Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes

La seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes était une seigneurie en Nouvelle-France. Elle était située dans l'actuelle municipalité régionale de comté de Deux-Montagnes dans la région administrative des Laurentides au Québec (Canada).

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Géographie

La seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes se situe au nord-ouest du lac des Deux Montagnes, d’où son nom. La seigneurie couvre une étendue de 6,5 lieues de front sur 3 lieues de profondeur[1]. La superficie de la seigneurie est de 630 km2[2]. Elle est bornée à l’ouest par la seigneurie d'Argenteuil, au nord et au nord-est par les segineuries de Mille-Isles, Bellefeuille et Rivière-du-Chêne[3].

Seigneuries limitrophes

Histoire

Le gouverneur Philippe de Rigaud de Vaudreuil concède la seigneurie à la Compagnie de Saint-Sulpice de Paris en 1717. L'acte de ratification est émis quelque 16 ans plus tard, en 1733, par le gouverneur Beauharnois, toutefois avec un agrandissement de la superficie de 40 %. L’acte est ratifié en 1735[1]. La seigneurie fait partie de la division administrative seigneuriale de Montréal[3]. Après la Guerre de la Conquête, en 1764, la Compagnie de Saint-Sulpice de Paris vend la seigneurie aux Sulpiciens de Montréal[4]. Plus de 80 % du territoire de la seigneurie est concédé avant 1840[2]. Le territoire de la seigneurie fait l’objet de revendications de la part du Conseil mohawk de Kanesatake, cette revendication ayant mené à la crise d’Oka en 1990. En 2008, le ministre fédéral des Affaires autochtones et du Développement du Nord consent que le dossier relatif à la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes soit une revendication particulière. Or, le conseil de bande indique qu’il a été convenu que ce dossier devait être considéré comme de troisième ordre, c’est-à-dire ne faisant l’objet ni d’une revendication globale ni d’une revendication particulière. Les Mohawks contestent l’allégation du ministère selon laquelle les Sulpiciens sont les « pleins propriétaires et à perpétuité » de l’ensemble de la seigneurie » et les droits des autochtones se limiteraient aux terrains qu’ils occupent excluant les territoires de chasse. Ils arguent que le traité de Paris, le traité d’Oswesgatchie et la Proclamation royale reconnaissent leurs droits sur l’ensemble de la seigneurie et que leurs droits n’ont pas été protégés par le Canada, les Mohawaks n’ayant jamais été informés des transactions foncières relatives à la seigneurie[2].

Postérité

Le nom de la seigneurie s’est perpétué au cours de l’histoire à plusieurs entités géographiques situées sur son territoire, notamment la ville de Deux-Montagnes, le comté de Deux-Montagnes, la circonscription électorale provinciale de Deux-Montagnes, la circonscription fédérale de Deux-Montagnes, la ligne Deux-Montagnes de train de balieue, la gare de Deux-Montagnes. Un fromage produit par la Fromagerie d’Oka porte le nom la Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes[5].

Notes et références

  1. Gouvernement du Québec, « Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes », 118951, sur Commission de la toponymie du Québec, (consulté le )
  2. Pierre Trudel, « Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes : Où en sont rendues les négociations? », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 39, nos 1-2, , p. 115-117 (ISSN 0318-4137, lire en ligne)
  3. Mémoire du Québec, « Lac-des-Deux-Montagnes (seigneurie) », (consulté le )
  4. Mémoire du Québec, « Oka (municipalité) », (consulté le )
  5. Fédération des producteurs de lait du Québec, « Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes », sur De la poésie pour fins palais : Famille du Lait (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Serge Courville et Serge Labrecque, Seigneuries et fiefs du Québec : nomenclature et cartographie, Québec (Québec), Faculté des Lettres de l'Université Laval,

Articles connexes

Liens externes

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