Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg
Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg, 1er marquis d'Amblimont, né le à Mouzon (Ardennes) et mort au Fort-Royal de la Martinique le , est un aristocrate et officier de marine français du XVIIe siècle. Chef d'escadre dans la Marine royale, il termine sa carrière gouverneur général des îles d'Amérique (Antilles françaises).
Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg Marquis d'Amblimont | ||
Naissance | à Mouzon (Ardennes) |
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Décès | au Fort-Royal de la Martinique |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France | |
Arme | Marine royale française | |
Grade | Chef d'escadre | |
Années de service | 1663 – 1700 | |
Conflits | Guerre de Hollande Guerre de la Ligue d'Augsbourg |
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Distinctions | Commandeur de Saint-Louis | |
Autres fonctions | Gouverneur général des îles d'Amérique | |
D'argent, au chêne de sinople, fruité d'or ; chargé de 3 étoiles du champ. |
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Gouverneur général des îles d'Amérique | ||
Biographie
Origines
Thomas-Claude Renart de Fuchsamberg appartient à la Maison Renart de Fuchsamberg, seigneurs de la Tournelle, de Moncy, d'Amblemont et de Rubigny, en Champagne. D'origine bourgeoise[1], la famille se faisait passer pour noble et originaire de Saxe[2],[3]. Elle a donné au royaume de France plusieurs officiers de marine.
Son frère, Jean-Baptiste Renart de Fuchsamberg, né à Mouzon, est abbé commendataire de l'Abbaye Sainte-Marie-Madeleine de Longwé, Ordre des chanoines réguliers de Prémontré, près le Chesne-le-Populeux. Il meurt le .
Son fils Claude-Thomas sera chef d'escadre et son petit-fils, Claude-Marguerite, contre-amiral.
Jeunesse et débuts
Ayant perdu successivement son père au siège de Mouzon, en , et son frère aîné à celui de Valenciennes, en 1656, pendant la guerre franco-espagnole, il hérite ainsi de la terre d'Amblimont, près Mouzon, et de leur grade de capitaine d'infanterie au régiment de Grandpré, grâce à l'intervention de son oncle, le président Renart[4]. Il intègre ce régiment le [5].
Le , il passe dans la Marine royale avec le grade de lieutenant de vaisseau.
Guerre de Hollande
Promu capitaine de vaisseau en 1669 à Rochefort. La même année, il fait partie de l'expédition de Candie, en qualité d'aide de camp du marquis d'Alméras, lieutenant général des armées navales[4].
Il se distingue en particulier par sa belle défense de la Martinique, en 1674, en repoussant avec son seul vaisseau Les Jeux, l'attaque du Grand Ruyter contre le Fort-Royal de la Martinique. L'amiral hollandais était venu attaquer l'île avec 40 bâtiments de guerre, dont 17 vaisseaux, et avait débarqué 4 000 hommes près de Fort-Royal. Mais, devant la résistance des 300 Français, soutenus par le feu de 5 vaisseaux mouillés dans la baie, ses troupes sont obligées de se retirer. Le plus fort de ces bâtiments, Le Tonnant, de 40 canons, commandé par le marquis d'Amblimont, tue ou blesse, à lui seul, près de 1 200 hommes[4],[Note 1]. Louis XIV fait frapper une médaille pour perpétuer le souvenir de ce fait d'armes[4]. La même année, il est créé premier marquis d'Amblimont par lettres patentes.
En 1677, Amblimont est envoyé en croisière en mer des Antilles, sur L'Alcyon faisant partie de l'escadre du comte d'Estrées. C'est ainsi qu'il assiste à la prise de Tabago, le [4]. L'année suivante, il dissuade en vain le comte d'Estrées de passer près des Isla de Aves. Il connaissait parfaitement les parages de l'Amérique, et, s'il avait été écouté, le naufrage de la flotte française aurait pu être évité[4],[Note 2].
En 1680, le marquis d'Amblimont est doté d'une commanderie de l'ordre de Saint-Lazare[6]. En 1683, il embarque avec le célèbre corsaire Jean Bart, sur Le Modéré, et contribue à la prise de deux vaisseaux espagnols dans le voisinage de Cadix[6]. Le , sur le même vaisseau, il fait partie d'une petite escadre commandée par le chef d'escadre Job Forant, mais la paix ayant été signée entre-temps, ils sont contraints de les relâcher. Il se signale à nouveau dans un combat près du cap Finisterre[6].
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Il se distingue à nouveau, au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le , au large du Texel. Commandant Le Profond, avec 4 frégates sous ses ordres, il engage le combat contre 5 vaisseaux hollandais il en coule deux, en brûle un troisième et en capture un quatrième[6]. Le , il est à la bataille du cap Béveziers sous les ordres du maréchal de Tourville.
Le , il prend part, sur Le Victorieux, à la bataille de la Hougue, ce qui lui vaut d'être promu au grade de chef d'escadre en . Il est fait Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, à la création de l'ordre et 1693[6].
Gouverneur des îles d'Amérique
Il est nommé gouverneur général des Antilles françaises le , mais ne prend ses fonctions qu'une fois arrivé dans les îles en , et occupe ce poste jusqu'à sa mort. Durant son mandat, il doit faire face à diverses tentatives d'occupation de la Dominique et de Sainte-Lucie par les Anglais. Ces îles sont à cette période et depuis le traité de Basse-Terre du considérées comme neutres et laissées comme telles aux Caraïbes. Grâce à ses interventions, les Anglais renoncent.
Il meurt de la « maladie de Siam » au Fort-Royal de la Martinique le , à l'âge de 58 ans.
Postérité
Sa veuve, Marie-Louise de Balarin, fait graver l'épitaphe suivante sur un pilier de la nef de l'église des bénédictins de Mouzon[7] :
« Ci-gît le cœur de Messire Claude Renart, seigneur d'Amblimont, commandeur de l'ordre militaire de Saint-Louis, chef d'escadre des armées navales, et lieutenant-général pour le Roi, aux îles de terre-ferme de l'Amérique; qui a été en exécution de son testament, apporté du fort royal de la Martinique, en cette église. Pendant les 44 années qu'il a servi Sa Majesté par mer et par terre, il s'est signalé en toutes les actions générales, a été grièvement blessé en plusieurs endroits, et a remporté la victoire dans toutes les actions où il a commandé. En 1684, avec un seul vaisseau de 26 canons, il a, en l'ile de la Martinique, repoussé la descente de 3 000 hommes, et a chassé la flotte hollandaise de 46 vaisseaux de haut-bord, commandée par l'amiral Ruyter, et de sa main arraché l'étendard des Etats, tué l'officier qui le gardait, et par sa valeur a sauvé tous les pays qui sont en Amérique sous la domination du roi. En 1684, avec quatre vaisseaux, il en a battu au Texel, cinq hollandais, beaucoup supérieurs, desquels il en a brûlé deux, pris autant, et coulé à fond le cinquième. Les ennemis de l'état l'ont redouté; ceux qui ont servi sous lui l'ont aimé, suivi et imité. Les peuples de son gouvernement l'ont regardé comme leur père; les sauvages, excités par sa piété et par sa douceur, ont embrassé la foi et se sont soumis à l'obéissance du Roi. Sa patrie a perdu un support ; sa mort arrivée trop tôt, le 17 août 1700, en la 59e année de son âge, le fait regretter universellement. »
Pour ses biographes, il laisse « la réputation d'un des marins les plus braves et les plus expérimentés du grand siècle[6] »
Descendance
Il épouse en , Catherine Balarin de Parisot, dont:
- Claude-Thomas Renart de Fuchsamberg, marquis d'Amblimont (1690-1772), chef d'escadre
Notes
- Selon Étienne Taillemite (2002), le marquis d'Amblimont commandait Les Jeux, et non pas Le Tonnant.
- « D'Amblimont aimait sa profession et avait sur la marine des connaissances fort étendues. Une longue habitude de la mer le mettait en état de donner de bons conseils, et si le comte d'Estaing l'avait consulté, lors de son expédition de Tàbago, il est vraisemblable qu'il ne fut point allé échouer contre les brisans cachés sous l'eau près des îles d'Aves, où quinze vaisseaux et plus de trois cents hommes périrent. » (Delahaut 1822, p. 456)
Références
- Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France ou Recueil de preuves, mémoires et notices généalogiques, "Renart de Fuchsamberg", Lainé, 1839, pp. 81 et 82
- « Les Renart de Fuchsamberg, marquis d'Amblimont, faux gentilshommes “de Saxe” et vrais bourgeois de Champagne : une dynastie d'officiers généraux » (Vergé-Franceschi 1990, p. 431)
- Le père Louis Lainé écrit : « Toute la preuve de cette famille a été faite sur faux titres depuis le commencement jusqu'au contrat de mariage du 2 novembre 1664 de Charles-Albert Renart, grand-maître des eaux et forêts au département de Metz, avec Marie de Saint-André. Ledit Charles Albert, dit de Fuchsamberg (c'est-à-dire Renard de Montagne), avait été successivement commis sous le cardinal Mazarin et le grand Colbert ; son aïeul, Aubri Renart était maître de la forge de Belval. Ce dernier a cette qualité dans le bail de la seigneurie de Maucourt qu'il prit pour quatre ans par acte passé devant Potheau, notaire à Busancy, le 30 novembre 1601. Il est qualifié bourgeois de Mouzon dans deux baux de la forge de Belval qui furent passés à son profit les 10 mai 1611 et 20 juillet 1612, et ratifiés le 18 août de cette dernière année par sa veuve, Geneviève Bayard, stipulant pour elle et pour maître Jean Renart son fils, avocat à Sainte-Ménéhould »
- Levot 1866, p. 5.
- Vergé-Franceschi 1990, p. 481.
- Levot 1866, p. 6.
- Delahaut 1822, p. 456.
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Olivier Chebrou de Lespinats, Officiers de Marine de l'Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem (1610-1910), (lire en ligne)
- Michel Vergé-Franceschi, Les officiers généraux de la marine royale : 1715-1774, Paris, Librairie de l'Inde, , 383 p. (ISBN 2-905455-04-7), p. 481
- M. d'Aspect, Histoire de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, vol. 3, Paris, chez la veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 135
- Prosper Levot, Les gloires maritimes de la France : notices biographiques sur les plus célèbres marins, Bertrand, (lire en ligne), p. 5-6
- Charles Joseph Delahaut, Annales civiles et religieuses d'Yvois-Carignan et de Mouzon, vol. 25, Desoer, , 491 p. (lire en ligne), p. 456
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, , 576 p. (ISBN 978-2-84734-008-2), p. 11.
- Dominique Labarre de Raillicourt, « Claude d’Amblimont, chef d'Escadre et Gouverneur des îles d'Amériques (1642-1700) », Revue trimestrielle de l'Association des Amis du Musée de la Marine, no 61,
- Dominique Labarre de Raillicourt, Une famille ardennaise au cours de six siècles, les Renart de Fuchsamberg (1380-1966) et leurs alliances, Paris, (OCLC 23395544)
Articles connexes
Liens externes
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