Antoine Cardon

Antoine Alexandre Joseph Cardon dit Cardon le Vieux (1739-1822), est un peintre et graveur bruxellois. Il devint, au gré des changements de souveraineté et des régimes politiques, un artiste reconnu pour son talent.

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Biographie

Formation

Antoine Alexandre Joseph Cardon est né le à Bruxelles (Pays-Bas autrichiens)[1]. Il a longtemps habité à Bruxelles rue du Persil, près de la place Saint-Michel (actuelle place des Martyrs).

Dans cette ville, il est l'élève de Hyacinthe de La Pegna, peintre de l'impératrice Marie-Thérèse ; il suit durant une année son maître jusqu'à Vienne. Grâce à la protection de Charles de Cobenzl, ministre plénipotentiaire de Marie-Thérèse à Bruxelles, il devint pensionnaire du gouvernement et séjourna à Rome, durant trois années ; il se perfectionne à l'art de peindre et s'initie à la gravure (burin, eau forte)[1]. Puis, il se rend à Naples et là se concentre entièrement sur la gravure, produisant sur place en 1764, des Vues de Naples et de ses environs d'après Giuseppe Bracci, donnant lieu à un album composé de 29 planches, puis une nouvelle série, cette fois d'après Gabriele Ricciardelli[2]. Toujours à Naples, il produit ensuite les illustrations gravées pour les quatre volumes des Antiquités étrusques, grecques et romaines (1766-1767) de d'Hancarville[1].

Carrière

Rappelé en 1768 à Bruxelles par Charles de Cobenzl pour un ouvrage qui ne vit jamais le jour, il est nommé professeur à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et fait en cette ville une brillante carrière de peintre, portraitiste et surtout de graveur (frontispices, vignettes, illustrations destinés à des ouvrages).

Il est un membre très enthousiaste de la franc-maçonnerie, qui avait alors un immense succès dans la haute société des Pays-Bas autrichiens, et son nom figure parmi les premiers initiés[3] de la loge de l'Union (troisième loge de Bruxelles, n° 9, inscrit aux tableaux de 1783 et de 1786). Il grave de nombreux diplômes et emblèmes destinés à la maçonnerie.

Il figure en 1803 parmi les membres fondateurs de la Société de peinture, sculpture et architecture de Bruxelles, dont il fut le trésorier.

En 1810, il fonde à Bruxelles, avec Antoine Brice, une association d'artistes et d'amateurs d'art.

En 1815, le roi Guillaume II des Pays-Bas le nomme membre de l'Institut royal des Pays-Bas : à cette époque, il arrête le burin du fait de son grand âge[1].

Antoine Cardon est le père du dessinateur Philippe Cardon et du graveur Anthony Cardon dit « Cardon le Jeune » (1772-1813) qui s'établit en Angleterre en 1793 et mourut à Londres.

Œuvre gravé

Ponti Rossi [Naples], d'après Bracci, double-feuille.
Gravure d'Antoine Cardon d'après le dessin (1792) d'Antoine Brice, Consolation de la Monarchie Autrichienne sur la mort de l'Empereur Léopold II.
  • portrait de George, prince de Galles (1764)
  • planches de cartographie d'après des tracés de G. Bracci (Naples).
  • quatre planches en double-feuille des vues de Naples d'après Ricciardelli, dédiées au duc de Cobenzl (1765-1766).
  • planches pour le livre de d'Hancarville concernant les antiquités du cabinet William Hamilton (1731-1803) à Naples (1767).
  • planches gravées d'après Antoine Watteau (1769, collection du duc d'Arenberg) dont la Signature du contrat de mariage au village.
  • Recueil des figures de neiges élevées en janvier 1772 dans la ville d'Anvers par de jeunes artistes de l'Académie.
  • Jeune Pèlerin, planche d'après Philips Wouwerman.
  • Paysage avec bestiaux, d'après Nicolaes Berchem.
  • Vue d'une campagne de Flandre, d'après Rubens.
  • portrait en pied de Joseph II (1787) gravé d'après Guillaume Herreyns.
  • gravure d'après Antoine Brice, Consolation de la Monarchie autrichienne sur la mort de l'empereur Léopold Ier (après 1792).
  • portrait de P.-P. Rubens.
  • portrait du général Vander Meersck.
  • portrait de l'archiduc Charles d'Autriche.
  • portrait du prince de Ligne d'après Charles Emmanuel Leclercq.
  • portrait gravé du musicien Ignace Vitzthumb[4]

Notes et références

  1. [PDF] « Cardon, Antoine » par Edmond De Busscher, in: Biographie Nationale de Belgique, volume 3, 1872, p. 310-311en ligne
  2. (it) « Le quattro vedute di Napoli realizzate dall’incisore belga Antoine Alexandre Joseph Cardon (1739 - 1822), tratte da dipinti di Gabriele Ricciarelli », quatre estampes analysées sur marcianoarte.it.
  3. Adolphe Cordier, Histoire de l'Ordre Maçonnique en Belgique, Mons, 1854, et Paul Duchaine, La franc-maçonnerie belge au XVIIIe siècle, Bruxelles, 1911, p. 120 : « Des artistes connus, Lens, Cardon, Tardieu, Godecharles, Beghin, etc. sont initiés. En un mot, la Franc-Maçonnerie constitue alors l'élite sociale des Pays-Bas Autrichiens », et p. 392 : « 1786. Cardon, artiste ».
  4. Portrait du musicien Ignace Vitzthumb gravé par Cardon., sur Commons.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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