Syngenta

Syngenta est une société suisse spécialisée dans la chimie et l'agroalimentaire, issue de la fusion en des divisions agrochimiques des sociétés AstraZeneca et Novartis. Elle est le leader mondial dans la recherche liée à l'agriculture[1], en particulier la production de produits phytosanitaires et de semences.

Syngenta

Création 2000
Fondateurs Astra-Zeneca, Novartis
Personnages clés John Ramsay, ancien directeur général (CEO) par intérim

Erik Fyrwald, son successeur Michel Demaré, président du conseil d'administration

Forme juridique Société anonyme
Action Retirée en 2017 suite à l'OPA
Siège social Bâle
 Suisse
Actionnaires ChemChina
Activité Protection chimique des plantes, semences
Produits Pesticide, herbicide et fongicide
Société mère ChemChina
Filiales Syngenta (United States) (d), Syngenta (Netherlands) (d), Syngenta (United Kingdom) (d), Syngenta (Canada) (d), Syngenta (China) (d), Syngenta (Zimbabwe) (d), Adama, Syngenta International AG (d), Syngenta Czech s.r.o. (d), Syngenta Agro (d), Syngenta Foundation for Sustainable Agriculture (d) et Syngenta Slovakia (d)
Effectif 28 700 (2015)
Site web www.syngenta.com

Capitalisation 31,6 milliards USD (2015)
Chiffre d'affaires 12,79 milliards USD (2016)
Résultat net 1,17 milliard USD (2016)

Syngenta emploie environ 25 000 personnes dans plus de 90 pays (chiffres de 2009), dont 2 500 en Suisse.

En , ChemChina annonce l'acquisition de Syngenta, pour 43 milliards de dollars, ce qui en fera la plus grosse acquisition d'une entreprise étrangère par une entreprise chinoise[2],[3].

L'action était cotée en bourse sous le code SYT. Elle a été retirée en 2017.

Histoire

En 2000, les divisions agrochimiques de deux groupes pharmaceutiques, AstraZeneca et Novartis, fusionnent et donnent naissance à l'entreprise Syngenta[4].

En 2002, Syngenta signe un partenariat de recherche avec Diversa, une entreprise américaine spécialisée dans l’application de technologies génétiques pour le développement et l’optimisation de nouveaux produits[5].

En 2004, la société acquiert Dia-Engei, une entreprise japonaise spécialisée dans le domaine semences et jeunes plants de fleurs potagères[6], puis Advanta BV, avec la société Fox Payne[7]. Elle signe également un accord portant sur l'acquisition de 90 % du groupe Golden Harvest, renforçant sa position dans le secteur du maïs et du soja aux États-Unis[8]. Par ailleurs, la coentreprise Dulcinea Farms GmbH est créée avec Tanimura & Antle (commercialisation de fruits aux États-Unis)[9]. Syngenta signe de plus un accord avec Delta and Pine Land pour la commercialisation de produits biotechnologiques pour le coton[10].

En 2005, Syngenta signe un accord avec l’entreprise japonaise Sumitomo Chemical dans le domaine des herbicides[11], ainsi qu'avec la société COMPO (secteur pelouse et jardin)[12].

En 2006, la société achète Emergent Genetics Vegetable A/S (entreprise danoise de semences de légumes)[13], ainsi que Conrad Fafard AG (fabricant leader de substrats pour le sol)[14].

En 2007, Syngenta renforce son segment fleurs avec l’acquisition du groupe Fischer[15].

En , Monsanto fait une offre d'acquisition d'une valeur de 45 milliards de dollars sur Syngenta. Cette offre d'acquisition est constituée à 45 % de liquidités et à 55 % d'échanges d'actions[16],[17]. Les cadres dirigeants de Syngenta refusent cependant l'offre, comme ils l'ont déjà fait avec une offre similaire en 2014[18].

Monsanto essuie deux refus consécutifs dus à une question de prix, jugé insuffisant par les directeurs, et au risque du refus d'un tel rachat par les autorités de concurrence[16],[19]. Ainsi Syngenta souhaite une pénalité de rupture de contrat en cas de refus des autorités de la concurrence de 4,5 milliards de dollars au lieu de 2 milliards[20]. À la suite de ce refus, Monsanto renouvelle son offre en juin[19] puis en , avec cette fois-ci une offre de 47 milliards de dollars et une indemnité de rupture de 3 milliards de dollars[21],[22], avant d'abandonner le même mois[23]. En , Syngenta refuse une offre d'acquisition de 42 milliards de dollars de la part de ChemChina[24]. Ce dernier augmente sa proposition à 44 milliards de dollars, le mois suivant[25].

Le , « à la surprise générale » selon la presse, Mike Mack, directeur de l'entreprise depuis 7 ans, annonce sa démission[26]. Une décision qui ferait suite au mécontentement des actionnaires qui désiraient voir la société rachetée par Monsanto[26]. La direction par intérim est alors assurée par John Ramsay, ancien de chez KPMG[26]. Le , l'Américain Erik Fyrwald lui succède en tant que nouveau CEO. Ce dernier était président et CEO de Univar, un distributeur de produits chimiques basé à Downers Grove dans l'Illinois.[27],[28].

En , l'acquisition de Syngenta est un succès[29],[2]. ChemChina possède 98 % du groupe[30].

En , Syngenta annonce un accord avec la société australienne Nufarm pour lui céder un portefeuille de produits de protection de cultures moyennant une valeur de transaction de 490 millions de dollars. Cet accord s'inscrit dans le cadre des engagements pris par Syngenta auprès de la Commission européenne, pour obtenir son aval concernant son acquisition par ChemChina[31]. En novembre, Syngenta signe un accord pour acquérir Nidera Seeds auprès de COFCO International Ltd, branche de COFCO[32].

Syngenta France

La filiale française a été créée en 2002 et son siège social est à Saint-Sauveur.

Activité, rentabilité, effectif[33]
2016 2017 2018 2019
Chiffre d'affaires en millions d'euros 1 045 1 023 971
Résultat net en millions d'euros + 17,5 + 18,8 + 39,8
Effectif moyen annuel 1 242 1 210 1 140

Production

La société est citée parmi celles qui produisent les pesticides utilisés en France dans le numéro de Cash investigation du [34].

Résultats

En 2009, le chiffre d'affaires monte à 10,9 milliards de dollars américains. En 2011, il est de 13,27 milliards de dollars (+14 % sur 2010).

Le résultat net pour 2009 est de 1,37 milliard de dollars et en 2011, il est de 1,6 milliard de dollars (+14 % sur 2010)[35].

En 2012, l'entreprise réalise un chiffre d’affaires d'environ 14,2 milliards de dollars, réparti entre la protection des plantes (environ 77 % du total) et les semences (environ 23 % du total) contre 6 milliards en 2000, soit une augmentation d'environ 8 % par an.

Communication

Union européenne

Syngenta est inscrit depuis 2009 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. L'entreprise déclare en 2015 pour cette activité des dépenses d'un montant de 1 510 000 euros[36].

États-Unis

Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying de Syngenta aux États-Unis s'élèvent en 2016 à 940 000 dollars[37].

Critiques

Selon des médias alter-mondialistes, Syngenta serait l'employeur d'une milice privée qui intervint au Brésil le contre une occupation par le mouvement des travailleurs sans terre. Cette intervention s'est soldée par la mort de deux personnes. La société est condamnée en 2015[38].

De nombreux scientifiques, repris par des associations, tiennent le pesticide neurotoxique Cruiser en partie responsable de la surmortalité des abeilles[39]. En effet, le produit « Cruiser » contient du thiaméthoxame[40] qui est mis en cause dans le phénomène de surmortalité des abeilles[41].

La revue Science en , confirme des impacts négatifs des néonicotinoïdes sur deux pollinisateurs essentiels : l'abeille domestique[42] et les bourdons. Présents par diffusion dans le nectar et le pollen des fleurs de cultures industrielles telles que le maïs et le colza, ils affectent le système nerveux des insectes[43]. Il ne s'agirait pas de la seule cause du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, mais il y participe et accélère la régression de ces pollinisateurs[44].

Notes et références

  1. « Maigres moissons au premier semestre pour Syngenta » (consulté le ) : « Le groupe bâlois, leader mondial de l'agrochimie, a vu son bénéfice net reculer de 9 % au premier semestre »
  2. Laurence Girard, ChemChina prêt à s’offrir le géant suisse des pesticides Syngenta, Le Monde économie, 3 février 2016
  3. China seeks food security with $43 billion bid for Syngenta, Ludwig Burger, Reuters, 4 février 2016
  4. « L'histoire de Syngenta | SYNGENTA N », sur www.boursorama.com (consulté le )
  5. (en) « Syngenta Takes 18 Percent Stake in Diversa in Plant Research Alliance », GenomeWeb, (lire en ligne, consulté le )
  6. « SYNGENTA . », lesechos.fr, (lire en ligne, consulté le )
  7. « Semences : Syngenta et Fox Paine rachètent Advanta BV à AstraZeneca et Royal Cosun - Info Chimie », sur www.industrie.com (consulté le )
  8. « Semences : Syngenta acquiert l'américain Golden Harvest - Info Chimie », sur www.industrie.com (consulté le )
  9. (en) « Syngenta to sell Dulcinea Farms business », sur refrigeratedtransporter.com (consulté le )
  10. « Delta and Pine Land to license Syngenta cotton traits », Delta Farm Press, (lire en ligne, consulté le )
  11. « https://www.icis.com/resources/news/2005/02/09/651049/syngenta-and-sumitomo-enter-herbicide-agreement/ », sur www.icis.com (consulté le )
  12. « SEC - Syngenta and COMPO in strategic alliance for consumer lawn and garden products », sur Sec.gov,
  13. « SEC - Syngenta to acquire Emergent Genetics Vegetable A/S », sur 1 juin 2006
  14. « Syngenta achète l'américain Conrad Fafard », lesechos.fr, (lire en ligne, consulté le )
  15. (en-US) « Fischer To Join Syngenta Family – Greenhouse Product News », sur www.gpnmag.com (consulté le )
  16. Monsanto: le roi des OGM devient lui-même transgénique Syngenta refuse de se vendre à Monsanto, Denis Cosnard, Le Monde, 8 mai 2015
  17. Monsanto, in Bid for Syngenta, Reaches for a Business It Left Behind, Andrew Pollarck et Chad Bray, The New York Times, 8 mai 2015
  18. Syngenta: aurait discuté d'une fusion avec Monsanto, Le Figaro, 24 juin 2014
  19. Monsanto tente à nouveau de racheter Syngenta, Laurence Girard, Le Monde, 8 juin 2015
  20. Le suisse Syngenta rejette une fois encore les avances de Monsanto, Emmanuel Grasland, Les Échos, 9 juin 2015
  21. (en) Monsanto raises offer for Syngenta to $47 billion: source, Mike Stone, Reuters, 24 août 2015
  22. (en) Monsanto Said to Raise Syngenta Offer to About $47 Billion, Ed Hammond, Aaron Kirchfeld et Matthew Campbell, Bloomberg, 24 août 2015
  23. (en) Monsanto drops pursuit of Swiss agribusiness rival Syngenta, Carey Gillam, Reuters, 26 août 2015
  24. Syngenta rejects $42 billion ChemChina offer: Bloomberg, Reuters, 13 novembre 2015
  25. ChemChina sweetens bid for Syngenta to $44 billion: Bloomberg, Reuters, 18 décembre 2015
  26. « Démission surprise du patron de Syngenta », sur lesechos.fr (consulté le )
  27. « Board announcement – appointment of CEO », sur www4.syngenta.com (consulté le )
  28. « Syngenta nomme Erik Fyrwald au poste de directeur général », sur www.romandie.com (consulté le )
  29. ChemChina gets around 82 percent of Syngenta in $43 billion deal, Reuters, 10 mai 2017
  30. Reuters Editorial, « Syngenta convoite les actifs de Bayer pour développer ses semences », FR, (lire en ligne, consulté le )
  31. « Syngenta: cession d'actifs pour la fusion avec ChemChina. », Boursorama, (lire en ligne, consulté le )
  32. « Syngenta va racheter Nidera Seeds », sur FIGARO, (consulté le )
  33. « SYNGENTA FRANCE derniers bilans publiés », sur www.verif.com (consulté le )
  34. Cash investigation s’attaque aux pesticides, Natura sciences, Matthieu Combe
  35. « Syngenta affiche son optimisme pour 2012 », Plein champ,
  36. « Registre de transparence », sur le site de la Commission européenne (consulté le )
  37. (en) « Opensecrets.org », sur le site du Center for Responsive Politics (consulté le )
  38. « Syngenta condenada: Justiça responsabiliza empresa por morte de sem terra no Paraná », Terradedireitos.org.br, (lire en ligne, consulté le )
  39. Les abeilles piquées au vif : campagne contre les pesticides « mortels » - Un article de l'AFP relatant de la tentative de seize associations d'interdire les pesticides neurotoxiques comme le Cruiser
  40. thiamethoxam - Un document de la société Syngenta expliquant le thiaméthoxame
  41. Cruiser, un avis de l'AFSSA très critiqué - Article expliquant les enjeux de Cruiser pour toutes les parties. Sur Sciences-et-démocratie.net. Consulté le 7 juin 2010.
  42. (en) Mickaël Henry, Maxime Beguin, Fabrice Requier, Orianne Rollin, Jean-François Odoux, Pierrick Aupinel, Jean Aptel, Sylvie Tchamitchian & Axel Decourtye, « A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in Honey Bees », Science, vol. 336, no 6079, , p. 348-350 (DOI 10.1126/science.1215039, résumé)
  43. (en) Erik Stokstad, « Field Research on Bees Raises Concern About Low-Dose Pesticides », Science, vol. 335, no 6076, , p. 1555 (DOI 10.1126/science.335.6076.1555, résumé, lire en ligne)
  44. Martine Valo, « Le déclin des abeilles accéléré par les pesticides », Le Monde.fr, 29 mars 2012.

Voir aussi

Liens externes

  • Portail des entreprises
  • Portail de la chimie
  • Portail de la protection des cultures
  • Portail de la Suisse du Nord-Ouest
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.