Dorade royale
Sparus aurata • Daurade
Répartition géographique
LC : Préoccupation mineure
Pour les articles homonymes, voir Dorade et Daurade (poisson).
La dorade royale (Sparus aurata) ou daurade, est une espèce de poisson osseux appartenant à la famille Sparidae (Sparidés) dont la taille atteint régulièrement 50 cm pour 2 kg et peut atteindre jusqu'à 70 cm pour 6 kg.
Plusieurs espèces différentes portent le nom vernaculaire de dorade, mais en France, « daurade » écrite avec « au » désigne spécifiquement Sparus aurata, la dorade royale[1], poisson très apprécié en gastronomie.
Il a été montré au début des années 2000, qu'au sein de la population méditerranéenne, il existait des sous-populations génétiquement différenciées, par exemple très différentes entre les deux rives de la Méditerranée occidentale[2].
Description
Sa livrée est gris argent, corps ovale avec une bande dorée sur le front (d'où son surnom de « Belle aux sourcils d'or ») et sur les joues.
En plus de ce bandeau doré, elle comporte également une tache noire sur le haut de l'opercule, ainsi qu'une tache orangeâtre sur le bas de l'opercule, ce qui permet une identification aisée. Suivant son habitat, la livrée de la dorade royale varie. Sur une plage peu profonde, ses flancs sont argentés voire tirent sur le jaune paille, alors qu'en eau plus profonde, sur des fonds sombres, comme dans les ports, ses flancs seront nettement bleus.
La daurade est comestible, et sa chair est très appréciée.
Surnoms
Couramment appelée daurade ou dorade royale, ce sparidé possède en vérité plusieurs surnoms, attribués la plupart du temps par les pêcheurs en fonction de la région. Le nom de « Belle au sourcil d'or » revient fréquemment grâce à son véritable sourcil doré, caractéristique de cette espèce. Dans le sud de la France, les petits individus sont couramment appelés « Blanquette » ou « Socanelle », elle est appelée « gueule pavée » en Bretagne, en raison de sa forte dentition. Plus généralement, les poissons de petites tailles peuvent être qualifiés de « médaillons ».
Reproduction
La dorade royale a la particularité d'être hermaphrodite protandrique, c'est-à-dire qu'elle naît mâle avant de devenir femelle aux alentours de la troisième année. Elle mesure déjà une vingtaine de centimètres deux ans seulement après l'éclosion.
Habitat
La daurade est un poisson côtier (fonds entre 2 et 150 m) de mer Méditerranée, mer du Nord, Manche et d'océan Atlantique, de la Scandinavie au Sénégal.
En Méditerranée, elle se rapproche un peu plus des côtes durant la saison chaude et effectue des va-et-vient fréquents entre la mer et les étangs côtiers par l'intermédiaire des graus. C'est un poisson sensible aux changements de salinité et de température intervenant dans ces étangs.
Elle affectionne les fonds sableux, et plus encore les fonds mixtes comprenant roches éparses et coursives de sable, ainsi que les bordures de secteurs rocheux. On la trouve aussi dans les ports et aux abords des digues.
Alimentation
La daurade est principalement carnivore et accessoirement herbivore[3]. Elle se nourrit principalement de crustacés et de mollusques, dont elle broie les coquilles grâce à ses puissantes molaires. Cette capacité lui a valu le surnom de « gueule pavée ». Pouvant broyer huîtres et moules, elle occasionne chaque année des dégâts chez les conchyliculteurs. Néanmoins, le régime alimentaire de la daurade est assez large. Ce sparidé peut aussi se nourrir de poissons, vers, oursins, crabes, céphalopodes...
Pêche
Pêche de loisir
La pêche de loisir de la daurade nécessite une canne à pêche adaptée et du fil très résistant car, lorsque la daurade se saisit de l'appât, il arrive qu'elle sectionne le fil avec ses dents. Par ailleurs, il est conseillé d'être accompagné et de se munir d'une grande épuisette. Le montage doit parfaitement coulisser, car un sparidé, daurade ou sar, ne supporte aucune résistance lorsqu'il se saisit de l'appât. La daurade a la réputation d'être un poisson tatillon, difficile à piéger pour un débutant. La touche de ce poisson est particulière, lorsque la daurade se saisit de l'appât, sa méfiance complique la détection de la touche qui, parfois, se résume à un simple vacillement du scion de la canne. Le ferrage de ce poisson est un art qui demande plusieurs années d'expérience, surtout lorsque l'on utilise des appâts réputés difficiles comme le crabe. Les ratés sont fréquents, et il n'y a que l'expérience qui permet de déceler le moment opportun au ferrage.
Pèche sauvage
Il est pêchée entre autres aux filets maillants et à la palangre de chaluts.
Aquaculture
La dorade royale est élevée à grande échelle depuis les années 1980 en aquaculture, en particulier dans de nombreux pays méditerranéens de sa zone d'habitat naturelle.
Législation en France
Ce poisson est soumis à une maille légale de capture en France, valable pour les pêcheurs professionnels tout comme les pêcheurs plaisanciers. Cette maille diffère selon le lieu de capture et le moyen de prélèvement. Sur la côté méditerranéenne, que ce soit en chasse sous marine ou en pêche à la canne, la maille légale de capture s’élève actuellement à 23 cm.
De plus, ce poisson fait aussi partie d'une liste obligeant les pêcheurs plaisanciers à sectionner le bas de la nageoire caudale après prélèvement, afin d'éviter toute tentative de revente illégale.
Gastronomie
La dorade royale est un poisson à la chair fine, blanche, et goûteuse, qui peut être cuisinée entière ou en filet, grillée au four, en papillote, au barbecue, à la plancha, frite, à la vapeur, au court-bouillon, crue (carpaccio, sushi, sashimi, chirashi), ou en bouillabaisse marseillaise...
- Grillée aux herbes aromatiques de Marseille.
- Grillée avec ratatouille.
- Mille-feuilles gastronomique de dorade royale.
- Dorade royale au beurre mousseux.
Taxonomie
Chrysophrys aurata Cuv. est un synonyme de Sparus aurata L. Ce premier nom scientifique comporte deux fois la référence au doré puisqu'en grec, chrysophrys signifie littéralement « sourcil d'or », par référence à la tache jaune brillante située au-dessus de l'œil et « aurata » signifie « doré » en latin.
Synonymes
- Aurata aurata (Linnaeus, 1758)
- Chrysophrys aurata (Linnaeus, 1758)
- Chrysophrys aurathus (Linnaeus, 1758)
- Chrysophrys crassirostris (Valenciennes, 1830)
- Pagrus auratus (Linnaeus, 1758)
- Sparus aurata (Linnaeus, 1758)
- Sparus auratus (Linnaeus, 1758)
Notes et références
- DGCCRF, « Étiquetage des produits / Poissons » (consulté le )
- Chaoui, L., Kara, M. H., Quignard, J. P., Faure, E., & Bonhomme, F. (2009) Forte différenciation génétique de la daurade Sparus aurata (L., 1758) entre les deux rives de la Méditerranée occidentale. Comptes Rendus Biologies, 332(4), 329-335.
- (en) M.-L. Bauchot et J.-C. Hureau, « Sparidae », dans J.C. Quero, J.C. Hureau, C. Karrer, A. Post et L. Saldanha (editeurs), Check-list of the fishes of the eastern tropical Atlantic (CLOFETA), vol. 2, JNICT, Lisbon; SEI, Paris; et UNESCO, Paris, , p. 790-812
Voir aussi
Articles connexes
- Les autres espèces de Sparidés
- Sar commun
- Dorade grise
- Liste des animaux d'élevage (animaux aquatiques)
- Liste des poissons de l'océan Atlantique
- Liste des poissons de la mer Méditerranée
- Liste des poissons de mer utilisés dans les arts de la table
- Pisciculture
- Poissonnerie
- Liste d'articles sur les poissons
- Liste de spécialistes de poissons
Références taxonomiques
- Genre Sparus
- (en) Référence Catalogue of Life : Sparus (consulté le )
- (en) Référence FishBase :
- (fr+en) Référence ITIS : Sparus Linnaeus, 1758
- (en) Référence Animal Diversity Web : Sparus
- (en) Référence NCBI : Sparus (taxons inclus)
- (en) Référence World Register of Marine Species : taxon Sparus Linnaeus, 1758 (+ liste espèces) (consulté le )
Remarque : WoRMS cite une seconde espèce : Sparus heterodus Peters, 1877
- Espèce Sparus aurata
- (en) Référence Catalogue of Life : Sparus aurata Linnaeus, 1758 (consulté le )
- (fr+en) Référence FishBase :
- (fr+en) Référence ITIS : Sparus aurata Linnaeus, 1758
- (fr) Référence DORIS : espèce Sparus aurata
- (en) Référence NCBI : Sparus aurata (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espèce Sparus aurata (consulté le )
Bibliographie
- Chatain B (1986) La vessie natatoire chez Dicentrarchus labrax et Sparus auratus. Aquaculture, 53(3-4), 303-311.
- Chatain B (1987) La vessie natatoire chez Dicentrarchus labrax et Sparus auratus. Aquaculture, 65(2), 175-181.
- Ounais-Guschemann N (1989) Définition d'un modèle d'élevage larvaire intensif pour la daurade Sparus auratus (Doctoral dissertation, Aix-Marseille 2) (lien).
Lien externe
- [vidéo] Dorade royale sur YouTube
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