Palais des Beaux-Arts de Charleroi

Le Palais des Beaux-Arts (PBA) de Charleroi (Belgique) est une salle de spectacle et musée construit en 1957 par l'architecte Joseph André.

Pour les articles homonymes, voir PBA.

Historique

Durant le XIXe siècle, la ville était régulièrement visitée par des troupes d'acteurs nomades, ce qui favorisa le développement d’infrastructures propres à ce moyen d'expression. Le plus célèbre se situait sur le côté est de la place du Manège. Avant la Première Guerre mondiale, au n° 1, l'hôtel Imbert côtoyait le cirque construit en 1902 par Auguste Bovyn.

Il fut transformé en 1928 pour accueillir, dès cette année-là, un cabaret dansant connu sous le nom de « Au Normand ». De nombreuses célébrités de cette période y sont passées : le chanteur Maurice Chevalier ou le politologue Jules Destrée. En 1930, on y célébra le centenaire de l'Indépendance de la Belgique par une série de vingt tableaux de Henrotte et André. En 1935, l'architecte local Joseph André fut chargé d'élaborer le Palais des beaux-arts afin de donner une structure officielle aux expositions et concerts.

Description

Filtered space, impression autocollante sur façade en verre, 2001, Alec de Busschère.

L’édifice est construit sur un terrain exigu. En façade, côté place du Manège, il remplace le bâtiment précédent coincé entre des rangées maisons. A l’arrière, il s’étend sur un terrain de remblai en déclivité vers le ruisseau de Lodelinsart. Cette configuration impose le déplacement de 70 000 m3 de terres et le battement de 1 688 pieux[1].

La façade, légèrement incurvée, est percée de sept portes qui permettent au public d’avoir accès a un hall, un vestibule de 18 m sur 17 m. Au dessus de ce hall se situent la salle de congrès précédé d’un foyer. Des portes situées à gauches du vestibule conduisent à cet étage. En dessous du hall, en sous-sol, se trouve « La Réserve »[2], espace conçu comme dancing comportant dès l’origine une piste de danse avec un plancher lumineux en verre[3]. Ce sous-sol est accessible depuis l’extérieur[4].

Au-delà du vestibule se trouve un hall en rotonde qui donne accès à tous les niveaux de la salle de spectacle, des salles d’expositions et à la brasserie[4]. Cette rotonde de huit colonnes de marbre noir permet de faire oublier le léger balancement du plan entre le vestibule et la salle de spectacle[3].

Un promenoir, qui donne également accès aux vestiaires et aux sanitaires, entoure la grande salle[4].

La salle de spectacle est d’une capacité de 1 800 places réparties entre le rez-de-chaussée et un balcon d’une portée impressionnante pour l’époque de construction. Les parois et les balustrades sont couvertes de bois, tandis que les sols et les sièges sont en velours rouge[3]. Le plateau de la scène est large de 20 m sur 28 m de profondeur. Le plafond technique est à une hauteur de 23 m. Une fosse d’orchestre complète le dispositif scénique. La grande salle a été conçue fondamentalement pour une mise en scène des spectacles lyriques[5]. Si elle donne une grande satisfaction au public et aux professionnels qui l’occupent, elle n’est pas excepte des quelques défauts qui sont apparus à mesure de l’utilisation. Par exemple, l’ouverture du cadre de scène est insuffisante et la fosse d’orchestre est trop petite[6].

La salle de congrès est un espace polyvalent. La salle proprement dite fait 30 m sur 20 m et peut accueillir cinq cents personnes assises[7]. Elle comporte une petite scène et une galerie. Le grand foyer qui la précède est équipé de vestiaires, locaux sanitaires, bar et cuisine[5].

À droite de la grande salle se trouvent deux grandes salles d’expositions, superposées, d’une superficie totale de 1 500 m2[5]. La brasserie en dessous d’elles a été transformée en médiathèque.

Au cours de son existence, le bâtiments a connu des travaux de rénovations comme par exemple l’enlèvement de l’amiante, le renouvellement des équipements techniques, l’amélioration de l’acoustique[8].

Lors de la construction de la station de métro Beaux-arts, les maisons situées à la droite de l'entrée du bâtiment ont été démolies et l’espace a été aménagé et gare d’autobus. Dans un premier temps, le mur mitoyen entre la palais et ces habitations a été décoré d’une peinture murale.

En 1998-2000 y a été construit une extension, œuvre du bureau d'architecture Lhoas & Lhoas, avec une vaste façade en verre et acier créant ainsi un nouvel accès public[3].

En 2008, le PBA fait l’acquisition du « Hangar », un ancien parking privé d’une superficie de 1 000 m2 qui sert désormais de salle de spectacles.

Ornementation

Au-dessus des portes d'entrées principales du bâtiment s'alignent sept bas-reliefs en pierre de Charles De Rouck et sept sculptures en métal doré de Jean Stalport.
Au centre du hall d'entrée est installée une sculpture de Marino Marini (« Il Miracolo ») et de part et d'autre de celle-ci des bas-reliefs d'André Hupet et d'Alphonse Darville.
Dans le hall d'honneur, les panneaux en verre sont signés Louis Van Lint et les céramiques sont de Pierre Caille.
Ossip Zadkine est l'auteur des deux bas-reliefs, représentant la poésie et la musique, qui décorent la grande salle, de part et d'autre de la scène.
Dans la salle de Congrès, au front de la scène, se trouve une composition murale de René Magritte (« La Fée ignorante »). Dans l'escalier qui y mène se trouvent des peintures d'Émile Tainmont et de Pierre Paulus.
Gustave Camus a réalisé des peintures murales dans ce qui était à l'origine la brasserie et qui est devenu ensuite la médiathèque[9].

Lors de la création de l'extension, Alec de Busschère crée un installation permanente, Filtered space : impression sur verre, 5 systèmes de diffusion sonore, 5 micros, un ordinateur, 5 assises de couleurs différentes, séries d'algorithmes[10],[3].

Musée des Beaux-Arts

Depuis 2007, le bâtiment héberge le Musée des Beaux-Arts, transféré depuis l'hôtel de ville de Charleroi à la suite d'une infiltration d'eau[11].

Le musée conserve environ 3 000 pièces comprenant peintures, sculptures, installations, gravures, dessins, photographies et céramiques, mélangeant art ancien, art moderne et art contemporain. Cette collection met principalement en avant les mouvements artistiques qui se développèrent en Belgique, surtout en Wallonie, aux XIXe et XXe siècles : néo-classicisme, orientalisme, réalisme social, postimpressionnisme, expressionnisme, surréalisme, abstraction, etc.

Grâce à ce patrimoine riche et diversifié, et aux expositions temporaires événementielles, de nombreuses activités ponctuelles ou récurrentes sont mises en place par le service éducatif et culturel.

Depuis , le musée est fermé et les collections ne sont plus accessibles au public. L’inauguration du nouveau musée sur le site de l'ancienne caserne Defeld était prévue pour la fin de cette année, mais une mauvaise estimation des coûts a retardé les travaux et l'ouverture est espérée en 2021[12].

Programmation

Chaque saison, les salles proposent des manifestations et une programmation diversifiée de pièces de théâtre, de danse et de cirque. Cet établissement propose aussi une diffusion d’œuvres lyriques telles que des comédies musicales ou de l’opéra. La grande scène du Palais des Beaux-Arts est le lieu de spectacle des plus grandes vedettes internationales de variétés.

Chaque année, le Palais des Beaux-Arts accueille en septembre une partie de la programmation du Festival Musical du Hainaut, faisant partie des Festivals de Wallonie[13].

Ce site propose aussi quelques « extras » :

  • Des rencontres avec les équipes artistiques sont organisées.
  • Les répétitions sont ouvertes au public.
  • Le Palais des Beaux-Arts permet de suivre des ateliers pratiques.

Rénovation du Palais des Beaux-Arts

Des aménagements, dans le cadre du projet de requalification urbaine Charleroi District Créatif, ont pour but d'améliorer son efficacité énergétique ainsi que son intégration urbaine sur la Place du Manège de Charleroi.

Notes et références

  1. Rassel et Schaeffer 1997, p. 18-19.
  2. Rassel et Schaeffer 1997.
  3. Strauven, Le Maire et Dailly 2017, p. 131.
  4. Rassel et Schaeffer 1997, p. 19.
  5. Rassel et Schaeffer 1997, p. 20.
  6. Rassel et Schaeffer 1997, p. 22.
  7. Mais la plupart des activités accueillent environ 200 personnes.
  8. Rassel et Schaeffer 1997, p. 24-25.
  9. Rassel et Schaeffer 1997, p. 21.
  10. https://alecdebusschere.com/filtered-space
  11. Mathieu Colinet, « Il restera là », Le Soir, , p. 24 (lire en ligne)
  12. « Charleroi : le nouveau Musée des Beaux-Arts ne sera pas accessible avant 2021 », Rtbf.be, (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Festival musical du Hainaut », sur Les festivals de Wallonie (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Espace Environnement, ...À Charleroi, Joseph André, Charleroi, 1990.
  • Collectif, Musée des Beaux-Arts Charleroi, Charleroi, Ville de Charleroi, , 250 p. (ISBN 2-9600188-1-8).
  • Jean-Marie Duvosquel (dir.), Valentin Vermeersch (dir.), Chantal Lemal-Mengeot, Patrica Vanerck, Raymond Brulet, Jean-Louis Delaet et Georges Vercheval, Musées de Charleroi, Bruxelles, Crédit Communal, coll. « Musea Nostra » (no 17), , 128 p., p. 9-48.
  • Guy Rassel et Pierre-Jean Schaeffer, Palais des Beaux-Arts de Charleroi : 40 ans - 1957-1997, Charleroi, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, , 168 p. (ISBN 2-930199-03-2).
  • Iwan Strauven (dir.), Judith Le Maire (dir.) et Marie-Noëlle Dailly (dir. et photogr.), 1881-2017 Charleroi métropole, Bruxelles/Paris, Mardaga et Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, coll. « Guide d'architecture moderne et contemporaine » (no 4), , 367 p. (ISBN 978-2-8047-0367-7).

Liens externes

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