US Open de tennis 2021

Pour la première fois depuis 1997, un tournoi du Grand Chelem se dispute sans les légendes Roger Federer, Rafael Nadal, Serena Williams et Venus Williams. En effet, ces derniers sont respectivement blessés au genou, au pied, aux ischios-jambiers et à la jambe. C'est également la première fois depuis Roland Garros 2011 que les deux sœurs américaines sont toutes les deux absentes d'un même tournoi du Grand Chelem.

Ces forfaits de marque laissent à la nouvelle génération, emmenée par Daniil Medvedev, Andrey Rublev, Stéfanos Tsitsipás ou encore Alexander Zverev, une réelle opportunité de glaner pour la première fois de leur carrière un Majeur. Ils devront néanmoins compter sur le numéro 1 mondial Novak Djokovic, qui tente de réaliser le Grand Chelem sur la même année après avoir remporté coup sur coup l'Open d'Australie, Roland Garros et Wimbledon.

Chez les femmes, le tableau est relativement ouvert. La n^o 1 mondiale Ashleigh Barty fait figure de favorite après avoir remporté en juillet Wimbledon et récemment le tournoi de Cincinnati. Il faudra toutefois qu'elle se méfie d'autres joueurs très compétitives cette saison, et notamment Belinda Bencic, titrée aux Jeux olympiques, et Naomi Osaka, sacrée en début d'année à l'Open d'Australie et qui a à cœur de performer après son échec aux JO.

Afin de réduire le nombre de personnes présentes sur les courts lors de la pandémie, il n'y a pas de juges de ligne humains lors du tournoi 2021, ils sont remplacés par le système Hawk-Eye "Live", qui annonce les balles fautes en temps réel avec des voix enregistrées[1].

• Chez les hommes

On note les forfaits de l'Autrichien Dominic Thiem, du Britannique Kyle Edmund, du Canadien Milos Raonic, du Croate Borna Ćorić, de l'Espagnol Rafael Nadal, des Français Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga, du Slovène Aljaž Bedene et des Suisses Roger Federer et Stanislas Wawrinka.

Ils sont respectivement remplacés par Carlos Taberner, Denis Kudla, Bernabé Zapata Miralles, Mackenzie McDonald, Salvatore Caruso, Mikhail Kukushkin, Yuichi Sugita, Taro Daniel, Tallon Griekspoor et Andy Murray.

• Chez les femmes

On note les forfaits de l'Allemande Laura Siegemund, des Américaines Jennifer Brady, Sofia Kenin et Serena Williams, de la Britannique Johanna Konta, des Chinoises Wang Qiang, Zheng Saisai et Zhu Lin, de la Lettone Jeļena Ostapenko et de la Roumaine Patricia Maria Țig.

Elles sont respectivement remplacées par Kaja Juvan, Stefanie Vögele, Viktoriya Tomova, Mayar Sherif, Kamilla Rakhimova, Kristína Kučová, Tsvetana Pironkova, Sara Errani, Greet Minnen et Claire Liu.

Lors du premier tour entre Andy Murray et le numéro 3 mondial Stéfanos Tsitsipás, ce dernier a bénéficié à la fin des 3^e et 4^e sets de deux pauses de près de dix minutes chacune pour aller aux toilettes et se changer. Bien qu'autorisées, ces interruptions ont fait sortir le Britannique de ses gonds, d'autant qu'elles intervenaient à des moments stratégiques du match (la première fois quand le Grec s'est retrouvé mené 2 sets à 1, la seconde fois quand ce dernier a recollé à 2 sets partout). L'ancien numéro 1 mondial a fini par s'incliner en cinq manches mais n'a pas mâché ses mots en conférence de presse : « J'ai perdu tout respect pour Stefanos Tsitsipas »^{[réf. nécessaire]}. Ce n'est pas la première fois que Stéfanos Tsitsipás fait polémique à propos de ses longues pauses, notamment lors de la finale 2021 de Roland-Garros contre Novak Djokovic, et plus récemment en demi-finale du Masters 1000 de Cincinnati contre Alexander Zverev.

Karen Khachanov, sacré vice-champion olympique quelques semaines auparavant, est battu d'entrée par le 46^e mondial Lloyd Harris.

L'Américain Maxime Cressy (151^e mondial) fait sensation au 1^er tour en battant en cinq sets le récent médaillé de bronze aux Jeux olympiques et tête de série n^o 9 Pablo Carreño Busta. Cette performance est d'autant plus remarquable qu'il était mené 2 sets à 0 et a sauvé quatre balles de match dans le tie-break du dernier set.

À l'issue du 1^er tour, seulement quatre Français se qualifient pour le 2^e tour. Cela faisait vingt ans qu'il n'y avait pas eu aussi peu de joueurs tricolores à ce stade de la compétition à l'US Open (il s'agissait à l'époque d'Arnaud Clément, Nicolas Escudé, Jérôme Golmard et Fabrice Santoro)^{[réf. nécessaire]}.

Pour la première fois depuis Roland-Garros 2011 en Grand Chelem, et depuis 1984 à l'US Open, cinq joueurs issus des qualifications se hissent au 3^e tour du tableau principal^{[réf. nécessaire]}.

À la suite de l'élimination de Gaël Monfils au 3^e tour par Jannik Sinner, aucun Français (hommes et femmes confondus) ne s'est qualifié pour les 1/8 de finale d'un des quatre tournois du Grand Chelem, une première depuis 1890.

Pour la quatrième fois de l'ère Open (après Wimbledon 1985, Wimbledon 1992 et Roland-Garros 1995), trois joueurs issus des qualifications se sont qualifiés pour les 1/8 de finale d'un Grand Chelem : Peter Gojowczyk (141^e mondial), Oscar Otte (144^e mondial) et Botic van de Zandschulp (117^e mondial).

Le jeune Espagnol Carlos Alcaraz atteint les 1/4 de finale en battant notamment le numéro 3 mondial Stéfanos Tsitsipás au 3^e tour. À 18 ans et 130 jours, il devient le plus jeune quart de finaliste depuis Michael Chang en 1990 (18 ans et 107 jours)[2].

Botic van de Zandschulp est le troisième joueur issu des qualifications à se qualifier pour les 1/4 de finale de l'US Open, après Nicolas Escudé en 1999 et Gilles Müller en 2008.

À la suite de l'abandon de Carlos Alcaraz, Félix Auger-Aliassime se qualifie pour la première fois de sa carrière en 1/2 finale d'un tournoi du Grand Chelem. À 21 ans et 35 jours, il est le plus jeune joueur à atteindre ce stade de la compétition à Flushing Meadows depuis Juan Martín del Potro en 2009 (alors âgé de 20 ans et 356 jours).

En atteignant la finale du tournoi, Novak Djokovic a la possibilité de rentrer dans l'histoire en devenant le premier joueur depuis Rod Laver en 1969 à réaliser le Grand Chelem calendaire. S'il remporte le tournoi, il pourrait également dépasser ses rivaux légendaires Roger Federer et Rafael Nadal en termes de nombre de Majeur remporté en carrière.

Les rencontres du 1^er tour opposant, d'un côté Elise Mertens à Rebecca Peterson, et de l'autre Rebeka Masarova à Ana Bogdan, ont chacune duré 3 h 40, soit les plus longs matchs disputés en simple dames dans l'histoire de l'US Open.

La numéro 1 mondiale Ashleigh Barty est éliminée au 3^e tour par Shelby Rogers.

Après Wimbledon en juillet, la jeune Britannique de 18 ans Emma Raducanu, issue des qualifications, réédite l'exploit et se hisse de nouveau en 1/8 de finale pour son deuxième tournoi du Grand Chelem. Elle est la première joueuse depuis Jennifer Capriati en 1990 à se qualifier à ce stade de la compétition lors de ses deux premiers Majeurs.

Seulement trois joueuses se sont qualifiées pour les 1/4 de finale de l'US Open après être sortie des qualifications : Barbara Gerken en 1981, Kaia Kanepi en 2017 et désormais Emma Raducanu.

La jeune Canadienne de 19 ans Leylah Fernandez atteint pour la première fois de sa carrière les 1/2 finales en battant notamment la tenante du titre et numéro 3 mondiale Naomi Osaka au 3^e tour, Angelique Kerber en 1/8 de finale et Elina Svitolina en 1/4 de finale. Elle est la plus jeune joueuse à atteindre ce stade de la compétition à Flushing Meadows depuis Maria Sharapova en 2005 (alors âgée de 18 ans et 4 mois).

Emma Raducanu se qualifie pour les demi-finales et devient la quatrième joueuse à atteindre ce stade de la compétition dans un tournoi du Grand Chelem en étant issue des qualifications, après Christine Dorey à l'Open d'Australie 1978, Alexandra Stevenson au tournoi de Wimbledon 1999 et Nadia Podoroska à Roland-Garros 2020.

Leylah Fernandez (19 ans) et Emma Raducanu (18 ans) créent la surprise en demi-finale en éliminant respectivement la numéro 2 mondiale Aryna Sabalenka et la 18^e mondiale María Sákkari. Elles se qualifient ainsi pour la première fois de leur carrière en finale d'un Majeur, qui oppose donc pour la neuvième fois de l'ère Open deux joueuses de moins de 20 ans, ce qui n'était plus arrivé depuis l'US Open 1999 (Serena Williams, âgée de 17 ans, contre Martina Hingis, âgée de 18 ans). Emma Raducanu atteint ce stade de la compétition sans avoir concédé le moindre set depuis le 1^er tour des qualifications et devient la première joueuse (hommes et femmes confondus) à atteindre la finale d'un tournoi du Grand Chelem en étant issue des qualifications.

Les numéros 1 mondiaux Nikola Mektić et Mate Pavić, récemment sacrés champions olympiques, sont éliminés dès leur entrée en lice par les invités du tournoi Nathaniel Lammons et Jackson Withrow.

La Néerlandaise Diede de Groot et l'Australien Dylan Alcoot remportent chacun le tournoi handisport en simple (la première en tennis fauteuil, le second en quad) et réalisent ainsi le Grand Chelem doré après leur titre respectif à l'Open d'Australie, Roland Garros, Wimbledon, aux Jeux paralympiques et donc à l'US Open. Par le passé, seule Steffi Graf avait réussi un tel exploit, en 1988.

En double fauteuil messieurs, Alfie Hewett et Gordon Reid réalisent le Grand Chelem en remportent les 4 Majeurs de la saison.

En simple messieurs, le Russe Daniil Medvedev remporte le tournoi en battant en finale le numéro 1 mondial Novak Djokovic. Il s'agit du 13^e titre ATP de sa carrière en simple, le 1^er en Grand Chelem. Par sa victoire, Medvedev conforte sa position de meneur de la génération post-Big Four. Il prive également son adversaire de la possibilité de réaliser le Grand Chelem calendaire et dépasser Roger Federer et Rafael Nadal en termes de nombre de Grand Chelem remportés en carrière.

En simple dames, à l'issue d'une finale conclue sur le score de 6-4 6-3, la Britannique Emma Raducanu remporte l'US Open en battant en finale Leylah Fernandez. Il s'agit qui plus est de son tout premier titre WTA en carrière. Avant elle, aucune joueuse, ni aucun joueur, n'était parvenue à sortir vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem en étant issue des qualifications. Elle est également la première depuis Serena Williams en 2014 à être sacrée à Flushing Meadows sans perdre une seule manche. Elle la surpasse même d'une certaine manière puisqu'elle n'a concédé aucun set pendant les phases qualificatives.