Union des industries de la protection des plantes

L'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) est une organisation professionnelle française et un lobby regroupant les entreprises qui commercialisent en France des produits phytosanitaires, des pesticides et plus généralement toute solution technologique en faveur de la protection des cultures[réf. nécessaire].

Créée en 1918, elle découle d'une demande de l'État français vis à vis des entreprises de la chimie pour connaître les lieux de production, les flux, et les utilisations des produits chimiques en France. Elle ne portait pas le nom actuel[Lequel ?], mais ne regroupait déjà que des entreprises de produits phytosanitaires pour l'agriculture[1].

Au plan international, l'UIPP est membre de CropLife Europe[2], et est rattachée, par son intermédiaire, à Crop life international, association qui rassemble l'industrie phytopharmaceutique au niveau mondial[3].

Source de statistiques

L'UIPP est aussi une source de statistiques construites à partir des remontées de son propre réseau d'acteurs, ou un relais de sources internationales[4], par exemple ici l'évolution du tonnage de substances actives phytopharmaceutiques mises sur le marché entre 2000 et 2019 selon l'UIPP.

l'UIPP produit ses propres statistiques, par exemple sur

  • L'évaluation en poids des pesticides mis sur le marché chaque année (Ex : le « tonnage de substances actives phytosanitaires vendues est en hausse de 1,29% en 2011 » en France) ; mais cet indicateur nécessite d'être interprété car l'efficacité, la toxicité, la rémanence, la période, le lieu et le mode de traitement, ou encore la tension de vapeur ou l'écotoxicité d'un produit, qui sont des critères d'intérêt en santé environnementale ne sont pas des paramètres directement liés à sa masse[5].
  • le coût des produits phytosanitaires ; indicateur évoqué via l'évolution du chiffre d'affaires du secteur ; (ex : 1,75 milliard d'euros en 2006 ; ayant ensuite en 6 ans (de 2006 à 2011) augmenté de 44,7% en passant de 30,4 à 44 Md$ (34,7 Md€), un chiffre qui est économiquement pertinent pour la filière (fabricant, distributeur et utilisateur) mais note Yves Guy sans intérêt en matière d’environnement et de santé[5].

Membres

L'UIPP regroupe 19 entreprises françaises ou filiales de groupes internationaux[6]:

. Action Pin

. Adama France

. Ascenza (Sapec Agro France)

. BASF France, division Agro

. Bayer Cropscience France

. Belchim Crop Protection France

. Certis Europe

. Corteva Agriscience

. De Sangosse

. FMC

. Gowan France

. Life Scientific

. Nufarm

. Philagro France

. Phyteurop

. SBM Company

. Sumi Agro France

. Syngenta France

. UPL France

Ces entreprises représentent 96 % du marché français en valeur, pour un chiffre d'affaires d'environ 1,87 milliard d'euros (en 2019).

Communication

Une des missions de l'UIPP est la communication avec les acteurs et parties prenantes : lobbying, mais aussi relations avec le milieu associatif, travail d'information.

En France

Pour 2019, l'UIPP déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de représentation d'intérêts en France pour le compte de 19 adhérents, dont Bayer, BASF, Dow (Corteva Agriscience) et Syngenta, pour un montant global inférieur à 200 000 euros[7].

En 2018 (mai), la députe Delphine Batho indique qu'une « fuite » lors des débats à l'Assemblée nationale avait permis à l'UIPP de connaître sa proposition d'amendement sur l'interdiction du glyphosate bien avant les députés eux-mêmes, « Comme si les lobbyistes [...] avaient un système d’alerte interne ou une complicité au cœur de l’Assemblée »[8]. François de Rugy, président de l'Assemblée, indique que l'événement est rarissime et envisage une sécurité accrue des processus de dépôt des amendements[9]. Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, dément tout lien avec les lobbies[9].

En 2019, l'UIPP critique fermement le texte de la loi Agriculture et alimentation issu des États généraux de l'alimentation, et notamment l'interdiction de production sur le sol français de pesticides interdits en UE, et destinés à l'exportation, dont l'échéance est fixée à 2022[10]. L'UIPP a saisi le Conseil d'Etat sur une Question prioritaire de constitutionnalité, estimant que cette interdiction porte une « atteinte excessive à la liberté d’entreprendre protégée par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 »[11].

En France existe aussi l' Union pour la protection des jardins et des espaces publics.

Auprès des institutions de l'Union européenne

L'UIPP est inscrite au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. CropLife Europe représente le secteur de la protection des plantes au niveau européen. A ce titre elle déclare en 2020 pour cette activité des dépenses d'un montant compris entre 600 000 et 699 999 euros[12]

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Duval M (2009) L’histoire des phytosanitaires de l’origine à 2030. Santé sécurité au travail, P64.
  • Le Nail F & Defaucheux Y (1987) L'industrie phytosanitaire:(1918-1986): 68 ans d'organisation syndicale en France, UIPP.
  • Mortgat B (1999) The UIPP," Union des Industries de la Protection des Plantes", a pesticide industries group in France. Environnement et Technique (France).
  • Roué M (1999) Dans les coulisses de l’agriculture raisonnée. Natures Sciences Sociétés, 7(3), 53-54.

Notes et références

  1. Interview de la directrice et du responsable santé : https://www.youtube.com/watch?v=wZ62ns0dOGg
  2. (en-US) « CropLife Europe », sur CropLife Europe (consulté le )
  3. (en) « Our network », European Crop Protection Association (consulté le ).
  4. ex : IUPP P. (2004). Repères ; Les chiffres-clés 2004 ( Union des Industries de Protection des Plantes).
  5. Guy Y (2007) Réflexions sur les critères de choix d’indicateurs de pression phytosanitaire. Courrier de l’environnement de l’INRA n° 54, septembre ; voir p 113-114
  6. « Les adhérents de l'UIPP : pour une agriculture responsable », sur UIPP (consulté le )
  7. « Fiche Organisation «  Haute Autorité pour la transparence de la vie publique », sur www.hatvp.fr (consulté le )
  8. Benoît Collombat, « Des lobbies dans l’ombre du pouvoir », sur France inter, .
  9. Le Monde avec AFP, « Glyphosate : Stéphane Travert dément tout lien avec les lobbies après la fuite d’un amendement », Le Monde, (lire en ligne)
  10. « L’Assemblée décale de trois ans l’interdiction de la production de certains pesticides », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Pesticides interdits : révélations sur l’intense lobbying des industriels jusqu’au sommet de l’Etat », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  12. « Registre de transparence », sur europa.eu (consulté le )
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