Taos Amrouche

Taos Amrouche (en berbère: Ṭawes Ɛemruc), dite Marguerite Taos Amrouche, née le à Tunis et morte le à Saint-Michel-l'Observatoire (Alpes de Haute-Provence), est une artiste, écrivaine d'expression française et interprète de chants traditionnels kabyles. Elle est la fille de Fadhma Aït Mansour Amrouche et la sœur de Jean Amrouche.

Pour les articles homonymes, voir Taos et Amrouche.

Marguerite Taos Amrouche
La maison de Taos Amrouche à Saint-Michel-l'Observatoire
Informations générales
Nom de naissance Taos Amrouche
Naissance
Tunis (Tunisie)
Décès
Saint-Michel-l'Observatoire (France)
Activité principale écrivaine, chanteuse
Genre musical Interprète de chants traditionnels kabyles
Années actives 1967-1976

Biographie

Origines

Taos Amrouche est issue d'une famille kabyle chrétienne[1]. Marie-Louise est son prénom chrétien[2], Taos signifiant "le paon" en arabe (طووس). Ses parents, Antoine-Belkacem Amrouche (vers 1880-1958) et Marguerite-Fadhma Aït Mansour (vers 1882-1967) sont tous deux des Kabyles convertis au catholicisme dans leur jeunesse. Ils se sont mariés vers 1898. Après avoir vécu chez les parents de Belkacem dans un village des Monts Bibans de l'actuelle commune d'Ighil Ali, Béjaïa, Kabylie (Algérie), où Jean Amrouche est né en 1906, ils quittent l'Algérie pour s'installer à Tunis en 1910. Ils y obtiennent la nationalité française de plein droit.

Formation

Elle obtient le brevet supérieur à Tunis[3] puis s'installe à Paris et se consacre aux chants berbères de Kabylie[4].

Carrière littéraire et lyrique

Son premier roman, Jacinthe noire, est publié en 1947. Son œuvre littéraire, au style très vif, est largement inspirée par la culture orale de Kabylie dont elle est imprégnée par l'influence de sa mère, mais aussi par son expérience de femme. En signe de reconnaissance envers sa mère, qui lui a transmis tant de chansons, contes et éléments du patrimoine oral, elle signe Marguerite-Taos le recueil Le Grain magique, joignant à son prénom celui sous lequel sa mère a reçu le baptême.

Parallèlement à sa carrière littéraire, elle interprète de très nombreux chants amazigh. Ces textes sont par ailleurs traduits par son frère Jean. Dotée d'une voix exceptionnelle, elle se produit sur de nombreuses scènes, comme au Festival des Arts Nègres de Dakar en 1966. Seule l'Algérie lui refuse les honneurs : elle n'est pas invitée au Festival culturel panafricain d'Alger en 1969. Elle s'y rend tout de même pour chanter devant les étudiants d'Alger.

Taos Amrouche a participé à la fondation de l'Académie berbère de Paris en 1966[5].

Elle fut l'épouse du peintre français André Bourdil, Prix Abd-el-Tif 1942.

Taos Amrouche a recueilli des contes que sa mère lui a racontés dans son enfance: ce sont des récits venus de Kabylie, du côté des hautes montagnes qui bordent le nord du Sahara.

Émissions radiophoniques

Comme son frère Jean, Taos Amrouche a produit plusieurs émissions pour la radio française.

L'heure de Shéhérazade ; L'heure de Shakespeare

Émissions de fiction coproduites par André Bourdil, diffusés sur Paris Inter en 1951.

L’Étoile de chance

La tombe de Taos Amrouche à le Cimetière, Saint-Michel-l'Observatoire, France.

Cette émission, dont le titre[3] lui est venu de la disparition d'Antoine de Saint-Exupéry, est une émission bimensuelle dans laquelle elle reçoit une personnalité qui vient dévoiler sa biographie, son itinéraire, et les étoiles de chances qui ont permis l'éclosion de sa vocation. Émission diffusée sur France Inter et Inter variétés du au et dans laquelle la fille de Taos, Laurence Bourdil, lisait des extraits de textes des invités.

Parmi ses invités :

  • 1re émission le 27/09/1961 : Gabriel Audisio (Taos Amrouche explique à son invité dans ces termes pourquoi elle l'a choisi pour sa première émission : "Gabriel Audisio, laissez-moi dire la raison personnelle qui me fait commencer par vous cette série d'émissions qui a pour titre "L'étoile de chance". N'est-ce pas vous qui, il y avait 24 ans, m'avez donné le baptême des ondes en me poussant à chanter pour la première fois mes chants berbères ? Vous avez été ce jour-là, mon étoile de chance."[6]
  • 31/01/1962 : Marcel Mouloudji
  • 05/12/1962 : Djamila Debèche
  • 08/05/1963 : Yacine Kateb
  • 12/11/1964 : Mohammed Dib
  • 08/04/1965 : Jean Pélégri
  • 10/06/1965 : Aimé Césaire
  • 24/06/1965 : François Maspero
  • 12/07/1966 : Malek Haddad
  • 13/09/1966 : Albert Memmi
  • 21/02/1969 : Zora Boumedienne (1re partie)
  • 03/03/1969 : Zora Boumedienne (2e partie)
  • 20/02/1970 : Marcel Reggui (1re partie)
  • 06/03/1970 : Marcel Reggui (2e partie)
  • 21/08/1970 : Jean-Marie Serreau (1re partie)
  • 04/09/1970 : Jean-Marie Serreau (2e partie)
  • 04/10/1970 : Mohammed Dib (1re partie)
  • 18/10/1970 : Mohammed Dib (2e partie)
  • 17/01/1971 : Nabile Farès
  • 20/06/1971 : Ramdane Sadi (frère de Said, étudiant en mathématique à l'époque)
  • 19/05/1972 : Leïla Ben Sédira

Entretiens avec

  • Rencontre avec Jean Giono, série d'entretiens réalisés chez Jean Giono par Taos et Jean Amrouche. 49 entretiens (environ 10h) diffusés entre le et le sur la Chaîne Nationale.
  • Jean Giono, Entretiens avec Jean Amrouche et Taos Amrouche, Paris, Gallimard, 1990

Œuvres

Œuvres littéraires

Discographie

  • Chants berbères de Kabylie, 1967, Grand prix du disque.
  • Chants de processions, méditations et danses sacrées berbères, 1967.
  • Chants de l'Atlas, 1971.
  • Chants espagnols archaïques de la Alberca, 1972.
  • Incantations, méditations et danses sacrées berbères, 1974.
  • Chants berbères de la meule et du berceau, 1975.
  • Les chants de Taos, coffret : un album et cinq CD, L'Empreinte Digitale, 2002.

Bibliographie

  • François Maspéro, "Le merle blanc de Kabylie", dans Le Monde des Livres, Paris, .
  • Dans ses deux livres Ces voix qui m'assiègent[7] (chapitre Taos ou le chant du phénix) et Le blanc de l'Algérie[8] (chapitre Quatre femmes et un adieu), Assia Djebar détaille la vie, l’œuvre et les circonstances de la mort de Taos Amrouche.

Hommages

Notes et références

  1. « Amrouche Jean (1906-1962) », Universalis (consulté le )
  2. Dejeux, J. et Pantuček, S., « Amrouche », Encyclopédie berbère, no 4, (ISSN 1015-7344, lire en ligne, consulté le )
  3. « Marguerite Taos Amrouche », sur www.lehall.com (consulté le )
  4. « World music Les chants de taos amrouche - chants berberes de kabylie Taos amrouche, La Librairie Sonore », sur www.fremeaux.com (consulté le )
  5. « Taos Amrouche »
  6. Toutes les émissions sont conservées par l'INA et sont consultables au centre de l'Inathèque qui se trouve à la BNF en salle P
  7. Djebar, Assia, 1936-2015., Ces voix qui m'assiègent : --en marge de ma francophonie, Presses de l'Université de Montréal, (ISBN 2-7606-1750-5 et 9782760617506, OCLC 243565381, lire en ligne)
  8. Djebar, Assia, 1936-2015., Le blanc de l'Algérie : récit, Paris, A. Michel, , 279 p. (ISBN 2-226-08457-6 et 9782226084576, OCLC 34873916, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’Algérie
  • Portail de la Kabylie
  • Portail des Berbères
  • Portail de la musique
  • Portail de la littérature
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.