Udine
Udine (Udin en frioulan) est une ville d'Italie, d'environ 100 000 habitants, capitale de la région historique et géographique du Frioul, située dans la région autonome du Frioul-Vénétie Julienne. Elle était le chef-lieu (capoluogo en italien) de la province d'Udine.
Pour les articles homonymes, voir Udine (homonymie).
En 1971, elle est récompensée du prix de l'Europe par le Conseil de l'Europe.
Elle est jumelée avec Vienne en France et Yaoundé au Cameroun.
Géographie
Udine se trouve au centre de la région et est située sur les voies transalpines du Frioul, en direction de l'Autriche et vers l'Est européen.
Histoire
Capitale de la région historique du Frioul, elle fut fondée en 983, et gagna vite en importance grâce au déclin d'Aquilée d'abord et de Cividale ensuite en devenant le siège du patriarche d'Aquilée, à l'occasion de la donation du château de la part de l'empereur Otton II.
En déclin sous la domination de la république vénitienne qui dura de 1420 (prise d'Udine le qui met fin au patriarcat du Frioul[1]) à 1797, il y eut, dans l'administration, une parenthèse française suite aux campagnes napoléoniennes, le passage à l'empire austro-hongrois après la Restauration et finalement l'annexion de la ville au royaume d'Italie en 1866.
Pendant la Première Guerre mondiale, elle fut, jusqu'à la défaite de Caporetto (24 octobre 1917), le siège du haut commandement italien, et reçut l'appellation de « capitale de la guerre ». Le 27 octobre, la ville fut évacuée. Le 28 octobre, les allemands pillèrent la ville déserte.
Après le , elle fut à nouveau occupée et devint un poste administré directement par le Troisième Reich, et ce jusqu'à la fin de l'occupation allemande en : les troupes allemandes et cosaques sont harcelées par la résistance.
le 2 mai 1945, la 6eme division blindée britannique pénètre dans la ville
En 1976, Udine et sa région connaissent deux importants séismes.
Langues et dialectes
Le frioulan
Le frioulan est la deuxième langue minoritaire en Italie. Il est utilisé majoritairement par les habitants d'Udine sous sa forme de frioulan central qui se caractérise par les terminaisons en « e » des mots féminins. De nombreuses indications routières et les noms de rues de la ville sont en frioulan.
Le dialecte de la ville d'Udine
Le dialecte d'Udine est particulier à la ville, où, à la différence des zones environnantes, on emploie un idiome de type vénitien fortement influencé par la langue frioulane. Au cours des dernières décennies, cependant, ce dialecte est tombé en désuétude et, aujourd’hui, il a presque disparu.
En réalité, ce dialecte n'a été utilisé que par deux générations d’habitants d’Udine, celles qui sont nées durant les années 1940 et 1950. Il n'est pas lié à l’influence historique de Venise mais il doit son origine à sa fonction sociale « particulière » : distinguer les habitants du centre-ville de ceux de la périphérie et de la campagne. Les habitants du « seul » centre-ville s’en servaient pour assumer — ou, du moins, ils le pensaient — un statut social supérieur à celui des habitants de la périphérie et des paysans de la campagne qui parlaient le frioulan. Ce dialecte a été utilisé seulement par deux générations avant d'être abandonné au profit de la langue italienne. Aujourd'hui, seules quelques personnes de ces générations continuent de le parler. Les générations suivantes lui ont préféré la langue italienne ou la langue frioulane.
Monuments
La Cathédrale (Duomo)
La cathédrale (duomo) et son campanile sont construits sur l'ancien baptistère. Giovanni Martini signa en 1501, le retable saint Marc et saint Jean-Baptiste, et les saints Étienne, Jérôme, Ermacore et Antoine abbé, et le bienheureux Bertrand, qui se trouve dans la chapelle Saint-Marc de la cathédrale. Ce travail a été très critiqué, par Giacomo Gordino, le doyen du chapitre, dans une lettre adressée à Domenico Grimani, patriarche d'Aquilée. Il reprochait au peintre, l'aspect martial de saint Marc, dans lequel on peut reconnaître le portrait du lieutenant Antonio Loredan[2]. Ce même peintre réalisa le Retable de sainte Ursule, daté au verso de 1507, pour l'église de Saint-Pierre-Martyr. La partie centrale est aujourd'hui à la Pinacoteca di Brera à Milan, la partie supérieure au Musée civique et galerie d'art ancien d'Udine, et une autre partie est dans une collection privée. Ces deux retables, témoignent de sa connaissance des œuvres d'Alvise Vivarini et de Cima da Conegliano, et sont en lien avec les écoles de peinture du Quattrocento au Frioul.
Pour la décoration des fresques de la chapelle du Saint Sacrement de la cathédrale (1726-1728), un patricien d'Udine, Dionisio Delfino[3], commissionne Tiepolo le plus grand peintre italien du XVIIIe siècle, que l'on retrouve dans l'Oratorio della Puritá[4].
Autres monuments
Le château et son église castrale sont situés sur une colline qui domine la ville.
Parmi les monuments célèbres, on peut citer aussi l'église Saint-François, la Loggia du Lionello et celle de San Giovanni, la chapelle Manin, le palais Strassoldo Mantica, la place Matteotti, jolie place carrée où se tient le marché, l'élégante place de la Liberté de style vénitien et la place San Giacomo, qui représente le cœur citadin avec le Mercatovecchio.
L'Oratorio della Puritá, situé à droite de la cathédrale, a été érigé en 1757 à la demande du cardinal Daniele Delfino. Il contient des fresques de Giambattista Tiepolo l'Assomption de Marie et huit grandes fresques en clair-obscur de son fils Giandomenico[5].
Place du 1er-Mai se trouve l'église nommée Santuario della Beata Vergine delle Grazie (reconstruite en 1495). En ce qui concerne les œuvres modernes, à signaler le Théâtre nouveau Giovanni d'Udine.
Les principaux musées sont les musées et les galeries d'histoire et d'art situés dans le château, le musée diocésain et les galeries du Tiepolo dans le palais archiépiscopal, le musée ethnographique du Frioul, le musée d'art moderne et contemporain dans la Casa Cavazzini, la salle de la Rimembranza Brigata Alpina, les galeries du Progetto dans le palais Valvason Morpugo, et la galerie Tina Modotti, célèbre photographe udinaise, par ailleurs mannequin, actrice et militante révolutionnaire.
- Loggia di San Giovanni.
- Castello di Udine.
- Castello di Udine.
- Via Mercatovecchio.
- Loggia del Lionello.
- Loggia del Lionello.
- Piazza Matteotti (Piazza San Giacomo o delle Erbe).
- Piazza Matteotti (Piazza San Giacomo o delle Erbe).
- Piazza Matteotti (Piazza San Giacomo o delle Erbe).
- Cathédrale d'Udine (Duomo).
- Cathédrale d'Udine (vue d'ensemble).
Personnalités liées à Udine
- Giovanni Martini né entre 1470 et 1475 et mort le , peintre et sculpteur ;
- Romilda Pantaleoni (1847-1917), soprano ;
- Viktor von Dankl (1854-1941), militaire (général) autrichien ;
- Elio Morpurgo (1858-1944), financier, homme politique ;
- Sergio Cecotti (it) (1956-), physicien, homme politique ;
- Bruno Pizzul (it) (1938-), journaliste, ancien footballeur ;
- Giampaolo Pozzo (1941-), entrepreneur et dirigeant sportif ;
- Tina Modotti (1896-1942), mannequin, actrice, photographe et militante révolutionnaire ;
- Luca Cappellari (1963-), pilote automobile ;
- Edi Orioli (1962-), pilote motocycliste et automobile ;
- Gae Aulenti (1927-2012), architecte ;
- Dalila Di Lazzaro (1953-), modèle et actrice ;
- Michela Rocco Di Torrepadula (1970-), actrice, ancienne miss Italie et ancienne mannequin ;
- Francois Tracanelli (1951-), champion du monde de saut à la perche.
- Alessandro Talotti (1980-), athlète italien.
La cuisine frioulane et les spécialités typiques d'Udine
- Frico.
- Frico aux pommes de terre.
- Polenta.
- Strudel aux pommes.
Administration
Avec ses onze communes limitrophes, Udine forme une aire urbaine d'environ 169 000 habitants sur 312 km2, pour une densité de 613 hab/km2[réf. nécessaire].
Hameaux
Baldasseria, Beivars, Chiavris, Cormor, Cussignacco, Gervasutta, Godia, Laipacco, Molin Nuovo, Paderno, Paparotti, Rizzi, San Domenico, San Gottardo, Sant'Osvaldo, San Ulderico, Villaggio del Sole.
Communes limitrophes
Campoformido, Pasian di Prato, Pavia di Udine, Povoletto, Pozzuolo del Friuli, Pradamano, Reana del Rojale, Remanzacco, Tavagnacco.
Sports
Jumelages
La ville d'Udine est jumelée avec[6] :
- Albacete (Espagne) depuis 2002 ;
- Esslingen am Neckar (Allemagne) depuis 1958 ;
- Neath Port Talbot (Pays de Galles) depuis 1960 ;
- Norrköping (Suède) depuis 1964 ;
- Schiedam (Pays-Bas) depuis 1970 ;
- Vienne (France) depuis 1959 ;
- Villach (Autriche) depuis 1979 ;
- Maribor (Slovénie) depuis 1985 ;
- Yaoundé (Cameroun) depuis 2008.
La ville d'Udine entretient des pactes d'amitié avec :
- Bîkâner (Inde) depuis 2000 (accord de jumelage en cours de négociation) ;
- Klagenfurt (Autriche) depuis 2001 ;
- Windsor (Canada) depuis 1975 ;
- Óbuda (Hongrie) depuis le (pacte d'amitié et de collaboration. IIIe arrondissement de Budapest) ;
- Resistencia (Argentine) depuis 1978 ;
- Velenje (Slovénie) depuis 1991 (jumelage impossible car Udine est déjà jumelée avec une ville slovène (Maribor)).
Notes et références
- (it) Touring Club Italiano, Friúli Venezia Giulia, Touring Editore, (lire en ligne), p. 271.
- Dizionario biografico degli italiani - voce Giovanni Martini - Volume 71 (2008).
- Françoise Monnin, « De Würzburg à Venise avec Tiepolo », Connaissances des arts, no 608, , p. 86
- Viaggio Friul
- Tiziana Zennaro, « Notices biographiques », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Éditions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 669
- Città gemellate.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la musique :
- (en) MusicBrainz
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