Vélès (ville)

Vélès (en macédonien : Велес) est une municipalité et une ville du centre de la Macédoine du Nord, traversée par le fleuve Vardar. La municipalité comptait 57 602 habitants en 2002 et s'étend sur 427,45 km2. La ville en elle-même compte 43 716 habitants, le reste de la population étant réparti dans les villages alentour. C'est le principal centre économique du centre du pays. Elle porta le nom de Titov Veles (en macédonien : Титов Велес), de 1946 à 1991, lorsqu'elle faisait partie de la République socialiste fédérale de Yougoslavie.

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Vélès
Велес

Héraldique

La vieille ville et la tour de l'horloge
Administration
Pays Macédoine du Nord
Région Vardar
Municipalité Vélès
Maire Goran Petrov
Code postal 1400
Démographie
Population 57 602 hab. (2002)
Densité 135 hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 42′ 56″ nord, 21° 46′ 32″ est
Altitude 206 m
Superficie 42 745 ha = 427,45 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Europe
Vélès
Géolocalisation sur la carte : Macédoine du Nord
Vélès
Géolocalisation sur la carte : Macédoine du Nord
Vélès
Liens
Site web www.veles.gov.mk

    Vélèa est entourée par les municipalités de Zelenikovo, Petrovets, Sveti Nikolé, Lozovo, Gradsko et Tchachka.

    Géographie

    Paysage rocheux à la sortie de la ville

    La municipalité de Vélès se trouve au centre du pays, dans la vallée du Vardar, le plus grand axe de communication macédonien, emprunté par une autoroute et une voie ferrée. Cet axe relie Skopje à Gevgelija, et à l'échelle internationale, Belgrade à Thessalonique. Vélès se trouve aussi sur la route qui traverse la Macédoine d'est en ouest, en passant notamment par Bitola, Prilep et Chtip[1]. En plus de la ville en elle-même, la municipalité compte 28 villages et hameaux. Il s'agit de Bachino Selo, Belechtevitsa, Bouzalkovo, Vetersko, Gorno Kalaslari, Gorno Orizari, Dolno Kalaslari, Dolno Orizari, Ivankovtsi, Karabounyichté, Krouchyé, Koumarino, Lougountsi, Mamouttchevo, Novatchani, Novo Selo, Oraovets, Otovitsa, Rachtani, R'levtsi, Roudnik, S'lp, Slivnik, Soyaklari, Sopot, Tsrkvino, Tchalochevo et Djidimirtsi[2].

    Le paysage de la municipalité est marqué par de nombreux petits cours d'eau, affluents du Vardar, et par un environnement de petites montagnes. Les sols, devenus secs à cause d'une agriculture inappropriée, sont soumis à une érosion importante, qui entraîne la désertification de la région. L'urbanisation rapide menace enfin l'écosystème local, refuge d'espèces rares comme l'aigle à tête blanche et la cigogne noire. La municipalité possède 55 000 hectares de forêts, surtout composées de chênes, et entreprend de grandes opérations de reboisement. Vélès connaît un climat continental assez venteux, les vents les plus fréquents venant du nord et du nord-ouest. Le brouillard ainsi que la neige sont fréquents en hiver. La municipalité reçoit 477 mm d'eau par an[3].

    Histoire

    La ville en 1863

    Le site est occupé à partir du Néolithique, et il aurait été choisi par les Péoniens, peuple qui existe dans la région pendant la Protohistoire, pour construire leur capitale, Bylazora. Néanmoins, d'après des recherches archéologiques, cette ville antique se trouverait plutôt sur le sol de la municipalité voisine de Sveti Nikolé. Vélès naît plus probablement pendant l'époque byzantine, lorsqu'une forteresse est construite. Au XIIIe siècle, sous la domination serbe, de nombreux monastères sont fondés dans les alentours[4].

    Au XIVe siècle, la Macédoine tombe sous domination ottomane et Vélès devient chef-lieu de district. Peu à peu, la population slave de la ville est remplacée par des Turcs mais au milieu du XVIe siècle, Vélès compte encore 214 foyers chrétiens pour 35 foyers musulmans. Au XIXe siècle, avec l'apparition du nationalisme macédonien, Vélès devient un évêché orthodoxe en 1859 et plusieurs écoles slaves y sont fondées. La ville est par ailleurs soumise à une situation d'insécurité car une soixantaine de bandes de Chrétiens armés sèment le trouble dans la région et Vélès participe grandement à l'Insurrection d'Ilinden. Ce soulèvement, dirigé contre la domination ottomane, a lieu en 1903 mais se solde par un échec[4].

    En 1913, la ville devient serbe, puis yougoslave en 1918 et enfin, elle fait partie de la Macédoine du Nord indépendante en 1991[4].

    Démographie

    Lors du recensement de 2002, la municipalité comptait[5] :

    Administration

    La place centrale et le monument de l'Insurrection d'Ilinden

    La municipalité est administrée par un conseil élu au suffrage universel tous les quatre ans. Ce conseil adopte les plans d'urbanisme, accorde les permis de construire, il planifie le développement économique local, protège l'environnement, prend des initiatives culturelles et supervise l'enseignement primaire. Le conseil compte 22 membres[6]. Le pouvoir exécutif est détenu par le maire, lui aussi élu au suffrage universel. Depuis 2009, le maire de Vélès est Goran Petrov, né en 1962[7].

    Économie et pollution

    Vélès fut pendant l'époque communiste un grand centre industriel yougoslave. La plupart des usines de cette époque sont encore en activité, comme une usine d'huile de tournesol, une faïencerie et une briqueterie. Ces usines sont toutefois vétustes et ne répondent pas toujours aux normes de sécurité et de propreté. Une fonderie de zinc et de plomb, aujourd'hui fermée après une forte mobilisation locale, est ainsi responsable d'émissions hautement toxiques qui ont par exemple entraîné des malformations chez les nouveau-nés[8],[9],[10].

    La qualité de l'air à Vélès est classée comme étant très mauvaise ("very poor") à la date du 16/11/2017, selon l'European Air Quality Index [11]. La concentration de PM10 (forme de particules fines) s'élève à hauteur de 183.6 micro-grammes par mettre cube d'air. En faisant une analyse des données de l'European Air Quality Index, on observe que Vélès se classe dans les villes les plus polluées d'Europe et de manière durable dans le temps.

    Culture et tourisme

    Vélès est la ville natale de Kotcho Ratsin, l'un des plus grands écrivains macédoniens. Pour honorer sa mémoire, la municipalité organise tous les ans depuis 1964 les « Rencontres de Ratsin », l'un des événements poétiques les plus importants des Balkans. La maison natale de l'artiste, typique de l'architecture locale, est également transformée en musée. Les maisons de Yordan Hadji Konstantinov-Djinot, écrivain du XIXe siècle, et de Vasil Glavinov, révolutionnaire communiste, sont elles aussi typiques de la région et ouvertes au public.

    Le vieux centre-ville, construit sur des pentes escarpées, est riche en architecture traditionnelle. Il est marqué par la tour de l'horloge turque du XVIe siècle et par le monument qui commémore l'insurrection d'Ilinden qui a eu lieu en 1903. La ville possède deux églises remarquables, l'église Saint-Dimitri, du XIVe siècle, et l'église Saint-Pantaleimon, du XIXe siècle[12]. Dans la périphérie se trouvent d'autres monuments commémoratifs, comme l'ossuaire, qui entretient la mémoire des combattants de la Seconde Guerre mondiale. À l'ouest de la ville s'étendent des forêts propices à la randonnée. Tsrn Kamen possède des cascades liées à des légendes locales[13],[14].

    Jumelages et partenariats

    Voir aussi

    Article connexe

    Lien externe

    Références

    • Portail de la Macédoine du Nord
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