Tequila

La (ou le[n 1]) tequila, ou téquila, est une boisson alcoolisée produite au Mexique à partir d'une plante nommée Agave tequilana (à l'instar du Mezcal).

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Diverses bouteilles de tequila.

Pour obtenir l'appellation « tequila »[3], cette boisson doit être exclusivement produite dans l'État de Jalisco et quelques municipalités des États de Nayarit, Michoacán, Guanajuato et Tamaulipas.

Étymologie

[réf. nécessaire] Le mot vient de « téquitl » (en náhuatl) qui signifie « travail » ou « fonction » et de « tlan » qui signifie « lieu ». Le mot « tequio » se réfère aux travaux des champs. Le nom est un homonyme d'une ville, d'une vallée et d'une montagne situées dans l'État de Jalisco. En espagnol, el tequila est un mot masculin.

Histoire

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Alambic en cuivre dans une distillerie à Tequila, Jalisco.

À l'origine, les Mésoaméricains ne connaissaient pas le procédé de la distillation et la seule boisson alcoolisée qu'ils tiraient des agaves était le pulque au degré d'alcool faible (6-8 degrés GL Gay-Lussac).

Les Espagnols, à la recherche d'une eau-de-vie plus forte, introduisirent en Nouvelle-Espagne au XVIIe siècle, le processus de la distillation que les Arabes avaient eux-mêmes introduit en Espagne au VIIIe siècle[4].

L'arrivée du train au Mexique a permis à l'industrie de la tequila de s'étendre vers d'autres destinations. Peu à peu, la tequila passe du statut de produit régional ou local à celui de produit national, puis international dans la seconde moitié du XIXe siècle ; avec la modernisation du port de Veracruz, il s'exporte encore plus facilement.

Après la Seconde Guerre mondiale, la demande de tequila s'accroît fortement, si bien qu'en 1950 le nombre de champs d'agaves a augmenté de 110 % par rapport à 1940.

Depuis qu'elle s'exporte en quantité, la tequila ordinaire est devenue plus chère[5]. La tequila n'a jamais été une boisson accessible aux Mexicains les plus modestes qui eux buvaient du pulque et lui préfèrent depuis les alcools dérivés de la canne à sucre, bien moins chers.

Culture de l'agave et l'élaboration

Champ d’Agave tequilana.

À la fin du XIXe siècle la tequila se formulait avec un mélange de variétés d'agave dont la bleue était déjà préférée pour sa production de sucres et d'un cycle plus court que les autres[6].

L'agave bleu est cultivé dans les régions d'agriculture sans irrigation mais avec des précipitations pluviales de 600 mm en moyenne par an avec 80 % de probabilité[7]. L'agave fixe le dioxyde de carbone pendant la nuit (plante CAM)[8]. De nos jours, les champs d'agave bleu sont de type monoculture à très basse variabilité génétique, mais dans le passé il y avait des cultures avec plusieurs espèces imbriquées comme le maïs, la cacahuète et les haricots. Les principaux usages de l'agave bleu sont : la tequila, le sirop d'agave et la production d'agavines (pré biotiques)[9].

D'après l'appellation d'origine « Tequila », la tequila doit contenir au moins 60 % d'agave de la variété Azul (bleue) de l'espèce Agave tequilana variété Weber. Elle est cultivée dans les États de Jalisco, Guanajuato, Michoacan, Nayarit sur la côte pacifique et Tamaulipas sur la côte caraïbe, les 40 % restants venant d'alcools de sucre[10]. Précédemment 51 % d'agave suffisaient, une centaine d'additifs étant autorisés.

Les tequilas de qualité supérieure et plutôt chères mentionnent « 100 % Agave », contrairement aux produits bon marché de qualité inférieure (mais respectant les normes mexicaines très sévères pour l'exportation). Les tequilas contenant moins de 100 % d'agave sont dites « mixtos ».

La méthode Tahona, la façon ancienne de fabriquer la tequila

Les procédés traditionnels de tequila commencent par la cuisson des agaves pour convertir leurs amidons en sucres. Les cœurs ou "piñas" sont ensuite broyés et déchiquetés pour libérer leur jus. Ce liquide, appelé aguamiel, est ensuite fermenté et distillé.

Certaines des distilleries les plus volumineuses raccourcissent complètement ce processus. À la place, ils jettent des agaves déchiquetées non cuites dans une machine qui extrait les sucres à l'eau chaude. Le processus est très rapide et efficace pour extraire les sucres, mais la tequila qui en résulte n'a pas la complexité ou la saveur d'un alcool d'agave traditionnel.

Cependant, quelques marques artisanales comme Casa San Matias ou Fortaleza, et d'autres très connues comme Roca Patrón, adoptent des méthodes de production pré-industrielles, privilégiant la qualité avant la quantité. Le tahona est l'une de ces méthodes "anciennes", qui consiste en l'utilisation d'une énorme et lourde roue de pierre volcanique pour broyer les piñas d'agave.

Avant l'introduction des machines modernes, les distillateurs utilisaient des ânes pour tirer ces roues dans une fosse circulaire. Remplis d'agaves grillées, les tahonas les convertissaient en pulpe en tournant.[11]

Types de tequila

Différents types de tequila.

Il existe quatre sortes de tequila officiellement reconnues[12]: Blanco (blanc), gold (doré), reposado (reposé) et añejo (vieilli)[13],[14].

  • Le type 1 tequila blanco, transparent, est obtenu directement après la seconde distillation. Pas de vieillissement en fût pour le type 1.
  • Le type 2 tequila gold ou joven abocado est la catégorie la plus exportée. Il s'agit de tequilla de type 1 vieilli en fût de chêne ou auquel on a ajouté un colorant (généralement le caramel) et des arômes.[réf. nécessaire]
  • Le type 3 tequila reposado s'obtient ensuite à partir de la tequila blanche laissée reposer au moins deux mois dans des tonneaux de chêne ; son goût est légèrement plus suave que le blanco. C'est la plus consommée au Mexique. Elle peut être préparée avec de l'agave 100 % ou des mixtos. Elle représente moins de 5 % des exportations.[Information douteuse]
  • Le type 4 tequila añejo (ou tequila extra añejo) doit rester au moins un an (trois ans) dans les mêmes barriques de 600 litres scellés par un officier gouvernemental. Sa couleur est plus foncée que le précédent, et il a un goût de bois plus prononcé[15]. Certains producteurs utilisent de vieilles barriques à whisky de 190 litres.

Les qualificatifs tels que « oro », « plata », « artesanal », « especial », « azteca », « antigua reserva », « reserva », etc. ne sont pas officiels.

Dégustation

Tequila et sangrita : depuis les années 1920, on boit également la tequila (en blanc essentiellement) avec de la sangrita.

Un mythe est popularisé par les films des années 1940 : consommer la tequila avec du sel et une rondelle de lime[16], il s'agit de saupoudrer le dessus de la main gauche de sel et de placer le citron vert entre le pouce et l'index[17]. On lèche le sel, on boit le verre de tequila d'un seul trait et on termine éventuellement en croquant dans le citron.

Marché

L'exportation mondiale de tequila est répartie de la manière suivante :

La Chine et l'Argentine en produisent des copies vendues sous le nom de Tequila. L'Afrique du Sud produit elle aussi une copie vendue sous le nom d'Agava[18]. Il existe une journée nationale de la tequila[19] aux États-Unis, laquelle a lieu chaque année le [20].

Notes et références

Notes

  1. En français, le mot est quasi-exclusivement utilisé au féminin, mais il peut également être masculin[1],[2].

Références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « Tequila » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. « {{{mot}}} », dictionnaire Larousse.
  3. « introduction à la protection juridique du Tequila », Le Tequiloelogue,
  4. Extraits du livre : Le Mezcal Mythique, Ultramarine éditeur, Paris, 1985.
  5. (es) Capítulo II - Marco Teórico [PDF]
  6. (en) Ana G. Valenzuela-Zapata et Gary Paul Nabhan, Tequila : A Natural and Cultural History, The university of Arizona Press (présentation en ligne)
  7. (es) Ana Guadalupe Valenzuela-Zapata, El agave tequilero : cultivo e industria de México, México, D.F. : Ediciones Mundi-Prensa, , 215 p. (ISBN 978-968-7462-33-2, présentation en ligne)
  8. (en) Park S. Nobel et Ana G. Valenzuela, « Environmental responses and productivity of the CAM plant, Agave tequilana », Agricultural and Forest Meteorology, vol. 39, no 4, , p. 319-334 (DOI 10.1016/0168-1923(87)90024-4, présentation en ligne)
  9. (en) Ana Valenzuela, « A new agenda for blue agave landraces: food, energy and tequila », GCB Bioenergy, vol. 3, no 1, , p. 15–24 (DOI 10.1111/j.1757-1707.2010.01082.x, présentation en ligne)
  10. (es) Alberto Ruy Sanchez Lacy, Guía del Tequila, Artes de México, 1998 (ISBN 968-6533-77-X), p. 36.
  11. « Agave & Tequila », sur Alma de Chiapas
  12. Alberto Ruy Sanchez Lacy, Guía del Tequila
  13. (en) Types of Tequila - Classifications? - Tequila.net
  14. Laurence Kretchmer, Tequila, Könemann éditeur, Cologne, 1999 (ISBN 3-8290-1905-X)
  15. Alberto Ruy Sanchez Lacy, Guía del Tequila, p. 34
  16. (es) Leyenda : Mito 8 - Academia Mexicana del Tequila {voir archive)
  17. (en) How to Drink a Tequila Shot - WikiHow, 11 décembre 2012 (méthode illustrée avec des photographies)
  18. La Cronica de Hoy, Mexico, DF. 21 juillet 2008
  19. La journée de la Tequila - Le Tequiloelogue, 24 juillet 2016
  20. (en) National Tequila Day: July 24 - National Day Calendar

Annexes

Articles connexes

Lien externe

  • Alimentation et gastronomie
  • Portail du Mexique
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