Base aérienne de Thulé
La base aérienne de Thulé est la base la plus septentrionale de l'USAF, située à 1 524 kilomètres du Pôle Nord.
Pour les articles homonymes, voir Thulé.
Base aérienne de Thulé Thule Air Base | ||||||||||
![]() La base en 1989. | ||||||||||
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Localisation | ||||||||||
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Pays | ![]() |
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Pays constitutif | ![]() |
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Municipalité | Avannaata | |||||||||
Date d'ouverture | 1943 | |||||||||
Coordonnées | 76° 31′ 52″ nord, 68° 42′ 11″ ouest | |||||||||
Altitude | 77 m (253 ft) | |||||||||
Géolocalisation sur la carte : Groenland
Géolocalisation sur la carte : océan Arctique
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Informations aéronautiques | ||||||||||
Code IATA | THU | |||||||||
Code OACI | BGTL | |||||||||
Type d'aéroport | Militaire | |||||||||
Gestionnaire | United States Air Force | |||||||||
Elle est située à environ une centaine de kilomètres au sud de la ville de Qaanaaq qui porta également le nom de Nouvelle Thulé[1], parce qu'elle fut créée pour les habitants de la région, qui avaient été déplacés lors de la construction de la base.
Cette dernière se trouve dans une région côtière du nord-ouest du Groenland, enjeu géopolitique crucial pour le Danemark, qui entend conserver les bonnes grâces de son allié américain. En effet, l'administration Bush souhaitait faire de la base militaire de Thulé un des maillons du bouclier antimissile américain.
Elle est un maillon important de la chaîne de radars du NORAD (prévue pour détecter les éventuels tirs de missile balistiques venant d'Eurasie) depuis le début de la guerre froide, et une station de surveillance de satellites de l'Air Force Space Command.
Sa piste de 3 000 mètres accueille environ 2 600 vols militaires et internationaux par an.
Historique
Tout a commencé en 1941, en pleine guerre mondiale, quand le Danemark autorisa son allié américain à implanter des bases aériennes au Groenland, à Thulé notamment.
Années 1950



Cet accord de coopération militaire fut renforcé dans le cadre de l'OTAN en 1951, étant donnée la valeur stratégique de la colonie danoise au début de la guerre froide. Le Danemark ne prit pas la peine de consulter la population locale, représentée par le Conseil des Chasseurs, pour donner son feu vert à l’agrandissement de la base aérienne américaine, et ordonna en mai 1953 le déplacement des autochtones de Thulé (les Inughuits), une petite communauté inuite vivant de la chasse et de la pêche traditionnelles. Les 187 âmes du peuple le plus septentrional au monde furent contraintes de quitter leurs terres millénaires en quelques jours pour s’exiler à Qaanaaq, à 150 kilomètres au nord. Ils ne recevront un dédommagement qu'en 1999.
Aux effets dramatiques de ce déplacement de population s’ajouta un fort ressentiment envers les Américains. La base militaire, transformée en secret en base pour bombardiers stratégiques, devint une véritable enclave de l’armée américaine, accueillant des milliers de militaires. Des Convair B-36 Peacemaker et des Boeing B-47 Stratojet y eurent ainsi leur base pendant les années 1950, puis des Boeing B-52 Stratofortress durant la fin des années 1950 et les années 1960. L'armée américaine y testa également le caractère opérationnel et la résistance de ses armes dans des conditions de froid extrême.
Le , Jean Malaurie et son ami inuit Kutsikitsoq découvrent fortuitement la base. Leur découverte est relatée dans un ouvrage publié quatre ans plus tard[2].
En 1954, l'armée américaine procéda à la construction de la Globecom Tower, un mât radio d'une hauteur de 378 mètres. Ce mât est isolé contre la terre et utilisé pour les transmissions télex sur grandes ondes. Il est construit sur un sol chaud en permanence. Au moment de sa construction, il s'agissait de la troisième plus haute construction humaine.
Durant l'hiver 1956-1957, des B-47 effectuèrent des vols de reconnaissances à partir de Thulé pour inspecter les défenses soviétiques. Ils étaient ravitaillés en vol par des Boeing KC-97 Stratofreighter.
En 1959, la base de Thulé fut la principale base de soutien pour la construction du Camp Century à quelque 150 miles de la base. Creusé dans la glace, Camp Century était une base militaire souterraine visant à héberger des missiles nucléaires le plus près possible de l'URSS. Alimenté par un réacteur nucléaire transportable, il fut en fonction entre 1959 et 1967. Le projet fut abandonné, mais permit au géophysicien Willi Dansgaard (en) d'obtenir les premières carottes de glace jamais analysées.
Années 1960
En 1961, un radar du Ballistic Missile Early Warning System (BMEWS) fut construit au site J à 21 kilomètres au nord-est de la base principale. Le BMEWS fut développée par Raytheon Corporation pour fournir à l'Amérique du Nord un avertissement en cas d'attaque de missile transpolaire depuis l'Union soviétique ou depuis des sous-marins situés dans l'Océan Arctique ou le nord de l'Océan Atlantique. À ce moment-là, Thulé était à son apogée avec environ 10 000 personnes qui y travaillaient.
À partir de , la base de Thulé connut un ralentissement général de ses activités. L'unité de base qui y était située fut désactivée. En , la population de la base n'était plus que de 3 370 personnes.
Le de la même année, un B-52 transportant quatre bombes nucléaires s'écrasa près de la base de Thulé (voir chapitre spécifique ci-dessous).
Accident du B-52
La communauté inuite contesta encore plus vivement la présence des troupes américaines après l’accident d’un B-52 américain qui s’abîma dans l’océan Arctique le , près du Groenland[3]. Ce bombardier transportait quatre bombes nucléaires, dont trois se pulvérisèrent sur la banquise ou tombèrent en mer, une n’ayant jamais été repêchée. De nombreux Inuits, réquisitionnés pour participer aux opérations de nettoyage après la catastrophe, ont eu droit à une indemnité tardive, suite aux maladies qu'ils ont contractées.
Années 1970 et 1980
En 1982, Thulé devint une base de l'Air Force Space Command.
Unités militaires actuelles

- 821st Air Base Group
- 821st Support Squadron
- 821st Security Forces Squadron
- 12th Space Warning Squadron, chargé du radar du BMEWS.
- Det. 3, 22nd Space Operations Squadron
Situation
Carte des aéroports du Groenland
Climat
La base aérienne de Thulé est soumise à des conditions climatiques très rudes avec de longs hivers très froids en raison de sa localisation très au-delà au nord du cercle polaire arctique.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −27 | −28,4 | −27,8 | −21 | −8,6 | −0,7 | 2,1 | 1,6 | −4 | −12,8 | −20,1 | −25 | −14,3 |
Température moyenne (°C) | −23,3 | −24,6 | −24,1 | −17 | −5,6 | 1,5 | 4,6 | 3,8 | −1,7 | −9,8 | −16,6 | −21,6 | −11,2 |
Température maximale moyenne (°C) | −19 | −20,6 | −20,1 | −12,8 | −2,6 | 4,2 | 7,4 | 6,2 | 0,6 | −6,7 | −12,9 | −17,8 | −7,8 |
Précipitations (mm) | 6 | 6 | 4 | 6 | 7 | 7 | 16 | 24 | 18 | 12 | 10 | 8 | 124 |
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Thule Air Base » (voir la liste des auteurs).
- « Escale à Qaanaaq, la nouvelle Thulé », sur expresscotier.free.fr (consulté le ).
- Les Derniers Rois de Thulé, avec les Esquimaux polaires, face à leur destin, Paris, Plon, 1955, coll. "Terre humaine"; 5e édition définitive, Paris, Plon, 1989. Éd. poche, Paris, Pocket, 2001. Ouvrage traduit en 23 langues.
- (en) Peter Starck, « Lost U.S. Nuclear Bomb to Affect Talks on Greenland », Reuters, (consulté le )
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- (en) Site officiel
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