Sapin baumier

Abies balsamea

Le sapin baumier (Abies balsamea) est une espèce de sapins de la famille des Pinaceae, originaire d'Amérique du Nord. Il atteint 15 à 20 mètres de hauteur et le tronc plus de 60 centimètres de diamètre.

Description morphologique

Cône de sapin baumier

Cet arbre de forme globalement pyramidale peut atteindre une vingtaine de mètres de hauteur et a une durée de vie de 70 à 150 ans[1].

Les cônes de 5 à 10 centimètres se dressent verticalement sur les rameaux. Ils mûrissent en automne et perdent leurs écailles, seul le rachis persiste jusqu'à l'été suivant.

Les aiguilles sont plates, non piquantes, odorantes, avec deux raies blanches en dessous. Les rameaux à l'ombre portent leur aiguilles sur deux rangées horizontales alors que ceux exposés au soleil en ont sur tout le tour de la tige.

L'écorce des jeunes sujets est lisse, d'une couleur tirant sur le gris et elle porte des vésicules contenant de la résine, dont on tire la gomme de sapin ou baume du Canada.

Répartition et habitat

Aire de répartition du sapin baumier à l'état spontané

Cette espèce est originaire d’Amérique du Nord (nord-est des États-Unis, centre et est du Canada) mais a été introduite sur d’autres continents.

Ce conifère a besoin d'un bon ensoleillement pour prospérer ; on le trouve donc plutôt en bordure de forêt, dans les trouées ou en seconde pousse, après les bouleaux et trembles dans les zones forestières incendiées, détruites et les champs abandonnés… Il pousse, dans ses régions d’origine, entre le niveau de la mer et une altitude de 1700 m[2].

C'est dans la province canadienne du Québec que le sapin baumier atteint sa latitude la plus septentrionale, atteignant dans l'Ungava la latitude N. 58°. Il s'accommode de presque tous les habitats, mais il préfère un climat froid et un sol constamment humide.

Rôle écologique

Une branche de sapin baumier.

Par son rôle de brise-vent, cet arbre permet l'existence de microclimats qui favorisent l'implantation de la faune[1].

Les graines sont un aliment utile en hiver pour la gélinotte huppée ainsi que pour d'autres oiseaux et petits mammifères. L'élan trouve lui aussi en hiver une source de nourriture dans son feuillage[1].

C'est de plus l'essence préférée d'un ravageur, la tordeuse des bourgeons de l'épinette (Choristoneura fumiferana)[1], et l'hôte habituel du champignon Melampsorella caryophyllacearum, qui cause la maladie du balai de sorcière.

Usages par l'humain

La gomme de ce sapin est une oléorésine utilisée en optique et en pharmacie sous le nom de « baume du Canada[3],[4],[5],[6]. » Il pourrait également être l'annedda, l'arbre de vie qui sauva l'équipage de Jacques Cartier d'une épidémie de scorbut[réf. nécessaire].

Les aiguilles sont parfois infusées pour en faire une tisane.

Le bois est utilisé pour la fabrication de papier et de bois de charpente. Les sapins baumiers servent aussi d'arbres de Noël parce qu'une fois l'arbre coupé, les aiguilles tiennent mieux que celles des épicéas.

Les sapins baumiers sont peu employés en aménagement paysager parce que les sujets adultes ont tendance à perdre leurs branches du bas. Cependant il existe de beaux cultivars nains et pleureurs chez les pépiniéristes.

Le sapin baumier est l'emblème du Nouveau-Brunswick[1].

Liste des variétés

Selon Catalogue of Life (18 juin 2013)[7] et World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) (18 juin 2013)[8] :

  • variété Abies balsamea var. balsamea (L.) Mill. (1768)
  • variété Abies balsamea var. phanerolepis Fernald (1909)

Notes et références

  1. « Conifères - Sapin baumier », sur Ressources naturelles Canada, scf.rncan.gc.ca, Gouvernement du Canada, (consulté le )
  2. EFloras, consulté le 18 juin 2013
  3. Cf. Pauline Gravel, « Grandeur et misères du roi des forêts », Le Devoir, (lire en ligne)
  4. Cf. H. Tollard et J.-Séb. de Fontenelle, Manuel de l'Herboriste de l'épicier-droguiste et du grainier pépiniériste et horticulteur, vol. 2, Paris, Roret, , « Résines fluides », p. 157.
  5. Cf. P. H. Nysten et Capuron, Dictionnaire de médecine, de chirurgie de pharmacie, des sciences accessoires et de l'art vétérinaire, Montpellier, Brosson & Chaudé, (réimpr. 4e, 1824), « Thérébenthines », p. 736.
  6. Cf. Louis-Jacques Bégin, Boisseau, Jourdan, Montgarny et Richard, Dictionnaire des termes de médecine, chirurgie, art vétérinaire, pharmacie etc., Paris, Baillère, , « Thérébenthine du Canada », p. 558.
  7. Roskov Y., Ower G., Orrell T., Nicolson D., Bailly N., Kirk P.M., Bourgoin T., DeWalt R.E., Decock W., van Nieukerken E.J., Penev L. (eds.) (2020). Species 2000 & ITIS Catalogue of Life, 2020-12-01. Digital resource at www.catalogueoflife.org. Species 2000: Naturalis, Leiden, the Netherlands. ISSN 2405-8858, consulté le 18 juin 2013
  8. WCSP. World Checklist of Selected Plant Families. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet ; http://wcsp.science.kew.org/, consulté le 18 juin 2013

Liens externes

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