Sophie Rude

Sophie Rude, née Sophie Frémiet le à Dijon et morte le à Paris est une artiste peintre française.

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Elle est l'épouse du sculpteur François Rude.

Biographie

Sophie Frémiet[1] naît rue des Forges à Dijon, où son père Louis Frémiet, mécène et ardent bonapartiste, est contrôleur des impôts. Sa mère, Thérèse Sophie Monnier, est issue d'une famille d'artistes. Le grand-père maternel de Sophie Frémiet, le graveur Louis-Gabriel Monnier, sera le premier conservateur du musée des Beaux-Arts de Dijon.

La jeune fille reçoit des cours d'Anatole Devosge, fils d'un ami de son père et fondateur de l'école de dessin de Dijon. Devosge est un ancien élève de Jacques-Louis David et transmet à son élève le style néoclassique du maître. Louis Frémiet prend sous sa protection un jeune inconnu, François Rude, élève de François Devosge.

Après la chute du Premier Empire et le retour des Bourbon en 1815, la famille Frémiet, comme nombre de bonapartistes, quitte la France pour s'installer à Bruxelles, du Royaume uni des Pays-Bas nouvellement crée. Sophie Frémiet poursuit ses études artistiques sous la direction d'un autre exilé, maître de son premier professeur, Jacques-Louis David. Elle exécute notamment des copies d'après le maître tout en exposant ses propres œuvres à Bruxelles en 1818 et Anvers. En 1820, La Belle Anthia remporte le concours de l’Académie royale des beaux-arts de Gand.

Le , elle épouse l'ancien protégé de son père, le sculpteur François Rude. Le couple n'aura qu'un seul enfant, Amédée (mort en 1830). Sophie Rude est à cette époque une artiste en vogue, qui obtient de nombreuses commandes, notamment pour l'ancien palais royal de Tervueren ; ces œuvres ont disparu dans l'incendie qui détruisit le château. Elle travaille dans un style néo-classique, tirant principalement ses sujets de la mythologie, même si elle produit également un petit nombre d'œuvres d'inspiration religieuse. Son atelier est fréquenté par des artistes comme Adèle Kindt.

En 1826, la famille Rude vient s'installer à Paris et ouvre un atelier rue d'Enfer pour enseigner leur art respectif. Sophie Rude entame une nouvelle carrière de peintre d'histoire. Elle sert de modèle à son époux, notamment pour la figure de la Victoire du célèbre haut-elief du Départ des volontaires de 1792 sur un des quatre piédroits de l'arc de triomphe de l'Étoile. Après la mort de son mari en 1855, Sophie Rude se consacre à exposer et faire connaître l'œuvre de celui-ci.

En 1839, le couple adopte Martine Henriette Victorine Vanderhaert, nièce orpheline de Sophie Rude, qui pose pour plusieurs de leurs œuvres, future épouse de leur neveu Paul Cabet.

Œuvre

Sophie Rude commence sa carrière dans la peinture d'histoire et les scènes mythologiques, avant de se consacrer presque exclusivement au portrait partir de 1840[2], tant de ses proches et amis que pour des commandes. Le musée des Beaux-Arts de Dijon conserve une collection de portraits peints par Sophie Frémiet, dont les portraits de Louis Frémiet (vers 1820), de son fils Amédée, de sa sœur Victorine Van der Haert (née Frémiet), de son neveu Jean-Baptiste Louis van der Haert, de Paul Cabet, époux de sa nièce Martine, de François Rude ainsi qu'un autoportrait.

Collections publiques

  • Chalon-sur-Saône, musée Vivant-Denon : Portrait du peintre Camille Bouchet, huile sur toile.
  • Dijon, musée des Beaux-Arts :
    • Portrait de Théophile Berlier, 1817, huile sur toile ;
    • Portrait de sa sœur Victorine Frémiet, 1818, huile sur toile, 162 × 118 cm ;
    • Portrait d'homme, vers 1820, huile sur toile, 49,7 × 40,3 cm ;
    • Portrait de son père Louis Frémiet, vers 1821-1825, huile sur toile, 49 × 39,5 cm ;
    • Ariane abandonnée dans l'île de Naxos, 1826, huile sur toile ;
    • Portrait de Madame Van der Haert, née Victorine Frémiet, 1827, huile sur toile, 145 × 118 cm ;
    • Portrait d'Amédée Rude, vers 1830, huile sur toile, 46 × 38 cm[3] ;
    • Portrait de Monsieur Paul Émile Villeneuve, vers 1830, huile sur toile, 41 × 33 cm ;
    • Le Sommeil de la Vierge dit La Sainte Famille, 1831, huile sur toile, 211 × 178 cm ;
    • Entrevue de Monsieur le Prince et de la duchesse de Montpensier, Salon de 1836, huile sur toile, 115 × 100 cm ;
    • La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges ou Révolte à Bruges en 1436, Salon de 1841, huile sur toile, 183 × 150 cm[4],[5] ;
    • Portrait de l'artiste, autoportrait, 1841, huile sur toile, 65 × 54 cm[6] ;
    • Portrait de François Rude, 1842, huile sur toile, 100 × 81,5 cm ;
    • Portrait de jeune femme, 1849, huile sur toile, 82 × 65 cm ;
    • Portrait de Madame Bassereau, 1852, huile sur toile ;
    • Portrait de Paul Cabet, 1854, huile sur toile ;
    • Portrait de Jean-Baptiste Van der Haert, 1856, huile sur toile, 73 × 59 cm ;
    • Portrait de Césarine Huet, 1861, huile sur toile, 101 × 81 cm ;
    • Portrait de Monsieur Petit, trésorier payeur général, 1861, huile sur toile, 101 × 82 cm[7] ;
    • Portrait de Madame Vauzelles et de sa fille, 1861, huile sur toile, 101 × 81,5 cm ;
    • Portrait de Madame Gerbois et de sa fille, 1861, huile sur toile, 100 × 80 cm ;
    • Portrait de Jean Auguste Devillebichot, vers 1862, huile sur toile, 41 × 31 cm ;
    • Portrait de Monsieur Wasset, conseiller référendaire à la cour des comptes, vers 1862, huile sur toile, 76 × 61 cm[8].
  • Gray, musée Baron-Martin : Portrait de Mme Gerbois (ou Guerbois) avec sa fillette, 1861, huile sur toile, 100 × 81 cm.
  • Paris, musée du Louvre : Portrait de Bernard Wolf, acteur, auteur et directeur du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, huile sur toile, 125 × 85 cm[9].

Notes et références

  1. Son acte de naissance porte Frémiet, avec un accent.
  2. Sophie Barthélémy, « Sophie Rude, entre histoire et portrait », Dossier de l'art, hors-série no 19, octobre 2012, pp. 66-69.
  3. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).
  4. Sophie Barthélémy, « Sophie Rude, La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges ou révolte à Bruges en 1436 », dans Dossier de l'art, hors-série no 19, octobre 2012, pp. 72-73.
  5. « Révolte à Bruges en 1436 », notice no 00000077524, base Joconde, ministère français de la Culture.
  6. « Portrait de l'artiste », notice no 00000077522, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. « Portrait de Monsieur Petit, trésorier payeur général », notice no 00000077516, base Joconde, ministère français de la Culture.
  8. « Portrait de Monsieur Wasset, conseiller référendaire à la cour des comptes », notice no 00000077512, base Joconde, ministère français de la Culture.
  9. « Site officiel du musée du Louvre », sur cartelfr.louvre.fr (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Monique Geiger, « Frémiet, Sophie », in: E. Gubin, C. Jacques, V. Piette et J. Puissant (eds), Dictionnaire des femmes belges : XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Éditions Racine, 2006 (ISBN 2-87386-434-6).
  • Monique Geiger, Sophie Rude peintre et femme de sculpteur, une vie d'artiste au XIXe siècle (Dijon - Bruxelles - Paris), Dijon, Société des amis des Musées de Dijon, 2004 (ISBN 2-9523255-0-2).
  • Monique Geiger, « Sophie Rude (1797-1867). Une élève de David et son évolution artistique (avec essai de catalogue de son œuvre) », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, Année 1987, 1989, pp. 167-190.
  • Sophie Barthélemy et Matthieu Gilles (dir.), François et Sophie Rude. Citoyens de la Liberté. Un couple d’artistes au XIXe siècle, Dijon-Paris, Musée des Beaux-Arts de Dijon-Somogy Éditions d’Art, 2012, 288 p., 382 ill. (ISBN 978-2-7572-0588-4).

Articles connexes

Liens externes

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