Scylla (monstre)

Dans la mythologie grecque, Scylla (en grec ancien Σκύλλα / Skúlla) est une nymphe qui fut changée en monstre marin par Circé.

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Scylla, cratère en cloche attique à figures rouges, 450-425 avant notre ère, musée du Louvre (CA 1341).
La roche de Scilla, considérée comme la maison de Scylla.

Scylla est souvent associée à Charybde, près de qui elle réside de part et d'autre d'un détroit traditionnellement identifié avec le détroit de Messine[1].

L'expression « tomber de Charybde en Scylla » signifie de nos jours « éviter un danger en s'exposant à un autre pire encore » ou « aller de mal en pis ». La fougue d'Ulysse le mène à tenter d'harponner Scylla depuis le gaillard de son navire. Il faut y voir une image de la pêche au harpon, qui se pratique dans les parages à son époque et encore de nos jours[2].

Anthroponymie

Attestations

Scylla est mentionnée pour la première fois par Homère dans l'Odyssée (12 ; 85 ; 108 ; 230 ; etc.)[3].

Étymologie

Le nom Σκύλλα / Skúlla aurait un rapport avec le verbe σκύλλω / skúllô « écorcher, déchirer » (par extension « arracher les cheveux », « tourmenter ») d'une racine expressive peu claire[3].

Généalogie et famille

Les traditions divergent beaucoup quant à sa parenté :

Mythe

Scylla dévorant six des compagnons d'Ulysse, illustration de l’Odyssée par John Flaxman.

D'une grande beauté, elle vivait parmi les Néréides. Le dieu Glaucos s'éprit d'elle, mais elle le repoussa ; il s'adressa alors à la magicienne Circé pour lui demander de fabriquer un philtre d'amour.
Celle-ci, amoureuse du dieu et jalouse de sa rivale, mit au point un poison que Glaucos versa lui-même dans la fontaine où Scylla avait l'habitude de se baigner ; la nymphe se changea alors en un monstre hideux ayant douze moignons pour pieds et six longs cous ayant chacun une tête et une triple rangée de dents, ou en un monstre hideux entouré de chiens hurlants et de serpents. Voyant sa métamorphose, Scylla se précipita dans la mer où elle terrorise depuis les marins[réf. nécessaire].

On retrouve Charybde et Scylla dans plusieurs légendes[réf. nécessaire] :

  • celle des Argonautes qui parviennent à passer sans encombre entre les deux monstres, sous la protection d'Héra ;
  • celle d'Héraclès qui, rapportant les bœufs de Géryon en Grèce, en perd une partie.
  • celle d'Ulysse qui voit six hommes de son équipage se faire dévorer.

Ovide reprendra le mythe dans ses Métamorphoses.

Ce mythe a aussi inspiré la tragédie lyrique de Jean-Marie Leclair, Scylla et Glaucus (1746).

Démythification

Selon les Histoires incroyables de Palaiphatos, Scylla était le nom d'une célèbre trirème tyrrhénienne qui attaquait les bateaux, et à laquelle Ulysse échappa[5].

Réinterprétations

Depuis l'Antiquité, Scylla a été l'objet de nombreuses interprétations philosophiques, parfois alchimiques, à la fois païennes et chrétiennes, entre autres chez Héraclide du Pont, Eustathe et Christophe Contoléon[6].

Au XXe siècle, le philosophe Emmanuel d'Hooghvorst en propose lui aussi un commentaire détaillé : « Là se lit le néant des âges, là un gel infernal substitue le rêve à toute joie. »[7].

Développements ultérieurs

Littérature et bandes-dessinées

  • 1986 : dans le manga Saint Seiya, dans le domaine de Poséidon, Shun affronte Io de Scylla utilisant des attaques représentant les six têtes aux pieds de Scylla[Quoi ?].
  • 2006 : dans la saga de Percy Jackson (La Mer des monstres), Percy, Tyson, Clarisse et Annabeth essaient de traverser Scylla, ils réussirent mais perdent leur navire.
  • 2018 : dans le roman Circé de Madeline Miller, Scylla est un personnage secondaire.

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Annexes

Sources antiques

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

  • Michael Grant et John Hazel (trad. Etienne Leyris), Dictionnaire de la mythologie [« Who’s Who in classical mythology »], Paris, Marabout, coll. « Savoirs », (ISBN 2-501-00869-3), p. 321
  • Edith Hamilton (trad. Abeth de Beughem), La Mythologie, éd. Marabout, (ISBN 978-2-501-00264-6), p. 259-260
  • Luc Brisson (dir.) (trad. du grec ancien), Définitions, Paris, Éditions Gallimard, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 24.
    2. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], I, 2, 15-16.
    3. https://archive.org/details/BaillyDictionnaireGrecFrancais/page/n1765/mode/2up?view=theater.
    4. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 124-126.
    5. Palaiphatos, Histoires incroyables [détail des éditions] (lire en ligne)
    6. H. van Kasteel, Questions homériques, Physique et Métaphysique chez Homère, Grez-Doiceau, Beya, , LXVIII + 1200 p. (ISBN 978-2-9600575-6-0 et 2-9600575-6-2), p. 164, 625-627, 740-741, 765, 814
    7. Cité dans : H. van Kasteel, Op. cit., p. 1054
    8. (EN) Scylla sur le wiki d'Age of Mythology
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