Serge Poliakoff

Serge Poliakoff, né le à Moscou et mort le à Paris, est un peintre français d'origine russe appartenant à la nouvelle École de Paris.

Pour les articles homonymes, voir Poliakov.

Biographie

Serge Poliakoff (Sergueï Poliakov) est le treizième enfant d'une fratrie de quatorze. Son père, kirghize, qui avait possédé des élevages de chevaux, fournit l'armée et possède une écurie de course. Sa mère l'entraîne tous les jours à l'église où les icônes le fascinent. Il s'inscrit à l'école de dessin de Moscou. Quittant la Russie en 1918 (ou 1919) il arrive en 1920 à Constantinople, subsistant grâce à son talent de guitariste.

Passant par Sofia, Belgrade, Vienne et Berlin, Poliakoff s'établit en 1923 à Paris où il ne cessera de jouer dans les cabarets russes. En 1929, il s'inscrit à l'Académie de la Grande Chaumière. Ses peintures demeurent académiques jusqu'à la découverte qu'il fait à Londres — où il séjourne de 1935 à 1937 — de l'art abstrait et de la luminosité des couleurs des sarcophages égyptiens. Il se lie peu après avec Kandinsky, Sonia Delaunay et Robert Delaunay, Otto Freundlich et Jean-Michel Coulon. En 1935, rencontre coup de foudre avec la Britannique Marcelle Perreur Loyd qui deviendra sa femme et son plus fidèle soutien (elle décèdera en 1981).

Sa peinture se dégageant de toute représentation, Poliakoff est rapidement considéré comme l'un des peintres les plus puissants de sa génération. En 1947, il est entrainé par Jean Deyrolle à Gordes (Vaucluse), avec notamment Schneider, Gilioli, Victor Vasarely, Dewasne.

Au début des années 1950, il loge dans l'hôtel du Vieux-Colombier, à proximité de Saint-Germain-des-Prés, que tiennent Louis Nallard et Maria Manton, continuant d'assurer sa subsistance en jouant de la balalaïka. Un contrat lui permet rapidement une meilleure stabilité matérielle.

En 1954 et 1955, sur une proposition du poète et critique d'art Charles Estienne, Serge Poliakoff s'installe pour l'été, avec Jean Degottex, René Duvillier et Marcelle Loubchansky à Portsall (Finistère).

En 1962, une salle est réservée à ses peintures à la Biennale de Venise et Poliakoff est naturalisé français la même année. Ses œuvres figurent dans la plupart des musées européens et new-yorkais. Poliakoff a aussi travaillé la céramique à la Manufacture nationale de Sèvres. Il incita Arman à faire de la peinture.

En 1965, Yves Saint Laurent signe une robe Poliakoff et une robe Mondrian.

En 1970, première exposition au musée d'Art moderne de la Ville de Paris.

En 1972, exposition avec Avigdor Arikha, Balthus, François Heaulmé, Giorgio Morandi, Mark Tobey, à la Galerie Hervé Odermatt, Paris.

En 2006, Poliakoff fait partie des peintres rassemblés au Musée du Luxembourg (Sénat) pour l'exposition L'Envolée lyrique, Paris 1945-1956 (Composition en brun, 1947, Ny Carlsberg Glypothek, Copenhague; Composition rouge avec trait, 1952, Musée de Cologne; Composition IV, 1954)[1].

Il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois[2].

En 2013, le Musée d'art moderne de la ville de Paris consacre au peintre abstrait une importante rétrospective de près de 150 œuvres réalisées entre 1946 et 1969. Intitulée « Serge Poliakoff, le rêve des formes », elle commence le et se termine le [3]. Cette même année, la galerie Applicat-Prazan expose une vingtaine d'œuvre de Serge Poliakoff à la 40e édition de la FIAC[4].

Collections publiques

  • Centre Pompidou[5] :
    • 1951 - Composition gris et noir
    • 1952 - Jaune et noir
    • 1955 - Composition
    • 1964 - Composition rouge et bleue
    • 1964 - Composition bleue
    • 1965 - Composition rouge et bleue
    • 1968 - Composition

Expositions rétrospectives

Cote

Une Composition abstraite Rouge bleu jaune, peinte en 1954 et provenant de la collection du Dr Franz Meyer, a été adjugée aux enchères chez Christie's à Shanghai pour 1 104 282 dollars (7 560 000 yuan) le [8].

Une Composition abstraite à dominante rouge, peinte en 1953 et provenant de la collection de son ami le prince Igor Troubetzkoy, a été adjugée aux enchères à Paris pour 603 200 euros en .

Bibliographie

  • Michel Ragon, Serge Poliakoff, Le Musée de Poche, Paris, 1956
  • Jean Cassou, Poliakoff, Bodensee-Verlag, Amriswil (Suisse), 1963
  • Lydia Harambourg, Serge Poliakoff, dans L'École de Paris 1945-1965, Dictionnaire des peintres, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1993 (ISBN 2-8258-0048-1)
  • Alexis Poliakoff et Pierre Schneider, Poliakoff, Éditions Galerie Française, München (ISBN 3000020497), 280 pages
  • Françoise Brütsch, Serge Poliakoff, Éditions Ides et Calendes, Neuchâtel, 1993 (ISBN 2-8258-0044-9), 200 pages

Hommages

Philatélie

En hommage à Poliakoff, un timbre reproduisant l'une de ses œuvres, Composition (1954), est émis par les Postes françaises en 1988 (valeur de 5 FF).

Odonyme

Une place de Paris, dans le 13e arrondissement, a été nommée en son nom : la Place Serge-Poliakoff.

Bibliophilie

Vidéos

Notes et références

  1. Catalogue de l'exposition L'Envolée lyrique, Paris 1945-1956 : (ISBN 8-8762-4679-7)
  2. 241 notices sur les 5220 tombes que compte le cimetière, en 2 volumes / 2 langues : Amis de Ste Geneviève des Bois et ses environs, La Nécropole russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, t. 1, Evry, Vulcano Communication, (ISBN 978-2-9524786-1-8) et traduit en russe par Anastasia de Seauve : Общество друзей истории Сент-Женевьев-де-Буа и его окрестностей, пер. с франц. Анастасия де Сов, Русский некрополь Сент-Женевьев-де-Буа, t. 2, Evry, Vulcano Communication, .
  3. informations sur l'exposition Poliakoff au Musée d'art moderne de la ville de Paris
  4. Fiac : une 40e édition bouillonnante, Le Revenu, 25 octobre 2013
  5. « Serge Poliakoff », sur Centrepompidou.fr (consulté le ).
  6. http://www.pba-lille.fr/Collections/Chefs-d-OEuvre/Peintures-XVI-sup-e-sup-XXI-sup-e-sup-siecles/Composition
  7. http://www.musee-lam.fr/la-collection-en-ligne#/artwork/280000000000937
  8. (en) « SERGE POLIAKOFF (FRANCE, 1900-1969) , Rouge bleu jaune », sur www.christies.com (consulté le )
  9. Serge Poliakoff : rétrospective - E.K. Network TV [vidéo]

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la culture russe
  • Portail de la peinture
  • Portail de Paris
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.