Silésie tchèque

La Silésie tchèque (en tchèque : České Slezsko[1]) est une région historique d'Europe centrale, actuellement l'une des composantes de la Tchéquie avec la Bohême et la Moravie. Le territoire correspond à la Silésie autrichienne ; c'est ce qui reste de la Silésie historique, l'un des pays de la couronne de Bohême, après la perte de sa plus grande partie par la monarchie de Habsbourg au profit de la Prusse, au XVIIIe siècle[2].

Pour les articles homonymes, voir Silésie (homonymie).

Silésie
Slezsko (cs)

Drapeau de la Silésie.

Version moderne du blason historique.

Localisation de la Silésie (en vert) en Tchéquie ; en rouge, les enclaves moraves.
Pays Tchéquie
Population 1 000 000 d'hab.
Superficie 4 459 km2
Principales langues Tchèque
Cours d'eau Oder
Opava
Ville(s) Opava (capitale historique)

Géographie

Les pays historiques de la couronne de Bohême : la Silésie (orange), la Moravie (bleu) et la Bohême (vert) et les régions administratives actuelles de la Tchéquie.

Située dans le nord-est de la Tchéquie, la Silésie tchèque couvre 4 459 km2 et compte environ 1 million d'habitants. Elle fait actuellement partie de la région de Moravie-Silésie et, dans une moindre mesure, de la région d'Olomouc. Son chef-lieu historique est Opava.

Le territoire s'étend des Sudètes jusqu'aux montagnes des Carpates (Beskides) à l'est. Le cours supérieur de l'Oder et l'Opava sont les rivières principales. La plus grande ville, Ostrava, n'est qu'en partie situé dans la région historique, dont la capitale est Opava. D'autres villes sont Bruntál, Krnov, Karviná, Bohumín, Havířov et Český Těšín.

Au sud, la Silésie tchèque a une frontière avec la Moravie, au sud-est, avec la Slovaquie (région de Žilina), à l'est, au nord et au sud-ouest, avec la Silésie polonaise (les voïvodies de Silésie, d'Opole et de Basse-Silésie).

Histoire

Depuis l'époque médiévale, la Silésie a toujours été un enjeu de puissance entre les souverains de Bohême et du royaume de Pologne, dont elle a fait successivement partie. En 1138, le duché de Silésie est levé avec le démembrement territorial de la Pologne ; au XIIIe siècle, il se divisa en une pluralité de petits principautés gouvernées par la dynastie Piast de Silésie. La plupart de ces territoires ont été intégrées au royaume de Bohême jusqu'en 1335. À partir de 1526 les pays de la couronne de Bohême sont rattachés à la monarchie de Habsbourg.

Les territoires de la Silésie autrichienne.

Après la première guerre de Silèsie, par le traité de Breslau signé en 1742, l'empire des Habsbourg ne conserva qu'une petite partie de la région : le duché de Teschen ainsi que les zones sud du duchés d'Opava, de Jägerndorf et de la principauté de Nysa — les territoires de la Silésie autrichienne. Désignée officiellement sous le nom du duché de Haute et de Basse-Silésie (en allemand : Herzogtum Ober-und Niederschlesien) elle fut une terre de la couronne de l'empire d'Autriche à partir de 1804 et constitua un territoire de la Cisleithanie au sein de la monarchie austro-hongroise.

Après la Première Guerre mondiale et la dissolution de l'Autriche-Hongrie, la Silésie autrichienne a été revendiquée de la nouvelle République tchécoslovaque comme de l'État d'Autriche allemande. Par le traité de Saint-Germain-en-Laye signé le , les Alliés donnent priorité aux revendications tchèques. L'année suivante, à la suite du traité de Versailles et de la guerre polono-tchécoslovaque, s'ajoute le territoire de Hlučín qui appartenait auparavant à la Silésie prussienne, alors que le terrain sur la rive est de l'Olza fut attribué à la République de Pologne.

À partir de 1928, la Silésie tchèque et la Moravie ont formé une région commune de l'État tchécoslovaque. Dans la région des Sudètes, les Allemands constituaient la majorité de la population. Par les accords de Munich en 1938, toute la Silésie tchèque, à l'exception du territoire de Hlučín et de Český Těšín, fut incorporée dans le Reichsgau Sudentenland du Troisième Reich, Český Těšín étant quant à elle annexé par la Pologne en octobre à la suite d'un ultimatum.

Durant les années d'après-guerre, la région a été divisée et éparpillée entre plusieurs districts (okresy) au sein de la région de Moravie du Nord. La situation est un peu plus favorable aujourd'hui. Si l'ancien district de Jeseník a été intégré à la région d'Olomouc, le reste de la Silésie tchèque fait partie de la Moravie-Silésie[3]

Personnalités de la région

Notes et références

  1. L'ancienne Silésie autrichienne, devenue Silésie tchécoslovaque (Československé Slezsko) dans les années 1918 à 1992, puis Silésie de Sudètes (Sudetské Slezsko) durant l'occupation allemande (19381945).
  2. Elle est ensuite devenue un enjeu entre la Prusse protestante et l'Autriche catholique. Après 1945, la Silésie prussienne est (re)devenue polonaise, à la suite du déplacement de ses frontières sur l'Oder-Neisse.
  3. Lors de la dernière réforme de l'administration territoriale, la région fut d'abord baptisée « région d'Ostrava ». À la suite d'un référendum, elle changea de nom pour devenir la Moravie-Silésie, plutôt que la Silésie-Moravie, bien que la Silésie occupe  de loin  la part la plus importante.
  • Portail de l’histoire
  • Portail de la Tchéquie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.