Adèle Kindt

Marie-Adélaïde (dite Adèle) Kindt est une peintre belge née le à Bruxelles, morte en 1884 dans la même ville.

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La révolution de 1830 d'Adèle Kindt.

Biographie

C'est auprès d'Antoine Cardon que Marie Adélaïde, dite Adèle Kindt, apprit le dessin avant de devenir quelque temps l'élève de Jacques-Louis David. Elle passa ensuite dans l'atelier de Sophie Rude née Frémiet (future femme du sculpteur François Rude et nièce du sculpteur Emmanuel Frémiet), en 1821. Puis elle entra dans l'école de Navez pour qui elle développa un vif sentiment de reconnaissance mêlée de tendresse. En 1826, la jeune Adèle obtint le premier prix de peinture d'histoire de l'Académie de Gand avec une toile évoquant un événement marquant de l'histoire des Pays-Bas : l'exécution, en 1568, du comte d'Egmont. Le choix d'un sujet d'histoire nationale, le caractère dramatique, déchirant et sentimental de l'épisode dépeint - Le Comte d'Egmont prend congé de sa femme et remet à l'évêque d'Ypres une lettre pour Philippe II - rattachent d'emblée l'œuvre au courant romantique. Adèle Kindt produira plusieurs tableaux dans le même esprit. Citons : Elisabeth, reine d'Angleterre, charge sa secrétaire et Lord Burleigh de l'exécution de la sentence qu'elle vient de signer contre Marie Stuart, toile qu'elle exposa au Salon de Bruxelles de 1827 et qui fut acquise par le gouvernement comme le fut, un an plus tard, son Mélanchton prédisant l'avenir de Guillaume I, dit le Taciturne.

En 1829, ce sera Marie Stuart au château de Loch Leven, exposé au Salon de 1830 à Bruxelles, puis François Ier et Eléonore d'Autriche, que le peintre commente en écrivant au Secrétaire de la Société royale des Beaux-Arts de Bruxelles : « François Ier, après avoir été fait prisonnier à la bataille de Pavie, fut conduit en Espagne, au château de Madrid. Le chagrin d'avoir perdu son armée et la contrariété de sa captivité le rendirent malade. Charles V voulant adoucir sa position le fit soigner par sa sœur Éléonore. À la paix, cette princesse devint Reine de France. »

Adèle Kindt se révèle très soucieuse de relations publiques. À lire ses lettres adressées aux Secrétaires de la Société royale des Beaux-Arts, on retrouve son souci de commenter ses peintures dont les sujets ne sont pas toujours évidents à décrypter.

L'histoire contemporaine retient aussi l'attention de l'artiste : les événements de septembre lui inspirèrent La Révolution de 1830 (voir ci-dessus). Une ressemblance avec La Marseillaise de François Rude, sculpture sur l'Arc de Triomphe de Paris, peut être ressentie, dans le mouvement général de l'œuvre du maître et de l'élève. À moins que l'œuvre de l'élève ait précédé celle du maître...

Mais la peinture d'histoire n'est pas la seule que pratiqua la prolifique Adèle Kindt. De très nombreuses scènes de genre, quelques sujets religieux et des portraits en témoignent. Parmi les toiles peintes jusqu'en 1830 et exposées aux différents Salons hollandais et belges, citons : David jouant de la harpe (1821), Jeune fille auprès d'un ermite (1822), Vieille conteuse (1826), Madone pour la chapelle de Chimay (1827), La famille d'un pêcheur attendant son retour (1828), Le montagnard écossais et la jeune-fille (1828), Une halte de musiciens ambulants (1829), La rentrée d'un joueur dans sa famille (1830).

Jusqu'à la fin de sa carrière, qui fut fort longue, Adèle Kindt continua de produire de très nombreuses toiles. Si l'on ne compte que celles qu'elle exposa aux différents Salons belges et hollandais entre 1825 et 1879, on arrive sans peine à un total de plus de soixante œuvres.

Autoportrait au crayon et signature au Rijksmuseum Amsterdam, Prentenkabinet. Toute sa vie fut dédiée à sa peinture. Œuvre très abondante, mais les musées qui avaient des peintures d'Adèle Kindt en ont vendu pour acquérir des peintures de grands maîtres. L'Amérique apprécie beaucoup les sujets historiques.

(Extraits de : 1770-1830, Catalogue de l'Exposition : Autour du Néo-Classicisme en Belgique, Musée d'Ixelles, 14 Nov. 1985- 8 Fév. 1986)

Œuvres

Son œuvre se compose essentiellement de peinture d'histoire et de portraits.

  • Musée de Bruxelles : Portrait du Professeur Auguste Baron (1826).
  • Musée de Courtrai : Van Dyck fait admirer à la villageoise de Zaventhem son tableau de la légende de Saint-Martin (1841).
  • Hôtel de ville de Gand : Les derniers instants du Comte d'Egmont (1826).
  • Maison communale de Bruxelles : La révolution de 1830, non signé, non daté.
  • Hôtel de Ville de Mons : Portrait du Comte Vinchant de Gontroeul, Général Major au service de l'Autriche (1860).
  • Musée Charlier, Bruxelles : Portrait d'Estelle Juste, Comtesse du St Empire (1818).
  • Infirmerie du Béguinage de Bruxelles : Le Christ et les Anges, (1851)
  • Musée Couven d'Aix-la-Chapelle : Portraits de Franzeska et Augusta Kutgens

Annexes

Bibliographie

  • P. et V. Berko, Dictionnaire des peintres belges nées entre 1750 & 1875, 1981, Bruxelles
  • Thieme & Becker, Dictionnaire allemand des artistes
  • L'Oracle,  ; Journal de Bruxelles,  ; CLAEYS, 1892, p. 56 et 60 ; Hisette, XX, 1927, p. 322-323; cat. Bruxelles, 1980, p. 80; Wilenski, 1960, p. 451, 587, 798.

Liens externes

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