Paolo Uccello
Paolo di Dono di Paolo, dit Paolo Uccello, né en 1397 à Florence et mort en 1475 dans la même ville, est un peintre florentin de la première Renaissance.
Biographie
Paolo Uccello, le fils de Dono di Paolo, chirurgien et barbier, et d'Antonia di Giovanni del Beccuto, fait partie des peintres du Quattrocento ayant marqué l'histoire par sa maîtrise des nouvelles règles de la perspective. Tout d'abord apprenti chez Lorenzo Ghiberti entre 1407 et 1414 environ, il y fait la connaissance d'artistes de renom tels que Masolino, Donatello et Michelozzo. Il participe à cette époque aux finitions de la porte du Baptistère de Florence réalisées par ce dernier. Après avoir reçu les formations de peintre, sculpteur, orfèvre et architecte, il rejoint en 1424 la Compagnie des peintres de San Luca et sera appelé un an plus tard à refaire les mosaïques de la basilique de San Marco (Venise) détruites par un incendie. En 1432 c'est à la réalisation du dôme de l'église Santa Maria del Fiore qu'il travaille. Il reçoit sa première commande monumentale en 1436 et réalise donc à fresque le Monument équestre, dédié au condottiere anglais John Hawkwood. Tout au long de sa vie, il fait de ses recherches sur la perspective une vraie passion allant parfois jusqu'à l'obsession, ce qui lui vaudra les critiques de ses contemporains et son surnom, Uccello (« oiseau »), sans doute pour ses lubies et son étourderie, puisque l'on prête en Toscane aux oiseaux ce caractère obstiné.
Cependant cette histoire pourrait être une légende, il pourrait appartenir à une ancienne famille florentine exilée à Bologne, les Ucceli. Ce surnom pourrait aussi lui venir de sa participation au tout début de sa carrière, à la Porte du Paradis (la porte du Baptistère de Florence) sous la direction de Ghiberti, où il aurait réalisé une frise représentant des oiseaux.
Il utilise souvent le raccourci pour traiter les formes et joue de cette technique jusqu'à donner un caractère fantastique à certaines de ses œuvres.
D'après les écrits (Le Vite) de Giorgio Vasari, Paolo Uccello finit ses jours en 1475 « seul, excentrique, mélancolique et pauvre ».
Quelques œuvres
- Saint Georges terrassant le dragon, 1439-1440 (Paris, Musée Jacquemart-André).
- Saint Georges terrassant le dragon, 1450-1455 (Londres, National Gallery).
- Lapidation de saint Étienne.
- Le Déluge.
Principales
- Saint Georges et le Dragon (vers 1470[1], détrempe sur bois, 52 cm × 90 cm, National Gallery, Londres, Angleterre)
- Le Déluge (1446-1448, Chiostro Verde de Santa Maria Novella, Florence, Italie) : cette peinture murale est une expérience de Paolo Uccello sur la représentation où il va chercher les limites de la perspective en l'accentuant à son maximum.
- La Bataille de San Romano (détrempe sur peuplier, 182 cm × 320 cm) :
C'est une œuvre en trois panneaux indépendants exécutée entre 1455 et 1460 et l'une des plus connues de Paolo Uccello. Commandée par les Médicis, cette peinture représente cette bataille de 1432 qui est une scène de l'histoire de Florence. Les trois épisodes de cet évènement sont aujourd'hui répartis dans trois lieux[2] :- en Italie à la Galerie des Offices de Florence,
- en Angleterre à la National Gallery de Londres,
- en France au musée du Louvre de Paris.
- La Thébaïde (ou Scene della vita di santi e di alcuni monaci), Galleria dell'Accademia de Florence, peinte entre 1450 et 1475, est une large fresque représentant la vie de saints dans leur activité monacale[3].
Liste chronologique
- Annonciation (env. 1420–1425) - Ashmolean Museum, Oxford
- La Création et la Chute (env. 1424–1425) - Chiostro Verde, église Santa Maria Novella, Florence
- Adoration des mages (env. 1431–1432) - Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe
- Saint Georges et le dragon[4] (env. 1431) - National Gallery of Victoria, Melbourne
- Polyptyque (env. 1433) - Museo Arcivescovile di Castello, Florence
- Fresques de la chapelle dell' Assunta[5] (env. 1434–1435) - Duomo, Prato
- Sainte Religieuse avec deux enfants priant (env. 1434–1435) - Collection Contini-Bonacosi, musée des Offices, Florence
- Monument équestre de Sir John Hawkwood[6] (Giovanni Acuto) (env. 1436), fresque - Duomo, Florence
- Horloge[7] de Santa Maria del Fiore, Florence
- La Bataille de San Romano, trois panneaux dispersés entre la National Gallery, le musée du Louvre et le musée des Offices
- Saint Georges et le dragon (env. 1439–1440) - Musée Jacquemart-André, Paris
- Panneau d'horloge avec prophètes et évangélistes (1443) - Duomo, Florence
- Résurrection (1443-1444) - vitrail, Duomo, Florence
- Nativité (1443-1444) - vitrail, Duomo, Florence
- Histoire de Noé[8] (env. 1447) - Chiostro Verde, Santa Maria Novella, Florence
- Scènes de la vie monastique (env. 1447–1454) - San Miniato al Monte, Florence
- Crucifixion (env. 1457–1458) - Thyssen-Bornemisza Collection, Madrid
- Vie des saints pères dite aussi La Thébaïde (env. 1460–1465) - Galleria dell'Accademia de Florence
- Le Miracle de l'hostie profanée (1467–1468), prédelle en 6 scènes, Galleria Nazionale delle Marche, palais ducal, Urbino
- La Chasse de nuit[9] (env. 1470) - Ashmolean Museum, Oxford
- Saint Georges et le Dragon (vers 1470) - Londres, National Gallery.
Notes et références
- Date de la notice du musée
- Cependant Pietro Roccasecca, Paolo Uccello. Les Batailles, Gallimard-Electa, 1997, 134 p., ne partage pas cette vision de l'œuvre : pour lui, il ne s'agit pas d'un triptyque ; Uccello a peint un premier tableau en 1436 (il est aujourd'hui partagé entre Florence et Londres) ; vingt ans plus tard, en 1456-1458, il en fait un autre, qui est celui du Louvre.
- Cette œuvre a connu ces dernières années un regain d'intérêt insolite, une certaine littérature affirmant qu'il renfermait la représentation d'un objet volant non identifié. Les historiens de l'art eurent tôt fait de démontrer que l'objet en question n'était qu'une simple coiffe de cardinal, le chapeau cardinalice, le galero rouge à houppes
- St George, Melbourne
- Tête de l'Enfant
- Monument équestre
- Horloge, Dome de Florence
- Deluge et Noé, Florence
- La Chasse nocturne de Paolo Uccello
Annexes
Bibliographie
- James Bloedé, Paolo Uccello et la représentation du mouvement : regards sur La Bataille de San Romano, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, " Espaces de l'art ", réédition 2006. (ISBN 2840560399)
- Jean-Louis Schefer, Le déluge, Paolo Uccello, Paris, POL, 1999. (ISBN 2867446767)
- Roberto Manescalchi, Paolo Uccello: un affresco dimenticato?, Grafica European Center of Fine Arts, Firenze 2006. (ISBN 978-88-95450-19-3)
- En vidéo : Vacarmes en Toscane, Paolo Uccello d'Alain Jaubert, collection Palettes. Considérations sur le peintre, en particulier sur la Bataille de San Romano.
- Marcel Schwob, Vies imaginaires, «Paolo Uccello, peintre»,1896.
- (it)Annarita Paolieri, Paolo Uccello, Domenico Veneziano, Andrea del Castagno, Scala, Florence, 1991. (ISBN 88-8117-017-5)
• | Giorgio Vasari le cite et décrit sa biographie dans Le Vite : pp. 252-257 - édition 1568 |
Articles connexes
- Ses œuvres aux Offices de Florence
- Les catégories des pages sur les tableaux de Paolo Uccello et les fresques de Paolo Uccello.
Liens externes
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