Stefan Bellof
Stefan Bellof est un pilote automobile allemand né le à Giessen (Hesse, Allemagne) et mort le dans un accident sur le circuit de Spa-Francorchamps (Belgique). Champion du monde des voitures de sport en 1984, il s'est qualifié à vingt reprises en Formule 1 et a inscrit quatre points.
Surnom | « Stibbich »[1] |
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Date de naissance | |
Lieu de naissance | Giessen (Allemagne) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Spa-Francorchamps (Belgique) |
Nationalité | Allemagne |
Qualité | Pilote automobile |
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Années | Écurie | C. (V.) |
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Tyrrell Racing Brun Motorsport |
Nombre de courses | 20 |
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Biographie
Fils d'un pilote de rallye, Bellof se lance en karting à l'âge de 16 ans au milieu des années 1970. Ayant enlevé moult victoires (et un championnat national en 1980 dans la principale catégorie KF1), il passe à la Formule Ford 1600 en 1980 et devient champion d'Allemagne dès sa première saison avec neuf succès en quatorze courses. L'année suivante, il participe à diverses compétitions automobiles, de la Coupe R5 Turbo aux formules Ford 1600 et Super VW mais se concentre surtout sur la F3 allemande. Au volant d'une Ralt-Toyota (team Bertram Shafer Racing) il participe aux sept dernières épreuves du championnat, signe cinq pole positions, quatre records du tour, trois victoires et termine vice-champion derrière Frank Jelinski.
Cette fantastique année 1981 le fait remarquer de Willy Maurer qui l'engage en championnat d'Europe de Formule 2 après des tests probants sur le circuit du Castellet, en remplacement de Mike Thackwell. Cette saison 1982, il affronte Beppe Gabbiani, Stefan Johansson, Mike Thackwell, qui ont déjà tâté de la F1 mais aussi Thierry Boutsen, Johnny Cecotto, Kenny Acheson, Teo Fabi et Philippe Streiff qui deviendront aussi pilotes de F1. Bellof termine quatrième du championnat et signe 2 victoires dans ce championnat très disputé. Il est alors approché par l'équipe ATS pour grimper en F1 mais préfère rester en F2 chez Maurer. Cette seconde campagne sera décevante, il ne marque que neuf points malgré une pole et une troisième place à Pau et une deuxième place à Jarama. Il se console toutefois en Endurance où il court chez Porsche et signe trois victoires (Silverstone, Fuji et Kyalami). Point d'orgue de la saison 1983, le jeune prodige allemand établit, le , lors des qualifications des 1 000 kilomètres du Nürburgring, qui reste le tour le plus rapide de l'histoire de la Nordschleife, avec un temps de 6 min 11 s 130, battu 35 ans plus tard, le , par Timo Bernhard à bord de la Porsche 919 Hybrid Evo[2].
Porsche lui renouvelle sa confiance pour la saison 1984 et n'eut pas à le regretter : avec six victoires, cinq poles, trois meilleurs tours en course. Bellof devient champion du monde mais aussi champion d'Allemagne où il court dans l'équipe de Walter Brun, également sur Porsche.
La Formule 1
Stefan Bellof, qui a prouvé qu'il pouvait disputer différents championnats simultanément, accède à la Formule 1 en 1984 grâce à Willy Maurer au sein de l'écurie Tyrrell. Tyrrell est une équipe prestigieuse, mais en perte de vitesse depuis plusieurs saisons. En 1984, c'est d'ailleurs la seule équipe du plateau à ne pas bénéficier d'un moteur turbo et à devoir se contenter d'un moteur Cosworth DFY atmosphérique. Cela n'empêche pas Stefan de se mettre régulièrement en valeur pour ses débuts en Formule 1. Son talent éclate véritablement à l'occasion du Grand Prix de Monaco, disputé sous la pluie. Mettant à profit l'agilité de son moteur, il livre une superbe remontée du fond de grille, sixième au vingtième tour, troisième au trentième tour, il tourne plus vite que les leaders Alain Prost et Ayrton Senna (l'autre grande révélation de la journée, auteur du meilleur tour en course) et se trouve sur leurs talons (21 secondes) lorsque l'épreuve est stoppée au drapeau rouge au 32e tour par le directeur de course Jacky Ickx.
La performance de Bellof ne figure pourtant pas sur les tablettes de la Formule 1. Quelques semaines plus tard, à la suite du Grand Prix de Detroit, l'écurie Tyrrell est convaincue de tricherie (la voiture prenait le départ des courses en dessous du poids légal, et parvenait à franchir les contrôles techniques d'après course grâce à un lest de plomb rajouté lors d'un ravitaillement en fin de course) et est exclue du championnat. Tous les résultats de ses pilotes sont rétroactivement annulés.
En 1985, toujours chez Tyrrell, Bellof continue de se mettre en valeur en fond de grille. Il marque son « premier vrai point » à Estoril (toujours sous la pluie...) et se classe quatrième à Detroit. Il passe alors pour être l'un des plus grands espoirs de la Formule 1 et prend des contacts avec de prestigieuses écuries (on parlera un temps de la Scuderia Ferrari).
Décès
Bellof n'aura jamais l'occasion de concrétiser en F1 les espoirs placés en lui. Le , il dispute pour Walter Brun l'épreuve de Sport-Protos des 1 000 km de Spa (équipage Bellof-Boutsen). Il mène l'épreuve au 72e tour mais, à la suite d'un ravitaillement un peu trop long, la Porsche officielle de Mass-Ickx prend la tête. Bellof souhaite absolument gagner avec sa voiture privée devant la machine officielle de Jacky Ickx. Au 75e tour, Bellof, revenu dans les échappements du Belge, tente de le dépasser dans le raidillon de l'Eau Rouge, mais l'accroche. Sa voiture s'encastre alors de face dans l'angle d'une tribune. Le pilote allemand est tué sur le coup[3],[4].
Thierry Boutsen, son ami de la F2 et coéquipier vit le crash en direct et restera marqué à jamais : « La mort de Stefan est le plus mauvais souvenir de ma carrière, et de loin. Ce jour-là, j'ai perdu un formidable équipier, mais j'ai surtout perdu un ami. Il m'a fallu des années pour m'en remettre. Et encore... »
Carrière
- 1973-1980 : karting
- 1980 : Formule Ford 1600 Allemagne (Champion, neuf victoires)
- 1981 : Formule Ford, Formule Super VW, Coupe R5 Turbo
- 1981 : Championnat d'Allemagne de Formule 3 (2e du championnat, trois victoires)
- 1982 : Championnat d'Europe de Formule 2 (4e, deux victoires)
- 1982 : Championnat du monde d'Endurance (sur Kremer-Porsche CK5) - une course à Spa.
- 1983 : Championnat d'Europe de Formule 2 (9e)
- 1983 : Championnat du monde d'Endurance (trois victoires sur Rothmans-Porsche)
- 1984 : Formule 1 chez Tyrrell
- 1984 : Deutsche Rennsport Meisterschaft, Vainqueur du championnat
- 1984 : Championnat du monde d'Endurance (six victoires sur Rothmans-Porsche 956, champion du monde)
- 1985 : Formule 1 chez Tyrrell
- 1985 : Championnat du monde d'Endurance Porsche-Brun
Statistiques
Résultats en championnat du monde de Formule 1
Saison | Écurie | Châssis | Moteur | Pneus | GP disputés | Points inscrits | Classement |
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1984 | Tyrrell Racing Organisation | 012 | Ford V8 | Goodyear | 11 | 0 | n.c. |
1985 | Tyrrell Racing Organisation | 012 014 | Ford V8 Renault V6 turbo | Goodyear | 9 | 4 | 15e |
Victoires en championnat du monde des voitures de sport
Saison | Épreuve | Équipe | Châssis | Coéquipier |
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1983 | 1 000 kilomètres de Silverstone | Rothmans Porsche | Porsche 956 | Derek Bell |
1983 | 1 000 kilomètres de Fuji | Rothmans Porsche | Porsche 956 | Derek Bell |
1983 | 1 000 kilomètres de Kyalami | Rothmans Porsche | Porsche 956 | Derek Bell |
1984 | 1 000 kilomètres de Monza | Rothmans Porsche | Porsche 956 | Derek Bell |
1984 | 1 000 kilomètres du Nürburgring | Rothmans Porsche | Porsche 956 | Derek Bell |
1984 | 1 000 kilomètres de Spa | Rothmans Porsche | Porsche 956 | Derek Bell |
1984 | 1 000 kilomètres d'Imola | Brun Motorsport | Porsche 956 | Hans-Joachim Stuck |
1984 | 1 000 kilomètres de Fuji | Rothmans Porsche | Porsche 956 | John Watson |
1984 | 1 000 kilomètres de Sandown Park | Rothmans Porsche | Porsche 956 | Derek Bell |
Notes et références
- (de) « Portrait Stefan Bellof », Site officiel du Nürburgring
- Stefan Bellof Nordschleife en 6:11 - YouTube [vidéo]
- Il y a 30 ans, ce 1er septembre, avec Stefan Bellof disparaissait un immense talent... - Autonewsinfo.com, 1er septembre 2015
- Accident Mortel Stefan Bellof aux 1 000 kilomètres de Spa, vu de la voiture de Ickx 1985 - YouTube [vidéo]
Liens externes
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