Unterseeboot 256

Le Unterseeboot 256 (ou U-256) est un sous-marin allemand (U-Boot) de type VII.C utilisé par la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) pendant la Seconde Guerre mondiale.

Unterseeboot 256

Autres noms U-256
Type U-Boot de type VII.C
Histoire
A servi dans  Kriegsmarine
Commanditaire Kriegsmarine
Chantier naval Bremer Vulkan-Vegesacker Werft - Brême-Vegesack
N° de coque: 21
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Mis hors service le 23 octobre 1944, puis capturé
Équipage
Équipage 45 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 67,10 m
(Coque pressurisée: 50,50 mètres)
Maître-bau 6,20 m
(Coque pressurisée : 4,70 mètres)
Tirant d'eau 4,74 m
Tirant d'air 4,86 m
Déplacement 769 t (surface)
871 t (plongée)
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs électriques
Puissance 3 200 ch (Diesel)
750 ch (électrique)
Vitesse 17,7 nœuds (surface)
7,6 nœuds (plongée)
Profondeur 230 m
Caractéristiques militaires
Armement 5 tubes lance-torpilles de 533 mm (dont 1 arrière)
14 torpilles
1 canon Utof 88/45 (220 coups)
1 canon de 20 mm
26 mines TMA
Rayon d'action Surface : 15 170 km (8 500 milles nautique) à 10 nœuds
Plongée : 150 km (80 milles nautique) à 4 nœuds
Carrière
Port d'attache Danzig
Brest
Indicatif M 47 855

Historique

Mis en service le , l'Unterseeboot 256 reçoit sa formation de base à Danzig en Pologne au sein de la 8. Unterseebootsflottille jusqu'au , puis l'U-256 intègre sa formation de combat à Brest avec la 9. Unterseebootsflottille.

L'Unterseeboot 256 a effectué 5 patrouilles dans lesquelles il a coulé 1 navire marchand ennemi de 1 300 tonneaux au cours de ses 190 jours en mer.

Il réalise sa première patrouille, quittant le port de Kiel le sous les ordres du Kapitänleutnant Odo Loewe.
Le , à 2 heures 42 minutes, au milieu de l'Atlantique au sud du Groenland, la corvette norvégienne HNoMS Eglantine obtient un contact radar quand il s'est approché des survivants de l'épave du navire marchand norvégien Trolla à l'arrière du convoi ONS-122. Il abandonne les opérations de sauvetage pour enquêter sur le contact, qui s'avère être l'U -256, qui a plongé lorsque le secteur a été illuminée avec des fusées éclairantes. À 2 heures 47 minutes, la corvette tente de lancer des charges de profondeur, mais les deux lanceurs ont des problèmes techniques et seulement une charge a été larguée. C'est néanmoins suffisant et précis, et une fuite sur un évent d'échappement force l'U-256 à s'enfoncer à une profondeur de 200 mètres. La corvette fait deux attaques de huit et dix grenades respectivement, mais doit retourner vers le convoi à 2 heures 58 minutes. Le sous-marin réussit à refaire surface environ 30 minutes plus tard et est contraint de rompre la patrouille en raison du préjudice subi[1].

Le , à 8 heures 30 minutes, dans le Golfe de Gascogne, un avion bombardier Armstrong Whitworth Whitley britannique du Squadron 77 RAF/H n°Z9515 mitraille l'U-256 et lui largue 2 ou 3 bombes qui tombent à quelque 15 mètres à l'arrière du sous-marin. Les Allemands répliquent avec ses armes anti-aériennes et observent des impacts sur le cockpit qui rompt le combat affaibli laissant une traînée de fumée. Son équipage a envoyé un SOS et probablement abandonné l'avion, mais l'équipage de 5 hommes est déclaré perdu. L'U -256 est gravement endommagé sur le kiosque et rejoint la base sous-marine de Lorient le lendemain, le après 38 jours de mer[2].

Ses dommages étant jugées important, il est mis hors service en . Plutôt que de mettre l'U-Boot à la casse, il est décidé de le réparer, et d'en faire un navire puissamment armé pour la lutte anti-aérienne sous la désignation de 'U-Flak 2, de manière à mettre un terme aux pertes infligées par l'aviation alliée dans le golfe de Gascogne.
L'U-flak est équipé de 2 tourelles Flakvierling 38 quadruples canon de 20 mm (800 coups/min), et d'un canon automatique Flak 36/37 de 37 mm (80/120 coups/min). Accessoirement, une batterie de roquettes antiaériennes fut testée sans succès et, de temps à autre, deux canons de 20 mm étaient également montés. L'emport de carburant se limitait au strict nécessaire pour opérer dans le golfe de Gascogne, et seules 5 torpilles étaient en magasin, préchargées dans les tubes, afin de ménager de l'espace pour les artilleurs.
L'U-256 est remis en service le et repart en patrouille 2 semaines plus tard.

Le , à 3 heures 34 minutes dans le Golfe de Gascogne, l'U-Boot, depuis 4 jours mer pour sa deuxième patrouille, est illuminé par le projecteur d'un bombardier Vickers Wellington britannique n°HF190 (Squadron 612 RAF/J). L'U -256 est pas endommagé malgré le lancer de 6 charges de profondeur et s'échappe par la plongée . Malgré les dommages engendrés par la flak de l'U-Boot sur son tribord et sa tourelle arrière, le Wellington retourne sain et sauf à sa base[2].

Le , à 2 heures 8 minutes, sur le chemin de retour de sa deuxième patrouille, dans le Golfe de Gascogne, un bombardier Handley Page Halifax Mk. II britannique (RAF Squadron 502) approche à environ 200 mètres vers l'arrière de l'U-256, mais il est touché par la flak de l'U-Boot dans l'aile tribord et se détourne. Lorsque le Halifax retourne dans le secteur, le sous-marin avait plongé[2].

Suite aux bons résultats enregistrés par ces U-Flak, La Royal Air Force développe rapidement des contre-mesures et, lorsque moins de six mois après, elle commence à faire intervenir des navires de surface pour assister ses chasseurs-bombardiers, la conversion encore en cours de trois autres U-Boote est arrêtée, et l'ensemble des U-flaks est de nouveau converti en sous-marins conventionnels à partir de .

Le , à 21 heures 48 minutes, au milieu de l'Atlantique, l'U-Boot observe un bombardier Wellington canadien n°HF311 (Squadron 407 ARC/H ) s'écraser en mer. L'U-256 n'a pas tiré sur l'avion qui s'est écrasé apparemment par erreur de pilotage lors de la préparation pour une attaque à faible altitude. Les six membres d'équipage sont perdus[2].

Le , à 23 heures 12 minutes, dans le Golfe de Gascogne, sur le chemin de retour, l'U-Boot est illuminé par le projecteur d'un Consolidated B-24 Liberator et qui le mitraille. Les Allemands observent des coups au but sur l'aile droite des canons de DCA 20 mm et sur le fuselage de l'arme anti-aérienne de 37 mm. Des flammes sont observées au niveau de la soute à bombes et d'un des moteurs de l'avion. Ce dernier passe à l'arrière de l'U-256 à une hauteur de 50 mètres, et lui lance six charges de profondeur avant de s'écraser 500 mètres plus loin en mer, tuant les 10 membres d'équipage. L'U-256 n'est pas endommagé dans l'attaque[2].

Le , l'U-256 subit une attaque d'aéronefs et abat un bombardier B-24 Liberator (Squadron 224/M).

Pour sa cinquième et dernière patrouille, il quitte la base sous-marine de Brest le sous les ordres du korvettenkapitän Heinrich Lehmann-Willenbrock. Après 44 jours en mer, l'U-256 arrive à Bergen en Norvège le .

L'U-256 est mis hors service et désarmé le à Bergen. À la libération de la ville, il est capturé et cannibalisé, puis plus tard démoli.

Affectations successives

Commandement

Patrouilles

CommandantDépartArrivéeJoursSuccès
1Kptlt. Odo LoeweKielLorient38 jours
Kptlt. Odo LoeweLorientBrest2 jours
2Oblt. Wilhelm BrauelBrestBrest45 jours
3Oblt. Wilhelm BrauelBrestBrest58 jours1 300
4Oblt. Wilhelm BrauelBrestBrest3 jours
5KrvKpt. Heinrich Lehmann-WillenbrockBrestBergen44 jours
Total190 jours1 300 t

Note : Oblt. = Oberleutnant zur See - Kptlt. = Kapitänleutnant - KrvKpt. = Korvettenkapitän

Opérations Wolfpack

L'U-256 a opéré avec les Wolfpacks (meute de loups) durant sa carrière opérationnelle:

  1. Steinbrinck ( - )
  2. Lohs ( - )
  3. Igel 2 ( - )
  4. Hai 1 ( - )
  5. Preussen ( - )

L'Unterseeboot 256 a coulé 1 navire marchand ennemi de 1 300 tonneaux au cours des 5 patrouilles (188 jours en mer) qu'il effectua.

Date Nom du navire Nationalité Convoi Tonnage Fait[3]
HMS Woodpecker (U 08) UK ON-224 1 300 Coulé

Notes et références

  1. Sources : rapports ADM, KTB U-256
  2. Sources: Franks/Zimmerman
  3. http://uboat.net/boats/successes/u256/html

Voir aussi

Source et bibliographie

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « German submarine U-256 » (voir la liste des auteurs).
  • Chris Bishop, historien militaire (trad. de l'anglais par Christian Muguet), Les sous-marins de la Kriegsmarine : 1939-1945 : le guide d'identification des sous-marins [« The spellmount submarine identification guide : Kriegsmarine U-boats 1939-1945 »], Paris, Éd. de Lodi, , 192 p. (ISBN 978-2-84690-327-1, OCLC 470721805, notice BnF no FRBNF41298980)

Articles connexes

Liens externes

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