Thomas Laurent Madeleine Duverne de Presle

Thomas Laurent Madeleine Duverne du Presle, né le 21 juin 1763 à Giverdy[1] et mort le à Maubranches[2] (Cher), est un militaire français.

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Biographie

Thomas Laurent Duverne de Presle est le troisième fils de Laurent Duverne de Presle, seigneur de Giverdy, et Françoise Catherine Millot: il a une sœur religieuse au prieuré des Bénédictines de la Fermeté.

Il devient élève à l'École militaire de La Flèche en 1777, puis sert dans la Marine, se bat en Amérique et y acquiert des sympathies pour les idées révolutionnaires.

Sous la Révolution, il est lieutenant de vaisseau de première classe en 1790, il est victime avec sa famille des persécutions contre les nobles du Nivernais et doit émigrer en 1791 vers la Suisse et l'Allemagne. En désaccord avec l'esprit des autres émigrés, il revient en France, repart en Angleterre, revient à la promulgation de la loi contre les émigrés du , ce qui ne l'empêche pas d'être expulsé de Paris, le . C'est alors qu'il semble s'être mis au service de la lutte contre-révolutionnaire.

Il aurait servi d'intermédiaire dès 1794 entre la comte de Provence (futur Louis XVIII), François de Charette, les Vendéens et les chouans de Bretagne. Après l'échec du débarquement des émigrés à Quiberon en , il écrit à Louis XVIII pour lui suggérer de cesser de faire massacrer ses partisans dans les insurrections et d'agir davantage sur les plans politiques et électoral. À la fin de 1795, il prend contact avec l'abbé Charles Brottier et Charles Honoré Berthelot La Villeheurnois et organise tout un réseau royaliste, l'Agence royaliste de Paris.

Il rencontre le futur Louis XVIII à Zurich en avril 1796, le comte d'Artois (futur Charles X) à Londres en octobre et les met au courant des progrès de la cause royaliste. En effet, les élections aux conseils du Directoire amènent en 1796 bon nombre d'élus favorables à une restauration de la monarchie. Mais les conjurés sont trahis par un agent double et arrêtés, le . Condamné à mort, Thomas Laurent Duverne de Presle voit sa peine de mort commuée en dix ans de fer (bagne). Alors que les autres conspirateurs sont envoyés en Guyane, Thomas Laurent Duverne de Presle bénéficie d'une étrange mansuétude, sans doute liée aux détails livrés sur les réseaux royalistes dans ses déclarations au Directoire[3]. On l'embarque en effet, le , avec un passeport suisse, sur un navire américain qui le conduit vraisemblablement aux États-Unis.

Il est également journaliste au Journal général de l'abbé de Fontenai[4].

Il venait d'en revenir et de reprendre contact avec le comte d'Artois à Londres, lorsque la police de Napoléon Bonaparte l'arrête à Paris, le . Il proteste de son dévouement au régime et obtient sa libération. On n'entend désormais plus parler de lui.

À son retour en France, sous la Restauration, Louis XVIII lui fait verser une retraite de capitaine de frégate, il meurt le à Maubranches.

Notes et références

  1. Son extrait de baptême est reproduit dans Monographie d'une famille militaire de l'ancienne France : Famille du Verne, Nevers, impr. Mazeron frères, 1903, p. 164. Numérisé sur gallica. Aujourd'hui Giverdy est un hameau de la commune de Sainte-Marie (Nièvre).
  2. Commune de Moulins-sur-Yèvre
  3. Duverne-Dupresle, dit Dunant, Déclarations de Duverne-Dupresle, ou Dunant, annexées au registre secret du Directoire exécutif, le 11 ventôse an 5., Paris, Directoire Exécutif, , 32 p. (lire en ligne)
  4. Jean Tulard (dir.), La Contre-Révolution, Paris, CNRS, , 527 p., p. 469.

Bibliographie

  • Monographie d'une famille militaire de l'ancienne France : Famille du Verne, Nevers, impr. Mazeron frères, 1903. Numérisé sur gallica.

Liens externes

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