'usine. Elle m'a répondu : « Une usine de mort. » Et elle m'a expliqué[7]. »

Violette échappe à l'extermination après avoir été recrutée comme violoniste dans l'Orchestre des femmes d'Auschwitz. Cet orchestre est composé d'une quarantaine de femmes et jouait chaque jour lors du départ et du retour des Juifs en kommandos de travail et les dimanches après-midi pour les officiers SS du camp. Leurs conditions de détentions sont moins dures que pour les autres femmes : mois de monde dans le bloc, une paillasse et couverture par personne ainsi qu'un vrai repas et une douche par jour (contre une par mois pour les autres détenues)[4]. Elle attrape le typhus, puis la une gale purulente et un phlegmon dans le bras qui sera enlevé mais non recousu[4].

Bergen-Belsen

Violette Silbserstein est évacuée d'Auschwitz en octobre 1944 vers le camp de Bergen-Belsen. Elle est libérée par les Anglais le [1]. Elle rentre en France le , seule survivante de sa famille. Elle n'a jamais su ce qui était arrivé à son père[4].

Retour en France

Après la guerre, Violette Jacquet-Silberstein chante dans des cabarets parisiens, puis à Toulon.

À l'Institution nationale des Invalides

Depuis , Violette Jacquet-Silberstein résidait à l'Institution nationale des invalides (INI). Elle y décède à l'âge de 88 ans, le .

Publications

  • Les sanglots longs des violons de la mort, Oskar Éditions, 2005[8]; récit autobiographique pour enfants. 2009

Théâtre

Films

Honneurs

Hommages

Bibliographie

  • (en) Richard Newman. Alma Rose: Vienna to Auschwitz. (Karen Kirtley, Contributor). Hal Leonard Corporation, 2003. (ISBN 1574670859), (ISBN 9781574670851)[9]

Notes et références

  1. « Mort d'une membre de l'orchestre d'Auschwitz », sur Le Figaro, (consulté le ).
  2. « Violette Jacquet-Silberstein (1925-2014), sept décennies de bonheur après Auschwitz », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  3. (en) « Auschwitz violonist Violette Jacquet-Silberstein has died », The Strad, (lire en ligne).
  4. « Témoignage d'une rescapée Violette, troisième violon dans l'enfer d'Auschwitz », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Violette Jacquet Silbertstein, rescapée d'Auschwitz à Rouen », France 3, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (de) « Violette Silberstein gestorben: Bach und Schumann für die SS », FAZ.NET, (ISSN 0174-4909, lire en ligne, consulté le ).
  7. « Violette Jacquet-Silberstein, sauvée par la musique », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  8. Voir, Violette Jacquet-Silberstein (1925-2014). data.bnf.fr.
  9. Voir, (en) Richard Newman. Alma Rose: Vienna to Auschwitz, 2003, p. 349, note 21.

Articles connexes

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